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Infrastructure - Page 54

  • Le bruit des éoliennes, nuisible pour la santé : info ou intox ?

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    Un champ d'éoliennes en campagne. Photo AFP

    La Semaine du son qui se déroule jusqu'au 8 février, permet d'évoquer les dangers potentiels du bruit. C'est l'occasion rêvée pour Ma planète de se pencher sur l'un des arguments récurrents des opposants à l'énergie éolienne. Les éoliennes sont accusées de bien des maux. Certains sont fort recevables, comme dénaturer le paysage - bien que l'on se demande par quel miracle esthétique les centrales à gaz, à biomasse, à charbon ou nucléaire, ou encore les lignes de haute tension le rendraient, elles, plus beau. D'autres sont carrément farfelus : freiner la rotation de la Terre ou encore provoquer des hécatombes chez les oiseaux et les chauves-souris. Mais qu'en est-il de l'argument massue, selon lequel les éoliennes seraient responsables de nuisances sonores si importantes pour les riverains qu'ils souffriraient d'une large palette de  symptômes, baptisés "syndrome de l'éolienne" ?Info ou intox ?

    Les éoliennes font-elles du bruit ? VRAI

    Les éoliennes font du bruit, qui se situe dans les basses fréquences. La rotation de leurs engrenages et le frottement du vent sur les pales, produisent des infrasons.

    Ce bruit est-il nuisible pour la santé ? FAUX

    Selon les spécialistes, les fréquences des infrasons sont inaudibles par l'oreille humaine et ne sauraient être responsables des maux de têtes, insomnies, fatigues, acouphènes et autres palpitations cardiaques qui caractérisent le "syndrome de l'éolienne". Pour être nuisibles, les bruits de basse fréquence doivent être portés à une forte intensité. Ce qui n'est pas le cas des éoliennes. Les réglementations européennes et françaises exigent une distance d'éloignement de plusieurs centaines de mètres, jusqu'à 2 km en Finlande. L'exposition des riverains est ainsi limitée à un bruit maximum de 35-40 dBA, soit un niveau sonore similaire, voire inférieur à celui du trafic routier ou aérien. En France, notamment,  l'autorisation préfectorale d'exploitation des parcs éoliens est soumise depuis 2010 à la législation des installations classées pour la protection de l'environnement, aux exigences très strictes en termes d'émissions sonores.

    energie eolienne,bruit,son,ansesPas de lien direct entre le bruit des éoliennes et d'éventuels troubles sanitaires

    Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), il n'y a donc pas de lien direct entre la présence des éoliennes et les troubles fonctionnels allégués. "Les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes, tant au niveau de l'appareil auditif que des effets liés à l'exposition aux basses fréquences et aux infrasons.", explique l'Agence, dans un avis rendu en 2013. Si gêne des riverains il y a, lors d'exposition extérieure aux éoliennes, elle est souvent "liée à une perception négative des éoliennes" précise l'Anses, qui relève qu'à l'intérieur des logements, fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisances. Un avis conforté par de nombreuses études épidémiologiques conduites dans le monde entier.

    Autrement dit, les manifestations cliniques évoquées par les riverains d'éoliennes, si elles sont bien réelles, seraient plutôt le fait de manifestations psychosomatiques d'inquiétude vis-à-vis d'une technologie dont ils craignent qu'elle gêne leur panorama, et non de causes physiques avérés. L'argument sanitaire anti-éolien relève donc sans nul doute de l'intox.

    Cathy Lafon

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  • Littoral aquitain: les grandes marées d'hiver sont là

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    Il y a presque un an, à Biarritz, le samedi 1er février 2014. La côte basque avait été la plus touchée par la conjonction de la tempête et des grandes marées. Photo archive AFP

    En attendant la marée dite "du siècle", le 21 mars 2015, le littoral aquitain est en alerte depuis ce mercredi: les grandes marées d'hiver sont là.

    Mercredi, les vagues ont atteint les 5 mètres et la houle était encore plus forte ce jeudi, journée de pic des grandes marées de la semaine, avec un coefficient de 109. Ces coefficients resteront élevés ce vendredi, 107, et samedi, 104.

