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Infrastructure - Page 80

  • Nucléaire "post-Fukushima" : l'Autorité de sûreté nucléaire consulte les Français

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    Le site de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) Photo archives Sud Ouest/Laurent Theillet

    Depuis le 18 novembre et jusqu'au 9 décembre 2013, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) invite le public à consulter "ses projets de décisions relatives aux prescriptions complémentaires applicables à EDF pour le "noyau dur"  des centrales nucléaires", en cas de catastrophe majeure. Et à faire part de ses observations sur leur contenu. Il vous reste cinq jours pour y participer.

    Cette consultation, peu ordinaire pour un sujet aussi complexe, s'inscrit dans la démarche de l'ASN de développement de la transparence et de l'information des citoyens concernant les installations nucléaires. Explications.

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaA l'origine de la consultation en cours : la catastrophe de Fukushima

    Suite à l'accident nucléaire de Fukushima survenu le 11 mars 2011, le gendarme du nucléaire a demandé à EDF (décision de l'ASN n°2011-DC-0213 du 5 mai 2011), de procéder à des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) de ses centrales nucléaires, afin de prendre en compte le retour d’expérience de la catastrophe japonaise.  Avec, notamment pour objectif de déterminer les marges de sûreté dont disposent les centrales nucléaires française vis-à-vis des risques extrêmes de séisme et d’inondation.

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaLe rapport de l'ASN

    Les évaluations des centrales nucléaires faites par EDF ont été transmises à l'ASN, qui les a analysées avec l’appui de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) et du Groupe permanent d’experts chargés des réacteurs (GPR). Le 3 janvier 2012, André-Claude Lacoste (photo ci-contre), l'ex-président de l’ASN, remettait son rapport au Premier ministre : les installations examinées présentent un niveau de sûreté suffisant pour qu’elle "ne demande l’arrêt immédiat d’aucune d’entre elles", mais, dans le même temps, l’ASN considère que la"poursuite de leur exploitation nécessite d’augmenter dans les meilleurs délais, au-delà des marges de sûreté dont elles disposent déjà, leur robustesse face à des situations extrêmes". En clair, le gendarme du nucléaire exige des exploitants des centrales nucléaire françaises un investissement massif de plusieurs milliards d'euros, sur plusieurs années de travaux et d'investissements.


    Rapport de l'ASN sur les ECS : Interviews du... par ASN_Publications

    Le plan d'action de l'ASN

    A la demande de l’ASN, le « noyau dur » proposé en réponse par EDF a également fait l'objet d'une analyse de l’IRSN dont les conclusions ont à leur tour été présentées au GPR , les 13 et 20 décembre 2012. A partir des recommandations formulées par le GPR, l’ASN a élaboré un plan d'action qui établit des prescriptions complémentaires précisant certaines exigences relatives au "noyau dur"  proposé par EDF pour ses centrales nucléaires. Celui-ci devra comprendre des dispositions pour prévenir un accident grave ainsi que des dispositions propres à limiter les conséquences d’un tel accident, pour le cas où il n’aurait pu être évité. Les exigences élaborées par l’ASN précisent également les règles de conception à retenir pour les matériels du « noyau dur », notamment les risques extrêmes auxquels ces matériels doivent résister.

    Jusqu'au 9 décembre

    Ce sont les projets de ces décisions, qui devront s'appliquer à l’ensemble des centrales nucléaires en fonctionnement, ainsi qu’au réacteur EPR de Flamanville 3 en cours de construction, que l'ASN soumet à la consultation du public jusqu'au 9 décembre. Pour y participer : cliquer ICI

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaPendant ce temps là, à Fukushima

    C'est l'occasion rêvée pour prendre des nouvelles de la centrale japonaise accidentée. L'opérateur Fukushima Daiichi a annoncé avoir débuté les opérations pour effectuer un deuxième retrait d'assemblages de combustible nucléaire de la piscine du réacteur 4. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a précisé qu'elle allait retirer du combustible usé, ce qui rend la tâche encore plus délicate car il est plus radioactif que celui, neuf, extrait la première fois. Tepco avait effectué du 18 au 22 novembre une première extraction de 22 assemblages de combustible neuf, sur les 1.533 (dont 202 neufs) à transférer de la piscine 4 à une bassin dit commun, bien plus sûr (photo ci-dessus, fournie par Tepco à l'AFP).

    Un nouveau chapitre s'ouvre dans le démantèlement de Fukushima, qui doit durer 40 ans

    "Nous allons agir de la même façon que la première fois, mais avec une extrême précaution car le combustible usé est plus sensible", a expliqué Tepco à la presse. Le 26 novembre, la compagnie a plongé dans la piscine 4 un conteneur cylindrique de 5,5 mètres de haut et 2,1 de diamètre avant de commencer à y transférer un à un 22 assemblages de combustible usé, le tout grâce à une grue et des équipements télécommandés qui permettent de réaliser ces manipulations difficiles en laissant les assemblages en permanence immergés. C'est la première fois qu'une telle opération, courante dans l'industrie nucléaire, est réalisée dans un environnement accidenté où les techniciens doivent œuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité. Il s'agit en outre de la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011, six mois après le tsunami qui l'avait ravagé.

