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  • Alimentation : un arrêté pour abaisser les « valeurs limites acceptables » de chlordécone dans les viandes et poissons

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    Un décret gouvernemental renforce la réglementation relative à la teneur maximale de chlordécone dans la viande bovine. Photo AFP

    Un arrêté interministériel a été publié ce mardi 29 janvier au Journal officiel, pour abaisser les valeurs limites acceptables de chlordécone, un insecticide cancérogène longtemps utilisé en Guadeloupe et Martinique, « dans les aliments à base de viandes et de poissons », comme l'avait annoncé la semaine dernière le ministre de la Transition écologique, François de Rugy.

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  • Raisin, clémentine, céleri-branche, endive, laitue... Ces fruits et légumes non bio qui contiennent des traces de pesticides

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    Près des trois quarts des fruits et 41% des légumes non bio portent des traces de pesticides quantifiables, les plus touchés étant le raisin et le céleri branche Photo archves AFP

    Pour être en bonne santé, manger cinq fruits et légumes par jour ? Le mantra officiel a du plomb dans l'aile. A quatre jours de l'ouverture à Paris du Salon de l'agriculture, Générations futures vient de rendre public un rapport inédit sur la présence des résidus de pesticides dans des fruits et légumes non bio consommés en France.  

    Intitulé "Etat des lieux des résidus de pesticides dans les fruits et légumes en France", ce rapport a été élaboré par l'ONG qui milite contre les pesticides, sur la base de données officielles produites par la direction générale de la répression des fraudes ( DGCCRF). Leur analyse lui a permis de réaliser un  premier classement des fruits et des légumes en fonction de la fréquence de la présence de résidus de pesticides mesurés et un deuxième classement, en fonction de la fréquence des dépassements des limites maximales en résidus (LMR). En tout, ce sont 19 fruits et 33 légumes non bio qui ont été passés au crible par Générations futures sur une période de quatre ans, allant de 2012 à 2016. 

    Résultat : près de trois-quart des fruits et 41% des légumes non bio consommés en France contiennent des pesticides et perturbateurs endocriniens dans des proportions non négligeables. 

    Les fruits devant les légumes

    Les fruits caracolent en tête de ce triste palmarès. Génération futures a pu constater, en moyenne, la présence de résidus de pesticides quantifiés dans 72,6 % des échantillons analysés sur les cinq années des données compilées. Pour les légumes, cette valeur est de 41,1%.

    Les raisins en tête du classement...

    Sans surprise, ce sont les raisins qui arrivent en tête des fruits les plus pollués (pour 89% des échantillons). Particulièrement sensibles aux maladies, ils concentrent en effet de nombreux traitements chimiques. Ils sont suivis de près par les clémentines/mandarines (pour 88,4%), les cerises (87,7%), les pamplemousses/pomelos (85,7%), les fraises (83%), les nectarines/pêches (82,8%), les oranges (80,6%) et enfin les pommes (79,9%). Les fruits les plus consommés en France arrivant en huitième position,  dans un mouchoir de poche.

    Mangez des avocats !

    Au rayon des fruits qui contiennent le moins de résidus de pesticides, on trouve les prunes/mirabelles (34,8%) suivis des kiwis (27,1%) et des avocats (23,1%).

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    Le céleri-branche, le plus pollué des légumes... 

    Au rayon des légumes, ce sont les céleris-branches (84,6%), les herbes fraîches, hors persil, ciboulette et basilic (74,5%), les endives (72,7%), le céleri-rave (71,7%) ou encore les laitues (65,8%) qui se retrouvent dans le haut du classement des mauvais élèves, pour la présence de résidus de pesticides quantifiés sur la période 2012-2016. Les pommes de terre, arrivant à la septième place (57,9%) et les tomates à la treizième (48,9%).

    Mangez du maïs ! 

    En fin de classement, parmi les bons élèves, on trouve : les betteraves (4,4%), les madères/ignames (3,3%), les asperges (3,2%) et enfin le maïs doux (1,9%), les moins pollués. 
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    Quid des limites maximales en résidus ? 

    Concernant les dépassements des limites maximales en résidus de pesticides (LMR), ces seuils légaux fixés par l’UE et qui ne doivent pas être dépassés, les taux restent faibles. Pour les fruits, la palme revient aux cerises (6,6% des échantillons), suivi des mangues/papayes (4,8%), des oranges (4,4%) et des kiwis (4,1%). 

