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Infrastructure - Page 49

  • Réchauffement climatique : le mois de mars a battu de nouveaux records mondiaux de chaleur

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    L'hiver a été particulièrement doux à Bordeaux.  Aujourd'hui, dimanche 19 avril, dans ce jardin bordelais, les citrons qui ont passé l'hiver dehors finissent de mûrir au côté des iris et des glycines dont la floraison, qui explose, embaume l'atmosphère. Photo Ma Planète

    Pas de pause pour le réchauffement climatique, avec un nouveau record planétaire de chaleur en mars. L'agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) a révélé dans une étude publiée le 17 avril, que le mois de mars 2015 reste les plus chaud jamais enregistré, depuis le début des relevés des températures en 1880. La température moyenne planétaire a dépassé de 0,85 degré la normale mondiale du siècle dernier, qui était établie à 12,7 degrés.

    Le Canada est le seul à grelotter

    météo,réchauffement climatique,monde,noaa,météo france,températures,arome,arpège,prévision,supercalculateur,cop21,conférence mondiale,parisAinsi, à Queensland, Australie (photo ci-contre), on a relevé 1,89 degré au-dessus de la normale mensuelle pour ce mois de mars 2015, le 8ème mois de mars le plus chaud depuis 1910. En Finlande, c'est le 3ème de mars le plus chaud depuis 116 ans, après 2007 et 2014, et en Nouvelle-Zélande, le thermomètre a enregistré 1 degré au-dessus de la normale mensuelle. Seule exception à la règle: l'est du Canada et tout particulièrement le Québec, qui eux, se sont refroidis plus que n'importe quelle autre région au monde, sans que les scientifiques ne puissent l'expliquer. Selon le "Journal du Québec", "les températures du mois de mars ont en effet été inférieures de 3 degrés à la normale de saison dans la Belle Province".

    Météo-France affûte ses outils prévisionnels

    Dans le contexte du changement climatique, mieux anticiper les évolutions climatiques, est devenu pour Météo-France un enjeu qui dépasse largement le cadre de la simple prévision météorologique au jour le jour, et l'organisme public français ne cesse d'améliorer ses modèles de prévision numérique du temps. Après cinq années de recherche et des mois de tests, Météo-France  a lancé lundi dernier de nouveaux outils numériques, qui permettent une meilleure résolution et sont enrichis de données supplémentaires.

    arpege.jpgArome et Arpège

    Ces versions améliorées des systèmes Arome (qui couvre la France et les Etats voisins) et Arpege (qui opère au niveau mondial) prévoient notamment d'intégrer un plus grand nombre d'informations, provenant désormais pour une large part de satellites (zones de couverture ci-contre). Elles permettent une résolution spatiale affinée et  une meilleure localisation des zones d'incertitude. "Ces évolutions auront des impacts significatifs notamment sur la qualité des prévisions sur lesquelles Météo-France concentre son attention: les prévisions à courte échéance et celles des phénomènes météorologiques dangereux", a souligné jeudi Météo France en présentant ces innovations.

    Une résolution doublée

    supercalculateur toulouse afp.jpgArome voit ainsi sa résolution doubler sur la France, avec un maillage à 1,3 km au lieu de 2,5. Même tendance verticalement: l'atmosphère, dont les prévisionnistes s'attachent à simuler le comportement pour l'anticiper, est ainsi "découpée" et analysées sur 90 "tranches" (60 précédemment). Les algorithmes de traitement des données ont également été "revus en profondeur", avec désormais 24 analyses au lieu de huit,  proposées chaque jour par Arome. Quant à Arpege, pour renforcer les probabilités, le système utilise désormais 25 scénarios de prévisions à court terme, et non plus six. Le déploiement de ces nouveaux système a été rendue possible par l'installation en 2014, à Toulouse, de nouveaux super calculateurs (photo ci-dessus)qui ont multiplié par 12 la puissance de calcul disponible.

    Concrètement, Météo-France pourra ainsi mieux cibler les endroits susceptibles de connaître des conditions météorologique exceptionnelles, afin de prévenir les populations et de prendre toutes les précautions utiles, comme cela a été le cas lors de l'épisode d'intempéries qui a frappé fin septembre 2014 la région montpelliéraine. Ce nouveau modèle, alors en phase de test, avait fourni une localisation affinée, attirant mieux l'attention sur Montpellier.

