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Politique - Page 244

  • Zones d'actions prioritaires pour l'air : le point de vue de la Fédération des motards en colère

    marc bertrand.jpgLes articles publiés sur Ma Planète concernant le dispositif Zapa prévu pour réduire la pollution automobile dans les grandes agglomération font réagir les internautes.  Vous souhaitez envoyer votre point de vue : Cliquer ICI

    La réaction de la Fédération de motards en colère (FFMC)

    Ma Planète publie ci-dessous une tribune libre, argumentée et constructive, envoyée pour alimenter le débat par Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière au secrétariat national de la Fédération des motards en colères (FFMC) (photo ci-contre, DR Luc Jennepin).  Accompagnée des propositions de la FFMC en la matière, qui se base sur les avantages écologiques que présentent, selon elle, les deux roues motorisés dans les déplacements urbains.

    Qu'appelle t-on un véhicule "propre" ?

    Si l'on en reste aux critères actuels établis par le gouvernenement précédent, le dispositif ZAPA serait en effet injuste et clivant pour ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter un véhicule "propre". Mais au fait, existe t-il des véhicules "propres", à l'exception des vélos ? Car il n'y a pas que les émissions rejetées par les véhicules qui sont à prendre en compte si l'on veut parler de "développement durable", mais aussi l'empreinte énergétique engagée pour les fabriquer et les mettre en oeuvre. Les véhicules électriques sont-ils "propres", avec leur batteries au plomb, au nickel, au cadmium et à l'hydrogène sulfuré qu'elles émettent ?

    Certaines vieilles voitures plus "propres" que bien des automobiles récentes

    Une modeste 2CV, une Renault 5 ou une Peugot 205 fabriquées il y a 20, 30 ou 40 ans et qui roulent encore sont-elles si "sales" que ça, alors qu'elle consomment peu d'essence, qu'elles ne sont pas bardées d'automatismes, de bidules électriques, de climatiseurs dévoreurs d'énergies et de batteries (à fabriquer et à recycler), qu'elles pèsent presque 1,5 à 2 fois moins lourds que les véhicules moyens actuels (le poids = usure des routes, des pneus, + forte consommation d'énergie)... ?  Les ZAPA enverront-elles ces véhicules à la casse ? Si c'est le cas, quel gaspillage ! Ce n'est plus du développement durable, ça !

    Les deux-roues motorisés autorisés dans les zones où la pollution est réduite ailleurs en Europe, interdits en France dans les futures Zapa

    Quant aux deux-roues motorisés (2RM) d'avant 2004, ils seraient aussi interdits selon les critères actuels des ZAPA alors qu'ils ne sont concernés par aucune autre zone de type ZAPA (les LEZ, Low Emission Zone) ailleurs en Europe. Or, un 2RM moyen (du scooter à la moto), c'est un véhicule de 180 à 250 kg (4 à 5 fois moins lourd qu'une auto), qui consomme entre 3,5 et 6 L/100  d'essence sans-plomb (contre 6 à 9 l/100 en voiture, souvent diesel, en ville), c'est moins de place au sol (on peut garer 3 à 4 2RM sur un emplacement de voiture), c'est un taux d'occupation personnes transportées / nombre de places disponibles d'au minimum 50%, quand une voiture de 5 places n'est généralement occupée que par son seul conducteur dans les trajets utilitaires domicile/travail (taux d'occupation de 1,3 selon l'ADEME), alors que l'on parle de "co-voiturage"...

    En ville, les deux roues à moteur  contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre

    Un 2RM en ville/banlieue sur les trajets utilitaires quotidiens, c'est aussi 2 à 3 fois moins de temps passé à circuler et à chercher une place où stationner (et donc à émettre des émissions polluantes), c'est un moteur qui fonctionne plus souvent qu'une auto aux régimes optimum quand une auto multiplie les cycles arrêts-redémarrage dévoreurs d'énergie (jusqu'à 15 l/100 en redémarrant d'un arrêt)... Sans oublier qu'il n'y pas de 2RM à moteur diesel !

