Télévision. Les villes du futur seront-elles écolos, ou pas ? Réponse ce soir sur Arte

40 % de la surface de Songdo (Corée du Sud) doivent être plantés pour former les « poumons verts » de la ville. Photo Docside/Rare Media
Les villes n'occupent que 2% de la planète, mais elles abritent plus de 50% de la population. Chaque semaine dans le monde, un million de personnes supplémentaires s'installent en ville. A ce rythme, en 2050, 70% des habitants de la planète seront des urbains. Autant dire que préparer les villes de demain constitue un défi de taille pour l'avenir de l'humanité. A quoi ressembleront-elles ? Quels seront leurs enjeux sociétaux, politiques, économiques et environnementaux ? Arte s'interroge ce soir, à travers trois documentaires : "Les nouvelles villes", de Frédéric Castaignède, "Les villes intelligentes", de Jean-Christophe Ribot et "Les fermes verticales", de Benoît Laborde. Première surprise, les éco-villes de demain sont déjà là, en construction dans les pays émergents. Plus intelligentes, plus connectées, ces villes durables recherchent aussi l'autosuffisance alimentaire, avec le développement de l'agriculture urbaine.
Les éco-villes des pays émergents
 Le nombre d'habitants ne cesse de croître, la crise énergétique menace, il faut trouver d'urgence des remèdes à la pollution d'un air devenu irrespirable dans les grandes mégalopoles et préserver l'avenir climatique de la planète : telle est la quadrature du cercle que veulent résoudre les nouvelles cités intelligentes et écologiques qui voient le jour en Chine (Tianjin Eco-city, photo ci-dessus), en Arabie Saoudite (King Abdullah Economic City) et en Corée du sud (Songdo). Futuristes et résolument vertes, financées par des partenariats publics privées et créées de toutes pièces en prenant le meilleur de ce qui existe déjà ailleurs, elles étonnent l'Occident encore pusillanime sur les questions de développement durable, par leur ambition en la matière et les innovations technologiques de pointe auxquelles elles font appel. Elles font la part belle à l'environnement et à la qualité de vie. Tianjin la Chinoise a réservé 12 m2 d'espace vert à chacun des 65.000 habitants qu'elle prévoit d'accueillir. Eoliennes, photovoltaïque, centrales au gaz naturel liquéfié (GNL) : l'énergie y est résolument verte et écologique. La station d'épuration d'eau de la ville, véritable bijou écologique, est également avant-gardiste : elle fonctionne avec des plantes aquatiques qui dépolluent les eaux usées. Un peu comme à la piscine de Bègles, en Gironde, mais en beaucoup, beaucoup plus grand... Et l'Empire du milieu a, dans ses cartons, une dizaine de projets d'éco-cités similaires à Tianjin ... Sans centrale nucléaire au programme pour les alimenter en électricité, qu'on se le dise.
Le nombre d'habitants ne cesse de croître, la crise énergétique menace, il faut trouver d'urgence des remèdes à la pollution d'un air devenu irrespirable dans les grandes mégalopoles et préserver l'avenir climatique de la planète : telle est la quadrature du cercle que veulent résoudre les nouvelles cités intelligentes et écologiques qui voient le jour en Chine (Tianjin Eco-city, photo ci-dessus), en Arabie Saoudite (King Abdullah Economic City) et en Corée du sud (Songdo). Futuristes et résolument vertes, financées par des partenariats publics privées et créées de toutes pièces en prenant le meilleur de ce qui existe déjà ailleurs, elles étonnent l'Occident encore pusillanime sur les questions de développement durable, par leur ambition en la matière et les innovations technologiques de pointe auxquelles elles font appel. Elles font la part belle à l'environnement et à la qualité de vie. Tianjin la Chinoise a réservé 12 m2 d'espace vert à chacun des 65.000 habitants qu'elle prévoit d'accueillir. Eoliennes, photovoltaïque, centrales au gaz naturel liquéfié (GNL) : l'énergie y est résolument verte et écologique. La station d'épuration d'eau de la ville, véritable bijou écologique, est également avant-gardiste : elle fonctionne avec des plantes aquatiques qui dépolluent les eaux usées. Un peu comme à la piscine de Bègles, en Gironde, mais en beaucoup, beaucoup plus grand... Et l'Empire du milieu a, dans ses cartons, une dizaine de projets d'éco-cités similaires à Tianjin ... Sans centrale nucléaire au programme pour les alimenter en électricité, qu'on se le dise.