    Mois après mois, c'est toujours chaud devant pour la planète qui jouera son avenir climatique en décembre 2015 à Paris, lors de la prochaine  Conférence mondiale sur le climat, la COP 21.

    Cathy Lafon

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  • Biodiversité : l'avenir des oursins est dans l'Île de Ré

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    Les oursins d'Yvan Le Gall, nés dans l'écloserie de l'Ile de Ré (Charente-Maritime). Photo AFP / Xavier Léoty

    Alors que partout dans le monde, les oursins, comme l'ensemble de la faune marine qui peuple les océans, sont victimes de la pollution des eaux et de la surpêche, la solution de repeuplement pourrait venir de la région Sud Ouest. Plus précisément, de l’île de Ré (Charente-Maritime) et de son écloserie, à ce jour unique en France.

    Mets délicat et chaînon indispensable de la biodiversité marine

    En voilà une bonne nouvelle, car si l'oursin ou"échinide", lenom savant de celui qui est aussi surnommé "hérisson" ou  "châtaigne des mers", peut piquer méchamment les pieds des baigneurs imprudents et empoisonner les vacances des étourdis qui ont oublié à la maison leur pince à épiler, il constitue aussi un vrai et rare délice gastronomique. Et par dessus tout, comme chaque être vivant sur la planète, l'oursin a sa place, irremplaçable, dans la grande chaîne de la biodiversité.

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de ré"L'Oursine de Ré"

    Autant de vérités indispensables à savoir que n'ignore pas Yvan Le Gall, le fondateur de la société "L’Oursine de Ré", installé à La Flotte-en-Ré depuis 2006. A 42 ans, l'échiniculteur (éleveur d'oursin) reste aujourd'hui le seul en France à savoir maîtriser la production de l'invertébré, au corps arrondi et recouvert de piquants, cousin germain du concombre de mer et de l'étoile de mer, et ce, de bout en bout, depuis l’écloserie jusqu’à l’animal adulte et commercialisable. Une seconde écloserie d'oursins a failli voir le jour dans le Var, en Méditerranée, en collaboration avec l’Institut océanographique Paul-Ricard, mais le projet s'est dégonflé en 2013.

    Six tonnes d'oursins par an

    "Je produis environ six tonnes d’oursins par an, explique Yvan Le Gall. Cinq tonnes sont transformées en terrines de corail et une tonne est vendue vivante". Actuellement, pour chaque nouvelle génération, l’échiniculteur parvient à faire naître 60 millions de larves à partir de seulement quatre femelles, capables de pondre 15 millions d’oeufs chacune. "J’atteins presque 100% de fécondation. Pourtant, jusqu’à présent, j’en jette l’écrasante majorité pour ne conserver qu’environ 100.000 oeufs, car je suis limité par la taille de mes infrastructures", regrette l’éleveur.

    Assurer la production de naissains

    Une situation qui devrait toutefois rapidement s'améliorer : Yvan Le Gall finit d'aménager en écloserie un blockhaus situé derrière son exploitation, qu'il a racheté. Cela lui permettra de multiplier par vingt le nombre de larves. Pas pour augmenter le nombre de terrines qu’il vend aux particuliers, aux restaurants et dans les épiceries fines, mais pour assurer la production de naissains. Une activité utile pour la survie de l'espèce, retardée par la tempête Xynthia, qui, en 2010, a ravagé l'installation, mais prévue dès les débuts de "L'Oursine de Ré". La société a d'ailleurs "déjà fourni 10.000 juvéniles pour repeupler le Golfe du Morbihan en 2011″, souligne l'éleveur.

    Une pouponnière d'oursins, comment ça marche ?

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de réA sa naissance, une larve d’oursin c'est mignon, mais c'est surtout minuscule : le bébé oursin mesure un demi-millimètre. Il nage en pleine eau – c'est sa phase "pélagique" – avant, au bout de trente jours, de se poser au fond pour commencer sa vie "benthique". Trois mois plus tard, devenu naissain, le nourrisson oursin dont la taille s'est multipliée aussi par trois, mesure environ 1,5 millimètre et sa commercialisation peut commencer. C'est le père d’Yvan Le Gall, Pierre, professeur de biologie marine et chercheur, qui a mis au point, dans les années 1980, ce procédé d'élevage, en milieu clos, bassin ou aquarium.

