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Equipement - Page 62

  • Bordeaux : l'arrivée d'Autolib' se précise. Où en est AutoCool, le site d'autopartage bordelais?

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    Nicolas Guenro, directeur d'AutoCool, à Bordeaux Photo Sud Ouest

    AutoCool, c'est le système pionnier d'autopartage de l'agglomération bordelaise, intégré au réseau de transport en commun, TBC.  D’ici à la fin de l’année, la Communauté urbaine de Bordeaux verra se déployer l'Autolib' Bluecar, déjà mis en place à Paris et Lyon par le groupe Bolloré. Il s’agit de voitures électriques mises en libre service selon un modèle de fonctionnement similaire à celui du VCub. Comment se prépare AutoCool à cette arrivée concurrentielle? Le point en sept questions avec Nicolas Guenro, son directeur.

    Autocool: comment ça marche en vidéo

    Ma Planète : "Autopartager", oui mais pourquoi ?

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriques- Nicolas Guenro: L'autopartage est un système de location de voitures en milieu urbain, qui permet d’utiliser les véhicules en libre-service et de façon ponctuelle. Il y en a désormais une vingtaine en France. L'idée directrice d'AutoCool, c'est de réduire le volume de la circulation automobile partout où c'est possible en montrant le double coût réel de la voiture individuelle, environnemental et financier. Même si l'offre de l'autopartage se veut sociale, réduire la part de la voiture passe d'abord par un changement des comportements. AutoCool est un système qui fonctionne en boucle

    MP : Les véhicules estampillés du logo "Autocool" font désormais partie du paysage urbain familier des Bordelais, qui en voient de plus en plus. Ca marche bien ?

    - NG : Oui, ça marche bien. Le nombre d'abonnés est en progression et nous avons plein de projets de développement. L'intégration en 2011 d'AutoCool au réseau de transports en commun bordelais, grâce à Keolis et à la Cub, a été la vraie bonne idée plébiscitée par tous les usagers. En 2011, AutoCool a enregistré 50 à 60 % de nouveaux adhérents. Nous avons aujourd'hui, en 2013, 1.400 conducteurs.

    MP : Quelle est votre offre sur le territoire ?

    -NG : Nos abonnés disposent désormais de 27 stations AutoCool sur la CUB et de 51 véhicules.

    MP : Quels sont vos projets de développement ?

    - NG : Ils sont nombreux et concernent les véhicules électriques, mais pas seulement. Côté électrique: nous intègrerons une dizaine de MIA électriques à la flotte en mars 2014, dans un usage mixte : voiture de service pour les professionnels, voiture travail-domicile-travail pour les salariés  et autopartage classique le week end. 

    Nous allons renouveler nos véhicules diesel par des Yaris Hybride : électrique en ville, essence en dehors, ce qui permettra de disposer de voitures polyvalentes et d'éviter l'émission des particules fines produites par le gazoil.

    MP : Pourquoi pas du 100 % électrique ?

    - NG : Nous ne souhaitons pas aller vers une transition tout électrique : les véhicules 100% électriques ne sont pas adaptés à la polyvalence d'usage recherchée par les autopartageurs, qui veulent utiliser des voitures pour 1h,  un week-end, mais aussi pour partir quinze jours en vacances. 

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriquesMP : Comment vous préparez-vous à l'arrivée d'Autolib?

    -NG: C'est la deuxième raison pour laquelle nous ne voulons pas passer au tout électrique. Avec l'arrivée de Bolloré dans l'agglomération bordelaise en 100% électrique, nous préférons conserver notre spécificité basée sur un impact fort sur les politiques publiques en matière de transport.

    "Changer les comportements"

    L'objectif premier de l'autopartage et d'AutoCool, c'est de parvenir à 9 voitures en moins sur la chaussée par véhicule autopartagé, à 41% de baisse de km effectués en voiture et à un report modal sur les transports en commun et les modes de déplacement doux (vélo, marche à pied...). Réduire la part de la voiture passe d'abord par un changement des comportements. AutoCool est un système qui fonctionne en boucle : le véhicule est rendu dans la station de départ, à la différence d'Autolib (photo AFP ci-dessus, site de Vaucresson, près de Paris), qui fonctionne en trace directe, le véhicule peut être rendu dans une autre station que la station de départ (comme un VCub).

    MP : Mais votre objectif n'est-il pas le même que celui d'Autolib?

    - NG : Pour nous, non. Les trois impacts forts que je viens d'évoquer ne sont pas mesurés chez Autolib, qui semble être surtout une alternative au métro à Paris et en Ile-de-France. Et donc au tramway à Bordeaux. Mais qui ne vise pas une diminution du nombre de véhicules sur la chaussée ni un report modal sur les transports en commun, puisqu'il en est une alternative concurrentielle. 

     Ma Planète, poil à gratter de l'écologie, s'interroge. Deux systèmes de voitures en autopartage peuvent-ils coexister dans l'agglomération bordelaise ?