    Les deux roues à moteur, une alternative écolo au tout-voiture, pour une partie des déplacements

    Je vous donne un exemple édifiant : je travaille à 15 km (Montreuil) de mon lieu de résidence (Saint-Denis, zone concernée par ZAPA)... à moto, il me faut 30 mn pour faire ce trajet fortement embouteillé. A vélo, c'est plus d'une heure avec des risques plus grands qu'à moto (rien n'est adapté sur les voiries que j'emprunte)... et en transports en commun, il faut 1 h 30 porte-à-porte, soit 3 heures par jour ! En voiture, je n'y songe même pas : trop long et d'un très mauvais rendement écologiquement parlant. Ce gain de temps parce que j'utilise une moto me permet d'accompagner mon enfant à l'école matin et soir et d'être à l'heure au boulot... Si je prends les transports en commun, je dois déléguer à autrui cette tâche, sûrement une "nounou" qui accomplira le court trajet (500 m) en voiture pour prendre en charge plusieurs enfants en même temps (ce que je constate chaque matin).

    Ceux qui ont opté pour le 2RM dans leurs déplacements apportent, consciemment ou pas, une alternative au "tout voiture", ne les contraignons pas à devoir y renoncer ou à acheter un véhicule plus récent en se débarrassant de celui qu'ils utilisent.

    Quid des camions et fourgons Diesel, des avions d'affaire et des véhicules de fonction, de l'étalement urbain   ?

    Pendant ce temps, pourquoi il y a t-il autant de camions et de fourgons (tous diesel) sur les routes pour livrer ce que les consommateurs commandent (parfois du bout du monde) d'un simple clic de souris d'ordinateur ? Où en est le ferroutage dont on nous parle depuis tant d'années ? Que sont devenus les milliers de km de voies ferrées abandonnées par la SNCF au motif de non-rentabilité ? Les politiciens qui nous font la morale et qui décident de la vie quotidienne des gens sur simple décret, comment-circulent-ils ? Il faut voir, matin et soir, le ballet des petits avions d'affaires qui passent par le Bourget (ils fonctionnent au kérozène ou à l'AVGAZ, une essence fortement plombée), il faut voir les voitures de fonction qui stationnent à vide, moteur tournant pour faire fonctionner la climatisation, dans les cours des ministères du 7è et 8è arrondissement, en attendant de transporter à bonne température les ministres et autres chefs de cabinet qui se rendent aux bureaux de l'Assemblée nationale située à 5 mn à pied !

    Qu'en est-il des choix (ou des non-choix) économiques actuels qui éloignent toujours plus les salariés de leurs lieux de travail (concentration des centres d'affaires, prix des logement qui tend à l'éloignement) ?

    Les propositons de la FFMC pour les ZAPA

    air,qualité,débat,projet de loi,polémique,deux roues à moteur,ffmc,lutte contre la pollution,transport automobile,zapa,zone d'action prioritaire pour l'airLa FFMC, convaincue de la nécessité de réduire la pollution dans les villes, demande à cet effet la prise en compte des 2RM comme alternative aux autos dans les plans de déplacements urbain (PDU) et plaide pour des efforts industriels en faveur de 2RM plus économes en carburant, donc moins émetteurs d'émission polluantes.  Il faut en effet noter que les 2RM ont fait en la matière plus d'efforts ces 10 dernières années que l'industrie automobile en 40 ans, et ce sans jamais bénéficier vraiment d'incitations d'achat de la part des différents  gouvernements comme il en existe pour l'automobile.

    Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière FFMC (intertitres Ma Planète)

    • Contactscmsr@ffmc.asso.fr - FFMC secrétariat national, 35 bis rue des Messiers, 93100 Montreuil.  Tél : 01 48 18 12 18.

    EN SAVOIR PLUS

    Les communiqués de presse que la FFMC a publié dès avril 2011, à l'annonce des ZAPA.  

    La nomenclature du gouvernement pour les véhicules interdits par les Zapa : Cliquer ICI

     

  • Qualité de l'air: en route vers les Zones d'actions prioritaires pour l'air à la française ?