    Six algues différentes (non toxiques) par jour

    Les qualités nutritionnelles du régime alimentaire des oursins ne diffère finalement pas tant que cela de celui des hommes. Au lieu de reposer sur une consommation de cinq fruits et légumes (sans pesticides) par jour, la technique d'élevage des oursins repose sur le juste équilibre de la qualité et de la température de l’eau et un dosage parfait dans les six sortes d'algues différentes qui constituent leur alimentation de base. En vrai père nourricier, Yvan Le Gall veille jalousement et en personne, à la nourriture de ses bébés oursins. C'est lui-même qui la produit ou la récolte, comme les Laminaires, ces grandes algues brunes dont il ramasse entre 30 et 35 tonnes par an sur les plages de l’île de Ré.

    Top secret...  au service de la recherche

    Ceux qui voudraient en savoir plus resteront sur leur faim. La technique des Le Gall reste, à ce jour, un secret bien gardé et s’il fait volontiers visiter ses installations, le patron de "L’Oursine de Ré", refuse d’ouvrir au tout venant les portes de son laboratoire... Les larves d’oursin constituent par ailleurs un excellent bio-indicateur de la qualité des eaux aussi, l’échiniculteur ne se contente-t-il pas d'élever des oursins pour les mettre dans les assiettes des gourmets. Il met aussi son savoir-faire au service des chercheurs et universitaires de Bretagne et de La Rochelle. Si l’oursin adulte supporte la pollution, pas les larves. Les bébés oursins peuvent donc servir à mesurer et étudier les effets de l’acidification des océans, provoquée notamment par la hausse de la concentration en CO2 dans l’atmosphère et le réchauffement climatique.

    L'Espagne aussi

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de ré"Je suis également en pourparlers pour une réintroduction en Corse et peut-être aux Antilles, où les oursins blancs ont quasiment disparu", précise Yvan Le Gall, quand on le questionne sur d'éventuelles duplications de pouponnières d'oursins. L'échiniculteur rétais évoque un autre projet, encore en gestation, de développement en Espagne. "Une demande de naissains en très grand volume m’est parvenue d’Espagne. Les Espagnols sont à la fois les plus grands pêcheurs et les premiers consommateurs [d'oursins, NDLR] du monde, et les professionnels souhaitent repeupler leurs côtes atlantiques", explique-t-il. C’est d’ailleurs justement pour approvisionner ce marché, qu'il dit avoir racheté le blockhaus destiné à accueillir une nouvelle écloserie.

    Dans l'Ile de Ré, l’écloserie d'oursins devrait commencer à tourner à plein régime dès cet été et les touristes se régaler de la chair succulente de la "châtaigne des mers".

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Les articles de Ma Planète sur la biodiversité : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • L’Oursine de Ré : Zone ostréicole du Petit Préau, 17630 La Flotte en Ré. Tel: 05.46.66.54.08  - Fax: 05.46.66.54.09 - Port: 06.79.98.17.33. Email : info@loursinedere.fr

    • Qu'est-ce qu'un naissain ? Les naissains sont les larves de différents mollusques, notamment d'espèces faisant l'objet de cultures marines comme les huîtres, les moules ou les oursins. Ce terme est le plus souvent employé au singulier ("le naissain") pour faire référence à un ensemble de larves planctoniques.
    • La vie d'un oursin en images: cliquer ICI
  • Nucléaire : nouveau gros pépin pour Areva à l'EPR de Flamanville

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    Le chantier de l'EPR de Flamanville. Photo AFP 

    Pas de chance pour Areva : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française a annoncé ce mardi avoir été informée par le groupe français d'une anomalie de la composition de l'acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur nucléaire de l'EPR de Flamanville (Manche).

