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Equipement - Page 69

  • Pollution lumineuse : sept communes du Sud Ouest brillent au firmament

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    Bordeaux, la capitale de l'Aquitaine, vue de l'espace par l'astronaute canadien Chris Hadfield, qui envoie chaque jour des clichés de la planète (Twitter Chris Hadfield)

    Bordeaux vu de l'espace, la nuit, ça étincelle et c'est beau. En témoigne l'image magique twittée par l'astronaute Chris Hadfield et publiée par Sudouest.fr.  Mais, on l'oublie parfois, tout ce qui brille n'est pas d'or... Pour les écolos, cette belle photo est aussi le signe de l'importance de la pollution lumineuse et d'un gaspillage énergétique certain.

    La Terre, c'est la Terre, le ciel, c'est le ciel

    Alors, pour que la Terre ne devienne pas, la nuit, le ciel étoilé de l'espace, de nombreuses communes de France s'engagent contre la "pollution lumineuse" et pour l'"amélioration de la qualité de la nuit".  216 communes françaises peuvent désormais se prévaloir du label "villes et villages étoilés", dont sept dans notre région. Cette brillante distinction, petite soeur du label "ville et villages fleuris", est attribuée depuis 2009 par  l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN).

    Comment ça marche ?

    Les communes sont notées par un jury d'associations, de représentants de parcs protégés et d'élus et le label se concrétise par des étoiles, attribuées aux localités. Tout comme le Guide Michelin qui récompense ainsi les restaurants. Mais ici, la symbolique de l'étoile a vraiment tout son sens : il s'agit, en réduisant l'éclairage nocturne, de restituer aux habitants la possibilité d'observer les ciels étoilés dans toute leur splendeur. Entre autres.

    De 39 villes à 216

    loi,législation,arrêté,pollution lumineuse,électricité,économie,éclairage,bureau,nocturne,commerceDe 39, en 2009, le nombre des villes récompensées (selon une échelle allant de une à cinq étoiles) atteint cette année 216. Belle progression en quatre ans. Avec au palmarès, des petits villages comme Loubaut (30 habitants, dans l'Ariège) mais aussi des agglomérations de taille respectable comme Saumur (28.000 habitants, dans le Maine-et-Loire) ou Haguenau (35.000 habitants, en Alsace).

    Les 7 villes "étoilées" de la région

    Pas de  "5 étoiles", dans le Sud Ouest. Deux communes obtiennent  4 étoiles : Courcoury (17) et Nantheuil (24). Deux autres, 2 étoiles : Charron (17) et Gourvillette (17). Enfin trois communes ont 1 étoile : Verteuil-sur Charente (16), Sainte-Marie-de-Ré (17) (photo ci-dessus) et Serres-Castets (64). On les applaudit bien fort !

    Diminuer la consommation d'électricité et protéger la biodiversité

    Pour l’ANPCEN, "il ne s’agit pas de remettre en question la nécessité d'éclairer pour des besoins de sécurité et d’agrément, ni de supprimer l’éclairage artificiel". Mais l'association plaide pour une organisation différente, notamment pour limiter la consommation énergétique. L'éclairage public représente, selon l'ANPCEN, "48% de la consommation électrique des collectivités locales". L'association rappelle également que "les nuisances lumineuses affectent les équilibres des écosystèmes et perturbent la chaîne alimentaire", en jouant sur l'alternance jour/nuit indispensable à nombre d'espèces.

    loi,législation,arrêté,biodiversité,pollution lumineuse,électricité,économie,éclairage,bureau,nocturne,commerceEn ville, la lumière perturbe la sexualité des oiseaux

    Les chercheurs en écologie multiplie les études sur les oiseaux qui vivent en milieu urbain. L'une d'elle, conduite en Allemagne par l'Institut Max Planck, montre que la semi-obscurité nocturne perturbe les rythmes biologiques des oiseaux. Les merles nichant dans les parcs et les jardins de la ville de Munich commencent à s'accoupler un mois plus tôt que leurs cousins des champs, ce qui décale leur période de reproduction par rapport à celle l'espèce. "Quelles incidences ce changement peut-il avoir sur la survie des oiseaux ?", s'interroge Marcel Lambrechts (CNRS de Montpellier). 

