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Infrastructure - Page 51

  • Agriculture : la Confédération paysanne dresse la carte des 7 fermes-usines de la région Sud-Ouest

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    Des serres de tomates hors sol. Photo archives Sud Ouest

    A la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture de Paris, la Confédération paysanne publie aujourd’hui une carte de France des fermes-usines. La Ferme de 1000 vaches très médiatisée n'est pas toute seule: il existe aujourd'hui une trentaine de projets d'agrobusiness similaires, dont sept dans la région.

    Destructrice d'emplois

    logo_non_indus.jpgPour le syndicat, ces « projets phares » du modèle conventionnel et productiviste, vont à l'encontre du développement d'une agriculture responsable et durable, respectueuse de l'environnement et de la santé des consommateurs comme des agriculteurs. « C’est une agriculture destructrice d’emplois, incompatible avec la préservation de notre environnement et prédatrice d’une agriculture à taille humaine », explique le syndicat paysan qui dénonce un phénomène en pleine expansion, largement aidé par la réforme de la Politique commune européenne (PAC) qui diminue également considérablement ses aides à la filière bio et libéralise le secteur laitier.

    Paradoxes

    pesticides epandage.jpgCe développement qui a les faveurs de la FNSEA, le syndicat majoritaire en France des agriculteurs productivistes, profite aux gros industriels du secteur agriculture au détriment du modèle à dimension humaine défendu par la Confédération. Chacun son point de vue, observera-t-on. Force est pourtant de constater que, alors que le gouvernement, qui vient de renouveler son plan anti-pesticides Ecophyto, prétend booster l'agro-écologie, on nage en plein paradoxe. D'autant que la France est toujours en infraction avec l'Europe pour la pollution de l'eau par les nitrates, produits justement par l'élevage intensif... comme vient de le pointer sévèrement la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel. Une dérive qui coûte cher au citoyen contribuable et à la collectivité.

    Elevage et culture : voici les sept fermes-usines listées par la Confédération paysanne qui concernent la région. Quatre d'entre elles sont en activité et trois en projet. La Confédération paysanne révèle qu'elles sont réalisées par de grands groupes de l'agroalimentaire et parfois du BTP, ou encore  la grande coopérative agricole Vivadour, et adossées à des centrales de production d'énergie renouvelable, biomasse et biogaz (bois et recyclage des déchets). Autre paradoxe du système, l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie finance ainsi le mode de chauffage d'au moins l'une d'entre elles, dans les Landes.

    1. Pays Basque :  élevage conduit en hors sol de 3000 brebis laitières et 300 chèvres à Espelette (64). Acteur: EARL Kukulu. En activité.

    2. Landes : 10 ha de serres de tomates hors sol à Parentis (40), pour une production de 5.000 tonnes de tomates par an. Chaleur produite par une chaudière à bois de 2,5 MW (8500 tonnes de bois par an). Acteur : Les paysans de Rougeline. Financement : pour les serres de tomates, investissement de 8 millions d’euros.  40% de la chaudière à bois financée par l’Ademe. En activité.

    3. Gers : élevage de 725.000 poulets par an à Saint-Élix-Theux (32), dont 115.000 poulets en permanence.  Acteur : issu d’un appel à projet de la coopérative Vivadour. L'exploitant est sous contrat avec la coopérative. Selon La Confédération paysanne, Vivadour a annoncé aux candidats qu’une fois les emprunts remboursés, l’exploitant n’aura plus qu’à travailler deux heures par jour pour un revenu de 1700€ net par jour. Financement : Investissement de 900.000€. Opposants : Bien vivre dans le Gers, collectif regroupant 17 associations dont la Confédération paysanne. En activité depuis fin 2013.

    poulets.jpg4. Gers : élevage de 725.000 poulets par an à Lannepax (32), 115.000 poulets en permanence. Acteur : issu d’un appel à projet de la coopérative Vivadour.  Exploitante sous contrat avec la coopérative. Annulation de l’autorisation d’exploiter par le Tribunal administratif fin 2014. Début 2015, le préfet du Gers maintient l’activité du poulailler pour 2 mois. Financement : 900.000€ prêtés par Vivadour.  En activité depuis fin 2013.

    5. Gironde : projet d’extension d’un élevage de porcs de 7.000 à 11.000 places de porcs à Saint Symphorien (33). Les surfaces d’épandage nécessaires seraient d’environ 1.000 ha. Acteur: SAS Le Lay. Avancement : enquête publique défavorable en mars 2014. En attente de décision préfectorale.

