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  • Climat: le Giec sonne l'alarme et somme les gouvernements d'agir

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    Selon le deuxième volet du cinquième rapport du Giec, il est impératif de limiter à 2°C la hausse du mercure sur la planète d'ici à 2100. Photo AFP

    Le réchauffement climatique va réduire la production céréalière mondiale jusqu'à 2% tous les dix ans et pourrait représenter un coût de 1.050 milliards d'euros pour l'économie mondiale  à la fin du siècle. Deux très mauvaises nouvelles parmi d'autres, contenues dans le deuxième volume du cinquième rapport du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) consacré aux impacts déjà réels du réchauffement, publié ce lundi au Japon.

    giec,réchauffement climatique,faim dans le monde,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapport,#soslittoralPour le Giec, il y a le feu au lac

    Le Giec publie depuis 2013 une série de volumes intermédiaires qui remettent à jour les connaissances sur le changement climatique en cours, issues de la littérature scientifique du monde entier. Le premier d'entre eux, rendu public en septembre dernier, était déjà très inquiétant. Notamment pour la région du Sud-Ouest, très concerné par le réchauffement, avec, par exemple, l'impact de la hausse du niveau de la mer sur le littoral, accrue notamment par la fonte des glaces polaires. Le second ne l'est pas moins, avec des constats qui poussent le Giec à assombrir encore un peu plus ses perspectives sur les conséquences du réchauffement« La probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroît avec l'intensification du réchauffement climatique »avertissent les experts mondiaux du climat. Les risques sont qualifiés par le Giec d'« élevés à très élevés » en cas de hausse moyenne des températures de 4° C par rapport à la période préindustrielle (« extinction substantielle d'espèces », « risques importants pour la sécurité alimentaire »), mais de « considérables » dès un réchauffement de 1 à 2 °C. 

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportBaisse de la production agricole mondiale, hausse de la faim dans le monde

    Réuni durant cinq jours à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, le Giec estime ainsi que la production mondiale agricole globale diminuerait de 0,2 à 2% si la température devait augmenter de 2,5 degrés. Avec les conséquences sur la faim dans le monde que l'on devine. D'où l'interpellation des gouvernements et acteurs internationaux par Action contre la faim. «Des mesures doivent être prises de toute urgence pour s'attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques sur la faim et la sous nutrition pour les plus pauvres», insiste l'ONG, dans un communiqué qui rappelle que ce sont toujours les plus démunis qui souffrent le plus des impacts du changement climatique dont ils ne sont pas responsables, y compris pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle«842 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim aujourd’hui et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition», précise Action contre la faim, qui s'inquiète : «Les projections les plus optimistes (+2°C  à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25% à 90% d’ici à 2050.»

    Réfugiés climatiques, biodiversité menacée, infrastructures dégradées...

    Le nouveau rapport intermédiaire du Giec recense également d'autres effets du réchauffement climatique, comme l'accentuation de l'érosion et le risque de la submersion de de terres avec une élévation du niveau de la mer et des centaines de millions de réfugiés climatiques, les régions les plus vulnérables se trouvant en Asie.  Notons que d'autres données doivent être prises en compte, comme l'impact du réchauffement climatique sur la biodiversité, avec la menace sur les ressources halieutique et la pêche, ou encore la dégradation des infrastructures victimes de catastrophes naturelles à répétition. Bref, on n'a pas fini de sortir la calculette pour additionner les innombrables coûts du réchauffement.

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportEn France, un hiver marqué par les conséquences du changement climatique

    La publication du Giec fait écho en France au bilan d'un hiver marqué par les tempêtes à répétition qui ont frappé violemment le littoral atlantique, accompagnées d'un fort risque de submersion et d'inondation. Mais aussi au bilan de Météo France, qui a relevé que la température moyenne de cet hiver dépassait de 1,8°C la normale saisonnière et qu'il devrait rester dans les annales comme l'un des trois hivers les plus chauds en France depuis le début du XXème siècle. Les températures du début de l'année 2014 confirmant cette douceur exceptionnelle.

    Accord sur le climat : objectif 2015

    La communauté internationale s'est donnée pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.  De leur côté, les grands Etats semblent avoir pris conscience des risques climatiques. Ainsi, le 28 février, un satellite nippo-américain était lancé du Japon, afin de surveiller en 3D la formation des phénomènes climatiques extrêmes, comme les précipitations et les inondations, et de mieux comprendre le changement climatique. Tel est l'objectif du Global Precipitation Measurement (GPM), fruit d'une collaboration entre l'Agence spatiale américaine (NASA), et l'Agence japonaise d'exploration spatiale (JAXA). D'autres agences, notamment européenne et indienne, participent à ce projet d'un coût de 678 millions d'euros.

