Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Erosion du littoral: ALeRT, une nouvelle interface web et mobile étudie les sites archélogiques menacés

    alert3 au-cl-f-legall.jpg

    Un état d’urgence en Bretagne : le site de l’Age de Fer de Dossen-Rouz (Côtes d’Armor), victime des violentes tempêtes de mars 2008. Photo ALerT

    Cet hiver, de fortes tempêtes ont durement touché le littoral atlantique, accélérant le phénomène d'érosion des côtes. On le sait moins, le phénomène met aussi en péril des sites archéologiques littoraux dans une région comme la Bretagne qui a particulièrement souffert des fortes houles et des vagues de submersion. Aussi, des archéologues ont-ils créé, à Rennes, une interface web et mobile permettant aux observateurs de terrain de renseigner les informations concernant les sites menacés, qu'ils soient anciens ou mis à jour par les tempêtes.

    alert2.jpgLe patrimoine culturel et archéologique du littoral, l'autre victime du changement climatique

    Les changements climatiques touchent les zones côtières à des degrés de gravité divers. Les tempêtes de cet hiver ont montré la fragilité du littoral et la vulnérabilité des systèmes naturels, mais aussi de l'ensemble du patrimoine culturel, historique et archéologique des côtes de la Manche et de l'Atlantique : châteaux, églises, fortifications, mais aussi sites archéologiques préhistoriques ou médiévaux. Une perte éventuelle de patrimoine et de données scientifiques, qui demandait à être prise en compte d'urgence, à laquelle s'est attelé un groupe de chercheurs du Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire (CReAAH) de l'Observatoire des sciences de l'univers de Rennes. Investis dans les recherches en archéologie littorale, sensibilisés à la fragilité du patrimoine littoral, côtier et insulaire et convaincus de l'intérêt pour leur discipline des apports des sciences citoyennes et participatives, particulièrement précieuses pour la connaissance de la biodiversité, ces scientifiques rennais ont développé le projet collaboratif ALeRT (Archéologie, Littoral et Réchauffement Terrestre).

    alert.jpgDeux interfaces web et mobile collaboratives

    Né en 2010 d'une démarche participative qui permet aux chercheurs mais aussi aux bénévoles passionnés de travailler en lien avec les archéologues, ALerT propose aujourd'hui deux interfaces web et mobile qui donnent accès, après inscription en ligne, à une base de données interactive. Celle-ci permet aux observateurs de terrain de renseigner les informations concernant les sites menacés : localisation, description, évaluation de la vulnérabilité, observations et ajouts de photos. Le site web du projet ALeRT permet également aux usagers inscrits de consulter les études de cas déjà réalisées, d'être informés des nouveautés du projet et des prochaines sorties de terrain.

    Un projet d'envergure internationale

    Projet original, ALerT intéresse bien des pays, notamment en Europe. Les outils ont été testés et appliqués sur un certain nombre de sites de l'Ouest de la France mais aussi en Espagne, ou encore au Royaume-Uni, où des collaborations sont en cours avec l'Université de Durham, dans le cadre du projet eSCOPES (Evolving spaces: coastal landscapes of the Neolithic in the European Land's End).

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    PLUS D'INFO

  • Agro-écologie : la ferme Cazaux, dans les Pyrénées, championne des Prairies Fleuries

    prairie fleurie.jpg

    La prairie fleurie de la Ferme Cazaux, Arrens-Marsous (Hautes-Pyrénées) Photo Ma Planète

    C'était une première dans la longue histoire du Salon de l'agriculture. Cela vous a peut-être échappé, mais le 24 février dernier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, remettait sept prix récompensant "le meilleur équilibre agri-écologique", dans le cadre du premier Concours général agricole des "Prairies Fleuries". Marie-Paule Cazaux, éleveuse de montagne à Arrens-Marsous (Hautes-Pyrénées) et productrice de fromages, a été récompensée du 2ème prix, dans la catégorie "prairies de montagne".

    PIERRE RABHI PORTRAIT.jpgL'agro-écologie, késaco ?

    Le ministère de l'Agriculture a voulu placer la dernière édition du Salon de l'agriculture sous le signe de l'agro-écologie, qui est, selon lui, "une nouvelle approche qui intègre l'environnement comme facteur de compétitivité". Voilà pour la partie "gouvernementale" de la définition, en vertu de l'article 3 de la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Pour aller plus loin, il faut savoir que les tenants de l'agro-écologie refusent avant tout une approche uniquement technique ou techniciste de l'agriculture et prônent une approche globale, basée sur  la reconnaissance des savoirs et savoir-faire paysans, qui utilisent les ressources offertes localement par la nature, par exemple pour lutter contre les maladies des plantes. L'agro-écologie, dont le chantre est le poète-philosophe Pierre Rabhi (photo ci-dessus), vise à réconcilier le développement agricole avec la protection de l’environnement et la biodiversité, en passant par des opérations de "renaturation" le cas échéant.

    Plus de performance économique et environnementale

    le foll.jpgPlus prosaïquement, avec les prix décernés dans le cadre du concours "Prairies fleuries, Stéphane Le Foll entend conforter et amplifier une dynamique déjà engagée sur les territoires par les “pionniers de l’agro-écologie” et "née de la mobilisation de leur mobilisation volontaire d'acteurs locaux", afin de "modifier les systèmes de productions vers plus de performance économique et environnementale". Tout en récompensant au passage le partage des bonnes pratiques, l'amélioration de la biodiversité et du paysage.