    loi,législation,arrêté,pollution lumineuse,électricité,économie,éclairage,bureau,nocturne,commerceFini l'éclairage la nuit dans les villes, pour les bâtiments non résidentiels

    Les 216 communes "étoilées" car méritantes, ne devraient pas rester toutes seules dans leur combat contre la pollution lumineuse. Eteindre les bureaux, les commerces et les bâtiments la nuit dans cet objectif, tout en économisant l'énergie, c'était la lumineuse idée du Grenelle de l'environnement.  Désormais, ce sera une obligation à partir du 1er juillet 2013, suite à la publication d'un arrêté publié au JO le 30 janvier dernier, qui concerne à la fois l'éclairage extérieur et intérieur des bâtiments non résidentiels. Cette mesure devrait permettre d'économiser la bagatelle de 200 millions d'euros par an. 

    Qui éteindra quoi, et quand ?

    Pour l'intérieur des locaux à usage professionnels, l'extinction se fera une heure après la fin de l'occupation. Pour les façades, l'extinction aura lieu au plus tard à 1 heure du matin. Pour les vitrines ce sera au plus tard à 1 heure du matin ou 1 heure après la fin de l'occupation si elle est plus tardive. Le matin, l'allumage aura lieu au plus tôt à 7 heures ou 1 heure avant le début de l'activité. On est en France : la loi, c'est la loi, mais comme souvent, elle prévoit aussi des dérogations. Accordées par les préfets, elles seront possibles pour les veilles de jours fériés, les illuminations de Noël, les évènements exceptionnels ou les lieux qui présentent un intérêt touristique exceptionnel : c'est le cas des Champs Élysées, à Paris, mais bien sûr aussi à Bordeaux du Grand Théâtre, de la place de la Bourse, etc. Qu'est-ce qui tombera alors encore sous le coup de la loi ? Nous le verrons en nous baladant la nuit dans nos villes, dès l'été prochain.

    En 2014, si tout va bien, grâce au dernier arrêté du gouvernement, les panneaux "villes et villages étoilés"devraient fleurir partout en France. Peut-être en verra-t-on un, un jour, aux abords de l'agglomération bordelaise ? Quant aux photos de Chris Hadfield, leur beauté sera alors d'une autre nature.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Partout en France : dans le palmarès 2012 de l'ANPCEN, sur 216 communes récompensés, 22 communes bénéficient de "5 étoiles", 51 en reçoivent 4, 39 bénéficient de 3 étoiles, 36 en ont 2 et 68 une seule. Les municipalités labellisées reçoivent un diplôme et peuvent mettre en valeur leur récompense sur un panneau à l'entrée de la commune.  Avec ce label, l'association entend mettre en valeur les communes de plus en plus nombreuses, y compris dans la région, qui cherchent à maîtriser leur consommation énergétique, en développant une extinction partielle ou complète en cours de nuit, et à optimiser la direction des émissions lumineuses pour en limiter l'impact ou limiter la lumière blanche néfaste pour les espèces et la santé. 

    •  Le site de l'ANPCEN : cliquer ICI
    • Contact : Agence Géraldine Musnier - Mail :  géraldine@agencegeraldinemusnier.com - 04 78 19 75

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  • Notre-Dame-des-Landes : un aéroport vraiment pour rien ?