    Pour les légumes, ce sont les herbes fraîches, qui dans 29,4 % des cas présentent des dépassements de LMR. Elles sont suivies du céleri-branche (16%) puis des blettes (12,1%) et des navets (9,1%). Enfin, dans les légumes, seuls les artichauts, les betteraves, le maïs, la pastèque, les pois non écossés et les potirons ne présentent aucun dépassement de LMR. En revanche, tous les fruits ont été concernés par des dépassements de LMR.  "Le fait de dépasser les limites maximales de résidus n'implique pas  nécessairement un danger", précise Loïc Tanguy, directeur de cabinet de la DGCCRF. Quand c'est le cas, un retrait du marché est demandé. 

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    Promouvoir l'agriculture bio et changer de modèle de production

    Ce travail systématique de compilation de données officielles, jamais réalisé en France, "permet pour la première fois d’obtenir un classement des fruits et légumes non bio réellement consommés dans l'Hexagone par rapport à la fréquence de la mesure de résidus de pesticides", fait valoir l'ONG. Fort de ces résultats, mais pas vraiment surpris non plus car il s'attendait à trouver des traces de pesticides dans des aliments issus de l'agriculture conventionnelle, le directeur général de Générations futures, François Veillerette, estime que ce rapport doit encourager "le gouvernement à prendre des dispositions rapides et efficaces pour la promotion de l’agriculture biologique".  

    Plan Ecophyto et "effet cocktail"

    François Veillerette réclame en même temps, "la mise en place d'une vraie politique de changement des systèmes de production agricole sur les surfaces non bio, afin de réduire  fortement l’usage des pesticides dans le cadre d’un plan Ecophyto réellement ambitieux." Enfin, le porte-parole de l'ONG revendique aussi un meilleur étiquetage des produits au profit de la santé des consommateurs, et la prise en compte dans les mesures officielles de "l'effet cocktail", constitué par l'addition de plusieurs résidus de substances chimiques dans un même produit. Sur ce dernier point, Génération futures révèle qu'en 2016, près de 40% des échantillons de fruits et légumes examinés comportaient plus de deux pesticides.

    Un nouveau label "zéro résidu de pesticides" ?

    Ca tombe bien pour l'ONG :  le gouvernement semble suivre ses conclusions. Ce rapport "met bien en évidence l'urgence de la sortie d'un usage non maîtrisé des produits phyto comme le glyphosate", a réagi la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Brune Poirson, sur Twitter. De leur côté, des producteurs maraîchers et arboriculteurs veulent lancer un label "zéro résidu de pesticides", différent du bio. Chaque produit ne pourra pas présenter plus de 0,01 mg de pesticide au kilo. Une solution qui ne satisfait nullement Générations futures, car "ces offres ne garantissent pas une absence d'utilisation de pesticides" et elles ne "suppriment pas les solutions environnementales". 

    En attendant qu'il soit suivi d'effets politiques (ou pas) ce classement inédit devrait aider à mieux faire son marché, en choisissant de mettre dans son panier les produits à acheter en bio en priorité pour préserver sa santé. Même si, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses),"Il n'y a pas d'indication de risques sanitaires (liés au pesticides, NDLR)".

    Cathy Lafon

    ►LIRE AUSSI

  • Agriculture : la Confédération paysanne dresse la carte des 7 fermes-usines de la région Sud-Ouest

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    Des serres de tomates hors sol. Photo archives Sud Ouest

    A la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture de Paris, la Confédération paysanne publie aujourd’hui une carte de France des fermes-usines. La Ferme de 1000 vaches très médiatisée n'est pas toute seule: il existe aujourd'hui une trentaine de projets d'agrobusiness similaires, dont sept dans la région.

    Destructrice d'emplois

    logo_non_indus.jpgPour le syndicat, ces « projets phares » du modèle conventionnel et productiviste, vont à l'encontre du développement d'une agriculture responsable et durable, respectueuse de l'environnement et de la santé des consommateurs comme des agriculteurs. « C’est une agriculture destructrice d’emplois, incompatible avec la préservation de notre environnement et prédatrice d’une agriculture à taille humaine », explique le syndicat paysan qui dénonce un phénomène en pleine expansion, largement aidé par la réforme de la Politique commune européenne (PAC) qui diminue également considérablement ses aides à la filière bio et libéralise le secteur laitier.

