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Réchauffement climatique : 2020 va encore battre des records de chaleur, alerte l'OMS

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Un jardin à Bordeaux, le 7 octobre 2020. Photo Ma Planète

Il pleut, il mouille et il fait (enfin) froid. Un peu. On est quand même début décembre ! Mais cela ne changera pas grand chose: 2020 s’annonce bien comme l’une des trois années les plus chaudes, a alerté mercredi 2 décembre 2020 l’ONU. Le réchauffement océanique bat des records et plus de 80 % des océans ont subi une vague de chaleur en 2020. Cette situation a de graves répercussions sur les écosystèmes marins, qui souffrent déjà de l’acidification des eaux due à l’absorption du dioxyde de carbone (CO2) et il y a au moins une chance sur cinq d’ici 2024 que l’augmentation de la température dépasse temporairement le seuil fatidique des 1,5 °C de l’Accord de Paris. Une mauvaise nouvelle, à quelques jours de la date anniversaire dudit accord qui souffle cette année ses 5 bougies et qui n'est en rien respecté. 

Alors que les températures battent d’année en année des records, la décennie 2011-2020 sera la plus chaude jamais observée et les six années écoulées depuis 2015 sont les plus chaudes qui ont été enregistrées, selon le rapport annuel provisoire de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur l’état du climat mondial. « 2020 a malheureusement été une autre année extraordinaire pour notre climat », a déclaré dans un communiqué le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. 

Deuxième année la plus chaude après 2016

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De janvier à octobre, la température moyenne mondiale a été supérieure d’environ 1,2 °C à celle de la période de référence 1850-1900, si bien que l'année qui se termine est en passe de devenir l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète.

L’évaluation de l’OMM repose sur cinq ensembles de données, qui placent tous actuellement 2020 au deuxième rang des années les plus chaudes enregistrées à ce jour, après 2016 et avant 2019. La différence entre les trois années les plus chaudes est cependant faible et le classement exact pourrait changer une fois que des données seront disponibles pour l’année entière. 

Malgré la Niña

"Les années de chaleur record ont généralement coïncidé avec un fort épisode El Niño, comme ce fut le cas en 2016. La Niña a tendance à refroidir les températures mondiales, mais l’anomalie apparue cette année n’a pas suffi à freiner le réchauffement", a observé Petteri Taalas. 

L’OMM a en effet annoncé récemment que le phénomène climatique « La Niña », qui a pour effet de refroidir la température du globe avait débuté cet automne et devrait durer jusqu’au printemps 2021, après une décennie d'absence. « Malgré cette anomalie, on enregistre déjà cette année une chaleur quasi record, comparable au précédent record de 2016 », relève le secrétaire de l'OMM. Ce qui nous laisse imaginer ce qu'il se passerait sans l'influence de la Niña.

Un pic de chaleur qui a des conséquences climatiques

Chaleur extrême, incendies, inondations, acidité croissante des océans, saison record des ouragans dans l’Atlantique… Autant de signes que le changement climatique a continué sa progression inexorable cette année, « amplifiant les menaces que la pandémie de Covid-19 fait peser sur la stabilité économique ainsi que sur la santé et la sécurité humaines », prévient l’OMM.

«2020 a malheureusement été une autre année extraordinaire pour notre climat. Nous avons relevé de nouvelles températures extrêmes sur terre, sur mer et surtout dans l’Arctique. Les feux de forêt ont ravagé de vastes zones en Australie, en Sibérie, sur la côte ouest des États‑Unis et en Amérique du Sud. Leurs panaches de fumée se sont dispersés tout autour du globe. Nous avons vu un nombre record d’ouragans dans l’Atlantique, y compris, en novembre, des ouragans successifs de catégorie 4 d’une violence sans précédent en Amérique centrale. Les inondations dans certaines régions d’Afrique et d’Asie du Sud-Est ont entraîné des déplacements massifs de population et ont compromis la sécurité alimentaire de millions de personnes», a expliqué Petteri Taalas. 

La chaleur la plus remarquable a été observée en Asie du Nord, en particulier dans l’Arctique sibérien, où les températures ont été supérieures de plus de 5 °C à la moyenne. C’est fin juin que la chaleur sibérienne s’est montrée la plus forte, avec 38,0 °C relevé à Verkhoyansk le 20 de ce mois, ce qui est provisoirement la température la plus élevée constatée au nord du cercle arctique.

La saison des incendies, qui ont ravagé de vastes zones en Australie, en Sibérie, sur la côte ouest des États-Unis et en Amérique du Sud, a été la plus active de ces 18 dernières années. Et, « les inondations dans certaines régions d’Afrique et d’Asie du Sud-Est ont entraîné des déplacements massifs de population et ont compromis la sécurité alimentaire de millions de personnes », a observé 

La fonte record de la banquise arctique 

Au rayon des mauvaises nouvelles, la banquise arctique a atteint en septembre son minimum annuel, classé au deuxième rang des moins étendus en 42 ans d’observations satellitaires. L’étendue de la banquise antarctique en 2020, a elle en revanche été similaire, ou légèrement supérieure, à la moyenne de ces 42 dernières années, tandis que le Groenland a continué de perdre de sa masse, bien qu’à un rythme plus lent qu’en 2019.

Quant aux océans, qui stockent plus de 90 % de l’énergie excédentaire qui s’accumule dans le système climatique en raison de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, il apparaît clairement ces dernières décennies que la chaleur est absorbée de plus en plus rapidement, pointe le rapport.

Selon l’OMM, il y a au moins une chance sur cinq que la température moyenne mondiale dépasse temporairement 1,5 °C d’ici 2024. Or, l’un des objectifs de l’accord de Paris, signé il y aura bientôt 5 ans, le 15 décembre 2015 par 195 pays, est de contenir la hausse des températures à ce seuil fatidique de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.

Cathy Lafon avec l'AFP

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