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Politique - Page 249

  • Nucléaire : un rapport parlementaire épingle Areva et l'Etat dans l'affaire Uramin

    rapport parlementaireUn rapport parlementaire a mis en évidence mercredi 7 mars des "carences" tant du côté d'Areva que de l'Agence des participations de l'Etat (APE) lors de l'acquisition en 2007 de la société minière Uramin par le groupe nucléaire public, une opération qui a depuis viré au désastre financier.

    "Un pari industriel trop coûteux"

    L'acquisition d'Uramin s'est révélée être "un pari industriel, non illégitime pour Areva, mais trop coûteux au regard de l'aléa qu'il comportait et de la capacité de l'entreprise à y faire face", estime ce rapport d'information sur la situation financière d'EDF et Areva, rédigé par les députés Marc Goua (PS) et Camille de Rocca Serra (UMP).Les deux parlementaires ont largement repris les conclusions d'un comité d'enquête interne d'Areva sur cette acquisition, qui avait estimé qu'elle n'avait pas donné lieu à des manoeuvres frauduleuses mais avait été entachée par des "dysfonctionnements" en matière de gouvernance.

    Des "carences" de l'Etat

    Ils ont également relevé des "carences" dans les échanges au sujet d'Uramin entre Areva et l'APE, l'organisme qui défend les intérêts de l'Etat au sein de ce groupe public à 87%. Ils regrettent notamment que l'Agence des participations de l'Etat n'ait pas fait appel au Bureau national de recherches géologiques et minières (BRGM) pour l'aider à jauger la pertinence de l'acquisition d'Uramin, alors que ses propres compétences ne lui permettaient pas "de porter un regard critique sur les analyses géologiques et les conclusions que l'on pouvait en tirer".

    Défaut d'alerte de la part d'Areva

    Quant à Areva, les rapporteurs estiment que l'entreprise avait "le devoir d'apporter les éclairages nécessaires sur ces points techniques" à l'APE, ce qui n'a pas été le cas. Une synthèse critique des experts miniers d'Areva émettant "quelques alertes" quant aux incertitudes sur les réserves d'uranium d'Uramin n'aurait ainsi pas été communiquée à l'APE, même si les rapporteurs disent ne pas avoir pu déterminer clairement quand elle avait été rédigée et qui en avait eu connaissance.

    EDF en question

    Au total, conclue le rapport, "cet épisode Uramin a montré l'importance d'améliorer ou corriger encore les relations entre les entreprises publiques et l'APE". Les députés se sont par ailleurs étonnés qu'EDF, invité à participer au rachat d'Uramin, se soit désisté sans détailler ses raisons à l'APE, ce qui pose selon eux "la question de l'étendue du devoir d'information que l'on peut attendre des entreprises publiques" quand l'intérêt national est en jeu.

    Uramin au coeur des difficultés d'Areva

    Areva a vu ses comptes plonger l'an dernier dans le rouge en raison notamment d'une provision de 1,46 milliard d'euros liée à Uramin, acquise en 2007 pour environ 2 milliards d'euros, et qui vaut aujourd'hui cinq fois moins. De plus, l'achat d'Uramin est au coeur d'un bras de fer avec Anne Lauvergeon, qui dirigeait Areva lors de l'acquisition. Anne Lauvergeon, qui a quitté contre son gré la présidence d'Areva en juin dernier, a porté plainte contre son ex-employeur pour avoir été espionnée en lien avec cette acquisition.

    Cathy Lafon, avec AFP (Photo AFP)

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  • News fil vert. Elève Grenelle, il faut vous ressaisir !

     

     

    conseil économique et social,bilan,rapport,grenelle de l'environnement

    L'impact écologique des projets de l'Etat en matière de transports, jugé "très insuffisant" par le Conseil économique sociale et environnemental. Le TER Aquitaine en gare de Bergerac (Dordogne) Photo Sud Ouest

    "Doit se reprendre et persévérer." Telle est l'appréciation générale du Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour le " bilan du Grenelle de l'environnement " demandé par le premier ministre, François Fillon, en juillet 2011. Le CESE a rendu, mercredi 15 février, son avis à la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusco-Morizet. " Avec le Grenelle, nous sommes partis d'une gouvernance inédite, associant les syndicats et les associations, puis le processus s'est essoufflé et, avec la crise, il y a eu des réorientations et des reculs ", regrette le CESE. Trois solutions possibles suggérées par le CESE pour lui faire retrouver un deuxième souffle : décliner le Grenelle en région, redessiner la fiscalité environnementale ou créer un label " développement durable " pour une traçabilité sociale et environnementale des produits et des services.