Zéro émission de CO2 et "hyperconnection"
En Corée du Sud, même son de cloche, mais encore plus "hyper-connecté", comme on peut s'y attendre au pays de Samsung. A Songdo, tout est piloté par ordinateur, tout est relié et contrôlé par le cerveau de Control center (photo ci-dessus). Des transports à l'énergie - des compteurs intelligents permettent à chacun de surveiller et réduire sa consommation - en passant par la sécurité des espaces publics, la fluidité des transports et la gestion des déchets. Pas de camions pour enlever les ordures ménagères qui sont transportées depuis les habitations par un système pneumatique... La ville, avec 40% d'espaces verts, vise zéro émission de CO2. On n'y a pas besoin de voiture : tout a été conçu de manière à ce que les habitants puissent rejoindre leur lieu de travail, les commerces ou les lieux de loisir à pied, à vélo (25 km de pistes cyclables un vrai paradis pour les amoureux de la petite reine !) et en transport en commun, y compris sur l'eau, grâce à un système dense de navettes fluviales qui valorisent lac et canaux.
"Intelligentes" 
 Shanghai, Paris, Hambourg, Londres... Moins en pointe que les éco-cités clé en main, les mégalopoles historiques, de leur côté, ne sont toutefois pas en reste lorsqu'elles misent sur les dernières innovations technologiques pour accueillir toujours plus d'habitants, avec pour objectif de devenir 100% durables, économes en énergie et parfaitement sûres. Systèmes de vélos en libre service, interconnections des réseaux de transport en commun, les métropoles "intelligentes" du "Vieux Monde" ont aussi recours aux données numériques pour réduire leur impact carbone et fluidifier les déplacements.
Shanghai, Paris, Hambourg, Londres... Moins en pointe que les éco-cités clé en main, les mégalopoles historiques, de leur côté, ne sont toutefois pas en reste lorsqu'elles misent sur les dernières innovations technologiques pour accueillir toujours plus d'habitants, avec pour objectif de devenir 100% durables, économes en énergie et parfaitement sûres. Systèmes de vélos en libre service, interconnections des réseaux de transport en commun, les métropoles "intelligentes" du "Vieux Monde" ont aussi recours aux données numériques pour réduire leur impact carbone et fluidifier les déplacements.
Autonomie alimentaire ?
Dernier point abordé par Arte ce soir : l'alimentation. De l'Europe à l'Amérique du Nord, en passant par l'Asie, comment nourrir demain sept milliards de citadins, sans appauvrir davantage et épuiser les ressources de la planète ? Les villes de demain visent l'autonomie alimentaire et l'agriculture urbaine figure parmi les défis qu'elles ont à relever. Pour certains, cela passera pas la construction de fermes verticales, comme à Singapour où l'on économise l'espace en érigeant des tours agricoles de dix mètres de haut. Une idée à la mode mais remise en cause par certains écologistes dont le journaliste anglais George Monbiot, comme le documentaire "Les fermes verticales" nous le fait découvrir.
Les villes de demain seront vertes ou ne seront pas
 Cette immersion passionnante dans l'avenir de nos villes nous fait d'abord prendre la mesure du fossé qui sépare l'Asie de l'Occident. La Chine et la Corée, notamment, prennent une avance colossale sur l'Occident sur les enjeux de développement durable, à tel point que Songdo a été distinguée par l'ONU pour accueillir le siège du Fond vert pour le climat. Mais elle pose aussi bien des questions sur nos modes de vie actuels et futurs. Hyper-connectées, les villes de demain sont aussi fragiles, à la merci de pannes ou de piratages informatiques. Elles se veulent 100% vertes,mais leurs technologies réveillent la crainte du cauchemar orwellien dans lequel, au prétexte d'assurer la sécurité de chacun, tout est surveillé et contrôlé, au risque d'y perdre la liberté. Les villes demain seront vertes ou ne seront pas. Mais leur conception doit s'accompagner d'une réflexion philosophique et politique de manière à ne pas produire, au mieux, les enclaves d'un paradis vert réservé à une élite privilégiée, ou, au pire, les conditions de ce qui pourrait devenir un totalitarisme écologique.