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    L'air de la France dans les grandes agglomérations dépasse les seuils de pollution admis par l'Europe pour protéger la santé des habitants. Pour résoudre cet épineux problème, qui se traduit aussi par la facture salée des contraventions que la France va devoir payer à l'Europe (40 millions d'euros), le plan de protection de l'atmosphère élaboré par notre pays, qui inclut la surveillance de la qualité de l'air dans les agglomérations les plus peuplées, continue d'avancer. Dans la discrétion la plus absolue, car le sujet pourrait bien fâcher.

    protection de l'air,lutte pollution,prévention,plan paticules,zapa,lew,europePour protéger l'air : des fiches sur les plans de protection de l'atmosphère et des listes et cartes des agglomérations de plus de 100 000 habitants, de plus de 250 000 habitants et de leurs communes 

    Ainsi, c'est sans tambours ni trompettes que l'ancienne-nouvelle ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie (Medde), Nicole Bricq, remplacée depuis par Delphine Batho, a mis en ligne le 4 juin dernier, dans la continuité des travaux du ministère précédent, la liste des agglomérations de plus de 100.000 et 250.000 habitants ainsi que la carte des unités urbaines de plus de 100.000 habitants en France métropolitaine, notamment concernées par la pollution de l'air.

    Comme le site le rappelle : la surveillance de la qualité de l’air ambiant doit être effectuée sur l’ensemble du territoire national, mais sutout dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, conformément à l’article L221-2 du code de l’environnement. Et il est prévu de mettre en place un plan de protection de l’atmosphère notamment dans toutes les agglomérations de plus de 250 000 habitants (articles L222-4 et R222-13 du code de l’environnement).

    Où l'on reparle des  Zapa

    Voici resurgir, sans qu'on les nomme précisément, les fameuses Zapa (Zones d'actions prioritaires pour l'air), indispensables pour réduire la pollution de l'air dans les villes, mais sujettes à controverse quant aux critères choisis et définis par le gouvernement précédent (lire Ma Planète, les 12 et 13 juin dernier).

    Initié par l'Europe, le concept des Zones d'actions prioritaires pour l'air (LEZ en anglais) a pour  objectif incontournable et pas seulement louable, de réduire de 30 % les particules polluantes dans l'air d'ici 2015. Qui dit Zapa, dit aussi interdiction sur le territoire concerné de la circulation des véhicules les plus polluants. Mais tout dépend ensuite de la mise en musique du concept : quels critères retenir pour interdire quoi ?

    La pollution est là

    En milieu urbain, même si elles ne sont pas les seules, les émissions des véhicules peuvent représenter plus de la moitié des émissions totales des polluants dans l’air, aux impacts sur la santé ravageurs. L'Oms vient d'ailleurs de classer le 12 juin, les gaz d'échappement des moteurs Diesel parmi les cancérogènes certains pour les humains, pour leur émisssions de particules fines. Or la France dépasse dans de nombreuses zones urbaines les normes de pollution aux particules fines admises par l'Europe, qui a engagé des poursuites contre elle devant la Cour de justice. Avec une amende de 40 millions d'euros à la clé pour le pays, s'il ne prend pas des mesures drastiques. D'où l'urgence à agir.

    Des Zapa-tests, socialement injustes et peu efficaces écologiquement

    protection de l'air,lutte pollution,prévention,plan paticules,zapa,lew,europeBordeaux fait partie des huit grandes villes françaises qui, susceptibles de faire l'objet d'amende pour le non-respect des normes de pollution, se sont engagées à tester les Zapa, mesure phare du Grenelle de l'environnement portée par l'ancienne ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Sur le papier, le principe est simple : bannir des villes les véhicules les plus polluants pour faire baisser la pollution de l'air. Mais, si les Zapa ont été créées en juillet 2011 et rendues possibles par les décrets du 22 février dernier, aucune n'est encore en place. Et si on les a repoussées après les élections de 2012, c'est bien qu'elles inquiètent et divisent, même chez les écolos. Car selon la nomenclature proposée par l'ancienne ministre de l'Ecologie NKM, seuls les émetteurs de particules fines seraient visés, avec les plus vieux véhicules, dont les Diesel. Ce qui exclut les gros 4x4 à essence, pourtant gros émetteurs de CO2, et justifie pleinement qu'on les perçoive comme socialement clivantes, injustes et peu efficaces écologiquement.