    6. Gironde : projet de 8ha de serres de tomates pour une production annuelle de 4000 tonnes, à Lapouyade (33). Chaleur fournie par une unité de biogaz issu d’un site d'enfouissement de déchets ultimes Veolia.  Acteur : Union des paysans de Rougeline. Avancement : permis de construire accordé fin 2014. Les travaux devraient être finalisés à l'été 2015. Premiers plants attendues en novembre pour une première récolte en février... Financement : 10 millions d'euros pour les serres à tomates, 5 millions d’euros pour le système de biogaz.

    7. Charente-Maritime : projet de 25 ha de serres de tomates hors sol chauffées avec la chaleur émise par un méga incinérateur à Echillais (17). 50 tonnes de tomates produites par jour, 9.000 tonnes par an. Acteur : le SIL (Syndicat intercommunautaire du littoral) qui représente 5 communautés de communes. L'incinérateur sera construit par Vinci (une entreprise de BTP) pour le compte du SIL  et la société hollandaise A&G Van den Bosch, adossée au groupe Greenery, multinationale néerlandaise de commerce de fruits et légumes frais (CA 1,5 milliards d'euros). Avancement : 810 observations défavorables dans l'enquête publiques contre 6 favorables. Le commissaire enquêteur a rendu un avis positif. Feu vert pour la construction de l'incinérateur en septembre 2014.

    Cathy Lafon

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  • Littoral : "Submersion", le documentaire qui veut éduquer au risque de la montée des eaux

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    La Charente-Maritime est particulièrement exposée au risque de submersion. Photo archives "Sud Ouest"/ Xavier Léoty

    Il arrive parfois que le hasard fasse vraiment bien les choses... Comme ce soir, à Bordeaux, où la projection du film "Submersion", un documentaire sur la montée des eaux sur le littoral, était initialement prévue dans le cadre des Journées mondiales des zones humides.

    bordeaux alerte-inondations-pendant-cinq-jours-du_2479938_800x400.jpgVoilà qu'elle tombe en pleine alerte au risque inondation à Bordeaux, en Gironde, et sur toute la façade atlantique, en raison du phénomène de grandes marées de février dont le plus fort coefficient est prévu ce vendredi 20 février (118). Et à 9 jours du cinquième anniversaire de la tempête Xynthia qui a causé la mort de 35 personnes dans le grand Sud-Ouest, dont 29 dans la seule petite commune de La Faute-sur-Mer en Vendée, noyées par un véritable raz-de-marée qui a inondé brutalement les côtes de la Charente-Maritime... Deux excellentes raisons, vous en conviendrez, pour se déplacer à 18h30 au siège de l'association Boulevard des Potes, 29 rue Bergeret, et participer au débat qui suivra la projection de "Submersion", animé par Olivier Sigaut, enseignant bordelais en sociologie de l'environnement, coréalisateur du documentaire avec Elise Leroy et Sylvie Monin.

    Le littoral face au changement climatique

    xynthia.jpgS'il vous faut une motivation supplémentaire, sachez que ce film aborde d'une façon doublement inédite et originale la question prégnante du changement climatique. "Submersion" s'intéresse au point de vue des populations concernées, souvent modestes, qui ont fait construire en zone inondable. Dans le film, habitants, élus, associatifs, universitaires, techniciens et experts parlent en exprimant leur savoir, mais aussi leurs doutes, leurs angoisses et leur désarroi face à une réalité qui les a rattrapés et frappés de plein fouet en 2005, lors de la tempête Xynthia (photo "Sud Ouest" ci-dessus). Deuxième originalité, le documentaire est le fruit du travail collectif d'étudiants, d'enseignants et de professionnels. Il a en effet été réalisé dans le cadre de la formation du BTS gestion et protection de la nature du lycée Henri-Queuille (Neuvic, Corrèze).

    affiche submersion bvd des potes + bandeau pt web jpeg.jpgInformer et donner les clés

    Une chose est sûre, le niveau des océans monte inexorablement. Avec comme conséquences directes les risques de submersions qui menacent aujourd’hui le littoral, et posent la double question de sécurité des habitants et de l'avenir de certaines zones humides, premiers remparts naturels contre la submersion. Mais quand on a dit ça, on n'a rien dit. Face au risque de submersion, que faire ? Comment permettre, notamment, aux populations locales d'accéder à l'information nécessaire pour s'emparer du débat et avoir une réflexion sur les enjeux littoraux du réchauffement climatique ? Sans les culpabiliser, dans le cadre d'une véritable éducation populaire au risque et à l'écologie ? "Tel était l'objet du travail pédagogique qui a donné naissance à "Submersion", un documentaire interactif et grand public, destiné aux gens qu'il met en scène", explique Olivier Sigaut.