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    Les opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes occupent le site, le 17 novembre 2012. Photo AFP

    Ce soir à Bordeaux, NDDL fait son cinéma

    KEMPF.jpgLe vendredi 15 février à 20 h30, le cinéma bordelais Utopia organise une projection unique du documentaire "Notre Dame des Landes, au coeur de la lutte ", de Christophe Kergosien et Pierrick Morin, suivi d'un débat avec Hervé Kempf (photo ci-contre). En partenariat avec la librairie La Machine à lire, qui accueille juste avant, à 18 h 30, le journaliste du Monde spécialiste de l'environnement, pour la présentation de son nouveau livre : "Fin de l'Occident, naissance du monde". Au cinéma, la soirée est à l'initiative des Cinq collectifs girondins de soutien à la ZAD (Zone A Défendre) Notre-Dame-des-Landes. Salle archicomble en perspective.

     
    NOTRE-DAME-DES-LANDES ... Au coeur de la lutte... 

    Où en est-on de la bataille du futur aéroport nantais ?

    C'est l'occasion de faire le point sur ce conflit emblématique, "mère" de toutes les batailles pour les écologistes, qui a fait couler beaucoup d'encre et envahi le web et les réseaux sociaux en fin d'année dernière.

    llivre,édition,conflit,aéroport,notre-dame-des-landes,film,documentaire,débat,hervé kempfLes opposants ont gagné une victoire juridique, mais pas la guerre

    Le dernier épisode de l'histoire mouvementée de l'"Ayraultport", comme le surnomment ses opposants, est pratiquement passé inaperçu :  le 29 janvier, dernier, la Cour de cassation a rendu 5 arrêts qui mettent en attente le dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes  jusqu'à la fin des autres recours.

    Les pelleteuses de Vinci au garage

    Les juges ont remisé les pelleteuses envoyées par Vinci. Ils ont donné raison aux propriétaires et exploitants agricoles qui lui demandaient  de se prononcer contre les ordonnances d’expropriation prononcées un an plus tôt, le 18 janvier 2012. Selon eux, pas d'expropriation tant que le juge administratif n’a pas confirmé la légalité des arrêtés antérieurs de cessibilité (arrêtés préfectoraux du 13 septembre 2011 listant les parcelles expropriables). De son côté, la société AGO (Aéroports du Grand-Ouest), concessionnaire du projet, et filiale de Vinci Airports, souhaitait le rejet immédiat du pourvoi, sans attendre la fin des recours administratifs.

    conflit,aéroport,notre-dame-des-landes,film,documentaire,débat,hervé kempfAucune expulsion n'est possible durant au moins deux ans et demi

    La plus haute instance judiciaire du pays a mis le dossier en attente, jusqu’à ce que les juridictions administratives se soient prononcées. Elle a estimé ne pouvoir prendre aucune décision sur l'« arrêté de cessibilité » qui autorise AGO à exproprier les agriculteurs toujours en exploitation sur le terrain du futur aéroport, au nord de Nantes. Voilà qui ne simplifie pas les affaires du gouvernement et retarde le projet d'AGO d'au moins deux ans et demi... Il ne pourra y avoir en outre aucune expulsion jusqu’au terme de cette procédure, conformément à l’accord  voulu par François Hollande et signé le 8 mai 2012, entre une délégation du PS de Loire-Atlantique et  les paysans qui s'opposent aux expropriations et aux expulsions depuis... la fin des années 1960.

    La loi sur l'eau en embuscade

    Pour autant, la bataille juridique est loin d'être achevée.  La justice doit encore se prononcer sur au moins 5 recours. Pas moins de 7 ou 8 nouvelles procédures devraient être déposées dans un délai d’un à six mois, avec le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CeDpa) et lAssociation citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa).  Selon Etienne Boittin, avocat des opposants, "la loi sur l’eau [leur] offre plusieurs perspectives de recours, notamment sur  des questions préjudicielles devant la Cour de justice de l’UE ou des questions prioritaires de constitutionnalité".