    Concernant plus particulièrement les transports, le CESE en a remis une couche dans un avis rendu le 28 février : le Schéma national des infrastructures et des transports (SNIT) "ne permettrait de réduire que faiblement" les émissions de gaz à effet de serre (GES). Sur le plan écologique, "il se contente d'un bilan quasi neutre, ce qui ne peut pas être considéré comme satisfaisant". Gênant, si on se rappelle que le SNIT a justement été créé dans le cadre du Grenelle de l'environnement, dont l'ambition était de diviser par quatre les émissions de GES à l'horizon 2050, par rapport à 1990. Un impact écologique du SNIT très insuffisant, amenuisé encore par la question de la réalisation des infrastructures, trop dépendantes de la participation des collectivités, selon le CESE. 254 milliards d'euros, tel est le coût du SNIT, que les opérateurs de l'Etat, tel Réseau ferré de France (RFF), lourdement endetté, ne peuvent asumer. D'où la nécessité, selon le CESE, de recourir à de nouvelles ressources pérennnes, comme une hausse de la taxe poids lourds, perçue par l'Agence de financement des infrastsructures de transports et les collectivités locales, dès 2013.

    Tout ça manque cruellement de "vert" ! Gardons le sourire, et le moral, grâce à Bridget Kyoto, vidéo-webglobeuse de choc, qui a rendu son propre bilan du Grenelle de l'environnement depuis plusieurs mois : il est bien plus drôle que celui du CESE et un poil plus sévère, mais hélas, tellement réaliste. Si vous ne l'avez pas encore vue, cliquez vite sur la vidéo... Ca fait du bien !


    Bridget Kyoto analyse les résultats du Grenelle... 

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Le site du CESE : cliquer ICI

    La vidéo du bilan du Grenelle de l'environnement par le CESE : cliquer ICI

    L'avis du CESE sur le Schéma national des infrastructures et des transports : cliquer ICI

  • Lutte anti-pollution en Aquitaine : Airaq change d'air

    airaq.jpg

    Depuis le mois de décembre 2011, les informations sur les dépassements des seuils de  pollution de l'air dans les grandes agglomérations se multiplient en Aquitaine. On a même enregistré une alerte à Bordeaux, les 27 et 28  décembre, phénomène qui ne s'était jamais produit dans l'histoire de notre région. La qualité de l'air que nous respirons se serait-elle brusquement dégradée ? Des conditions météorologiques particulières liées à l'hiver seraient-elles en cause ?

    peggy.jpgLe point sur l'état de l'air aquitain avec Peggy Kançal, conseillère régionale et présidente de l'association Airaq (Air Aquitaine) depuis novembre 2011.

    Le contexte : la pollution de l'air, un risque sanitaire majeur

    Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air représente un risque environnemental majeur pour la santé. En milieu urbain, elle serait responsable dans le monde d’1,3 million de décès par an. En France, elle entraînerait 42 000 décès prématurés par an, imputables aux infections respiratoires, aux cardiopathies et au cancer du poumon.  Diminuer les niveaux de pollution atmosphérique est un véritable enjeu de santé publique. Et tout simplement aussi de qualité de vie.

    En Aquitaine, Airaq veille au grain

    Pour  mieux relever ce défi sanitaire, l'Etat français a confié à plusieurs associations régionales agréées par le ministère de l'Ecologie, la mission de surveiller la qualité de l'air que nous respirons et d'informer les populations. L'objectif étant aussi de renforcer les politiques publiques en matière de lutte contre la pollution de l'air. En Aquitaine, depuis 1995, c'est Airaq qui s'y colle. Pour mesurer les particules nocives en suspension dans l'air, le vigile de l'air aquitain dispose de stations fixes dans les agglomérations (10 dans l'agglomération bordelaise) et de moyens mobiles, déployables en fonction des besoin, qui lui permettent d'informer la population du niveau de la pollution atmosphérique. Le tout positionné en fonction des consignes et critères donnés par l'Etat.

    En 2012, notre air est aussi mauvais qu'avant

    Oui, c'est enfin l'hiver, mais non, la pollution de l'air ne s'est pas brusquement aggravée. Même si, comme Peggy Kançal le déplore, elle n'a pas vraiment diminué non plus et s'est même détériorée dans certaines zones. En revanche, la présidente d'Airaq indique que "Depuis le 27 décembre dernier, Airaq a abaissé les seuils d'information et d'alerte à la population. Le seuil d'information est passé de 80 mg/m3 de particules en suspension dans l'air à 50 mg/m3, et le seuil d'alerte de 125 à 80. Autrement dit, le seuil qui provoquait hier une recommandation, déclenche aujourd'hui une alerte. D'où la multiplication des informations dans notre région". Ce n'est pas un caprice aquitain. Elle rajoute que ces nouveaux critères s'appliquent à toutes les petites soeurs d'Airaq, chargées par le  ministère de l'Ecologie de veiller à la qualité de l'air : "La France s'est mise en conformité avec une directive européenne fixant les normes en la matière". Quand les lois se durcissent en faveur de l'environnement, on se doute bien un peu qu'il y a de l'Europe dans l'air... Ouf, on va enfin respirer à Bordeaux comme à Rome, Madrid , Bruxelles, ou  Berlin.