    "Ce retrait ouvre un nouveau chapitre important dans notre tâche de démantèlement", qui doit durer 40 ans, a commenté le PDG de Tepco, Naomi Hirose.

    Cathy Lafon 

    PLUS D'INFO

    • La consultation de l'ASN en cours.Retour d'expérience de l'accident de Fukushima : Projets de décisions de l'ASN relatives aux prescriptions complémentaires applicables à EDF pour le "noyau dur" des centrales nucléaires : cliquer ICI
    • Tout sur les évaluations complémentaires de sûreté : cliquer ICI

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  • Point de vue: "Le changement, c'est pour quand ? Oui à la pollutaxe !"

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    Les 5 et 6 octobre 2013, Bizi ! a fait du Petit Bayonne "Alternatiba", une université (festive) à ciel ouvert des solutions concrètes au réchauffement climatique. Photo archives Bernard Lapègue

    L'écotaxe. L'impôt qui fâche tout rouge les transporteurs routiers, une partie des Bretons et, par extension, de la population française.

    Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault l'a suspendue : l'écotaxe n'entrera pas en vigueur avant janvier 2015.Une nouvelle manifestation des "Bonnets rouges", se déroule toutefois ce samedi à Carhaix (Finistère), à l'appel du collectif pour l'emploi "Vivre, décider et travailler en Bretagne", qui réclame la suppression définitive de l'écotaxe, tandis que les routiers bloquent les abords de certaines villes, dont Bordeaux.

    Et si on écoutait aussi les "pour" ?

    Depuis le début de la polémique concernant cet impôt vert, émanation d'une directive européenne, destiné à financer les infrastructures de transport comme le rail et les routes et à lutter contre le changement climatique en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, on a beaucoup entendu les arguments dse "contre". Et peu, voire pas du tout, ceux des "pour". Il existe pourtant des citoyens français qui, avec ou sans bonnet vert, défendent l'écotaxe. Pour alimenter le débat avec leur point de vue, Ma Planète donne aujourd'hui la parole à quatre membres de Bizi!, la Coordination du mouvement Urgence Climatique Justice Sociale basque, organisatrice en octobre dernier du Forum Alternatiba, à Bayonne.

    "Le changement, c'est pour quand ? Oui à la pollutaxe !"

    écotaxe,impôt,fiscalité verte,transport routier,gouvernement,ayrault,hollande,tribune libre,point de vueEn suspendant l'écotaxe, le gouvernement a une nouvelle fois cédé aux exigences des lobbys industriels et routiers qui sont pourtant les premiers responsables de la crise sociale et écologique actuelle. En effet, cette suspension fait suite à l'autorisation de circulation des poids lourds à 44 tonnes accordée en compensation anticipée à l'écotaxe ! 

    Cette écotaxe (ou plutôt cette pollutaxe) est pourtant plus nécessaire que jamais.

    C'est une mesure écologique. Le transport routier est responsable de 25 % des émissions des gaz à effet de serre, principales causes du dérèglement climatique en cours. Une telle mesure permettrait de favoriser le report modal vers des moyens de transports moins polluants (ferroviaire, fluvial) en faisant payer aux transports routiers une partie des coûts externes actuellement supportés par la collectivité (l'usure des routes entretenues par les Conseils Généraux, les coûts engendrés par les accidents et la pollution).

    C'est une mesure sociale. Accroître le coût du transport routier aiderait à relocaliser une partie de la production et à diminuer ainsi l'hémorragie d'emplois dont nous souffrons aujourd'hui (exemple des porcs bretons élevés en Bretagne puis transportés vivants jusqu'en Allemagne pour y être abattus et transformés). La pollutaxe doit en outre permettre de créer des emplois de proximité et non délocalisables dans les alternatives au transport routier.

    C'est une mesure de bon sens. Avec la raréfaction du pétrole, le prix du transport routier ne cessera pas d'augmenter. Il faut dès à présent inciter à financer les alternatives au fret routier et à diminuer les transports inutiles ou indécents (exemple des crevettes pêchées au Danemark, décortiquées au Maroc puis revenant au Danemark pour y être préparées).

    La pollutaxe doit être appliquée le plus vite possible, en corrigeant ses défauts les plus criants. Par exemple l'éxonération du transport sur autoroutes payantes qui exempte de fait les transports longue distance. Ou encore le partenariat public privé permettant la levée de la taxe par un consortium privé qui empocherait ainsi 20 % des rentrées attendues.