    Des procès en cascade...

    conflit,aéroport,notre-dame-des-landes,film,documentaire,débat,hervé kempfPendant ce temps-là, pour les opposants à Notre-Dame-des-Landes (les "zadistes"), les rendez-vous s'enchaînent avec la justice. Lundi 11 février se tenait le procès à Nantes de cinq d'entre eux,  soupçonnés d'avoir commis des dégradations au siège de Vinci Construction en octobre dernier à Couëron. Le 21 février, deux autres personnes seront jugées pour avoir "virilement raccompagné" un policier en civil. C'était lors d'une manifestation festive, à Notre-Dame-des-Landes, en novembre dernier. En mai, c'est au tour de quatre protestataires, perchés dans les arbres et délogés par le GIPN, d'être convoqués. Le comité de soutien aux inculpés anti-aéroport dénonce pour sa part « le harcèlement policier et judiciaire à l'encontre des opposants, la répression systématique de toute action de protestation et la volonté de fichage des opposants ». Et multiplie les actions partout en France.

    conflit,aéroport,notre-dame-des-landes,film,documentaire,débat,hervé kempf... et des boulons oxydés

    Ainsi, à Bordeaux, dans la nuit du 11 au 12 février, les "zadistes" ont fait parvenir cinq colis contenant de vieux boulons de métal oxydés au journal "Sud Ouest" (photo ci-jointe), à la préfecture (quartier Mériadeck) et à trois sous-préfectures, accompagnés d'un message de soutien et de "solidarité" aux opposants inculpés.... et de menaces à l'encontre des pylônes de lignes à haute tension girondines, d'où proviendraient les boulons, comme les activistes le laissent entendre. Est-ce vraiment le cas ? Quoi qu'il en soit, les cinq paquets-cadeaux n'ont pas vraiment faire rire le procureur de la République et les investigations de la police judiciaire ont aussitôt débuté.

    Cathy Lafon

    REPERES

    La soirée-débat NDDL à Bordeaux, ce vendredi : c'est où, c'est quand ?

    • A la librairie La Machine à lire, 18 h 30  : rencontre avec  Hervé Kempf pour la présentation de son nouveau livre : "Fin de l'Occident, naissance du monde"(8 place du Parlement, 05-56-48-03-87).
    • Au cinéma Utopia, à 20 h 30 :  projection unique du documentaire "Notre Dame des Landes, au coeur de la lutte ", de Christophe Kergosien et Pierrick Morin, suivi d'un débat avec Hervé Kempf. Tarif unique 4 €. Toutes les places sont déjà vendues. On peut néanmoins venir avant le début de la séance s'inscrire sur une liste d'attente et croiser les doigts...(5 place Camille Jullian, 05-56-52-00-03).

    LES MOTS

    • NDDL  : Notre-Dame-des-Landes, le site sur lequel doit être construit le nouvel aéroport de Nantes.
    • ZAD  : Zone A Défendre 
    • Zadiste : Défenseur d'une Zone à Défendre

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  • Législation. Ondes électromagnétiques : ainsi soit WiFi ?

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    Antenne-relais Photo DR

    Fini le principe de précaution voulu par les associations écologistes pour protéger les personnes électrohypersensibles, et promis par François Hollande lors de la campagne électorale de l'élection présidentielle. La proposition de loi relative à "l'application du principe de précaution aux ondes électromagnétiques", déposée par Laurence Abeille, députée EELV, dans le cadre d'une niche parlementaire, vient bien en examen à l'Assemble nationale aujourd'hui. Mais son contenu, déjà raboté par rapport aux propositions initiales de la société civile, a littéralement été expurgé par la Commission des affaires Economiques de l'Assemblée nationale le 23 janvier dernier de tout ce qui aurait pu fâcher les opérateurs. Pas contents, les écolos...

    Le "principe de précaution" ôté du titre... et du contenu

    ondes,danger,prévention,numérique,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesLa Commission des affaires économiques a commencé par changer le titre de la proposition de loi, en enlevant les termes "principe de précaution". Ambiance.  La proposition pragmatique, venue de Corinne Lepage, qui consiste à rendre l'oreillette obligatoire disparaît, comme l'interdiction d'utilisation pour les enfants afin d'assurer leur protection sanitaire. L'idée de proscrire le WiFi des crèches et de le limiter dans les établissements scolaires a aussi été supprimée, pour ne pas nuire à "l'école numérique". "Rien à voir : on peut pourtant aussi se connecter par câble !", attaque Stéphane Sanchez, le représentant national de la Coordination Nationale des Collectifs Stop-Antennes.

