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Equipement - Page 66

  • Fukushima : un rat à l'origine de la panne d'électricité ?

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    Photo réalisée le 20 mars 2013 par Tepco du corps d'un rat qui pourrait être à l'origine d'une panne électrique à la centrale de Fukushima, le 20 mars 2013  Photo AFP

    Décidément, Tepco, l'opérateur de la centrale de Fukushima joue de malchance : après le tsunami, les rats... Selon la compagnie, c'est un simple rongeur qui aurait causé un court-circuit et entraîné la panne de distributeurs d'électricité qui a paralysé de lundi soir à mercredi matin une partie des systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire de Fukushima. L'incident le plus grave qu'ait connu le site depuis le tsunami du 11 mars 2011. Un site nucléaire, finalement, c'est vraiment pas si costaud...

    panne d'électricité,centrale nucléaire,fukushima,polémique,tepco,refroidissementLa piscine du réacteur 4 à nouveau refroidie

    Les systèmes de refroidissement des quatre piscines de la centrale ont finalement tous repris  leur activité hier mercredi, après la panne d'électricité survenu lundi. Fin provisoire de l'inquiétude autour de la piscine du réacteur 4 qui contient le plus de barres de combustibles (1.330 barres de combustible usagé, et 200 barres de combustible non utilisé), qui n'était toujours pas refroidie mercredi et dont la température montait d'heure en heure.

    "Nous avons confirmé la présence d'un petit animal"

    Mais la polémique autour de la mauvaise gestion du site par Tepco ne cesse d'enfler au Japon. L'hypothèse du rongeur, dont la présence aurait déclenché la panne de courant, suscite indignation et incompréhension. "Nous avons confirmé la présence d'un petit animal", a expliqué un porte-parole de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) en présentant une photo prise (voir ci-dessus) sur laquelle le cadavre du "petit animal" en question ressemble clairement à un rat d'une quinzaine de centimètres. Le rat, conducteur, aurait pu faire jonction entre deux connexions électriques et faire disjoncter les équipements.

    "Il faut cesser de confier la gestion de cette crise à Tepco"

    Faute avouée n'est pas pardonnée. Les experts japonais s'étonnent que Tepco n'ait pas prévu et anticipé  la situation. "Qu'un rongeur puisse s'introduire dans les installations, c'est de l'ordre du prévisible, non ?", lit-on dans la presse japonaise. "Cela fait deux ans que l'accident dure, et Tepco continue d'oeuvrer aussi piteusement", s'agace le professeur de régulation nucléaire Muneo Morokuzu de l'Université de Tokyo.  "Il faut cesser de confier la gestion de cette crise à Tepco", renchérit sur Twitter le sénateur de droite Masahisa Sato, en ajoutant : "vulnérables à un rongeur, les équipements le sont aussi au terrorisme".

    Bricolage, laxisme et manque de transparence

    Deux ans après le drame, les moyens déployés sur la centrale sont en effet loin d'être sûrs comme le montrent les photos de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) elle-même. Une partie des tableaux de distribution électrique se trouve dans des remorques de camion d'où sortent plusieurs câbles servant à l'alimentation des systèmes de refroidissement. Le tout semble vaguement protégé de la pluie par des bâches... Pour sa défense, Tepco a estimé que même en l'absence de courant, la situation ne s'aggraverait pas instantanément et qu'elle aurait le cas échéant le temps de trouver une solution sans même disposer d'un second dispositif prêt à l'emploi,  ce que lui reprochent par ailleurs les Japonais, comme l'exprime le blog de Fukushima.

    Au Japon, les médias locaux accusent désormais Tecpo de laxisme et aussi de ne pas avoir retenu  les leçons de la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011. Le fait que Tecpo ait mis trois heure à révéler la panne de courant et l'arrêt du refroidissement des piscines des réacteurs reste en travers du gosier des Japonais. Et ne va pas contribuer à réconcilier la société japonaise avec l'atome.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Sciences. Les oiseaux primitifs avaient quatre ailes pour mieux voler

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    Xing Xu, le chercheur chinois qui a découvert que les oiseaux primitifs avaient quatre ailes, au milieu des fossiles d'oiseaux-dinosaures en Chine Photo DR

    Selon une étude des paléontoloques de l'Académie chinoise des sciences, publiée par la revue américaine "Science" du 15 mars, les oiseaux descendent des dinosaures et les premiers d'entre eux avaient bien quatre ailes.

