Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Transport - Page 96

  • Pollution de l'air : l'Aquitaine est la cinquième région la plus émettrice de CO2, selon l'Insee

    pollution air rocade.jpg

    Bordeaux, dont la rocade est engorgée quotidiennement, capte avec Bayonne et Pau, près de la moitié des déplacements domicile-travail-études en Aquitaine. Photo archives "Sud Ouest"

    Mauvaise note pour l'Aquitaine en matière d'écologie : pour aller travailler ou étudier, un Aquitain émet en moyenne 660 kg de CO² par an. Pour la qualité de l'air que nous respirons et pour la lutte contre le réchauffement climatique, c'est trop.

    La progression de l'étalement urbain

    Telle est la conclusion qu'on peut tirer d'une étude de l'Insee Aquitaine présentée hier. Basée sur des données de 2009, elle s'intéresse aux émissions de CO² résultant des déplacements dans la région, liés au travail et aux études, selon les aires urbaines. Cette publication fait suite à une étude parue en janvier 2013 sur les déplacements domicile-travail en lien avec l'étalement urbain : en 2009, deux actifs aquitains sur trois quittaient leur commune de résidence pour aller travailler. Loin de diminuer, la progression de ces flux quotidiens, de plus en plus nombreux, reflète aussi celle de l’étalement urbain.

    870.000 tonnes de CO² par an

    L'Insee le rappelle, le transport, tous modes confondus, de personnes ou de marchandises, est le principal émetteur de CO², premier gaz responsable de l'effet de serre. Les déplacements des personnes pour aller travailler ou étudier représentent environ 12 % du total de ces émissions. En 2009, dans la région, les navettes quotidiennes concernaient 1,3 millions de personnes.  Les émissions de gaz à effet de serre dues à ces déplacements sont évaluées à 867.000 tonnes de CO²par an, soit, en moyenne, 660 kg par "navetteur".  

    L’Aquitaine est la cinquième région de France la plus émettrice de CO²

    Ces chiffres de l'Insee classent l'Aquitaine au cinquième rang des régions les plus polluantes en terme de CO², derrière Rhone-Alpes, Provence-Alpes-Cote d'Azur, Nord-Pas-de-Calais et Pays de Loire. Le classement ne prend pas en compte l'Ile-de-France, région trop  particulière. Trois explications à ce mauvais résultat. : l'Aquitaine couvre un vaste territoire, son attractivité démographique est forte, enfin, la concentration des emplois dans les zones urbaines et l'étalement urbain éloignent les lieux de résidence des lieux d’activité. Mauvais pour les économies d'énergie, cet élément grève lourdement le budget des ménages, qui, obligés de se loger de plus en plus loin des centres villes où le logement est trop cher, doivent aussi financer des déplacements de plus en plus coûteux.

    pollution air voiture.jpgBordeaux, Bayonne et Pau pèsent pour plus de la moitié des déplacements

    Dans la région, le niveau des émissions de CO² est  toutefois différent selon le lieu de résidence des "navetteurs", précise l'Insee : un habitant de l’aire urbaine d’Agen émet, en moyenne, moins de CO² qu’un résident de l’aire urbaine de Langon. Les trois plus grandes unités urbaines Bordeaux, Bayonne et Pau captent près de la moitié de ces déplacements. Trois territoires dans lesquels les seuils admissibles de pollution de l'air sont trop souvent dépassés, comme le note régulièrement l'Airaq (Association pour la surveillance de la qualité de l’air en Aquitaine). En Gironde, notamment, la place Gambetta à Bordeaux détient la palme tant pour le dioxyde d’azote que pour les particules.

    Une forte utilisation de la voiture en Aquitaine

    Les cadres sont les actifs les plus mobiles et la voiture reste le mode de transport le plus utilisé par les Aquitains, y compris pour les déplacements dans une même commune. Contrairement aux objectifs fixés par les lois du Grenelle de l'environnement, les évolutions en matière de pratiques de déplacement ne s’infléchissent pas dans la région, où l’usage de la voiture progresse encore. 79 % des déplacements domicile-travail se font en voiture (et autres véhicules quatre-roues) avec une progression de 2 points depuis 1999. Dans les autres régions de France, la proportion est plus faible, 77 %.

    Des pistes d'amélioration

    L'Insee présente son étude en rappelant que "la maîtrise des déplacements individuels motorisés est un levier fort des politiques publiques en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre". Lutter contre la changement climatique et améliorer la qualité de l'air, cela passe nécessairement par la diminution des distances de déplacement et par le développement de modes de transports alternatifs à la voiture individuelle, notamment le train (TER), mais aussi les bus, le tramway et les déplacements doux (marche à pied, vélo).