    Les effets du réchauffement se font déjà sentir partout sur la planète

    Depuis la publication de son premier rapport, en 1990, le Giec ne cesse de sonner l'alarme climatique. Pour les scientifiques, les effets du réchauffement «se font déjà sentir sur tous les continents et dans les océans».  Ils ont toutefois rappelé lundi que rien n'est encore perdu : « Les risques liés au changement climatique peuvent être réduits en limitant sa vitesse et son ampleur », en prenant des mesures« d'adaptation » au réchauffement attendu. A condition toutefois de conclure un accord mondial contraignant pour bloquer la hausse du mercure à 2 degrés à l’horizon 2100. Seront-ils enfin entendus par la communauté internationale ? A suivre...

    Cathy Lafon

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    • Consultez la carte des impacts du réchauffement climatique publiée par "Le Monde" : cliquer ICI.
    • Le 5e Rapport d'évaluation du GIEC se composera au final de trois volumes et d'un rapport de synthèse, dont la publication s'étendra jusqu'au mois d'octobre 2014. Il constituera un nouveau bilan mondial des connaissances scientifiques sur le changement climatique concernant : Changements climatiques 2013 : les éléments scientifiques, Volume 1 (publié en septembre 2013);  Les impacts, les vulnérabilités et l'adaptation, Volume 2  publié en (mars 2014);  L'atténuation du changement climatique, Volume 3 (publication à venir, mi-avril 2014).

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Erosion du littoral: ALeRT, une nouvelle interface web et mobile étudie les sites archélogiques menacés

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    Un état d’urgence en Bretagne : le site de l’Age de Fer de Dossen-Rouz (Côtes d’Armor), victime des violentes tempêtes de mars 2008. Photo ALerT

    Cet hiver, de fortes tempêtes ont durement touché le littoral atlantique, accélérant le phénomène d'érosion des côtes. On le sait moins, le phénomène met aussi en péril des sites archéologiques littoraux dans une région comme la Bretagne qui a particulièrement souffert des fortes houles et des vagues de submersion. Aussi, des archéologues ont-ils créé, à Rennes, une interface web et mobile permettant aux observateurs de terrain de renseigner les informations concernant les sites menacés, qu'ils soient anciens ou mis à jour par les tempêtes.

    alert2.jpgLe patrimoine culturel et archéologique du littoral, l'autre victime du changement climatique

    Les changements climatiques touchent les zones côtières à des degrés de gravité divers. Les tempêtes de cet hiver ont montré la fragilité du littoral et la vulnérabilité des systèmes naturels, mais aussi de l'ensemble du patrimoine culturel, historique et archéologique des côtes de la Manche et de l'Atlantique : châteaux, églises, fortifications, mais aussi sites archéologiques préhistoriques ou médiévaux. Une perte éventuelle de patrimoine et de données scientifiques, qui demandait à être prise en compte d'urgence, à laquelle s'est attelé un groupe de chercheurs du Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire (CReAAH) de l'Observatoire des sciences de l'univers de Rennes. Investis dans les recherches en archéologie littorale, sensibilisés à la fragilité du patrimoine littoral, côtier et insulaire et convaincus de l'intérêt pour leur discipline des apports des sciences citoyennes et participatives, particulièrement précieuses pour la connaissance de la biodiversité, ces scientifiques rennais ont développé le projet collaboratif ALeRT (Archéologie, Littoral et Réchauffement Terrestre).

    alert.jpgDeux interfaces web et mobile collaboratives

    Né en 2010 d'une démarche participative qui permet aux chercheurs mais aussi aux bénévoles passionnés de travailler en lien avec les archéologues, ALerT propose aujourd'hui deux interfaces web et mobile qui donnent accès, après inscription en ligne, à une base de données interactive. Celle-ci permet aux observateurs de terrain de renseigner les informations concernant les sites menacés : localisation, description, évaluation de la vulnérabilité, observations et ajouts de photos. Le site web du projet ALeRT permet également aux usagers inscrits de consulter les études de cas déjà réalisées, d'être informés des nouveautés du projet et des prochaines sorties de terrain.

    Un projet d'envergure internationale

    Projet original, ALerT intéresse bien des pays, notamment en Europe. Les outils ont été testés et appliqués sur un certain nombre de sites de l'Ouest de la France mais aussi en Espagne, ou encore au Royaume-Uni, où des collaborations sont en cours avec l'Université de Durham, dans le cadre du projet eSCOPES (Evolving spaces: coastal landscapes of the Neolithic in the European Land's End).

    Cathy Lafon

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  • Littoral atlantique: d'où viennent ces déchets qui submergent nos plages?

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    Le 15 mars, les bénévoles avaient répondu à l’appel de la commune de Lège pour nettoyer la plage. Photo archives "Sud Ouest"

    déchets marins,pollution,plastique,tempêtes,collecte,surfrider foundation,plage,littoral,atlantiqueParrainée par l'ancien footballeur, Bixente Lizarazu, la 19ème édition des Initiatives Océanes,  « Jeter en mer, c’est jeter par terre », est organisée par la Surfrider Fondation Europe. Près de 800 collectes de déchets achèvent de se dérouler sur tout le littoral ce week-end, les 22 et 23 mars. Cette année, soutenue par le journal "Sud Ouest", l'ONG veut nettoyer les plages, mais aussi aider les scientifiques à en savoir plus sur l'origine et le parcours des déchets.

    déchet grand crohot 2.jpg"Jeter par terre, c'est jeter en mer"

    Le message pédagogique des Initiatives Océanes 2014, « Jeter par terre c’est jeter en mer »,  rappelle qu’un geste anodin peut avoir des conséquences dramatiques sur l'environnement. La Surfrider Foundation alerte sur l'impact de la pollution en ville sur la mer, et le chemin parcouru par les déchets en suivant le cycle de l’eau. Un geste aussi banal que jeter une poche plastique par terre, aura en effet des conséquences désastreuses sur le milieu marin, comme en témoignent les 6,5 millions de tonnes de déchets en plastique déversées chaque année dans les océans.

