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Infrastructure - Page 84

  • Planète vidéo. Notre-Dame-des-Landes : "Le tarmac est dans le pré"

    France 3 s'intéresse lundi 28 octobre au conflit qui entoure le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL pour les intimes), dans un documentaire inédit :  "Le Tarmac est dans le pré". Déjà diffusé en avant-première le vendredi 26 octobre sur internet par France 3 Pays de Loire avec un débat sur les réseaux sociaux relayé par France info, il fait le buzz sur le web.


    "Le tarmac est dans le pré" le documentaire... par France3PaysdelaLoire

    Pas si simple

    Signée Thibault Férié, l'enquête décortique les arguments des pro et des anti-NDDL dans un dossier devenu emblématique pour les écologistes.  Deux camps inconciliables et deux conceptions du monde qui s'opposent depuis 1965, dans la bataille du futur aéroport du Grand-Ouest. La querelle des anciens et de modernes, le retour à la bougie contre l'avenir radieux du progrès ? A l'heure de la triple crise économique, sociale et environnementale, avec la double nécessité de réduire les émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique et de préserver les ressources énergétiques en voie de raréfaction, ce n'est pas si simple.

    Les forces en présence dans la "mère" des batailles écologistes

    A notre gauche : des élus de tous bords, de Loire-Atlantique et d'ailleurs, des écolos, des altermondialistes, mais aussi de simples citoyens qui défendent un territoire naturel et agricole et dénoncent un "grand projet d'infrastructure inutile", voire anti-économique  : selon les études qu'ils ont commanditées,  l'aéroport existant de Nantes pourrait parfaitement être rénové et agrandi.  A notre droite: un front d'autres élus de tous bords, de Loire-Atlantique et d'ailleurs, avec à leur tête le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien député-maire de Nantes, mais aussi Vinci, un très gros groupe du BTP et d'autres entreprises.

    acipa logo.jpgEt au milieu, la ZAD

    L'enjeu du conflit, c'est la ZAD.  Pour les aménageurs  : la "Zone d’Aménagement Différé" et pour les opposants à l'aéroport ,(les Zadistes) :  la"Zone À Défendre".  Mais avant tout, un espace naturel de 1.600 hectares où travaillent et vivent des agriculteurs attachés à la défense de leurs terres, désireux de développer une agriculture péri-urbaine. Zone naturelle à l'écosystème fragile, la ZAD était aussi un territoire défendu par l'Europe dans le cadre des Directives  EauHabitats et Oiseaux, jusqu'au 17 septembre dernier où Bruxelles a fait savoir qu'y construire un aéroport ne mettrait pas la France en infraction avec la loi européenne sur l'environnement... Comprenne qui pourra. Un mois plus tard jour pour jour,  le Conseil d'Etat dans son arrêt du 17 octobre, en rajoutait une couche, en rejetant le recours du "Collectif des élus qui doutent de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes". Le collectif contestait la décision implicite de refus du Premier ministre d'abroger le décret du 9 février 2008 déclarant d'utilité publique les travaux nécessaires à la réalisation du projet.

    Mal barrée

    L'affaire semble désormais bien mal barrée pour les "anti-NDDL", même s'ils n'ont pas renoncé pour autant à la lutte. L'inauguration de l'"Ayraultport", comme le surnomment ses opposants aura-t-elle bien lieu en 2017, comme prévu, une fois les derniers recours en justice épuisés ? La lutte du pot de terre contre le pot de fer s'achèvera-t-elle dans les miettes du plus faible, comme bien souvent? 

    Bien connu des réseaux sociaux sous le mot dièse #NDDL, l'"affaire Notre-Dame-des-Landes" est devenue l'emblème d'un véritable choix de société, doublé d'un enjeu politique qui fait dire à José Bové sur twitter

    josé bové.pngSur aéroport Notre Dame des Landes "au premier coup de pioche les Verts doivent quitter le gouvernement" (10:16 AM - 22 Oct 2013 José Bové @josebove)

    Cathy Lafon

    PRATIQUE Rendez-vous sur France 3, lundi 28 octobre, à 23h20, pour un décryptage de #NDDL.

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  • Gaz de schiste : la loi qui interdit la fracturation hydraulique est validée

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    Il n'y aura pas de documentaire "Gasland" à la française, grâce au Conseil constitutionnel qui a validé la loi interdisant la fracturation hydraulique. Photo "Gasland" DR

    Ouf ! Enfin une bonne nouvelle pour le gouvernement et les écologistes : le Conseil constitutionnel a validé vendredi la loi interdisant la fracturation hydraulique, technique utilisée pour exploiter les gaz et pétrole de schiste.