    écotaxe,impôt,fiscalité verte,transport routier,gouvernement,ayrault,hollande,tribune libre,point de vueLes recettes de cette pollutaxe doivent être intégralement affectées à l'entretien des infrastructures existantes et au financement d'une politique de transition écologique dans le domaine des transports. Les modes alternatifs au routier représentent aujourd'hui seulement 11% du trafic de marchandises en France contre 30 % en Allemagne. Sur la côte basque, le fret SNCF employait 320 cheminots en 2004 et n'en compte plus que 120 en 2013. Et la direction compte poursuivre les suppressions de postes !

    Aujourd'hui, seuls les lobbies productivistes parviennent à se faire entendre dans ce dossier et risquent de gagner la bataille, si nous ne faisons rien. Ce serait là une très mauvaise nouvelle, tant pour l'emploi que pour l'environnement. Il est temps que les partisans d'une transition sociale et écologique donnions à notre tour de la voix et défendions l'intérêt de l'ensemble de la population, et l'avenir de nos enfants que l'immobilisme actuel compromet gravement.

    Le changement, c'est pour quand ?

    Peio Dufau et Jerome Teillary (Délégués CGT au Fret SNCF Bayonne et Hendaye), Nicole Etchegoyhen et Txetx Etcheverry (membres de la Coordination du mouvement Urgence Climatique Justice Sociale Bizi !)

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  • Eolien marin offshore: le choc des titans EDF et GDF Suez

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    Des éoliennes en pleine mer.  Photo archives AFP

    EDF Energies Nouvelles, la filiale énergies renouvelables d'EDF, a confirmé vendredi être candidate pour l'installation et l'exploitation de deux nouveaux parcs éoliens au large des côtes françaises, dans le cadre d'un appel d'offres gouvernemental qui l'oppose à son rival GDF Suez.

    De futurs parcs éoliens marins de 480 à 500 mégawatts chacun

    Traumatisée par la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, la préfecture de Fukushima a inauguré le 11 novembre 2013, la première phase de la construction d’un important parc d’éoliennes flottantes au large de la côte nord-est du Japon, destiné à approvisionner 100.000 foyers en électricité. De son côté, la France se lance aussi dans l'éolien offshore. Dans le cadre d'un premier appel d'offres, au printemps 2012, le tandem EDFEN-Alstom s'est vu attribuer trois parcs (Saint-Nazaire, Courseulles-sur-mer et Fécamp), tandis que Iberdrola-Areva a raflé le quatrième (Saint-Brieuc), totalisant une puissance de 2.000 mégawatts. Le deuxième appel d'offres français pour l'éolien en mer, qui se clôture ce vendredi, vise à développer des parcs au large du Tréport, en Seine-Maritime, et des îles d'Yeu et de Noirmoutier, en Vendée, pour une capacité de 480 à 500 mégawatts chacun.

    eolienne mer alstom.jpgEDF Energie Nouvelles mise sur les éoliennes Alstom

    Le consortium formé par EDF Energies Nouvelles avec le développeur allemand WPD Offshore "annonce avoir déposé deux offres", ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué commun. "Au sein de ce consortium, WPD Offshore possède 30% du projet en Vendée et 15% au Tréport, le solde étant détenu par EDF Energies Nouvelles", a indiqué à l'AFP le directeur général délégué France de l'entreprise française, Yvon André. S'ils sont retenus, ils s'équiperont auprès d'Alstom en éoliennes d'une puissance de 6 mégawatts (modèle Haliade 150, photo ci-contre), ont-ils précisé. Selon la Commission de régulation de l'énergie, (CRE) "Alstom a déjà lancé la construction de deux usines à Saint-Nazaire, de nacelles et de génératrices, qui seront opérationnelles en septembre 2014. Deux autres usines sont prévues à Cherbourg, pour les tours et les pales, et les permis seront déposés avant la fin de l'année", a-t-elle ajouté.

    GDF Suez choisi la super-éolienne d'Areva

    Un autre consortium, conduit par GDF Suez, a également annoncé sa candidature aujourd'hui, avec le portugais EDP Renovaveis et le français Neoen Marine.  Si sa candidature est retenu, GDF travaillerait avec  Areva, constructeur d'une super-éolienne de 8 mégawatts. Pour le moment, seule la société danoise Vestas a produit un prototype d'une telle taille, qui n'est pas encore en service.

    Rendez-vous à la fin mars 2014, pour le choix final

    La CRE est chargée de réceptionner les offres et de les étudier, en fonction notamment du prix de l'électricité produite et des engagements industriels et d'emploi. Le gouvernement, qui veut créer une véritable filière industrielle de l'éolien offshore, devrait annoncer le choix des lauréats à la fin du premier trimestre 2014.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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