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centrales nucléaires

  • Risque nucléaire : ce samedi à Bordeaux, Greenpeace France alerte sur la vulnérabilité des centrales

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    Cette semaine, Greenpeace France a remis aux autorités compétentes un rapport aux conclusions inquiétantes sur la sécurité nucléaire du pays. Rédigé par sept experts indépendants, trois Français une Allemande, deux Britanniques et un Américains, qui ont planché 18 mois sur le sujet, le rapport alerte sur la vulnérabilité des piscines du combustible usé : la protection de notre parc électro-nucléaire ne serait pas adaptée au risque terroriste. Les spécialistes en physique nucléaire (ingénieurs, docteurs, ex-salariés du CEA ou encore collaborateurs de l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) ayant passé au crible les types d'armes et les stratégies d'attaques possibles,  Greenpeace a choisi de ne publier en ligne qu'un petit résumé du rapport, car "il s'agit d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics, pas de donner des idées à des personnes mal intentionnées" explique Yannick  Rousselet, chargé de campagne auprès de l'ONG.

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  • Déchets nucléaires : grosse panne pour le projet de stockage à Bure

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    Dans le sous-sol de Bure (Meuse), 80 000 m3 de déchets radioactifs devraient être stockés dans 15 km2 de galeries. Photo AFP

    Sale temps pour le projet d'enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse). Le bilan dressé le 12 février par la commission en charge du débat public sur la création d'un stockage géologique profond des déchets hautement radioactif, Cigeo, ressemble fort à un fiasco.

    Une mise en service industrielle initialement prévue pour 2025

    Le calendrier actuel de ce projet, fixé par une loi de 2006, prévoit une demande d'autorisation en 2015 de la part de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en vue d'un décret d'autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. Plutôt que de passer directement du laboratoire actuellement implanté à 500 mètres de profondeur à une exploitation industrielle, de nombreux acteurs jugent nécessaire de créer un prototype permettant de tester ce stockage. Un panel de dix-sept citoyens avait déjà plaidé le 3 février dernier pour une révision du calendrier.

    leyrit.jpgUn nouveau calendrier pour permettre plus de tests grandeur nature de ce projet très contesté

    "L'idée d'un nouveau jalonnement du projet, intégrant une étape de stockage pilote, constituerait une avancée significative", a estimé prudemment le président de la Commission nationale du débat public (CNDP), Christian Leyrit (photo ci-contre), en dressant le bilan d'un débat public agité qui s'est tenu entre le printemps 2013 et le début 2014. De nombreux experts ainsi que l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) "s'accordent pour considérer que le calendrier de déploiement du projet (...) est beaucoup trop tendu et que des preuves supplémentaires doivent être apportées sur la sécurité", a-t-il ajouté.

    Un "tombeau" pour les résidus radioactifs les plus dangereux

    Le projet de créer à Bure, à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne, un "tombeau" pour les résidus radioactifs les plus dangereux est un sujet sensible. Il s'agit en effet de stocker dans les sous-sols,  pour des dizaines de milliers d'années, 10.000 m3 de déchets de "haute activité" (HA), principalement des résidus hautement radioactifs issus du traitement des combustibles usés, et 70.000 m3 de déchets de "moyenne activité à vie longue" (MA-VL). Soit quelque 3% du volume total des déchets radioactifs produits en France, qui concentrent à eux seuls plus de 99% de la radioactivité, et ce pour.... l'éternité. Rien de moins. On peut y réfléchir à deux fois.

    L'incontestable fiasco du débat public

    Le débat public en soi a rapidement tourné court sur le terrain, les opposants les plus virulents ayant fait avorter les deux premières réunions publiques. Le président de la CNDP l'a dépaysé sur internet avec neuf débats contradictoires en ligne et une conférence de citoyens. S'il assure que "le débat a bien eu lieu", Christian Leyrit plaide toutefois dans son bilan pour la nécessité d'une "expertise plus pluraliste" et juge "indispensable" une nouvelle évaluation des coûts du projet, qui avaient été évalués en 2005 entre 13,5 et 36 milliards d'euros. Plusieurs membres de la commission se désolidarisent en regrettant que tout n'ait pas été fait pour ramener les opposants dans le débat. Si la conférence des citoyens ne se dit pas hostile au projet, elle souhaite qu'il soit conditionné à des travaux complémentaire sur la sûreté sur une centaine d'années. En résumé, l'opposition au projet de Bure porte sur tout : le principe du stockage géologique, qualifié parfois de "crime", ses conditions techniques, sa sécurité, son financement, sa gouvernance...

