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Equipement - Page 63

  • Nucléaire : et ces centrales, sommes-nous capables de les démanteler ? Réponse mardi 21 mai sur ARTE

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    Photo DR Eclectic Presse

    Un état des lieux alarmant sur les dangers de la déconstruction des sites nucléaires : c'est le constat que fait ce soir sur  ARTE un documentaire de Bernard Nicolas.

    Si la Cour administrative d’appel de Nancy a rejeté jeudi 16 mai une requête visant à fermer immédiatement la centrale de Fessenheim, cette dernière, la plus vieille de notre parc électro- nucléaire, le sera nécessairement d'ici la fin du mandat de François Hollande. Mais sommes-nous réellement capable d’opérer son démantèlement ? Pas si sûr, comme le montre « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », le dernier film de Bernard Nicolas. Le réalisateur de « Médiator, histoire d’une dérive » et de « France Télécom Orange, malade à en mourir », déjà diffusés par ARTE passe au crible les pays qui ont tout misé sur l’énergie  nucléaire. De la France aux États-Unis en passant par l’Allemagne, ils  se  trouvent aujourd’hui confrontés à un nouveau défi : le démantèlement de leurs centrales vieillissantes ou définitivement mises à l’arrêt. Il y a quarante ans, leurs concepteurs n’avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, ces réacteurs devraient être un jour démontés, et qu’il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs.  

    Démantèlement d'une centrale nucléaire mode d'emploi. Vidéo AFP

    Des risques non maîtrisés

    Si les opérateurs et les autorités de la sûreté nucléaire assurent pouvoir maîtriser ce processus de démantèlement, la réalité semble tout autre.  Dans la nouvelle enquête de ce spécialiste de l’investigation on découvre l’aventurisme des politiques de démantèlement en cours, reposant sur des techniques complexes que nul ne maîtrise à ce jour, en dépit des déclarations rassurantes des autorités et des gestionnaires du nucléaire.

    L'insoluble quesdéchets nucléaires arte.jpgtion des déchets

    Entre problèmes techniques à répétition, risques permanents de contamination pour l’homme et l’environnement, et surtout impossibilité de stocker en toute sécurité des déchets nucléaires (dont certains resteront dangereux pendant des centaines de milliers d’années). La question est bien d’actualité : le projet controversé d’enfouissement des déchets hautement radioactifs à Bure (Meuse), pour lequel le débat public vient de s’ouvrir, tente de répondre à ce problème insoluble. La première réunion publique autour du  Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), développé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) a lieu cette semaine, le jeudi 23 mai. Bernard Nicolas revient au passage sur leur coût exorbitant, qui a été totalement sous-évalué – ce qui, en période de restrictions budgétaires, rend le problème encore plus insurmontable. Le réalisateur dénonce également le lobbying, parfois outrancier, d’opérateurs nucléaires qui pratiquent le chantage à l’emploi ou subventionnent à tour de bras, pour faire accepter aux populations la proximité de centres de stockage de déchets.

    lepage.jpgInventer l’avion sans penser à la piste d’atterrissage...

    Au fil des témoignages – physiciens, militants d’associations  antinucléaires, mais aussi salariés du nucléaire –, on découvre l’imprévoyance totale d’une industrie qui se targue pourtant d’une expertise scientifique sans faille. Comme si on avait fait voler des avions, sans prévoir qu’il faudrait qu’ils atterrissent… Un documentaire à charge ? Avant tout une enquête sans concessions qui dresse un bilan préoccupant de l’état du parc nucléaire dans les pays développés. Dont la France. Le documentaire sera suivi d’un débat avec la participation de l'eurodéputée Corinne Lepage, avocate spécialisée dans la défense de l'environnement.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », de Bernard Nicolas. ARTE + 7, 21 mai 2013, 20h 50. Rediffusions : samedi 25.05 à 12h30 et jeudi 06.06 à 9h00.

    LIRE AUSSI

  • Une chaîne humaine géante de 25 km a encerclé Notre-Dame-des-Landes

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    Une partie de la chaine humaine géante qui a encerclé samedi 11 mai le site du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes Photo AFP

    Objectif atteint pour les "anti-Ayraulport"  : ils ont réussi leur pari en réunissant samedi 11 mai suffisamment de personnes, venues de toute la France, pour boucler la chaîne humaine géante  destinée à encercler sur 25 km, le site du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes, auquel ils s’opposent.

    chaine humaine NDDL.jpg40.000 personnes selon les organisateurs

    La manifestation aurait réuni 40.000 personnes, suffisamment pour  faire "une chaîne et demie", selon les opposants. Conformément à la tradition en matière de manifestations, les estimations divergent. La préfecture de Loire-Atlantique affirme de son côté que les manifestants n’étaient que 12.000 et que la chaîne n’était pas tout à fait complète. Cet écart d’estimation est similaire à celui observé le 17 novembre lors de l'importante manifestation d’opposants évalués à 13.500 personnes selon la préfecture tandis que les organisateurs se comptaient 40.000.