Cette immersion passionnante dans l'avenir de nos villes nous fait d'abord prendre la mesure du fossé qui sépare l'Asie de l'Occident. La Chine et la Corée, notamment, prennent une avance colossale sur l'Occident sur les enjeux de développement durable, à tel point que Songdo a été distinguée par l'ONU pour accueillir le siège du Fond vert pour le climat. Mais elle pose aussi bien des questions sur nos modes de vie actuels et futurs. Hyper-connectées, les villes de demain sont aussi fragiles, à la merci de pannes ou de piratages informatiques. Elles se veulent 100% vertes,mais leurs technologies réveillent la crainte du cauchemar orwellien dans lequel, au prétexte d'assurer la sécurité de chacun, tout est surveillé et contrôlé, au risque d'y perdre la liberté. Les villes demain seront vertes ou ne seront pas. Mais leur conception doit s'accompagner d'une réflexion philosophique et politique de manière à ne pas produire, au mieux, les enclaves d'un paradis vert réservé à une élite privilégiée, ou, au pire, les conditions de ce qui pourrait devenir un totalitarisme écologique.
►A VOIR
- La série documentaire "Les villes du futur", mardi 20 janvier à partir de 20h50. "Les nouvelles villes", 20h50. "Les villes intelligente", 21h40. "Les fermes verticales", 22h30.
►A LIRE
- Les articles de Ma planète sur l'agriculture urbaine: cliquer ICI

 Alors voilà. Une fois de plus, c'est le chamboule-tout, on ne sait plus où on en est. La France s'est engagée récemment à fermer ses plus vieux réacteurs, comme ceux de Fessenheim (photo ci-contre), pour des raisons de coût et par mesure de sécurité. La France s'est aussi engagée à ne plus construire de réacteurs nouveaux pour se substituer à ceux qu'elle va fermer et démanteler, afin de réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique tricolore à l'horizon 2025.  Pas pour faire plaisir aux écolos. Mais pour favoriser les énergies décarbonées, ménager les ressources d'énergies fossiles et développer les renouvelables, les plus durables, les plus écologiques et les plus sûres de toutes les sources d'énergies. Bref, préparer un avenir climatiquement correct qui nous permette d'assurer aussi notre indépendance énergétique en développant la croissance verte et de nouveaux emplois dans de nouvelles filières industrielles. Tout ce beau programme étant contenu dans une loi, votée en décembre dernier à  l'Assemblée, et bientôt examinée par le Sénat :
Alors voilà. Une fois de plus, c'est le chamboule-tout, on ne sait plus où on en est. La France s'est engagée récemment à fermer ses plus vieux réacteurs, comme ceux de Fessenheim (photo ci-contre), pour des raisons de coût et par mesure de sécurité. La France s'est aussi engagée à ne plus construire de réacteurs nouveaux pour se substituer à ceux qu'elle va fermer et démanteler, afin de réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique tricolore à l'horizon 2025.  Pas pour faire plaisir aux écolos. Mais pour favoriser les énergies décarbonées, ménager les ressources d'énergies fossiles et développer les renouvelables, les plus durables, les plus écologiques et les plus sûres de toutes les sources d'énergies. Bref, préparer un avenir climatiquement correct qui nous permette d'assurer aussi notre indépendance énergétique en développant la croissance verte et de nouveaux emplois dans de nouvelles filières industrielles. Tout ce beau programme étant contenu dans une loi, votée en décembre dernier à  l'Assemblée, et bientôt examinée par le Sénat :  Montebourg en avait rêvé, Ségolène l'a fait
Montebourg en avait rêvé, Ségolène l'a fait "Pourquoi de nouveaux réacteurs nucléaires, si l'idée c'est de commencer par économiser l'électricité, comme le prévoit la loi sur la transition énergétique et de faire monter en puissance les renouvelables?", se demandent les existentialistes, forcément en quête de sens. " Et où les mettra-t-on, et que fera-t-on de leurs déchets?", se demandent les pragmatiques ? Avec ses 58 réacteurs répartis sur 19 sites, la France est le pays au monde qui compte déjà le plus de centrales nucléaires au km2. Restera-t-il encore des surfaces naturelles dans notre beau pays en 2100 ? "Et en cas d'accident, ou d'attentat, on fait comment?", s'interrogent les anxieux. "Et puis, comment va-ton les financer, vu le coût déjà pharamineux d'entretien du parc existant et de sa remise à niveau post-Fukushima (55 milliards d'euros d'ici à 2025) ?", osent les radins. Ce sont des installations extrêmement coûteuses, pour un prix du kilowattheure très cher et pour un uranium importé. "Comment va-t-on financer parallèlement le développement des renouvelables ?", rêvassent les naïfs. Enfin, question ultime des écolos : "Mais comment peut-on être aussi incohérent ?"
