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Politique - Page 248

  • Semaine du développement durable. Kesaco ?

    semaine du développement durable

    Une fois par an, l'écolo en France se sent compris, aimé, respecté, envié même... Car l'écologie, sa vraie raison de vivre, fait enfin le buzz. Je vous sens incrédules. Pourtant c'est bien vrai, cet événement incroyable revient chaque première semaine d'avril, avec la Semaine du Développement Durable. Pil poil cette semaine.

    Du 1er au 7 avril, du développement durable, "DD" pour les intimes, y en a partout : dans les médias écrits et audiovisuels, dans toutes les villes, grandes ou petites, dans le moindre village. Et sur internet, n'en parlons pas. Maplanete.fr ne s'exposera donc pas au ridicule en cherchant à vous donner "le" meilleur programme des festivités écolos auxquelles participer près de chez vous. Il y aurait cette année plus de 3 500 manifestations dans toute la France, organisées pour son dixième anniversaire par la Semaine "DD", axée cette année sur le thème de l’information aux citoyens. L’objectif en 2012 étant de nous inciter à devenir des "consom’acteurs" (consommateurs-acteurs) éclairés...

    Mais qui est "DD" ?

    La pratique de l'écologie n'est pas sans rappeler ce sport magnifique d'obstination et de combat collectif qu'est le rugby : on va au contact, on prend des coups, on avance pas à pas, on se fait plaquer, on recule souvent, et puis, enfin, si on a bien labouré le terrain et construit le jeu : la terre promise ! Soyons franc : cela se produit plus souvent sur les terrains de rugby qu'en écologie, où l'on peine souvent à transformer l'essai. Mais avant tout, l'écologie partage avec le rugby le culte des FONDAMENTAUX. Un brin de pédagogie verte, avec un retour aux sources du "DD," voilà qui pourrait être pertinent par les temps qui courent. Car finalement, qu'on soit écolo ou pas, on en parle beaucoup du "développement durable", on le met à toutes les sauces, mais en connaît-on vraiment le sens ?

    Vivre et se développer aujourd'hui, dans le respect de la planète, sans compromettre la vie et le développement des générations futures

    Le développement durable, ou "soutenable",  c’est la traduction de "sustainable developpement", une expression tirée du rapport Brundtland de 1987, présenté au Sommet de la Terre de Rio en 1992. On le définit comme : "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations du futur à répondre aux leurs". Il naît de la  prise de conscience des dégradations que l'activité humaine fait subir à la planète à tous les niveaux : pollution, surexploitation des ressources naturelles, énergétiques entre autres, changement climatique, disparition d’espèces d’animaux et de plantes. Vivre bien aujourd'hui, tout en préservant pour nos enfants la planète, afin qu'ils puissent y vivre aussi bien demain, c'est pas beau, ça ? C'est même "émouvant".

    semaine du développement durableLe développement durable, lui, crée de l'emploi et de la richesse

    En outre, comme le Journal de l'Environnement vient de nous le rappeler fort à propos (ou de nous l'apprendre), le développement durable est aussi facteur de développement économique. Après avoir été ralenties par la crise en 2009, les éco-activités sont en plein essor. Ainsi, en 2010, selon les derniers chiffres du rapport statistique du Commissariat général eu développement durable (CGDD), elles employaient 4,5 % de salariés de plus que l'année précédente. Tandis que l'économie française, dans le même temps, en perdait 0,2  %. Alors que la France continue de perdre ou de détruire des emplois, les activités environnementales ne cessent d'en créer : 452 600 emplois au total, avec la gestion des déchets, qui mobilise le plus grand nombre de salariés (97.500 équivalents temps plein), devant le traitement des eaux usées (95.000) et les secteur des énergies renouvelables (62.500). En terme de croissance, ce sont les énergies renouvelables (ENR) qui sont le plus dynamiques, avec une hausse de 19 % entre 2009 et 2010. Si le loup ne mange pas entre temps l'éolien, le solaire, l'hydrolien, l'hydraulique et  la biomasse, on sait que le potentiel de développement des ENR en terme d'emplois est énorme.