    Dresser un profil de la pollution locale

    Les scientifiques travaillent à déterminer d'où provient cette pollution durable et protéiforme. Pas si facile. Aussi, cette année, Surfrider entend donner un aspect plus scientifique au ramassage en invitant les organisateurs à remplir une fiche bilan des déchets trouvés sur chaque façade maritime afin de dresser un profil plus précis de la pollution locale. Pour mieux pouvoir lutter contre elle.

    D'où viennent ces déchets qui encombrent les plages?

    A déchets le porge casier.jpg70 et 80%, les déchets marins proviennent de la terre et ce sont nos modes de vie et nos mauvais gestes qui les produisent. Comme cette poche plastique jetée à terre sur les bords de la Garonne et emportée par les eaux du fleuve, qui se retrouve dans l'océan et qu'une tortue peut ingérer à l'autre bout du monde, pour son plus grand malheur. Nous récoltons aussi en Aquitaine, les détritus venus des côtes espagnoles, charriés par le courant du Portugal, ce qui doit nous rappeler que nos propres déchets s'en vont polluer d'autres rivages. On trouve ainsi quantité de cordages, caisses, bidons, chaussures, jouets de plage, flacons de crème solaire, bouteilles de verre ou de plastique... Bref, un vrai bric-à-brac qui n'a rien de merveilleux, issu des objets arrachés par la mer, oubliés ou bien jetés par les estivants sur les plages. Sans oublier ces ordures lancées parfois par les marins embarqués à bord des bateaux qui sillonnent les eaux du globe. Certains objets traversent l'Atlantique, comme ce casier canadien flambant neuf, retrouvé sur la plage du Porge (Gironde), le 4 mars dernier (photo ci-dessus).

    déchets le porge microbilles.jpgLa "soupe" de plastique

    Et puis il y a tous les "vieux" déchets, roulés comme des galets ou des coquillages, puis émiettés par les vagues durant des décennies. Les composants en plastique quasi-indestructible finissent en macrodéchets, fragments  et microbilles, et constituent ce que les scientifiques nomment la "soupe". Dans l'océan Pacifique nord, ils finissent par s'amasser sous l'effet d'un vortex puissant de courants marins, pour former une sorte de plateforme molle, surnommée le "7ème continent de plastique" de la taille d'un tiers des Etats-Unis ou de six fois la France. Peu dégradable, le plastique est le pire des déchets. Il compose 60 à 70 % des déchets marins. Il provoque des dégâts considérable sur la faune, et notamment les cétacés, les tortues et les oiseaux. Dans l'océan Atlantique, selon l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), il y aurait environ 50 millions de déchets divers dans le golfe de Gascogne, soit 15 débris en moyenne à l'hectare par 1.800 mètres de fond. Toujours sur la plage du Porge, début mars, on pouvait observer des amas de jolies billes de couleurs (photo ci-dessus). Pas des perles à enfiler pour faire des colliers, mais des éléments de cette fameuse "soupe".

    déchets alios.jpgLes belles épaves naturelles

    Bien sûr, les optimistes relèveront que les vagues laissent aussi sur le sable de magnifiques bois flottés, qui font le bonheur des fans de déco, ou des blocs d'alios d'une beauté brute, comme celui-ci découvert également sur la plage du Porge. Certes. Mais, cette année particulièrement, ils sont ensevelis dans la masse des ordures produites par les activités humaines qui n'ont rien de poétique.

    Alors, à la ville comme à la compagne, à la montagne ou à la plage, avant d'acheter, de consommer et de jeter, pensez aux déchets !

    Cathy Lafon

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    • Les Initiatives Océanes. Lancées en 1996, elles rassemblent chaque année des milliers de personnes pour une collecte de déchets sur les plages, les bords de rivières, et les lacs pour sensibiliser le grand public à la pollution aquatique. Ce grand nettoyage permet aussi de dresser un état des lieux de ce problème pour le combattre plus efficacement.
    • En 2013, l’opération avait rassemblé 50.000 personnes dans 40 pays, et plus de 36.000 sacs poubelles avaient été remplis de déchets. Cette année, en raison des quantités monstrueuses de déchets rejetés par les vagues des tempêtes successives, la "récolte" s'annonce, hélas, exceptionnelle.
    • 206 kilos de déchets en plastique sont déversés chaque seconde dans l'océan.
    • L'estomac d'un fulmar (oiseau marin qui vit en mer du Nord), contient en moyenne 34 morceaux de plastique.

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