    2 ou 3 alertes par an

    Selon Peggy Kançal, qui se base sur les statistiques des seuils de pollution des années antérieures, il pourrait y avoir avec ces nouveaux critères une vingtaine de déclenchements d'opérations d'information sur la pollution de l'air en Aquitaine en 2012. Une dizaine ayant été lancées depuis début janvier, la prévision risque d'être dépassée. Et deux ou trois alertes, vraisemblablement à Bordeaux et autour de la zone Bayonne-Anglet-Biarritz. Si le Préfet en décide ainsi, car Airaq ne fait que transmettre à la Préfecture les élements concernant les seuils d'information. Jusqu'en décembre dernier, à la différence de régions comme l'Ile-de-France, Rhône-Alpes ou Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Aquitaine n'avait jamais connu de situation de niveau d'alerte à la pollution atmosphérique jusqu'en décembre dernier.

    Les mesures de restriction

    En cas d'alerte, si la situation perdure, le Préfet peut prendre des mesures contraignantes visant à diminuer le nombre de particules en suspension. Cela va de l'interdiction faite aux poids lourds de traverser les zones urbaines, à celle faite aux voitures de circuler, selon le numéro de leur plaque minéralogique. Si la circulation automobile reste un des premiers vecteurs de pollution atmosphérique, avec les activités industrielles, le chauffage, dont le chauffage au bois, a sa part de responsabilité. Tout comme brûler des déchets verts en zone urbaine. Bon pour l'environnement, le chauffage au bois, s'il est utilisé en ville à grande échelle, dans de mauvaises conditions (qualité du combustile, du poêle...), contribue aussi à la dégradation de la qualité de l'air en hiver. Le Canada a diagnostiqué le problème depuis 2004. En partenariat avec Airaq, l'Ademe met ainsi en garde le public en l'invitant à s'informer sur les bons usages du chauffage au bois grâce à une vidéo, disponible sur internet. Pour la découvrir : Cliquer ICI.


    Mieux s'informer avec Airaq

    En langage airaquien, le mot magique est "Atmo". Comme "atmosphère". L'indice Atmo caractérise en effet la qualité de l'air quotidienne d'une agglomération de plus de 100.000 habitants sur une échelle qui va de 1 (indice très bon) à 10 (indice très mauvais). Mais comment savoir quel est notre Atmo ?

    Un site internet

    Pour que nous puissions être informés du niveau de l'indice Atmo du territoire où nous résidons et des prévisions du lendemain, Airaq met depuis plusieurs années à notre disposition un site internet, alimenté en temps réel. Plus que précieux, si l'on est de santé fragle, si l'on souffre de maladies respiratoires ou si l'on fait du sport au grand air. Selon la qualité de l'air, on peut ainsi éviter de faire des efforts et se mettre à l'abri. Pour accéder au site internet d'Airaq : Cliquer ICI.

    Une application mobile

    lutte,préventionPour améliorer encore notre information, AIRAQ ne lésine pas et vient de développer une application mobile, qui fournit les indices de la qualité de l’air en situation de fond pour 8 grandes agglomérations en Aquitaine. Bordeaux, Pau, Bayonne-Anglet-Biarritz, Périgueux, Agen, Dax, Arcachon, Lacq ainsi que le détail de ces indices par polluant (ozone, particules en suspension, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre). Cette aplication permet également de recevoir en temps réel, les déclenchements des procédures de pollution sur l’Aquitaine. Pour télécharger l'application : Cliquer ICI

    Mais si on n'a ni internet, ni smartphone  ?

    Dans l'agglomération bordelaise, l'information est donnée par affichage sur le réseau TBC, ou les panneaux de certaines communes. Mais ce n'est pas encore le cas sur la rocade bordelaise et les autoroutes d'Aquitaine, à l'inverse d'autres régions. Peggy Kançal espère une évolution sur ce point en 2012. Les médias locaux et leurs relais nationaux (presse écrite, télévisions, radios, internet) ont aussi un rôle éminent à jouer pour informer le public en temps réel : Airaq travaille ardemment en ce sens.

    Cathy Lafon