    Autant d'objectifs bons pour la santé, car les particules fines sont responsables d'une hausse des maladies respiratoires, pour le portefeuille des Aquitains, et pour la lutte contre le réchauffement climatique. Dont acte.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Tous les résultats détaillés de cette étude, réalisée en partenariat par l’Insee Aquitaine et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement dans l’Aquitaine (DREAL) sont rassemblées dans le e-dossier n° 2 de novembre 2013 : « Émissions de CO2 liées aux déplacements :les longs trajets, en voiture, pénalisent l’Aquitaine ». Ce document est consultable et téléchargeable gratuitement sur le site internet de l’Insee Aquitaine : cliquer ICI
    • Déplacements domicile-travail en 2009 : Bordeaux, Bayonne et Pau concentrent la moitié des flux - Le Quatre-pages Insee Aquitaine n° 205 de janvier 2013.
    • "Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2 que la moyenne pour se rendre à son lieu de travail ou d’études" -Insee première n°1357 de juin 2011.

    A SAVOIR

    La pollution de l'air, due en grande partie à la circulation automobile, causerait 42.000 morts prématurées chaque année en France, dont environ 150 décès par an à Bordeaux.  L'augmentation des maladies respiratoires, plus ou moins graves, chroniques ou non, est responsable dans la capitale de l'Aquitaine d'une diminution moyenne de l'espérance de vie de 5 mois. Telles sont les conclusions du projet Aphekom, qui a évalué de 2008 à 2011 les répercussions de la pollution de l'air sur la santé publique dans douze pays européens et en particulier dans neuf grandes villes françaises.

    LIRE AUSSI

  • Transports : l'incroyable succès du bateau-bus électrique de Lorient

    bateau bus lorient.jpg

    Les navettes fluviales ou maritimes, avec zéro émission de CO2 qui marchent, ça existe. Ailleurs qu'à Bordeaux, hélas, où les fameux BatCub, lancés en mai dernier, ont fait la parfaite preuve de leur inefficacité.

    lorient_bateau_elec_02.jpgZéro émission carbone

    Exemple en Bretagne, où, avec la récente mise en service d'un bateau-bus "zéro émission", Lorient Agglomération a réalisé en toute discrétion, le 22 septembre dernier, une vraie première mondiale dans le domaine du transport des passagers. Fonctionnant de 6h00 à 20h30, l’Art vag Tredan (le "bateau électrique", en breton) assurera le transport de quelques 400.000 personnes chaque année. Avec 180 voyageurs par trajet et 28 allers-retours par jour entre Lorient et Locmiquélic, ce catamaran est une innovation écologique de taille. Et un vrai succès, car il marche. Ou plutôt, il navigue. Lui.

    Innovation technologique

    Tous les Bretons ne passent pas leur vie à râler contre les impôts ni à incendier les portiques de l'écotaxe. Certains innovent aussi dans le développement durable, et les bateaux, ça les connaît. Ainsi, c’est une entreprise locale bretonne, le chantier naval STX (Lanester) qui a mis au point le procédé qui permet l’Art vag Tredan d’assurer une liaison non-stop, de 6h à 20h30. Grâce à des condensateurs « supercapacité », rechargeables en seulement quatre minutes, le navire n’embarque à chaque rotation que la seule énergie nécessaire à un aller-retour sur la rade. A l’inverse, les batteries classiques nécessitaient un temps de chargement long et n’offraient pas une autonomie suffisante pour le service quotidien de la rade de Lorient.

    Innovation environnementale

    L'Ar vag Tredan est l'une des traductions sur le terrain de l’Agenda 21 de Lorient Agglomération qui prévoit notamment de contribuer à la réduction du réchauffement climatique, causé par le rejet de gaz à effet de serre. Avec 123 places assises, une capacité d’accueil de 150 personnes et 10 porte vélos, il répond aussi à un des autres enjeux de l’Agenda 21 avec pour objectif de développer l’usage des transports collectifs et de réduire la part de la voiture dans les déplacements urbains.

    batcub.jpgEn langage "bateau-bus", "succès" se dit  "Ar Vag Tredan". Mais pas "Batcub", qui, lui, est synonyme de "galère"...

    Depuis Bordeaux, on souhaite bon vent au bateau-bus de Lorient. Non sans une certaine envie, il faut bien le reconnaître. Nous aussi, on veut bien traverser la rade du port de la lune en bateau, pour aller bosser, faire les courses ou la fête...  Pour l'heure, "L'Hirondelle" et "La Gondole" ont bien retrouvé la Garonne, mais continuent d'effectuer des "marches à blanc", le temps de tout vérifier...  En attendant, les navettes sont assurées par les bateaux de secours "La Mouette" et "Le Silnet".  Aux heures de pointes, essentiellement.

    Pourquoi ne pas ravaler notre fierté locale et envisager d'aller voir en Bretagne comment ça marche, un bateau électrique qui fonctionne ?  Un Ar Vag Tredan qui navigue ou un BatCub que les Chinois, paraît-il, nous envient, en rade au milieu de la Garonne ou bien coincé contre les piles du pont de pierre? Y a pas photo : on choisit l'Ar Vag Tredan !