"Pourquoi de nouveaux réacteurs nucléaires, si l'idée c'est de commencer par économiser l'électricité, comme le prévoit la loi sur la transition énergétique et de faire monter en puissance les renouvelables?", se demandent les existentialistes, forcément en quête de sens. " Et où les mettra-t-on, et que fera-t-on de leurs déchets?", se demandent les pragmatiques ? Avec ses 58 réacteurs répartis sur 19 sites, la France est le pays au monde qui compte déjà le plus de centrales nucléaires au km2. Restera-t-il encore des surfaces naturelles dans notre beau pays en 2100 ? "Et en cas d'accident, ou d'attentat, on fait comment?", s'interrogent les anxieux. "Et puis, comment va-ton les financer, vu le coût déjà pharamineux d'entretien du parc existant et de sa remise à niveau post-Fukushima (55 milliards d'euros d'ici à 2025) ?", osent les radins. Ce sont des installations extrêmement coûteuses, pour un prix du kilowattheure très cher et pour un uranium importé. "Comment va-t-on financer parallèlement le développement des renouvelables ?", rêvassent les naïfs. Enfin, question ultime des écolos : "Mais comment peut-on être aussi incohérent ?" Le fin mot de l'histoire pourrait venir du Commissariat à l'énergie atomique. "A l'horizon 2050-2055, toutes les centrales qui existent auront été arrêtées", faisait remarquer en avril 2014
Le fin mot de l'histoire pourrait venir du Commissariat à l'énergie atomique. "A l'horizon 2050-2055, toutes les centrales qui existent auront été arrêtées", faisait remarquer en avril 2014
 Le projet initial de barrage-réservoir à Sivens visait à créer une retenue d'eau d'1,5 million de m3 pour l'irrigation de terres agricoles. Il avait été vivement contesté par les écologistes en raison de son coût et de son impact sur l'environnement et les travaux ont été suspendus après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 sur le site, lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Plusieurs réunions ont eu lieu depuis entre agriculteurs, défenseurs de l'environnement et élus concernés, mais aucun compromis n'a pu être trouvé entre les défenseurs du projet initial et ceux qui souhaitent qu'il soit fortement transformé.
Le projet initial de barrage-réservoir à Sivens visait à créer une retenue d'eau d'1,5 million de m3 pour l'irrigation de terres agricoles. Il avait été vivement contesté par les écologistes en raison de son coût et de son impact sur l'environnement et les travaux ont été suspendus après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 sur le site, lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Plusieurs réunions ont eu lieu depuis entre agriculteurs, défenseurs de l'environnement et élus concernés, mais aucun compromis n'a pu être trouvé entre les défenseurs du projet initial et ceux qui souhaitent qu'il soit fortement transformé. Le dernier rapport sur Sivens permettra à la France d'échapper à une nouvelle mise à l'index de la France par l'Europe sur l'environnement : la Commission européenne avait annoncé, le mercredi 26 novembre,
Le dernier rapport sur Sivens permettra à la France d'échapper à une nouvelle mise à l'index de la France par l'Europe sur l'environnement : la Commission européenne avait annoncé, le mercredi 26 novembre,