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLe gouvernement respire

    Avec des députés PS qui se trompent de boutons en votant contre un article de loi sur la réforme des retraites, le récent bug informatique sur le décompte des chômeurs en août et la chute vertigineuse dans l'opinion publique de François Hollande, il n'aurait plus manqué que cette loi  - un des rares engagements du président en matière d'écologie à être tenu clairement et fermement-  soit retoquée, pour que la fête soit complète...

    La décision réjouit les écologistes

    Associations et élus mettent en effet à l'index la technique de fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures dans les roches riches en hydrocarbures en injectant à haute pression un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques, en raison de son impact environnemental  désastreux et irréversible, comme le montre "Promised land",  le film de Gus van Sant et Matt Damon.

    La QPC de Schuepbach rejetée

    La société texane Schuepbach, à l'origine de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soumise le 11 octobre au Conseil constitutionnel, contestait la légalité de l'abrogation de ses deux permis de recherches de Nant (Aveyron) et de Villeneuve-de-Berg (Ardèche).  Mais le Conseil constitutionnel a rejeté sa demande : les dispositions de la loi du 13 juillet 2011 visant à interdire la recherche et l'exploitation de ces hydrocarbures à partir de la fracturation hydraulique et à abroger les permis de recherche nécessitant le recours à cette technique "sont conformes à la Constitution".

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLa géothermie profonde n'a rien à voir avec la fracturation hydraulique

    A l'audience, le 24 septembre, l'avocat de la société texane avait notamment estimé que l'annulation des permis constituait une application "trop rigoureuse" du principe de précaution. Dans sa décision, le Conseil constitutionnel estime que ce grief ne peut être retenu dans le cas d'une "interdiction pérenne" comme c'est le cas pour la fracturation hydraulique. Schuepbach avait aussi pointé une éventuelle rupture du "principe d'égalité", en faisant valoir que la fracturation hydraulique était interdite pour l'exploitation du gaz de schiste mais restait autorisée pour la géothermie profonde. Un motif, là encore, rejeté par les Sages, pour qui la fracturation hydraulique utilisée "pour stimuler la circulation de l'eau dans les réservoirs géothermiques ne présente pas les mêmes risques pour l'environnement". Le Conseil juge ainsi justifiée, du fait de "la différence de traitement entre les deux procédés de fracturation hydraulique de la roche", l'existence d'une loi propre aux hydrocarbures.

    Contents, les écolos

    rivasi.jpgCertes, les industriels n'ont pas dit leur dernier mot. Le pétrolier américain se bat en France pour d'autres permis et les collectifs anti-gaz de schiste maintiennent leur vigilance. Mais, une fois n'est pas coutume, le bonheur est aujourd'hui dans le pré des écolos. Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, se réjouit de ce que "la loi ainsi interprétée montre une volonté de développer des énergies renouvelables plutôt que de recourir à des énergies fossiles limitées et portant atteinte à la santé et à l’environnement". La députée apporte cependant un bémol: "la bataille n’est pas terminée. En effet, suite à l’abrogation de ces deux permis de Nant et de Villeneuve de Berg, Schuepbach comptait réclamer 1 milliard d’euros d’indemnisation à l’Etat", rappelle l'eurodéputée, pour qui il ne faut pas entrer dans ce "jeu de dupes".

    La reconnaissance du droit à la souveraineté environnementale

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcL'écologiste José Bové a la moustache qui frétille en saluant une "triple victoire" : celle de "la démocratie", celle des "citoyens et des collectifs qui dès 2010 se sont opposés aux permis d’exploration de gaz de schiste", et enfin, celle du "droit de l’environnement sur les intérêts des compagnies pétrolières". Selon l'eurodéputé du Larzac, cette décision impose aussi d'aller "vers une véritable transition énergétique".

    corinne lepage.jpgQuant à Corinne Lepage, présidente de Cap 21, elle ne boude pas non plus son plaisir et estime que la décision des Sages est une "bonne nouvelle, pour l'environnement, mais aussi pour l'économie". L'eurodéputée rappelle que l'exploitation des gaz de schiste déjà déficitaire aux Etats-Unis serait d'un coût très élevé en Europe, sans compter le coût environnemental et l'impact sur les exploitations agricoles.

    La vague verte

    Du coup, François Hollande et Philippe Martin en profitent pour surfer sur la vague du succès.  "L'interdiction de la fracturation hydraulique est générale et absolue" et "la loi du 13 juillet 2011 est désormais juridiquement inattaquable" estime le ministre de l'Ecologie. Quant à François Hollande, il salue la décision des Sages :"Cette loi était plusieurs fois contestée, elle est maintenant incontestable." Heureux, le Président et son gouvernement : ce n'est pas non plus si souvent...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • C'est la première fois que la Conseil constitutionnel était amené à se prononcer sur la loi d'interdiction sur la fracturation hydraulique du 13 juillet 2011, adoptée au terme de plusieurs mois de mobilisation en France contre les gaz et pétrole de schiste. Votée sous un gouvernement de droite, elle a été reprise à son compte par la gauche à son retour au pouvoir en 2012.