    Paradoxes

    pesticides epandage.jpgCe développement qui a les faveurs de la FNSEA, le syndicat majoritaire en France des agriculteurs productivistes, profite aux gros industriels du secteur agriculture au détriment du modèle à dimension humaine défendu par la Confédération. Chacun son point de vue, observera-t-on. Force est pourtant de constater que, alors que le gouvernement, qui vient de renouveler son plan anti-pesticides Ecophyto, prétend booster l'agro-écologie, on nage en plein paradoxe. D'autant que la France est toujours en infraction avec l'Europe pour la pollution de l'eau par les nitrates, produits justement par l'élevage intensif... comme vient de le pointer sévèrement la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel. Une dérive qui coûte cher au citoyen contribuable et à la collectivité.

    Elevage et culture : voici les sept fermes-usines listées par la Confédération paysanne qui concernent la région. Quatre d'entre elles sont en activité et trois en projet. La Confédération paysanne révèle qu'elles sont réalisées par de grands groupes de l'agroalimentaire et parfois du BTP, ou encore  la grande coopérative agricole Vivadour, et adossées à des centrales de production d'énergie renouvelable, biomasse et biogaz (bois et recyclage des déchets). Autre paradoxe du système, l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie finance ainsi le mode de chauffage d'au moins l'une d'entre elles, dans les Landes.

    1. Pays Basque :  élevage conduit en hors sol de 3000 brebis laitières et 300 chèvres à Espelette (64). Acteur: EARL Kukulu. En activité.

    2. Landes : 10 ha de serres de tomates hors sol à Parentis (40), pour une production de 5.000 tonnes de tomates par an. Chaleur produite par une chaudière à bois de 2,5 MW (8500 tonnes de bois par an). Acteur : Les paysans de Rougeline. Financement : pour les serres de tomates, investissement de 8 millions d’euros.  40% de la chaudière à bois financée par l’Ademe. En activité.

    3. Gers : élevage de 725.000 poulets par an à Saint-Élix-Theux (32), dont 115.000 poulets en permanence.  Acteur : issu d’un appel à projet de la coopérative Vivadour. L'exploitant est sous contrat avec la coopérative. Selon La Confédération paysanne, Vivadour a annoncé aux candidats qu’une fois les emprunts remboursés, l’exploitant n’aura plus qu’à travailler deux heures par jour pour un revenu de 1700€ net par jour. Financement : Investissement de 900.000€. Opposants : Bien vivre dans le Gers, collectif regroupant 17 associations dont la Confédération paysanne. En activité depuis fin 2013.

    poulets.jpg4. Gers : élevage de 725.000 poulets par an à Lannepax (32), 115.000 poulets en permanence. Acteur : issu d’un appel à projet de la coopérative Vivadour.  Exploitante sous contrat avec la coopérative. Annulation de l’autorisation d’exploiter par le Tribunal administratif fin 2014. Début 2015, le préfet du Gers maintient l’activité du poulailler pour 2 mois. Financement : 900.000€ prêtés par Vivadour.  En activité depuis fin 2013.

    5. Gironde : projet d’extension d’un élevage de porcs de 7.000 à 11.000 places de porcs à Saint Symphorien (33). Les surfaces d’épandage nécessaires seraient d’environ 1.000 ha. Acteur: SAS Le Lay. Avancement : enquête publique défavorable en mars 2014. En attente de décision préfectorale.

    6. Gironde : projet de 8ha de serres de tomates pour une production annuelle de 4000 tonnes, à Lapouyade (33). Chaleur fournie par une unité de biogaz issu d’un site d'enfouissement de déchets ultimes Veolia.  Acteur : Union des paysans de Rougeline. Avancement : permis de construire accordé fin 2014. Les travaux devraient être finalisés à l'été 2015. Premiers plants attendues en novembre pour une première récolte en février... Financement : 10 millions d'euros pour les serres à tomates, 5 millions d’euros pour le système de biogaz.

    7. Charente-Maritime : projet de 25 ha de serres de tomates hors sol chauffées avec la chaleur émise par un méga incinérateur à Echillais (17). 50 tonnes de tomates produites par jour, 9.000 tonnes par an. Acteur : le SIL (Syndicat intercommunautaire du littoral) qui représente 5 communautés de communes. L'incinérateur sera construit par Vinci (une entreprise de BTP) pour le compte du SIL  et la société hollandaise A&G Van den Bosch, adossée au groupe Greenery, multinationale néerlandaise de commerce de fruits et légumes frais (CA 1,5 milliards d'euros). Avancement : 810 observations défavorables dans l'enquête publiques contre 6 favorables. Le commissaire enquêteur a rendu un avis positif. Feu vert pour la construction de l'incinérateur en septembre 2014.

    Cathy Lafon

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