Agriculture : la Confédération paysanne dresse la carte des 7 fermes-usines de la région Sud-Ouest
 
Des serres de tomates hors sol. Photo archives Sud Ouest
A la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture de Paris, la Confédération paysanne publie aujourd’hui une carte de France des fermes-usines. La Ferme de 1000 vaches très médiatisée n'est pas toute seule: il existe aujourd'hui une trentaine de projets d'agrobusiness similaires, dont sept dans la région.
Destructrice d'emplois
 Pour le syndicat, ces « projets phares » du modèle conventionnel et productiviste, vont à l'encontre du développement d'une agriculture responsable et durable, respectueuse de l'environnement et de la santé des consommateurs comme des agriculteurs. « C’est une agriculture destructrice d’emplois, incompatible avec la préservation de notre environnement et prédatrice d’une agriculture à taille humaine », explique le syndicat paysan qui dénonce un phénomène en pleine expansion, largement aidé par la réforme de la Politique commune européenne (PAC) qui diminue également considérablement ses aides à la filière bio et libéralise le secteur laitier.
Pour le syndicat, ces « projets phares » du modèle conventionnel et productiviste, vont à l'encontre du développement d'une agriculture responsable et durable, respectueuse de l'environnement et de la santé des consommateurs comme des agriculteurs. « C’est une agriculture destructrice d’emplois, incompatible avec la préservation de notre environnement et prédatrice d’une agriculture à taille humaine », explique le syndicat paysan qui dénonce un phénomène en pleine expansion, largement aidé par la réforme de la Politique commune européenne (PAC) qui diminue également considérablement ses aides à la filière bio et libéralise le secteur laitier.
Paradoxes 
 Ce développement qui a les faveurs de la FNSEA, le syndicat majoritaire en France des agriculteurs productivistes, profite aux gros industriels du secteur agriculture au détriment du modèle à dimension humaine défendu par la Confédération. Chacun son point de vue, observera-t-on. Force est pourtant de constater que, alors que le gouvernement, qui vient de renouveler son plan anti-pesticides Ecophyto, prétend booster l'agro-écologie, on nage en plein paradoxe. D'autant que la France est toujours en infraction avec l'Europe pour la pollution de l'eau par les nitrates, produits justement par l'élevage intensif... comme vient de le pointer sévèrement la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel. Une dérive qui coûte cher au citoyen contribuable et à la collectivité.
Ce développement qui a les faveurs de la FNSEA, le syndicat majoritaire en France des agriculteurs productivistes, profite aux gros industriels du secteur agriculture au détriment du modèle à dimension humaine défendu par la Confédération. Chacun son point de vue, observera-t-on. Force est pourtant de constater que, alors que le gouvernement, qui vient de renouveler son plan anti-pesticides Ecophyto, prétend booster l'agro-écologie, on nage en plein paradoxe. D'autant que la France est toujours en infraction avec l'Europe pour la pollution de l'eau par les nitrates, produits justement par l'élevage intensif... comme vient de le pointer sévèrement la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel. Une dérive qui coûte cher au citoyen contribuable et à la collectivité.
Elevage et culture : voici les sept fermes-usines listées par la Confédération paysanne qui concernent la région. Quatre d'entre elles sont en activité et trois en projet. La Confédération paysanne révèle qu'elles sont réalisées par de grands groupes de l'agroalimentaire et parfois du BTP, ou encore la grande coopérative agricole Vivadour, et adossées à des centrales de production d'énergie renouvelable, biomasse et biogaz (bois et recyclage des déchets). Autre paradoxe du système, l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie finance ainsi le mode de chauffage d'au moins l'une d'entre elles, dans les Landes.
1. Pays Basque : élevage conduit en hors sol de 3000 brebis laitières et 300 chèvres à Espelette (64). Acteur: EARL Kukulu. En activité.
2. Landes : 10 ha de serres de tomates hors sol à Parentis (40), pour une production de 5.000 tonnes de tomates par an. Chaleur produite par une chaudière à bois de 2,5 MW (8500 tonnes de bois par an). Acteur : Les paysans de Rougeline. Financement : pour les serres de tomates, investissement de 8 millions d’euros. 40% de la chaudière à bois financée par l’Ademe. En activité.