    TOUT SUR LE GAZ DE SCHISTE SUR MA PLANETE.FR : cliquer ICI

  • Réchauffement climatique : les Pyrénées en première ligne

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    Pourra-t-on encore skier en 2050 dans les Pyrénées ? Photo archives Sud Ouest / Fabien Cottereau

    La conférence internationale d'étude sur la neige (ISSW) s'est ouverte lundi, à Grenoble (Isère) et à Chamonix (Haute-Savoie). Pour la première fois, ce sommet qui réunit 600 spécialiste a lieu en France. Au coeur des discussions, le réchauffement climatique qui menace l'enneigement des massifs. 

    Ca chauffe !

    Le Giec (Groupe d'Expert Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) a sonné l'alarme dans son dernier rapport sur le réchauffement climatique, remis le 27 septembre dernier: l'accélération du changement climatique se poursuit et la température moyenne de la Terre pourrait grimper de 0,3 à 4,8°C d'ici  à 2100, selon les estimations des chercheurs. Et la neige devenir une denrée rare.

    Noël au balcon, Pâques sans tisons

    Concernant les Alpes, dans le pire des scénarios, les scientifiques prévoient une baisse de 70 à 80% de leur enneigement à l'horizon 2070-2100. Ces estimations viennent confirmer une tendance déjà observée: dans le massif de la Chartreuse, en Isère, une baisse de plus de 50% de l'enneigement a été constatée entre 1960 et aujourd'hui. 

    le treut.jpgLes Pyrénées en première ligne

    Même avertissement dans le rapport scientifique commandé au climatologue Hervé Le Treut par la Région Aquitaine sur "Les impacts du changement climatique en Aquitaine" : il faut envisager une diminution future du manteau neigeux pyrénéen. L'Aquitaine serait même la région la plus concernée de France par le réchauffement climatique. Il ne faut pas se fier aux apparences de l'hiver dernier avec sa neige surabondante, qui a tenu exceptionnellement jusqu'au mois d'août à des altitudes où, de mémoire de berger, on l'avait rarement vue... C'est l'inverse de cet épisode climatique extrême qui est attendu par les scientifiques : la raréfaction des chutes de neige observée depuis les cinquante dernières années, devrait aller en s'accentuant, de même que la disparition des glaciers. Les auteurs du rapport aquitain qui ont travaillé sur la partie consacrée à l'impact du changement climatique sur la montagne, anticipent qu'en 2050 -c'est déjà demain- il pourrait ne plus y avoir de neige qu'en très haute altitude.

    neige arbres.jpgQuel futur pour l'économie de nos montagnes?

    On suppute ferme sur les conséquences de la disparition programmée de l'or blanc en moyenne et basse altitude. Du positif : le nombre d'avalanches pourrait être revu à la baisse du fait de l'augmentation des températures. Ou pas. Mais surtout du négatif, avec l'avenir du tourisme d'hiver : pourra-t-on encore pratiquer, dans trente ou quarante ans, les sports d'hiver, tels que nous les connaissons aujourd'hui ?

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    La question de la rentabilité des infrastructures

    Les beaux jours du ski sont peut-être bien derrière lui et les communes qui ont investi d'énormes budgets dans les infrastructures de leurs stations de ski ont du souci à se faire. La question urgente pour elles semble être de savoir ce qu'on va faire et proposer aux touristes durant les saisons... sans neige. Le canon à neige, dont l'impact écologique néfaste est en outre avéré, ne sera pas la panacée. Quant aux autoroutes, comme, dans la région, celle de l'A65, qui veut permettre aux citadins d'accéder à vitesse grand V aux Pyrénées pour y passer le week-end en joyeuses glissades, rétrospectivement, il y a des chances pour que l'on s'interroge sur la nécessité de leur construction... Comment la raréfaction de la neige pourrait-elle rendre l'A65 plus fréquentée qu'elle ne l'est aujourd'hui ?

    Enfin, parce que la neige est un élément indissociable de l'écosystème global "montagne", la réduction de l'enneigement et de sa durée aura aussi des répercussions sur l'avenir du pastoralisme et de la biodiversité en montagne. Sujets autrement plus préoccupants que la seule question de savoir si l'on pourra, ou pas, continuer à dévaler à ski les pentes enneigées...

    Cathy Lafon

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