    Une loi "déshumanisée" et  vidée de sa substance

    ondes,danger,prévention,numérique,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesDepuis huit jours, le Bordelais qui a travaillé à l'élaboration de cette proposition de loi avec la députée écologiste européenne Michèle Rivasi, n'en dort plus et bombarde de mails élus et militants écologistes. Il se dit profondément déçu et inquiet. Tout ce qui concerne la reconnaissance de l'électrohypersensibilité  (EHS) a, selon lui, été mis de côté : "Le coeur de la loi est atteint, qui avait pour objectif de protéger des êtres humains en situation de souffrance".

    Balayée, "la reconnaissance de l'EHS comme handicap environnemental." Disparu, "le principe de création de quelques zones blanches réparties sur le territoire, afin que les EHS puissent disposer, un peu partout en France de bâtiments, en dehors des villes ou des villages, sur des terrains restreints, sans aucun champ électromagnétique artificiel". Quant à la "mise en place de mesures facilitant la vie des EHS souhaitant rester en zone urbaine", il n'en reste plus rien.

    L'enjeu économique du déploiement de la 4G derrière cette sévère révision ?

    ondes,danger,prévention,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesSur le pont dès hier, la ministre de l'Economie numérique, Fleur Pellerin a mis en garde contre des "peurs irrationnelles" liées aux ondes radioélectriques, dont "la dangerosité n'est pas scientifiquement étayée", selon elle. Elle s'est livrée devant la presse à des relevés de mesures des ondes, mercredi 30 janvier, dans le 12e arrondissement de Paris. Selon l'AFP, Fleur Pellerin a insisté sur l'importance de "réduire la fracture numérique" en permettant le déploiement du réseau de téléphonie mobile de quatrième génération (4G). Cela représente "un investissement de 3 milliards [d'euros] sur les cinq prochaines années et des dizaines de milliers d'emplois", affirme la ministre.  La réaction de Michèle Rivasi ne s'est pas faite attendre. L'eurodéputée écologiste s'est déclarée "offusquée" et s'est insurgée hier sur France Inter qu'on "met(te) toujours le développement économique avant la santé des gens".

    "La souffrance des électrosensibles peut bien attendre !"

    Pour Stéphane Sanchez, "Il n'a jamais été question d'empêcher la téléphonie mobile ou la 4 G, mais de couvrir certaines zones du territoire avec la fibre optique au lieu du WiFi". "Plus coûteux, concède-t-il, mais possible". "En réalité, souligne-t-il, les dispositions législatives que nous demandons, correspondraient à la simple application des recommandations de l'Europe". Le Conseil de l'Europe (résolution 1815) incite en effet les Etats membres à "porter une attention particulière aux personnes "électrosensibles", atteintes du syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques et à prendre des mesures spécifiques pour les protéger".  Basique observation du respect des droits élémentaires de l'homme, comme la liberté d'aller et de venir, de vivre dans un logement respectueux de la santé... "Ce qui me met vraiment en colère, c'est que le message envoyé par les députés qui ont ratiboisé le texte de loi, revient à dire à des personnes qui souffrent que leur souffrance peut bien attendre!", souffle-t-il, avec amertume.

    Chez Robin des Toits, même son de cloche

    « Nous voilà revenus à avant 2009 et l’organisation du Grenelle des ondes », se désole de son côté Etienne Cendrier sur le site de Rue 89. Le porte-parole de l’association Robin des toits qui milite depuis dix ans pour empêcher un « scandale sanitaire » ne cache pas non plus sa colère : face à ce qu'elle qualifie de « sabotage », l’association annonce qu’elle ne « joue plus » et va reprendre les recours en justice contre les antennes.