    Car "DD", c'est aussi un vrai business : le chiffre d'affaires des éco-activités a atteint près de 70 milliards d'euros en 2010, soit 2 % de la production totale de l'Hexagone. Pas sûr que les écolos eux-mêmes connaissent ces chiffres...

    semaine du développement durableLes 10 commandements du développement durable

    Revenons au coeur de l'action écolo. Dans la pratique, les quatre piliers du développement durable : politique, économie, social, culture et environnement, devrait être partagés par tous, dans tous les secteurs de nos activités. Ils se déclinent dans les fameux Agenda 21, programmes d'actions concrètes pour introduire le développement durable dans la société, sur un territoire. Institutions, associations, entreprises sont concernées, mais aussi chacun d'entre nous, en tant que citoyens. Car la vraie question est là : qu'est-ce que chacun d'entre nous peut faire pour contribuer au développement durable ? Pour que nos enfants aient droit à la même planète que nous, il n'y a pas trente-six solutions : il faut changer de comportement et modifier notre façon d’agir au quotidien, afin de protéger notre milieu de vie, la planète. Ce qui peut se résumer par les 10 bonnes façons d’agir au quotidien pour préserver l'environnement en économisant ses ressources :

    1. Je profite de la lumière du jour et j’éteins lorsque je quitte une pièce.
    2. Je trie mes déchets : biodégradable, verre, papier, plastique… Et je ne jette pas n'importe quoi par terre. Un chewing-gum jeté a besoin de 5 ans pour se dégrader naturellement et une canette, plusieurs dizaines d’années.
    3. Je bois l’eau du robinet (à condition qu'elle soit sans nitrates) : contre le transport de l’eau en bouteille et le plastique des bouteilles.
    4. Je préfère la douche au bain (consommation d’eau divisée par 3) et je ferme le robinet même pendant le lavage des dents ou le nettoyage de mon rasoir (si j'ai de la barbe)
    5. J’accorde une seconde vie aux objets grâce à des associations comme Emmaüs ou RecupAir, en réduisant mes achats de pur(e) maniaco-consommateur (trice)
    6. Je me déplace à pied ou à vélo, aussi bon pour l’environnement que pour la santé ou la ligne et/ou je privilégie les transports en commun, l'autopartage, le covoiturage...
    7. J’utilise des sacs réutilisables quand je fais mes courses (les supermarchés distribuent 570 sacs par seconde en France).
    8. Je recycle les piles.
    9. J’utilise moins de papier (le papier est utilisable recto-verso). Vive le numérique !
    10. Je mange  local en achetant des produits de saison.

    Un vrai petit Agenda 21 rien qu'à soi. Aussi facile à faire qu'à dire... ?  Je vous invite à faire avec moi un petit examen de conscience personnel, et on s'en reparle dès demain  !

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

     

  • News fil vert. "Gorbi" veut un tribunal international pour juger les crimes écologiques

    forum mondial de l'eau,marseille

    Mikhaïl Gorbatchev au Forum mondial de l'eau, Marseille, 12 mars 2012. Photo AFP

    Juger les crimes écologiques

    L'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, très impliqué depuis 20 ans dans la défense de l'environnement, a pris la parole, lundi 12 mars, pour l'ouverture du Forum mondial de l'eau à Marseille, en sa qualité de fondateur et président de Green Cross International.  Dans un entretien au "Monde", publié mardi 13 mars, il plaide en faveur de la création d'un tribunal international chargé de juger les crimes écologiques.

    Cette proposition devrait bien plaire à Michel Serres, le philosophe français, originaire du Lot-et-Garonne, qui déplore dans son livre "Le temps des crises", que ni la Terre, ni la faune, ni la flore ne puissent parler pour se défendre... Et qui faisait l'amer constat suivant, lors du Sommet mondial du climat de Cophenhague en 2009 :  " Mais personne ne représente la terre; il n’y a pas de représentant des océans, de la banquise, des espèces menacées. Et nos gouvernants n’ont pas la culture nécessaire pour parler au nom de la planète." Un tribunal international pour défendre les intérêts de la nature, quand elle est victime de "crimes écologiques" ... L'idée est plus que séduisante.

    A propos de la proposition française de création d'une organisation mondiale de l'environnement, Gorbatchev s'avoue en revanche "sceptique" : selon lui, le risque serait de mettre en place une "nouvelle organisation bureaucratique", qui pourrait "freiner l'énergie de la société civile".