    Deux à trois rangs d'épaissseur par endroit, selon l'AFP

    Un photographe et une vidéaste de l’AFP, qui ont survolé la zone en hélicoptère, ont pu constater de visu que la chaîne, bien qu’incomplète sur certains brefs tronçons, comptait deux à trois rangs d’épaisseur à d’autres endroits. Enfin,  pour France 3 Pays-de-Loire qui annonçait 25.000 personnes sur place, à 15 heures, la chaîne humaine était complète. Incontestablement beaucoup de monde, donc.

     


    «Le projet n’est pas abandonné: ce que nous voulons c’est l’arrêt de ce projet»

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    Eva Joly était "enchaînée" samedi dernier, autour du site de Notre-Dame-des-Landes, comme les principaux dirigeants écologistes Photo AFP

    nddl,aéroport,transort aérien,polemique,projet,gouvernement. ayrault,manifestationIssus pour la plupart des plus de 200 comités anti Notre-Dame-des-Landes de toute la France, les d'opposants de tous âges, des jeunes aux retraités, ont fait le déplacement en voiture ou en autocar, mais aussi en vélo pour certains Nantais, Bretons ou Vendéens. Les familles accompagnées d'enfants étaient nombreuses. Pour les partis politiques, des représentants d'Europe Ecologie les Verts, du Front de gauche, du Parti de gauche et du NPA ont répondu présents. "Nous avons bien conscience que les porteurs du projet n’ont pas l’intention d’abandonner et que leur stratégie est l’enlisemen", a  déclaré une des opposantes historiques, Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) et présidente du Cedpa (élus doutant de la pertinence de l’aéroport) (photo ci-dessus).  "Le projet n’est pas abandonné: ce que nous voulons c’est l’arrêt de ce projet", a souligné pour sa part l’ancienne candidate à la présidentielle d’EELV, Eva Joly.

    Repoussé mais pas abandonné

    Au terme des conclusions de trois rapports gouvernementaux sur le projet rendus à la mi-avril, le principe du transfert de l’aéroport a en effet été réaffirmé, même s'il a de grandes chances d’être, a minima, repoussé au-delà de la date d’inauguration prévue de 2017 du fait des importantes modifications demandées. Samedi, le site de Notre-Dame-des-Landes a été placé symboliquement  sous "protection citoyenne", comme le souhaitaient les opposants au projet contesté, qui prévoit toujours le transfert de l’actuel aéroport de Nantes, situé au sud de l’agglomération, à Notre-Dame-des-Landes, commune située à quelque 30 km au nord.

    Le vent va-t-il tourner à Notre-Dame-des-Landes en faveur des opposants ?  Le dernier épisode écrit  samedi peut le laisser croire. Mais le feuilleton n'a pas encore trouvé son épilogue. A suivre...

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • Tous les articles de Ma Planète sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : cliquer ICI
  • Notre-Dame-des-Landes. Une chaine humaine géante pour briser le projet d'aéroport

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    Le site de Notre-Dame-des-Landes ors de l'opération "Sème ta ZAD" le 13 avril dernier. Photo archive AFP

    Objectif : 20.000. C'est le défi des anti-aéroports qui ont lancé le pari de former une chaîne humaine pour encercler  le site où doit être construit l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et le placer sous "protection populaire". Pour boucler entièrement la chaîne sur le périmètre du site (25 km), les organisateurs ont besoin d'environ 20.000 participants.

    Des modifications demandées

    C'est en dénddl 24 nov 2.jpgcembre dernier, après des opérations d'expulsion qui avaient conduit à des heurts entre opposants et forces de l'ordre, que l'opération "chaîne humaine" a été décidée. Les anti-aéroport craignaient alors que le printemps ne marque la reprise des expulsions. Mais la manifestation devrait finalement se dérouler dans un contexte apaisé. En effet, au terme des conclusions de trois rapports gouvernementaux sur le projet rendus à la mi-avril, le principe du transfert de l'aéroport est certes, réaffirmé, mais il est jugé lacunaire et nécessite des amendements. Il a de grandes chances d'être repoussé au-delà de la date d'inauguration prévue de 2017. S'il n'est pas enterré en catimini.

    Reprise du dialogue et retrait des forces de l'ordre en avril...

    Pour la première fois depuis l'automne, les gendarmes qui avaient contrôlé les accès à la zone, au prix de heurts récurrents, s'en sont complètement retirés le 20 avril. Sur place, habitent entre 100 et 300 opposants anticapitalistes, les "zadistes", qui ont reconstruit depuis fin novembre une cinquantaine de cabanes en plusieurs hameaux disséminés sur le tracé des projets de pistes et d'aérogare. Ce retrait a été décidé par la préfecture de Loire-Atlantique avec la reprise à la mi-avril du dialogue avec les opposants institutionnels (agriculteurs, habitants, militants écologistes, élus...), qui sont également les organisateurs de la chaîne humaine.