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriquesLe premier impact d'Autolib' sera l'arrivée d'une flotte de 90 nouveaux véhicules dans la Cub et sur 40 stations réparties dans sept communes (Bègles, Bordeaux, Cenon, Le Bouscat, Mérignac, Pessac, Talence) pour lesquels il faudra créer 40 mini-parcs de stationnement et installer des bornes de recharge électrique  (180 dans une première étape) : c'est autant d'espace public dédié à la voiture, même s'il est pris à la voiture privé, et même si les Autolib' sont électriques et moins polluantes. D'ici 18 à 24 mois, la Cub compte passer à 200 véhicules. (Illustration : Vincent Bolloré présente un site d'Autolib' à Vaucresson près de Paris. Photo AFP).

    Bolloré prêt à partager l'autopartage à Bordeaux

    Pour Clément Rossignol (EELV), vice-président de la CUB en charge des déplacements alternatifs,  l’équipe de Bolloré est prête à accepter l’ensemble des conditions posées par la Ville et la CUB : "Le système devra porter un autre nom qu’Autolib’ et nous voudrions choisir l’emplacement des stations, afin que le réseau soit compatible avec les transports en commun et Autocool",  qui existe depuis 2008. Les élus souhaitent un abonnement unique, valable pour tous les modes de transport, tramway, bus, navettes fluviales,  VCubAutoCool et les futures Bluecars bordelaise, les BlueCub, qui seront un nouveau maillon de la chaine locale de la mobilité.

    Des moyens disproportionnés : 20 millions d'euros pour Bolloré, 500.000 pour AutoCool

    Argument de poids pour les décideurs locaux, Bolloré prendra à sa charge l’ensemble des frais d’installation du système, soit 20 millions d'euros. Les bornes seront installées suivant une simple autorisation d’occupation temporaire du domaine public. L’investissement serait rentabilisé "dans 4 ou 5 ans", a affirmé l’industriel, qui devrait aussi créer une quarantaine d'emplois pour faire fonctionner le dispositif. La CUB espère ainsi gagner sur tous les tableaux et entend bien préserver AutoCool qui a toutes les raisons de craindre l'arrivée d'un concurrent aussi puissant que Bolloré et son Autolib. La société coopérative bordelaise fait vivre quatre salariés, tourne avec un budget de 500.000 euros et ne touche plus qu'une subvention annuelle de 20.000 euros de la Cub, après avoir été aidé dans sa mise en place par l'agglo et la ville de Bordeaux.

    Autocool + Autolib' : une vraie bonne idée ou une vraie fausse bonne idée ?

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriquesL'agglomération bordelaise sera la première de France à offrir simultanément sur son territoire deux systèmes de voitures en libre-service. On a bien compris qu'AutoCool et Autolib' veulent mettre leurs différences au service d'un objectif commun : permettre aux habitants de la Cub de ne plus utiliser la voiture individuelle. On peut néanmoins se demander si les deux systèmes malgré tout concurrentiels pour les usages ponctuels, pourront coexister alors que l'autopartage en est encore à ses débuts dans les usages. Et ce, dans un territoire urbain contraint où la réduction du nombre de véhicules en circulation ou garés reste l'un des objectifs premiers de la fluidification de la circulation en ville et de l'indispensable amélioration de la qualité de vie et de la qualité de l'air. N'y a t-il pas là, au fond, une contradiction écologique?  A suivre.

    Cathy Lafon

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    - 76 % de personnes qui se déplacent quotidiennement en voiture
    - 11 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement à deux-roues motorisé (moto, scooter...)
    + 13 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement en transports en commun
    + 21 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement à vélo
    + 6 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement à pied

    Selon une étude réalisée en 2012 par 6T-Bureau de recherche, en partenariat avec France Autopartage et avec le soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Énergie (ADEME), dans le cadre du Programme interministériel de Recherche et d’Innovation dans les Transports Terrestres (PREDIT.).

    • Bolloré en chiffres. Chiffre d'affaires 10 milliards d'euros et 669 millions de bénéfices. La division "Bluecar" est loin d'être rentable : elle présente un chiffre d'affaires de 215 millions d'euros et  350 millions de pertes.
  • New York a ses vélos en libre-service!

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    Une New-Yorkaise essaie un citi bike, New York, mai 2013. Photo AFP

    Ca y est ! Les New-Yorkaises vont pouvoir "se la péter" à vélo !  Après Paris, Londres, Barcelone Montréal et Bordeaux, New York a lancé le 28 mai dernier son système de vélos en libre-service : la Grosse pomme a reçu 6.000 bicyclettes bleues qui vont devoir cohabiter avec voitures et taxis dans la ville qui ne dort jamais.

    citi bike bleus 2.jpg333 stations

    Les "citi bikes" bleus sont répartis dans 333 stations de Manhattan, jusqu'à la 59e rue, et à Brooklyn. Le réseau devrait à terme s'étendre et compter 10.000 vélos et 600 stations, devenant ainsi le plus important au monde derrière la ville chinoise de Hangzhou (environ 60.000 vélos) et Paris (plus de 20.000 vélibs).