    De Rochefort à l'Île de Ré, en passant par La Rochelle

    tempete charente maritime.jpgLe film a été tourné en Charente-Maritime en février 2014, sur la côte atlantique, durant la période des fortes tempêtes qui ont frappé sans relâche le littoral avec un acharnement inouï, contribuant à un retrait du trait de côte de 40 mètres par endroit. Les étudiants dont le futur métier de technicien de l'environnement les conduira à affronter des situations socio-économiques et écologiques complexes, ont questionné et observé l’ensemble des acteurs concernés par les problématiques de submersions marines et d’érosion dans une zone qui allait de Rochefort à l’île de Ré en passant par La Rochelle. On note au passage l'approche nuancée de l'enquête et la richesse des apports des intervenants, dont Didier Roblin, le maire d'Yves ou encore la navigatrice rochelaise Isabelle Autissier, patronne de l'ONG WWF-France.

    Les zones humides, remparts naturels pour atténuer la montée des eaux

    marais d'Yves.jpg"Submersion" met aussi en valeur la nécessité écologique de conserver et de restaurer les zones humides situées en milieu littoral, comme la réserve naturelle du marais d'Yves (photo ci-contre). Dans le Sud-Ouest, rappelle Olivier Sigaut, comme partout en France et dans le monde, "elles jouent en effet un rôle de zones tampons qui permettent d’atténuer naturellement la montée des eaux et protègent donc les populations face aux risques de submersion". "Un juste retour des choses après le mouvement de poldérisation et d’asséchement initié dès le XVIIe siècle et qui s’est accéléré tout au long du XX°", souligne l'universitaire.

    Vous n'avez pas la chance d'être bordelais ? Pas de panique : vous aurez droit à des séances de rattrapage. Le documentaire sera mis dès que possible en ligne sur internet, sur Vimeo. Par ailleurs, une version plus complète est prévue pour la télévision, en collaboration avec la chaine Arte. Le producteur du film, Olivier Chantriaux, de Filmo Production, doit inscrire "Submersion" au festival de Cannes 2015, dans la sélection Short Corner réservée aux courts-métrages. Enfin, cerise sur le gâteau, le ministère de l'Ecologie de Ségolène Royal a demandé une copie du documentaire, qui sera peut-être cité dans le cadre de la conférence sur le climat COP21, qui se tiendra à Paris en décembre 2015.

    Cathy  Lafon

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    •  "Submersion", film de 52 minutes, 18 h 30, au siège de l'association Boulevard des Potes, 29 rue Bergeret, Bordeaux. Entrée libre. La projection est suivie d'un débat avec la participation de : Marie Laure Cayatte, Conservatrice de la réserve naturelle du marais d’Yves (Charente Maritime) et salariée de la Ligue de Protection des Oiseaux ; Hervé Thomas, enseignant en sciences naturelles et écologies, entomologiste et auteur du "Guide des Papillons et des insectes littoraux" aux éditions Sud Ouest ; Mathilde Raimond Cagnato, étudiante en Master d’Ecologie à l’Université Bordeaux ;  Olivier Sigaut (professeur en sociologie de l’environnement) et Elise Leroy, co-réalisateurs. Contacts: Olivier Sigaut ou Hélène Boineau. Tél : 05 56 31 94 62 - e-mail: olivier.sigaut@gmail.com
    • Le lycée Henri-Queuille, Lycée de l'environnement, de la forêt, de la nature et des professions agricole, est situé à Neuvic-Meymac (Corrèze). Site internet : cliquer ICI

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  • Gestion de l'eau : mais où est donc passé le principe du pollueur-payeur ?

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    Les factures d'eau réglées par les particuliers représentent 87% des redevances, selon la Cour des comptes. Photo Sud Ouest / Arnaud Loth

    En France, plus on pollue l'eau, et moins on paie...  Dans son rapport public annuel, la Cour des comptes étrille les six Agences de l'eau et dénonce conflits d'intérêt et dysfonctionnements.

    COUR-DES-COMPTES-large570.jpgContrairement à ce que la loi prévoit, ce sont les particuliers qui paient l'essentiel de la facture de l'eau, en lieu et place des agriculteurs conventionnels et industriels, les plus gros pollueurs. Pour que notre eau soit propre, les contributions des premiers ont augmenté ces dernières années tandis que celles des agriculteurs "augmentaient à peine" et que celles de l'industrie baissaient.

    Les Sages pointent par la même occasion la sur- représentation des industriels et des agriculteurs, dans les comités de bassin et les agences de l'eau, qui biaise les aides et minore les redevances. Ils réclament donc plus de transparence et de sélectivité dans l'attribution des aides, et une harmonisation des lois et exhortent les agences de l'eau et la politique de l'eau à retrouver "leur cohérence".

    Comment marche la gestion de l'eau en France ? Pourquoi le simple contribuable est-il le principal payeur pour l'eau ? Quelles solutions la Cour des comptes et les écologistes, élus et associatifs, proposent-ils pour améliorer le système ?

    Pour faire le point sur ce dossier avec Sudouest.fr :  cliquer ICI

    Cathy Lafon

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