    Marie-Paule Cazaux, "pionnière de l'agro-écologie" de montagne

    marie paule.jpgMarie-Paule Cazaux du Val d'Azun (Arrens-Marsous), fait partie de ces fameux "pionniers de l'agro-écologie", avec son mari, Jean-Pierre, également conseiller municipal du village. Ce dernier a notamment longtemps bataillé pour obtenir de sa commune qu'elle passe enfin au zéro phytosanitaire, en 2013. Le fromage de brebis de la Ferme Cazaux est plutôt réputé : on vient de loin pour s'en régaler, et les meilleurs des fromagers se fournissent chez elle, et ce jusqu'à Bordeaux. Sélectionnées par l'Office national des forêts (ONF), après avoir été récompensées au niveau départemental puis régional, ses prairies ont obtenu le deuxième prix dans la sixième catégorie du Concours général des prairies fleuries, celle des prairies fauchées et pâturées en montagne. Bien évidemment consciente de s'inscrire dans une démarche naturelle et agro-écologique sinon bio, Marie-Paule a pourtant été surprise d'être ainsi distinguée, et n'en revient toujours pas: selon l'ONF, ses prairies, fleuries naturellement, recèlent plus de 300 variétés de plantes !

    Une AOC de foin bio

    aoc foin.jpgCe prix inattendu a été pour l'exploitante agricole l'occasion de monter à Paris et de recevoir la distinction des mains du ministre en personne. Mais le plus surprenant, raconte-t-elle, a été de découvrir qu'il existait une AOC de foin bio. Le foin de Crau, produit dans les Bouches-du-Rhône, bénéficie à ce jour et depuis 1997, de la seule appellation d’origine contrôlée attribuée en France à un produit non destiné à l’alimentation humaine. Elle montre en riant le sachet de ce foin, joliment empaqueté dans un papier cristallin, qu'elle a rapporté de Paris :  "Regardez ! Vous vous rendez-compte, une AOC de foin ? Je n'aurais jamais cru que cela existe ! Le foin, c'est naturel... Mais c'est vrai, finalement, les brebis s'en nourrissent, alors forcément, la qualité de leur fourrage détermine celle du lait et des fromages...", réfléchit-elle. Le prix d'excellence agro-écologique, remis aux éleveurs lauréats, met en effet en valeur leur travail mais aussi les services rendus par leurs prairies fleuries à la biodiversité et la qualité des fourrages, qui se répercute sur la qualité des produits : lait, viande, miel….

    Le rendez-vous pour l’édition 2014 du concours général des "Prairies Fleuries" a d’ores et déjà été lancé par le ministre, à l’issue de la cérémonie. Marie-Paule Cazaux reviendra-t-elle un jour à Paris avec une "AOC de foin de la Ferme Cazaux" ? "Et pourquoi pas !", sourit-elle.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    Les prix du Concours général agricole des "Prairies Fleuries", catégorie 6, prairie fauchée et pâturée (montagne) :

    • 1er prix :  Gérard VERDIER - EARL La Pessade, Parc naturel régional Volcans d'Auvergne.
    • 2ème prix : GAEC Ferme CAZAUX, Parc national des Pyrénées, Val d'Azun.
  • Le coût du report de l'écotaxe : le montant s'élève à environ 209.000.000 d'euros (pour l’instant)

    tram pneus.jpg

    Le projet de tram sur pneus de l'agglomération bordelaise, sur le modèle de celui de la RATP (notre illustration), fait partie des projets qui seraient liés au sort de l'écotaxe. Photo archives AFP

    L’écoredevance poids lourds (ou écotaxe) devait entrer en application le 1er janvier 2014. Face aux Bonnets rouges survoltés et aux portiques brûlés, le gouvernement a reporté sa mise en place sine die. A quel prix ? France Nature Environnement fait les comptes et l'ONG propose même de suivre l’évolution de la facture en temps réel grâce à un compteur sur son site. Carrément flippant.

    ecotaxe portique demonté.jpgDes conséquences "lourdes et palpables"

    La suspension de l’écotaxe poids lourds, en octobre dernier, prive l’Etat et les collectivités de ressources importantes et vitales pour le financement des infrastructures de transports alternatives au mode routier. Les conséquences sont lourdes et déjà palpables que ce soit en termes d’emploi, d’environnement ou de qualité de vie. Les explications de France Nature Environnement.

    France Nature Environnement calcule la facture du contribuable

    Selon les calculs de l'ONG, depuis le 1er janvier, aujourd'hui, le total  du manque à gagner se chiffre à environ 209.000.000 d'euros. Soit 1.712 euros par minute et 2.465.753 millions d'euros par jour.La mise en œuvre de l’écotaxe devait rapporter une manne annuelle de 900 millions d'euros à l’Etat et aux collectivités.

    Les solutions alternatives à la route sacrifiées

    "L’absence d’alternatives maintient un statu quo dont le prix à payer s’avère très lourd pour la société", rappelle la FNE qui liste les dommages directs. Le développement de la part des modes ferroviaires et fluviaux s’en retrouve entravé, comme les lignes de tramway, de métro, les projets de bus à haut niveau. Bien des projets soutenus par l'Etat ont dû être revus largement à la baisse. En revanche, les impacts environnementaux, sociaux et sanitaires dus au "tout routier" demeurent inchangés : pollution de l’air, gaz à effet de serre, congestion de la circulation, bruit et dégradation de la qualité de vie et de la santé. Enfin, le report des nombreux chantiers dédiés aux modes de transports alternatifs à la route prive l’économie de nombreux emplois. "Au final se sont bien les citoyens et la collectivité qui devront continuer de payer une addition particulièrement salée", note l'ONG.

    Au total, 120 projets de transports en commun, dont cinq dans la région, seraient actuellement suspendus à l'avenir de l'écotaxe

    Cathy Lafon
     
    LIRE AUSSI
    • Les articles de Ma Planète sur l'écotaxe : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la pollution de l'air : cliquer ICI