    Diesel bonus "écologiques" hier, Zapa-incompatibles aujourd'hui ?

    Une enquête exclusive de l'"Automobile Magazine" du mois de juin qui dénonce les incohérences de l'action de l'Etat en matière de lutte contre la pollution automobile, relève, en outre, que parmi les "millions de voitures qui risquent d’être bientôt interdites de circulation" dans les Zapa, "beaucoup de ces modèles bénéficiaient encore d’un bonus "écologique" il y a dix-huit mois !". Il s'agit justement de certains Diesel moins chers et fortement bonussés il y a encore deux ans car peu émetteurs de CO2, qui sont aujourd'hui considérés comme trop sales : majoritairement dépourvus de filtre à particules, ils s’avèrent en effet émettre le plus de particules et de NOx, les oxydes d'azote... Leurs propriétaires pourraient trouver la potion quelque peu amère.

    Et ailleurs en Europe ?

    protection de l'air,lutte pollution,prévention,plan paticules,zapa,lew,europeLa Zapa est un dossier socialement complexe. Mais peut-être pas impossible, puisque 180 villes en Europe ont déjà mis en place des "low emission zones" (LEZs), l'équivalent des Zapa. La Suède a été précurseur avec dès 1996 une première expérimentation. L’Italie a suivi en 2005, l’Allemagne et le Royaume-Uni en 2008. Ainsi, en Allemagne,  40 villes ont déjà mises en place des règlementations, avec des vignettes environnement (éco-pastilles) obligatoires pour les zones écologiques, même pour les étrangers. La dernière LEZ en date vient d’être déployée au Portugal sur Lisbonne. Si l'objectif de toutes les LEZs est le même : réduire la pollution de l’air, les déclinaisons peuvent être différentes, en fonction des spécificités du territoire. Ainsi, comme le précise l'agence de développement et de maîtrise de l'énergie (l'Ademe), les études de faisabilité peuvent montrer qu’il vaut mieux limiter la circulation des poids lourds que celle des voitures pour améliorer la qualité de l’air. A son démarrage en 2008, la LEZ de Londres ne concernait que les poids lourd, les bus et les autocars. Depuis janvier 2012, ce dispositif londonien est étendu aux grandes camionnettes et minis bus.

    D'où la crainte actuelle des élus : la mesure française est-elle bien ficelée ? Nice a renoncé à être ville test, les 7 autres agglomérations, dont Bordeaux,  temporisent, demandent des délais supplémentaires ou réclament une modification des textes. Seul problème : nous avons trop attendu et l'air que nous respirons, lui, ne peut plus attendre. La facture explose, pour notre santé, pour la planète et pour le portefeuille de la France. Le temps des éclaircissements et des décisions est largement venu.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le site du MDDE : Cliquer ICI
    • Le plan particules :  Cliquer ICI
    • Zone d'action prioritaire (Zapa) : Cliquer ICI
    • Fiche sur les plans de protection de l’atmosphère : Cliquer ICI
    • Quels sont les véhicules "interdits" en Zapa-centre ville :  Cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : Cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZs : Cliquer ICI
    LIRE AUSSI

    ►CONSULTER

    • Les listes et cartes des agglomérations de plus de 100 000 habitants, de plus de 250 000 habitants et de leurs communes (avril 2012) (mis à jour le 4 juin 2012): Cliquer ICI
    Sont ainsi disponibles :
     - la liste des agglomérations de plus de 100 000 habitants sous forme excel précisant le nombre de leurs communes adhérentes en 2010
    - la liste des agglomérations de plus de 250 000 habitants et de leurs communes sous forme excel et au format PDF
    - la liste des agglomérations de 100 000 à 250 000 habitants et de leurs communes sous forme excel et au format PDF

     La mise à jour de l’article R221-2 du code de l’environnement et la mise en ligne de la cartographie des agglomérations et de leurs communes sont en cours.