    Leurs ancêtres les dinosaures

    Le Pr Xing Xu et ses collaborateurs s'appuient sur l'analyse de onze nouveaux fossiles très bien préservés d'espèces aviaires primitives datant de de 100 à 150 millions d'années pour en arriver à cette conclusion. Ces fossiles qui représentent cinq espèces d'oiseaux anciens, étaient moins gros qu'une dinde et portent des signes clairs de plumes sur leurs pattes arrière. Jusqu'à présent,  un trop petit nombre de spécimens ne permettait pas de déterminer avec certitude que ces ancêtres lointains des oiseaux avaient bien des plumes sur leurs pattes arrière. Cette découverte comble de nombreux trous dans les débuts de l'évolution des oiseaux.

    paleontologie,recherche,oiseaux,dinosuaures,chine,évolutionLe chainon manquant du dinosaure à l'oiseau

    En septembre 2009, les paléontologues chinois et le professeur Xing Xu  avaient déjà déterré un premier fossile d'un oiseau-dinosaure à quatre ailes dans le nord-est de la Chine, de la taille d'un poulet, avec une longueur totale de moins de 50 cm et un crâne d'environ 6 cm de long. Selon eux, il s'agissait  d'un chaînon manquant dans l'évolution du dinosaure vers l'oiseau. Dans un article de la revue "Nature" publié en 2012, ils affirmaient  qu'ils avaient trouvé le fossile bien préservé de l'Anchiornis huxleyi (reproduction ci-contre), qui vivait sur terre il y a 160 millions d'années, dans une formation géologique de la province du Liaoninn. Pour le professeur Xu, cette découverte suggérait que "les oiseaux seraient descendus d'une espèce de dinosaures de petite taille à quatre ailes il y a environ 160 millions d'années". 

    Le mystère des ailes arrières

    Les onze nouveaux fossiles découverts depuis confirment cette hypothèse: il y a plus de 100 millions d'années, un groupe de dinosaures porteurs de plumes sur leurs quatre pattes a bien évolué pour devenir des oiseaux en ne conservant que deux ailes. Les autres ailes ont progressivement disparu pour faire place à des pattes utilisées pour marcher et saisir des proies. Un mystère réside toutefois. Ces travaux ne font pas la lumière sur l'utilisation initiale de ces ailes arrière dans le vol. Le Pr Xing Xu avance qu'elles formaient peut-être une surface large et plate qui aurait pu accroître la portance et la manoeuvrabilité de l'oiseau. Le chercheur Sankar Chatterjee, de la Texas Tech University, pense pour sa part que cette configuration biplan des premiers oiseaux permettait une plus grande stabilité pour planer.
     

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  • Nucléaire : quel coût réel pour un Fukushima à la française ?

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    Interventions humaines sur le site de la centrale de Fukushima, photo AFP

    Le 11 mars 2011, un tsunami ravageait la centrale de Fukushima-DaIichi, au nord-ouest du Japon, provoquant la deuxième plus importante catastrophe nucléaire de l'histoire de l'humanité, après la catastrophe ukrainienne de Tchernobyl, le 26 avril 1986. L'accident a provoqué un émoi immédiat  partout dans le monde et notamment en France, pays du "tout-nucléaire", où elle a laissé des traces dans une opinion désormais divisée sur l'hégémonie énergétique nucléaire, sur la sûreté de ce mode de production d'électricité et sur son coût réel.

    Une opinion publique divisée

    sondage,rapport,irsn,finance,coût,centrale nucléaireEn mars 2012, un an après la catastrophe, deux tiers des Français estimaient qu'un accident comparable à celui de Fukushima pourrait se produire en France et 80 % des personnes interrogées pensaient que la France est trop dépendante de l'énergie nucléaire, selon un sondage CSA publié par Greenpeace.  Mais le week-dernier, un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France donnait les Français majoritairement confiants dans l'atome, 58% des personnes interrogées disant ne pas être inquiètes des centrales nucléaires françaises, contre 42% disant l'être. Samedi, les associations antinucléaires ont revendiqué à Paris 20.000 manifestants qui formaient une chaîne humaine entre la Défense et Bercy, passant par les lieux de décision symboliques de l'industrie nucléaire, pour exiger l'arrêt de l'exploitation de cette énergie en France. Les antinucléaires ont aussi manifesté dans plusieurs autres villes, dont Bordeaux, où ils ont formé une chaine humain sur le pont de pierre. Pour ou contre le nucléaire, ce qui n'est plus remis en question c'est l'importance de son coût, tant pour la sécurité qu'en cas d'accident.