    Que reste-t-il alors des intentions initiales de la loi ?

    manif ondes54.jpgStéphane Sanchez (ci-contre, lors d'une action contre des antennes-relais à Talence en Gironde)  a appris à positiver.  Pour lui, deux points  échappent au naufrage. D'abord, la notion de protection des lieux publics (comme les écoles) demeure, avec l'obligation pour les opérateurs d'obtenir l'autorisation des propriétaires pour toute implantation d'antenne-relais. Les maires qui s'étaient vu récemment refuser par le Conseil d'Etat le droit d'interdire, par arrêté municipal, l'implantation d'antennes-relais à proximité d'écoles, comme Alain Juppé à Bordeaux, retrouveraient leur droit à la parole. C'est quand même bien, non ? "Pas tant que ça", modère Stéphane Sanchez. "Ce n'est pas un progrès, mais juste un retour en arrière..."

    Le deuxième acquis imparable selon lui, c'est qu'après le 31 janvier, il y aura désormais une loi. "Même vide, une loi encadre, on peut ensuite la "remplir", l'amender.... En l'occurrence, précise-t-il, "la loi examinée aujourd'hui a quand même le mérite de faire sauter le décret d'application ministériel de 2002, qui réglementait jusqu'à présent l'implantation d'antennes-relais en permettant une puissance d'émission des champs électromagnétiques à 61V/m, alors que le Conseil de l'Europe demande 0,6 V/m". Ce seuil de 0,6 V/m a déjà adopté par la ville de Salzbourg en Autriche, au nom du principe de précaution. La capitale politique de l'Europe, Bruxelles la belge, est à 9 V/m, sans être revenue à l'âge de pierre pour autant...

    Mais pourquoi ce savant torpillage ?

    ondes,danger,prévention,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiques"J'avoue avoir du mal à comprendre", s'agace encore le militant. "La Commission des affaires économiques indique ne rien vouloir faire jusqu'en 2016", date à laquelle seront rendus les résultats d'une nième étude, celle du professeur Choudat, sur la réalité (ou non) de l'hyperélectrosensibilité, comme un syndrome physique d'intolérance aux ondes. "Pour moi, prévient-il, cette étude est déjà entachée dès le départ : pour ceux qui la conduisent, l'EHS serait une pathologie mentale..."

    On s'en doute, depuis une semaine, le petit monde des écolos et des "anti-ondes" ne cesse de bruire de rumeurs en tous genres : "Il se dit aussi que la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, voudrait produire elle-même sa propre loi sur les champs électromagnétiques, pour réglementer les seuils d'exposition, après le mois de juin 2013 et la remise d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'Anses..." soupire le militant, qui refuse pourtant de croire à un possible règlement de compte entre socialistes et écolos.

    "Les champs électromagnétiques de radiofréquence, ont été classés en mai 2011 dans la catagorie "peut-être cancérogènes pour l'homme", par le Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS", rappelle Stéphane Sanchez. "Ca, c'est un fait. Alors, pourquoi attendre encore ?"

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • La loi en question : la proposition de loi "relative aux ondes électromagnétiques",  issue de l’examen en Commission des affaires économiques de la proposition de loi n°531, "relative à l’application du principe de précaution défini par la Charte de l’environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques", est l'objet du rapport  n° 654 fait à l'Assemblée nationale par la députée Laurence Abeille. Pour le lire : cliquer ICI
    • Les ondes électromagnétiques, c'est quoi ? Cliquer ICI
    • Le site  de Michèle Rivasi - Députée européenne Européenne : cliquer ICI
    • Le site des électrosensibles en France : cliquer ICI
    • PRIARTéM (Association pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais) : cliquer ICI
    • Le site de la Coordination nationale des collectifs "Stop Antennes" : cliquer ICI 
    • Le site de la CRIIREM : cliquer ICI
    • Le site de Robin des Toits : cliquer ICI
    • Le rapport 2011 de l'OMS : cliquer ICI