    Inquiétude

    2015, année des "marées du siècle", avec des coefficients allant de 113 à 119 annoncés jusqu'en octobre, inquiète sur le littoral du grand Sud-Ouest, monstrueusement frappé l'an dernier par une répétition de tempêtes hivernales hors norme, du Pays basque à la Charente-Maritime, en passant par les Landes et la Gironde. Les 240 km de côte sableuse qui constituent la majeure partie du littoral aquitain ont été violemment érodés et les plages se sont fortement abaissées et aplanies, limitant ainsi leur résistance aux assauts de l’océan et leur capacité à refaire leurs stocks de sable l'été dernier. Idem pour les dunes adjacentes. La Gironde a été particulièrement frappée : le bilan complet des tempêtes survenues entre décembre 2013 et mars 2014 publié en février dernier par l'Observatoire de la Côte Aquitaine, a constaté un recul historique du trait de côte, de 20 à 40 mètres par endroit. Dans les Landes, la dune a reculé par endroit de 10 à 15 m.

    Pas de risque particulier, mais prudence

    Fort heureusement, il n'y a pas de tempête en cours pour décupler les effets des forts coefficients et cette semaine, il n'y a pas de risque particulier annoncé. Le littoral et les stations balnéaires comme celle de Lacanau, risquent toutefois de souffrir de ce nouvel épisode de vagues géantes. Quant aux promeneurs du bord de mer et amateurs de sensations fortes, la plus grande prudence leur est recommandée afin de ne pas risquer de se faire happer par les vagues. Tout particulièrement au Pays basque, où l'on a observé quelques débordements de la Nive et de l'Adour et où la houle est la plus spectaculaire. Prochaines grandes marées : le 20 février avec un coefficient à 118.

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique : Arcachon, la côte girondine, l'estuaire de la Gironde, les îles de Ré et d'Oléron sous les eaux en 2100 ?

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    A quoi ressembleront le bassin d'Arcachon et la dune du Pilat en 2100 si la montée des eaux continue de s'accélèrer ? Photo archives  "Sud Ouest"

    Selon une étude publiée par la revue Nature, le 14 janvier 2015, les chercheurs de l’université Harvard, aux Etats-Unis, ont mis en évidence l'accélération ces 20 dernières années de la hausse du niveau de la mer.

    En se basant sur 600 relevés observés par des marégraphes, les scientifiques ont constaté que, si la hausse de la mer était de 1,2 millimètre par an, entre 1901 et 1990, elle a bondi à 3 millimètres par an entre 1993 et 2010. Or, réchauffement climatique oblige, le phénomène ne va pas s'arrêter, mais il risque au contraire de s'amplifier, avec la fonte des glaciers et la dilatation thermique des océans. Les résultats de l'équipe de Harvard pourraient ainsi inciter le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) à revoir encore à la hausse ses prévisions en la matière.

    Dans son dernier rapport, publiée en avril 2014, le Giec estime que la hausse totale du niveau des mers au cours de ce siècle sera comprise entre 28 et 98 centimètres. Une fourchette déjà réactualisée par rapport aux projections de 2007 – qui prévoyaient entre 18 et 59 centimètres supplémentaires. L'hypothèse d'une augmentation d'un mètre du niveau des océans d'ici à la fin du siècle devient de moins en mois hypothétique.

    L'accélération de la montée des eaux sous-évaluée

    ile de ré.jpgCette analyse "suggère que l'accélération au cours des deux dernières décennies a été 25% plus forte que ce que l'on pensait", a précisé à l'agence Reuters Carling Hay, un scientifique canadien de l'Université d'Harvard et le principal auteur de cette étude. Catastrophique pour de nombreuses régions du globe déjà menacée par la montée des eaux, la nouvelle n'est pas bonne non plus pour certaines zones du littoral français et notamment celles du grand Sud-Ouest. L’île de Ré (photo ci-dessus), celle d’Oléron, l’estuaire de la Loire, le marais poitevin, l'estuaire de la Gironde, le bassin d’Arcachon et les stations balnéaires du littoral girondin comme Lacanau, sont en première ligne en cas d'élévation du niveau de la mer de 1 mètre, ainsi que le laisse découvrir la  carte de simulation réalisée par le site Flood Maps.

    Voilà de quoi alimenter, s'il en était besoin, les discussions des négociations mondiales en cours pour parvenir à sceller, fin 2015 à Paris, un accord global et contraignant sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES),  afin de limiter le réchauffement à +2°C par rapport à la période pré-industrielle, quand la trajectoire actuelle est de + 4°C vers 2100.  Tout en incitant les politiques et aménageurs locaux à anticiper le phénomène, en adaptant l'urbanisme et la vie économique à ces contraintes.

    Cathy Lafon avec Reuters

    • Pour lire la carte Flood Maps, réalisée à l’aide de données de la Nasa rendues publiques en septembre 2014. : cliquer ICI 

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