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

  • Fiscalité écologique : les députés réduisent le bonus et doublent le malus automobile

     automobile,bonus,malus,transport collectif,tva,écotaxe,prix,pollution de l'air

    Réduits par le gouvernement depuis le 1er novembre, les bonus écologiques pour les véhicules électriques ou hybrides restent conséquents.  Photo AFP

    Depuis le 1er novembre, le bonus écologique à l'achat d'une voiture à faible consommation de carburant a été réduit par le Parlement. Mais l'addition sera plus salée à partir de l'an prochain pour l'achat des véhicules les plus polluants et la lutte contre la pollution de l'air passe bien en France par la fiscalité écologique, même si le récent épisode de l'écotaxe brouille un message gouvernemental décidément bien laborieux sur les questions écologiques.

    Le bonus-malus écolo, késaco ? 

    Selon le ministère de l'Ecologie et du  Développement durable, « le système bonus-malus vise à récompenser, via un bonus, les acquéreurs de voitures neuves émettant le moins de CO2, et à pénaliser, via un malus, ceux qui optent pour les modèles les plus polluants ». Il y a 4 ans, l'Etat a mis en place ce mécanisme pour favoriser l'achat de véhicules propres et dissuader l'achat de voitures polluantes.

    automobile,bonus,malus,transport collectif,tva,écotaxe,prix,pollution de l'airRéduire le déficit du bonus-malus écologique

    Après avoir introduit le principe d'une taxe carbone avec le vote de la Contribution climat énergie, les députés ont quasiment doublé le malus automobile à partir de 2014, afin d'équilibrer le dispositif bonus-malus écologique fortement déficitaire. Le bonus à l'achat d'une voiture à faible consommation de carburant est, lui, réduit depuis le 1er novembre. Une décision qui ne mécontente pas les écolos, mais agace l'association "40 millions d'automobilistes".

    Malus doublé

    A compter du 1er janvier 2014, l'impôt malus passera de 100 à 250 euros pour les modèles émettant 136 à 140 g de CO2 au km, de 300 à 500 euros entre 141 et 145 g/km et de 6.000 à 8.000 euros pour les voitures les plus polluantes (plus de 201 g de CO2/km). En outre, le dispositif durci frappera désormais les véhicules rejetant entre 131 et 136 g de CO2, jusqu'alors épargnés.

    Bonus réduit

    Depuis le 1er novembre, le bonus écologique dont peuvent bénéficier les conducteurs à l'achat d'une voiture à faible consommation de carburant est réduit très fortement par décret. Seuls les véhicules traditionnels émettant entre 60 et 90 grammes de CO2 par kilomètre conservent une prime, toutefois rabotée à 150 euros, contre 550 euros jusqu'ici. C'est notamment le cas de petites voitures comme la Twingo diesel (Renault) et la Peugeot 208. Les véhicules qui émettent entre 90 et 105 grammes de CO2, qui bénéficiaient d'un bonus de 200 euros en 2013, n'en auront plus.

    La prime à l'achat des véhicules électriques réduite

    Les véhicules hybrides et électriques, plus vertueux du point de vue écologique mais beaucoup plus chers à l'achat, conserveront une prime substantielle, mais celle-ci sera également réduite. Les voitures électriques verront ainsi leur bonus revenir de 7.000 à 6.300 euros, les hybrides passeront de 4.000 à 3.300 et les hybrides rechargeables à 4.000 (contre 4.500 ou 5.000 suivant les cas).

    automobile,bonus,malus,transport collectif,tva,écotaxe,prix,pollution de l'airLe pouvoir d'achat et la lutte contre la pollution de l'air

    Pour "40 millions d’automobilistes" ce "soit disant bonus-malus ne fait que taxer encore une fois l’automobiliste".  En alourdissant encore la part de malus et en réduisant celle de bonus sur l’achat de véhicule neuf, l'association considèrent que les parlementaires ajoutent encore une taxe qui ne favorise pas le pouvoir d’achat des Français. A l'inverse, les écolos approuvent une mesure destinée à taxer plus lourdement les automobiles polluantes et à améliorer la qualité de l'air et, in fine, susceptible d'inciter les Français à choisir éventuellement d'autres modes de transports que la voiture individuelle.

    automobile,bonus,malus,transport collectif,tva,écotaxe,prix,pollution de l'airSuspension de l'écotaxe mais TVA à 10% pour les transports collectifs?

    Satisfecit vert donc, mais à condition que  le prix des transports collectifs ne pâtissent pas de l'augmentation de la TVA qui doit passer à 10 % en janvier 2014... Sinon, pour les usagers, cela risque d'être la double peine, comme le dénoncent les  "Bonnets Verts", un "web-mouvement écolo" qui revendique une "fiscalité juste qui ne pénalise pas ceux qui font l'effort de respecter l'environnement" et demande "le retour de la TVA à 5% pour les modes de transports collectifs" et l'"application de l'écotaxe pour les poids lourds".

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO 

    • Le système du Bonus-Malus 2013 sur le site du ministère de l'Ecologie et du développement durable : cliquer ICI
    • Le détail du barème 2014, validé par les députés : cliquer ICI