    - Mode d’emploi d’accès aux cartes (DOC - 2682 Ko)

  • Fil vert. Galère ordinaire de l'écologie : une nouvelle Bricq tombe du Batho France

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    Nicole Bricq, photo AFP

    Il y a des jours où l'écolo de base regrette de s'être levé(e). Entre nous, c'est souvent. Et c'est encore le cas ce vendredi 22 juin, où les mauvaises nouvelles s'amoncellent pour l'écologie et l'avenir de la planète, dès le bouton de la radio poussé, le journal ouvert et l'ordi connecté.

    Allons y pour la galère du jour. En vrac : un sommet de Rio pitoyable, qui serait un échec sur toute la ligne, un Dany Cohn Bendit plus méchant que grognon, qui se répand tous azimuts dans les médias en attaques vindicatives contre ces écologistes "arrivistes", pourtant à peine entrés au gouvernement et à l'Assemblée. Attaques dont on se demande bien en quoi elles pourraient soulager le sort de la planète et à qui elles peuvent bien profiter. Sans compter qu'avec 2,5 % à la présidentielle, faire profil bas en considérant s'en être tiré au mieux afin de travailler concrètement au service de l'écologie, était le minimum de décence qu'on pouvait attendre d'EELV après une aussi rude séquence électorale.

    Exit Nicole Bricq :  tombée au champ d'honneur des mines de l'exploitation pétrolière ?

    gouvernement,ministre de l'ecologie,remaniement,exploitation pétrolière,minesMais la journée ne fait que commencer ! Pour couronner le tout, on apprend que la toute nouvelle ministre de l'Ecologie, de l'Energie des Transports et du Développement durable, Nicole Bricq, qui avait reçue pour ses compétences écolos la bénédiction du monde associatif environnemental et pour, faire court, de tout le petit peuple vert, se retrouve évincée de son poste pour prendre en charge celui du Commerce extérieur...  Voilà, on nous l'avait bien dit, c'était trop beau pour être vrai : une ministre à la feuille de route quasi éco-exemplaire, a ce premier acte incroyable de mettre un frein aux appétits des explorateurs pétroliers qui ne prennent pas en compte de façon satisfaisante les problématiques d'environnement, en gelant temporairement, le 13 juin, les permis de recherches de Shell en Guyane et en classant parmi ses priorités la réforme du Code minier français de 1956, issu d'une loi de 1810, afin d'intégrer la nouvelle donne de la protection environnementale... Dossier repris en main une semaine plus tard par le premier ministre Ayrault (au gosier peut-être encombré d'un certain aéroport de Notre-Dame-des-Landes) qui désavoue Nicole Bricq en donnant au préfet de Guyane l'autorisation de signer les arrêtés préfectoraux permettant la relance des travaux.  A peine aux manettes, Bricq est déjà débarquée. La nouvelle prend de court tout le monde, y compris semble-t-il l'intéressée, justement au travail à Rio... Trop écolo, Nicole ? Le comble du mauvais goût. En plein sommet de Rio, confier le ministère de l'Ecologie à une spécialiste de la sécurité, Delphine Batho (photo ci-dessus), plutôt qu'à une spécialiste de la fiscalité environnementale est d'un bien meilleur effet.

    Les écolos ont à peine eu le temps de commencer à rêver leur lune de miel avec Nicole Bricq sur une planète plus verte, qu'elle est déjà terminée. Va-t-on demander aussi à Stéphane Le Foll de renoncer à interdire le Cruiser, pour ne pas contrarier les lobbyes de l'agriculture intensive ?

    Oui, s'il n'avait pas une planète à sauver, il y a vraiment des jours où l'écolo aurait bien envie de se recoucher. Au lieu de quoi, il (elle) se contente de chanter avec Amadou et Mariam, "Y a des jours de malheur, y a des moments de panique, des moments de lassitude... La galère, personne veut la vivre ... mais, oh Amadou, tu n'as pas le choix, oh Amadou, c'est plus fort que toi... ".

    Cathy Lafon

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