    Une zone à localiser

    Cuve-EPR_large.jpgDans un communiqué, l'ASN précise que des tests réalisés fin 2014 par le groupe nucléaire ont démontré "la présence d'une zone présentant une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique plus faibles qu'attendues". Pas franchement rassurant : la cuve d'un réacteur nucléaire est un équipement particulièrement important pour la sûreté, puisqu'elle contient le combustible... Areva indique qu'elle prévoit de réaliser, à partir d'avril 2015, une nouvelle campagne d'essais afin de connaître précisément la localisation de la zone concernée ainsi que ses propriétés mécaniques, ont précisé les sages du nucléaire. Dans un communiqué commun, EDF et Areva s'engagent à apporter à l’ASN "toutes les informations permettant de démontrer la sûreté et la qualité des équipements concernés", ajoutant que les travaux du chantier de Flamanville se poursuivent.

    Ségolène Royal veut de la "transparence"

    epr,flamanville,asn,incident,anomalieDans un communiqué, Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie du Développement durable et de l'Energie, qui avait juré, en 2011, "Moi, j'arrête Flamanville", dans l'hypothèse où elle accèderait à l'Elysée, a déclaré "prendre acte du rapport de l'ASN sur cette anomalie" et a demandé à "AREVA d'y donner, sans délai, les suites qui s'imposent". En clair, un nouveau contrôle sur les équipements de l’EPR de Flamanville et de nouveaux essais. La ministre a dit "attendre les résultats de ces nouveaux essais qui se feront sous le contrôle de l'ASN, de l'IRSN et du groupe permanent d'experts dédiés aux équipements nucléaires" pour le mois d'octobre et a précisé qu'ils seront rendus "publics", pour "garantir la plus grande transparence sur le sujet".


    Cinq ans de retard et un budget qui dérape

    Le réacteur EPR de Flamanville, dont la construction a commencé en 2007, était initialement prévu pour être connecté au réseau d'électricité en 2012, mais il n'a cessé d'être retardé et d'accumuler les contretemps, ce qui fait dire à ses opposants qu'il constitue un "gigantesque ratage industriel". EDF, qui exploitera cette centrale, avait annoncé le 18 novembre dernier un nième nouveau retard dans sa construction, reportant encore sa mise en service d'un an, à 2017. Dans un communiqué, l'électricien avait alors attribué ce report aux "difficultés" rencontrées par Areva, notamment pour assurer la livraison de certaines pièces telles que le couvercle et les structures internes de la cuve du réacteur. Si le démarrage de l'EPR est constamment retardé, son coût, lui, s'envole littéralement : dernière estimation en date, en décembre 2012, le budget, initialement fixé à 3,3 milliards d'euros, avait grimpé à 8,5 milliards d'euros...  Un dérapage qui contribue par ailleurs à plomber lourdement Areva qui a annoncé le 5 mars dernier une perte abyssale de 4,9 milliards d'euros pour 2014. 

    100% d'énergies renouvelables en 2050 en France, selon les Verts, pour l'Ademe, c'est possible

    epr,flamanville,asn,incident,anomalieCette nouvelle anomalie apporte du vent aux pales des éoliennes d'Europe Ecologie-Les Verts qui réclame une nouvelle fois, dans un communiqué, l’arrêt du chantier de l’EPR. Pour les écologistes, plus que jamais,  "l’avenir est au développement des énergies renouvelables". S'il est déchiré sur sa stratégie à adopter vis-à-vis de son retour éventuel au gouvernement, le parti dirigé par Emmanuelle Cosse est unanime sur la question du nucléaire et enfonce le clou : "Alors que l’on a, dès à présent, produit énormément de déchets nucléaires au mépris de la santé des générations futures, le démantèlement des centrales obsolètes représente un gisement d’emplois considérable et une opportunité importante pour construire une nouvelle filière industrielle". Les écologistes disent attendre désormais "la publication de l’étude de l’Ademe montrant que la France a les moyens d’atteindre un objectif de 100% d’énergies renouvelables en 2050".

    Indépendamment de toute prise de position idéologique sur le nucléaire, on est en droit de se poser des questions sur la fiabilité et la maîtrise par ses constructeurs de l'EPR, présenté pourtant comme un bijou de la technologie nucléaire française. D'autant plus que le site Flamanville n'est pas le seul à accumuler les ennuis : un litige sur la construction sur son alter ego finlandais oppose actuellement Areva et son client Teollisuuden Voima (TVO). D'autres EPR étant actuellement en construction en Chine, l'ASN a déclaré avoir informé ses homologues étrangères concernées par la construction d'un réacteur EPR du dernier souci de leur frère jumeau français.

    Cathy Lafon

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