    baupin.jpg"Conclusions de bon sens"

    Le député écologiste Denis Baupin salue des "conclusions de bon sens" et appelle le gouvernement à tenir compte des "très nombreuses incertitudes" du dossier, notamment sur les risques d'incendie ou encore les conditions qui rendront possible la reprise des "colis" de déchets nucléaires en cas de besoin. "Les questions à ce jour sans réponse ne sont pas anodines", notamment le volume précis de déchets qu'il faudra stocker, a confirmé de son côté le député PS Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable à l'Assemblée. .

    "Surdité totale"

    La coordination BureStop, qui avait appelé à boycotter le débat, dénonce, pour sa part, un "rapport empreint de surdité totale qui ne reflète pas les rapports de force". Le réseau Sortir du nucléaire n'hésite pas à parler de "mascarade", estimant que "les annonces de report de calendrier sont de nouvelles manoeuvres pour gagner du temps". Pour les deux associations, une seule solution: pour ne pas avoir à les enfouir, il faut arrêter de produire les déchets radioactifs, en sortant du nucléairePhilippe Martin, le ministre de l'Ecologie ne s'est pour sa part pas prononcé, attendant prudemment les réponses de l'Andra et les avis et observations qu'il compte demander à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et aux producteurs de déchets.

    epr flamanville.jpgEst-ce bien raisonnable ?

    Bure, ce n'est donc pas demain la veille et le problème de la gestion des déchets nucléaires reste entier et insoluble pour la filière. Des investigations géologiques viennent pourtant de s'achever dans l'Aube pour créer un nouveau centre. Alors que le démantèlement des premiers réacteurs bute, entre autres, sur la gestion du stockage de leurs déchets, de son côté, EDF annonce la construction "inévitable" de nouvelles centrales. Alors même que la France déclare vouloir diminuer la part de l'atome de 25% dans son bouquet énergétique, il se dit que l'exécutif envisagerait de remplacer les vieilles centrales par des EPR.

    Sachant que la construction du premier EPR français (photo ci-dessus), commencé à Flamanville (Manche) en 2007, a pris quatre ans de retard, et que sa facture devrait atteindre au moins 8,5 milliards d'euros, soit deux fois et demie le coût initial, on est en droit de se poser la question: voyons, tout cela est-il bien raisonnable?

    Cathy Lafon

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  • Nucléaire "post-Fukushima" : l'Autorité de sûreté nucléaire consulte les Français

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    Le site de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) Photo archives Sud Ouest/Laurent Theillet

    Depuis le 18 novembre et jusqu'au 9 décembre 2013, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) invite le public à consulter "ses projets de décisions relatives aux prescriptions complémentaires applicables à EDF pour le "noyau dur"  des centrales nucléaires", en cas de catastrophe majeure. Et à faire part de ses observations sur leur contenu. Il vous reste cinq jours pour y participer.

    Cette consultation, peu ordinaire pour un sujet aussi complexe, s'inscrit dans la démarche de l'ASN de développement de la transparence et de l'information des citoyens concernant les installations nucléaires. Explications.

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaA l'origine de la consultation en cours : la catastrophe de Fukushima

    Suite à l'accident nucléaire de Fukushima survenu le 11 mars 2011, le gendarme du nucléaire a demandé à EDF (décision de l'ASN n°2011-DC-0213 du 5 mai 2011), de procéder à des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) de ses centrales nucléaires, afin de prendre en compte le retour d’expérience de la catastrophe japonaise.  Avec, notamment pour objectif de déterminer les marges de sûreté dont disposent les centrales nucléaires française vis-à-vis des risques extrêmes de séisme et d’inondation.