    ... en attendant des réponses en juin

    C'est encore la préfecture de Loire-Atlantique qui doit préciser courant juin les implications, en termes de calendrier, des modifications réclamées par les experts qui ont rédigé les rapports de la commission du dialogue, afin de limiter l'impact de la nouvelle infrastructure sur l'environnement et les terres agricoles. Parmi les points environnementaux qui posent problème : le non-respect manifeste des directives environnementales Oiseaux (1979/409/CEE), Habitats (1992/43/CE) et Eau (2000/60/CE) qui constituent des piliers de l’acquis environnemental européen. L'Union européenne s'est déjà saisie du dossier et a demandé un complément d'information à la France sur le sujet.

    De "Sème ta ZAD" à la chaîne humaine pour mettre la ZAD "sous protection populaire"

    Sème ta Zad à Notre Dame des Landes

     manifestation,aéroport,nddl,anti-aéroport,bretagne,nantes,zad,zadistesLes anti-aéroports n'ont cependant pas désarmé : une autre opération "d'occupation du terrain", "Sème ta Zad", a été menée il y a près d'un mois. Et ce samedi, la mobilisation continue. "Nous n'avons pas d'objectif chiffré, plus on sera, mieux ce sera", souligne Françoise Verchère, (photo ci-contre) conseillère générale parti de gauche et opposante historique au projet. "L'idée est de dire qu'on encercle cette ZAD et qu'elle est donc sous protection populaire: le symbole demeure". De leur côté, les opposants anticapitalistes au projet, les "zadistes", se disent moyennement impliqués dans cet événement "médiatique". "On ne s'y oppose pas, certains participeront à titre individuel et on donne même des coups de main, mais c'est pas trop notre truc", explique l'un d'eux.

     Alors, cet aéroport, on le construit ? Ou pas ?

    L'aéroport nantais est-il prêt pour le musée, comme le revendiquait Greenpeace en décembre dernier ? Avant tout, la commission gouvernementale du dialogue sur Notre-Dame-des-Landes de Claude Chéreau a recommandé une évaluation des coûts d’un "réaménagement de l’aéroport actuel ", Nantes-Atlantique, pour clore la polémique sur sa prochaine saturation. Elle juge que le risque de saturation de Nantes-Atlantique est bien réel à l’horizon 2018-2020. Le projet d'aéroport contesté a été chiffré à 561 millions d'euros en 2010.  Un contre-rapport commmandé par le Collectif d'élu-e-s doutant de la pertinence du projet au cabinet CE Delft, a réestimé le montant à 700 millions d'euros. Les travaux d'amélioration de Nantes-Atlantique, avec un système radar optimal, une aérogare agrandie, une liaison par train, voire une nouvelle piste sont estimés par le même cabinet à 158 millions d'euros. Il n'y a pas photo : l'agrandissement, c'est moins cher. Sans compter le gain environnemental que saura estimer financièrement l'Europe en cas de contentieux sur la biodiversité, les ressources en eau et en terres agricoles préservées.  

    manifestation,aéroport,nddl,anti-aéroport,bretagne,nantes,zad,zadistesLe coût de l'entêtement

    Le seul côté durable du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, c'est l'entêtement mis par l'Etat à le défendre. Imaginé en 1965 par le préfet de Loire-Atlantique, le projet, approuvé par  le Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT) en 1970 est contesté depuis maintenant 48 ans... Entre temps, le Grenelle de l’environnement (2007), l’émergence en France des questions du dérèglement climatique et de la transition énergétiques sont passés par là, remettant aussi en question sa pertinence sous l'angle du développement durable. Soit. Mais combien cela coûterait à l'Etat de se dédire auprès de Vinci Airports, qui a décroché le gros lot en emportant pour cinquante-cinq ans la concession de Notre-Dame-des-Landes ? Selon le contrat de convention publié par décret en décembre 2000, s'il se dédit, l'Etat remboursera à Vinci les sommes que les actionnaires auraient dû toucher :  11 millions d'euros par an. Soit la modique somme de 605 millions d'euros, sur cinquante-cinq ans. Ah. De bout en bout, l'entêtement durable autour du projet de Notre-Dame-des-Landes pourrait bien s'avérer un fiasco complet, tout aussi durable.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • ZAD : kesaco ?  La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour les opposants à l'aéroport, c'est une Zone À Défendre. 
    • Directive 79/409/CEE du Conseil du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages et ses actes modificatifs : cliquer ICI
    • Directive 92/43/CEE du Conseil, du 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages : cliquer ICI
    • Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau et ses actes modificatifs : cliquer ICI
    • Le rapport d'octobre 2011 du cabinet CE Delft : cliquer ICI