    10 milliards d'euros de travaux : le coût de la mise aux normes du parc nucléaire

    En 2012, l'autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé aux exploitants de réaliser des travaux importants pour améliorer la sûreté des centrales sur la base notamment des enseignements tirés de Fukushima. EDF a estimé que ces travaux allaient coûter au total 10 milliards d'euros, dont la moitié étaient déjà prévus dans une enveloppe de 50 milliards d'euros d'investissements sur le parc nucléaire dans les dix prochaines années. A moyen terme, l'électricien français est tenu de sécuriser le noyau dur de ses centrales et de mettre en place d'ici à la fin 2014 une force d'action rapide nucléaire (FARN), ce dispositif devant permettre de fournir des moyens d'intervention d'urgence en moins de 24 heures.

    Pour Areva, la catastrophe a provoqué une baisse des activités avec le Japon, qui passe de 8% du chiffre d'affaires du groupe à 5%, et a entraîné environ 940 millions d'euros d'annulations de commandes. A l'échelle européenne, les investissements résultant des stress-tests sont estimés entre 10 et 25 milliards d'euros, selon un projet de rapport de la Commission européenne.

    Fukushima-sur-Garonne, sur-Loire, sur-Seine, sur-Rhône... : de 760 à 5.800 milliards d'euros

    Pour la première fois en France, une évaluation économique d'une catastrophe similaire à Fukushima a récemment été effectuée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Dans une étude rendue publique il y a un mois, l'IRSN a évalué le coût d'un accident nucléaire similaire à celui survenu en mars 2011 à Fukushima à environ 430 milliards d'euros. Ce qui n'est pas une paille. Mais selon un rapport confidentiel de l'institution, cité par le Journal du Dimanche du 10 mars, le coût d'un accident majeur nucléaire en France pourrait coûter au minimum 760 milliards d'euros et monter jusqu'à 5.800 milliards d'euros. 

    430 milliards d'euros : le coût d'un "cas médian"

    L'économiste Patrick Momal, qui a travaillé sur les deux rapports, a expliqué au JDD que le chiffre de 430 milliards correspondait à un "cas médian" de rejets radioactifs comme ce fut le cas à Fukushima. L'estimation de 760 milliards correspondrait en revanche plus au modèle de la catastrophe de Tchernobyl, où les rejets avaient été plus nombreux, a-t-il indiqué au JDD. En incluant l'impact sur les exportations et le tourisme, le chiffre pourrait même selon lui, atteindre 1.000 milliards d'euros, voire 5.800 milliards d'euros, dans le pire scénario.

    Le cas de Dampierre, dans le Loiret : jusqu'à 5 millions de personnes évacuées

    sondage,rapport,irsn,finance,coût,centrale nucléaireLe rapport confidentiel de l'IRSN a été réalisé en 2007. Il est en cours de réévaluation et pourrait être rendu public dans le courant de cette année, selon le JDD, qui précise qu'il est basé sur l'évaluation de plusieurs scénarios catastrophes sur la centrale de Dampierre, dans le Loiret, au sud de Paris (photo ci-contre). "Les conclusions très fortes de l'époque sont restées les mêmes, voire renforcées" a indiqué Patrick Momal au JDD. Dans une simulation extrême d'accident depuis la centrale de Dampierre, et selon les aléas de la météo, les zones d'évacuation pourraient aller jusqu'à 87.000 km2, ce qui équivaut au territoire de l'Aquitaine et de Midi-Pyrénées et représente 5 millions de personnes. Les zones contaminées couvriraient 850.000 km2, soit la surface de la France et de l'Allemagne et concerneraient 90 millions de personnes.

    Le groupe parlementaire Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a demandé dimanche qu'un audit "indépendant et pluraliste" soit réalisé après la publication d'extraits de ce rapport dans le Journal du dimanche.

    Cathy Lafon

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