    Le développement durable : c'est tous ensemble

    Le dernier président de l'URSS, qui a eu à gérer la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986, se prononce aussi, avec son organisation environnementale, pour "une sortie progressive du nucléaire militaire et civil". Pour lui, il y a eu "un avant et un après Tchernobyl" et la transition énergétique est nécessaire. Cependant, il reconnaît qu'il est compréhensible que  "pour certains pays comme la France qui ont peu d'autres ressource, la transition énergétique prenne plus de temps". "On aurait pu penser que, 35 ans après (Tchernobyl), le Japon, nation évoluée, confrontée au désastre de Fukushima s'en serait mieux sorti. Or les Japonais se débattent toujours aujourd'hui dans les difficultés", ajoute-t-il. Enfin, à propos du développement durable et de la nécessaire remise en question du modèle basé sur la course à la croissance, également pour des pays émergents comme la Russie ou la Chine, Gorbatchev ne botte pas en touche : ils sont concernés et doivent aussi entendre ce discours. Mais il estime que "c'est aux pays développés de montrer l'exemple au reste du monde".

    Une réforme environnementale du Code civil français ?

    Plus modestement, on s'interroge aussi en France à la veille de l'élection présidentielelle, sur les moyens de rendre plus efficace le droit de l'environnement. Le Club des juristes vient de rendre public, le 14 mars, un rapport critique sur la responsabilité environnementale. Pour ce think tank, la réforme du Code civil s’impose, afin d’inscrire en toutes lettres l’obligation de réparer un dommage causé à l’environnement. Adossée à la constitution française, la "Charte de l’environnement" rappelle quant à elle le principe de la responsabilité environnementale (art. 4), via la réparation des dommages causés. Mais elle ne règle pas le problème puisqu’elle renvoie à la loi le soin de définir les conditions de son application.  «Au final, tous les juristes s’accordent aujourd’hui pour dire qu’une nouvelle loi doit venir compléter le Code civil», résume Yann Aguila, ancien conseiller d'Etat, président de la Commission Environnement du Club des Juristes

    Cathy Lafon

    REPERES

    Mikhaïl Gorbatchev :  81 ans, président de l'URSS de 1985 à 1991. Prix Nobel de la Paix en 1990 pour sa contribution à la fin de la guerre froide. Fondateur en 1993 de la "Green Cross international", asociation de défense de l'environnement.

    6e Forum mondial de l'eau (Marseille) : 140 pays représentés par 20.000 personnes, y participent jusqu'au 17 mars,  avec pour objectif de faire avancer l'accès universel à l'eau potable.

    Green Cross International : association internationale de défense de l''environnement, doté d'un budget de 18 millions d'euros, financée par des donations privées et des subventions allouées par 34 Etats.

    LIRE AUSSI

    "Il faut un tribunal international pour juger les crimes écologiques", "Le Monde", 14 mars 2012 : cliquer ICI

    "Comment rendre efficace le droit de l'environnement", Journal de l'environnement  : cliquer ICI.

  • News fil vert. L'indépendance de l'Ademe menacée ?

    ademe,etat,préfets,administrationLégitime inquiétude du monde du développpement durable en France : un projet de décret du conseil d'Etat relatif aux pouvoirs du préfet, risque mettre à mal l'autonomie de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), en la plaçant sous tutelle des préfets.

    L'Ademe créée en 1990 est un acteur majeur et essentiel de la mise en œuvre des politiques publiques dans l'environnement, l'énergie et le développement durable. Elle a un statut d'EPIC (établissement public à caractère public et commercial) et elle est placée sous tutelle de trois ministères (Écologie, Industrie et Recherche). Malgré tout, elle dispose d'une autonomie, d'une efficacité et d'une neutralité pour élaborer ses programmes d'actions, ses programmes de recherche et ses partenariats avec les collectivités locales. Or cette autonomie, cette souplesse d'intervention risque sont menacées par un projet de décret du Conseil d'État relatif aux pouvoirs du préfet, projet qui est daté du 1er février dernier et qui a été présenté à tous les salariés.

    Cathy Lafon


    EN SAVOIR PLUS

    • Lettre d'information de Technicité.fr - Réseau Environnement du 8 mars 2012 : cliquer ICI
    • Le site de l'Ademe : cliquer ICI