Le livre vert du dimanche : "Biodiversité, un nouveau récit à écrire"
La destruction de la nature, est une menace pour l’Homme autant que le réchauffement. Photo AFP
Ce n'est plus un secret pour personne : même si l’Anthropocène est l’ère de prouesses techniques qui améliorent et embellissent la vie, elle est aussi celle d’une dévastation sans précédent de la biodiversité. La bonne nouvelle, pour la planète et les humains qui l'habitent, selon Jacques Blondel, l’auteur de cet ouvrage exigent et intelligent qui vient de paraître aux éditions Quae, c'est que la science et l’éthique peuvent encore lui porter secours.
La deuxième bonne nouvelle, c'est que si les librairies sont fermées "à cause" du confinement, on peut toutefois commander ce livre dans toutes celles qui ont mis en place des systèmes de commande en ligne. A l'instar de La Machine à Lire et de la librairie Mollat, à Bordeaux. La troisième bonne nouvelle étant qu'on aura sûrement le temps de le lire, "grâce" au confinement...
En s'appuyant sur l'histoire des relations hommes /nature et à partir d'un sérieux référentiel scientifique, ce directeur de recherche émérite au CNRA, spécialiste de l'écologie fonctionnelle et évolutive, rappelle d’abord les fondements écologiques des habitats de tout être vivant, en observant que les humains en ont poussé très loin l’aménagement. Il analyse ensuite les mécanismes du déclin de la biodiversité. Puis, au rebours d’une vision catastrophiste du monde et d’une « nature confisquée », il plaide pour une pacification de nos rapports au vivant non-humain et démontre les chemins à emprunter pour y parvenir.
« Prendre à cœur le monde »
Dans son livre préfacé par Pierre-Henri Gouyon, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, à AgroParisTech et à l’École nationale supérieure, Jacques Blondel convoque ainsi à la fois les acquis les plus récents de la recherche scientifique dont, écrit-il, le rôle est de révéler ce qui est inaccessible à nos sens, et ceux d’une éthique environnementale empreinte de spiritualité pour montrer qu’il est parfaitement possible de rétablir un pacte du vivre ensemble avec un environnement enfin respecté, autrement dit « de prendre à cœur le monde » selon une expression de Hannah Arendt.
Une nouvelle façon d'habiter la terre
En nous guidant peu à peu vers des options d’écologie intégrative, où « tout est lié », il soulève la question de la légitimité d’un anthropocentrisme conquérant au détriment de cette autre composante de la vie qu’est le vivant non humain, sachant que ce dernier doit être valorisé et respecté pour ce qu’il nous rapporte mais aussi pour ce qu’il est. Bref, Jacques Blondel nous invite à imaginer et concevoir une nouvelle façon d'habiter la terre.
►A LIRE
- Biodiversité, un nouveau récit à écrire", de Jacques Blondel. Edition Quae, 208 pages, 24 euros.
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