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaLe rapport de l'ASN

    Les évaluations des centrales nucléaires faites par EDF ont été transmises à l'ASN, qui les a analysées avec l’appui de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) et du Groupe permanent d’experts chargés des réacteurs (GPR). Le 3 janvier 2012, André-Claude Lacoste (photo ci-contre), l'ex-président de l’ASN, remettait son rapport au Premier ministre : les installations examinées présentent un niveau de sûreté suffisant pour qu’elle "ne demande l’arrêt immédiat d’aucune d’entre elles", mais, dans le même temps, l’ASN considère que la"poursuite de leur exploitation nécessite d’augmenter dans les meilleurs délais, au-delà des marges de sûreté dont elles disposent déjà, leur robustesse face à des situations extrêmes". En clair, le gendarme du nucléaire exige des exploitants des centrales nucléaire françaises un investissement massif de plusieurs milliards d'euros, sur plusieurs années de travaux et d'investissements.


    Rapport de l'ASN sur les ECS : Interviews du... par ASN_Publications

    Le plan d'action de l'ASN

    A la demande de l’ASN, le « noyau dur » proposé en réponse par EDF a également fait l'objet d'une analyse de l’IRSN dont les conclusions ont à leur tour été présentées au GPR , les 13 et 20 décembre 2012. A partir des recommandations formulées par le GPR, l’ASN a élaboré un plan d'action qui établit des prescriptions complémentaires précisant certaines exigences relatives au "noyau dur"  proposé par EDF pour ses centrales nucléaires. Celui-ci devra comprendre des dispositions pour prévenir un accident grave ainsi que des dispositions propres à limiter les conséquences d’un tel accident, pour le cas où il n’aurait pu être évité. Les exigences élaborées par l’ASN précisent également les règles de conception à retenir pour les matériels du « noyau dur », notamment les risques extrêmes auxquels ces matériels doivent résister.

    Jusqu'au 9 décembre

    Ce sont les projets de ces décisions, qui devront s'appliquer à l’ensemble des centrales nucléaires en fonctionnement, ainsi qu’au réacteur EPR de Flamanville 3 en cours de construction, que l'ASN soumet à la consultation du public jusqu'au 9 décembre. Pour y participer : cliquer ICI

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaPendant ce temps là, à Fukushima

    C'est l'occasion rêvée pour prendre des nouvelles de la centrale japonaise accidentée. L'opérateur Fukushima Daiichi a annoncé avoir débuté les opérations pour effectuer un deuxième retrait d'assemblages de combustible nucléaire de la piscine du réacteur 4. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a précisé qu'elle allait retirer du combustible usé, ce qui rend la tâche encore plus délicate car il est plus radioactif que celui, neuf, extrait la première fois. Tepco avait effectué du 18 au 22 novembre une première extraction de 22 assemblages de combustible neuf, sur les 1.533 (dont 202 neufs) à transférer de la piscine 4 à une bassin dit commun, bien plus sûr (photo ci-dessus, fournie par Tepco à l'AFP).

    Un nouveau chapitre s'ouvre dans le démantèlement de Fukushima, qui doit durer 40 ans

    "Nous allons agir de la même façon que la première fois, mais avec une extrême précaution car le combustible usé est plus sensible", a expliqué Tepco à la presse. Le 26 novembre, la compagnie a plongé dans la piscine 4 un conteneur cylindrique de 5,5 mètres de haut et 2,1 de diamètre avant de commencer à y transférer un à un 22 assemblages de combustible usé, le tout grâce à une grue et des équipements télécommandés qui permettent de réaliser ces manipulations difficiles en laissant les assemblages en permanence immergés. C'est la première fois qu'une telle opération, courante dans l'industrie nucléaire, est réalisée dans un environnement accidenté où les techniciens doivent œuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité. Il s'agit en outre de la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011, six mois après le tsunami qui l'avait ravagé.

    "Ce retrait ouvre un nouveau chapitre important dans notre tâche de démantèlement", qui doit durer 40 ans, a commenté le PDG de Tepco, Naomi Hirose.

    Cathy Lafon 

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    • La consultation de l'ASN en cours.Retour d'expérience de l'accident de Fukushima : Projets de décisions de l'ASN relatives aux prescriptions complémentaires applicables à EDF pour le "noyau dur" des centrales nucléaires : cliquer ICI
    • Tout sur les évaluations complémentaires de sûreté : cliquer ICI

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