3. Gers : élevage de 725.000 poulets par an à Saint-Élix-Theux (32), dont 115.000 poulets en permanence. Acteur : issu d’un appel à projet de la coopérative Vivadour. L'exploitant est sous contrat avec la coopérative. Selon La Confédération paysanne, Vivadour a annoncé aux candidats qu’une fois les emprunts remboursés, l’exploitant n’aura plus qu’à travailler deux heures par jour pour un revenu de 1700€ net par jour. Financement : Investissement de 900.000€. Opposants : Bien vivre dans le Gers, collectif regroupant 17 associations dont la Confédération paysanne. En activité depuis fin 2013.
 4. Gers : élevage de 725.000 poulets par an à Lannepax (32), 115.000 poulets en permanence. Acteur : issu d’un appel à projet de la coopérative Vivadour.  Exploitante sous contrat avec la coopérative. Annulation de l’autorisation d’exploiter par le Tribunal administratif fin 2014. Début 2015, le préfet du Gers maintient l’activité du poulailler pour 2 mois. Financement : 900.000€ prêtés par Vivadour.  En activité depuis fin 2013.
4. Gers : élevage de 725.000 poulets par an à Lannepax (32), 115.000 poulets en permanence. Acteur : issu d’un appel à projet de la coopérative Vivadour.  Exploitante sous contrat avec la coopérative. Annulation de l’autorisation d’exploiter par le Tribunal administratif fin 2014. Début 2015, le préfet du Gers maintient l’activité du poulailler pour 2 mois. Financement : 900.000€ prêtés par Vivadour.  En activité depuis fin 2013.
5. Gironde : projet d’extension d’un élevage de porcs de 7.000 à 11.000 places de porcs à Saint Symphorien (33). Les surfaces d’épandage nécessaires seraient d’environ 1.000 ha. Acteur: SAS Le Lay. Avancement : enquête publique défavorable en mars 2014. En attente de décision préfectorale.
6. Gironde : projet de 8ha de serres de tomates pour une production annuelle de 4000 tonnes, à Lapouyade (33). Chaleur fournie par une unité de biogaz issu d’un site d'enfouissement de déchets ultimes Veolia. Acteur : Union des paysans de Rougeline. Avancement : permis de construire accordé fin 2014. Les travaux devraient être finalisés à l'été 2015. Premiers plants attendues en novembre pour une première récolte en février... Financement : 10 millions d'euros pour les serres à tomates, 5 millions d’euros pour le système de biogaz.
7. Charente-Maritime : projet de 25 ha de serres de tomates hors sol chauffées avec la chaleur émise par un méga incinérateur à Echillais (17). 50 tonnes de tomates produites par jour, 9.000 tonnes par an. Acteur : le SIL (Syndicat intercommunautaire du littoral) qui représente 5 communautés de communes. L'incinérateur sera construit par Vinci (une entreprise de BTP) pour le compte du SIL et la société hollandaise A&G Van den Bosch, adossée au groupe Greenery, multinationale néerlandaise de commerce de fruits et légumes frais (CA 1,5 milliards d'euros). Avancement : 810 observations défavorables dans l'enquête publiques contre 6 favorables. Le commissaire enquêteur a rendu un avis positif. Feu vert pour la construction de l'incinérateur en septembre 2014.
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Le film a été tourné en Charente-Maritime en février 2014, sur la côte atlantique, durant la période des fortes tempêtes qui ont frappé sans relâche le littoral avec un acharnement inouï, contribuant à un retrait du trait de côte de 40 mètres par endroit. Les étudiants dont le futur métier de technicien de l'environnement les conduira à affronter des situations socio-économiques et écologiques complexes, ont questionné et observé l’ensemble des acteurs concernés par les problématiques de submersions marines et d’érosion dans une zone qui allait de Rochefort à l’île de Ré en passant par La Rochelle. On note au passage l'approche nuancée de l'enquête et la richesse des apports des intervenants, dont  "Submersion" met aussi en valeur la nécessité écologique de conserver et de restaurer les zones humides situées en milieu littoral, comme la
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 Contrairement à ce que la loi prévoit, ce sont les particuliers qui paient l'essentiel de la facture de l'eau, en lieu et place des agriculteurs conventionnels et industriels, les plus gros pollueurs. Pour que notre eau soit propre, les contributions des premiers ont augmenté ces dernières années tandis que celles des agriculteurs "augmentaient à peine" et que celles de l'industrie baissaient.
Contrairement à ce que la loi prévoit, ce sont les particuliers qui paient l'essentiel de la facture de l'eau, en lieu et place des agriculteurs conventionnels et industriels, les plus gros pollueurs. Pour que notre eau soit propre, les contributions des premiers ont augmenté ces dernières années tandis que celles des agriculteurs "augmentaient à peine" et que celles de l'industrie baissaient.