    citi bike bleus.jpgPlus de 38.000 abonnés

    Quelque 14.000 amateurs impatients avaient pris leur abonnement annuel (103 dollars) avant même le lancement qui s'est déroulé sans incident, à part un vélo volé. Ils sont aujourd'hui plus de 38.000. L'un des premiers usagers, Alex Nash, était ravi, après avoir emprunté un premier vélo dès 8 h 30, pour venir à Union Square à Manhattan. "J'ai eu un peu de mal à le remettre dans la borne, mais sinon c'est très facile", a-t-il confié à l'AFP le 28 mai, avant de repartir avec un ami sur un nouveau citi bike. Marrant : c'est, grosso modo, la même réflexion qu'on a pu entendre à Bordeaux, lors du lancement du VCub, le vélo en libre service local. Mais en Français, avec l'accent du Sud-Ouest.

    New York, ville verte

    Comme d'autres, ce jeune informaticien du Queens est bien déterminé à rouler désormais en citi bike tous les jours dans Manhattan, pour aller travailler ou pour sortir. Les citi bikes vont transformer les habitudes de circulation et le paysage urbain de la Grosse pomme. Si New York est plus écolo qu'on ne le soupçonne vu d'ici, avec ses nombreuses pistes cyclables, ses jardins urbains sur les toits des gratte-ciels, ses coulées vertes, ses nombreux jardins de poche et ses multiples projets urbains ultra écolo-ambitieux, l'installation des vélos bleus n'a pas été sans grincements de dents. Certains New-Yorkais n'appréciant guère de voir disparaître leur place de parking, d'autres dénonçant des bornes jugées inesthétiques.  Marrant  : c'est aussi, grosso modo, un des arguments qu'on a pu entendre à Bordeaux, avant l'installation des VCub... Comme quoi.

    De la Terre à la Lune, aller-retour

    Le débat a fait rage sur le risque de cette nouvelle cohabitation entre voitures et vélos, dans la mégalopole américaine, qui devient, mine de rien, de plus en plus verte. Le succès des citi bike bleus le montre : après trois semaines de lancement, ils comptent plus de 38.000 abonnés, dont beaucoup devoir encore attendre la fameuse "clé bleue" magique qui leur permettra d'utiliser ce nouveau mode de transport. Les New-Yorkais ont déjà parcouru sur leur selle la distance aller-retour de la Terre à la Lune : 766.000 km.  Et ce, en dépit des problèmes techniques qu'ils ont déplorés lors de leurs emprunts.... Marrant : c'est aussi, etc.

    BLOOMBERG.jpgPrudence !

    Le maire Michael Bloomberg, à l'initiative du projet, a reconnu qu'il faudrait "un peu de temps aux conducteurs et passants pour s'habituer à ces milliers de vélos en plus dans les rues", et a recommandé la prudence aux cyclistes.  C'est un pas de plus qu'ont franchi  les New-Yorkais vers une ville plus douce et verte. Et ce sera aussi un vrai "plus" pour les touristes, qui vont pouvoir découvrir la ville à vélo.

    New York continue sa révolution "verte"... Et si Rosanna Arquette (Roberta), cherchait aujourd'hui Madonna (Susan)  déspéremment, elle le ferait à citi bike.


    Recherche Susan désespérément - Bande annonce VO

    Cathy Lafon

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    • Comment ça marche ? Le principe est le même que dans la plupart des villes ayant adopté ces dernières années ce mode de transport: l'amateur prend un ticket à la journée, à la semaine, ou un abonnement annuel, pour des trajets gratuits limités à 30 ou 45 minutes, payants au-delà.
    • Ailleurs. De très nombreuses villes dans le monde ont adopté ces dernières années ce mode de locomotion, parmi lesquelles Paris, Montréal, Londres, Barcelone, Tel Aviv, Washington, Melbourne, Milan, Stockholm ou Séville.
    • Le VCub à Bordeaux. Le vélo en libre service est un motif légitime de fierté pour l'agglomération bordelaise, où il est de plus en plus populaire. 2,2 millions de déplacements en 2012, en hausse de 10 % par rapport à 2011 ; 15.000 abonnements  ; 6.000 emprunts par jour ; 139 stations ; 800 nouveaux vélos attendus cette année  qui vont se rajouter au parc actuel de 1.300 vélos ; une dizaine de nouvelles stations devraient également voir le jour.
  • Centrale nucléaire du Blayais : c'est le MOX qu'elle préfère

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    La centrale nucléaire du Blayais en Médoc (Gironde) Photo archives "Sud Ouest" / Laurent Theillet

    L'ASN vient à peine de décerner la mention "assez satisfaisant" à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) pour sa sûreté en 2012, que le gouvernement autorise EDF à utiliser du MOX, un combustible nucléaire contenant du plutonium provenant de combustibles usagés, dans deux réacteurs supplémentaires de la centrale girondine, par un décret publié jeudi dernier au Journal officiel. Au grand dam des écologistes, comme on peut s'en douter.

    Le MOX : kesaco ?

    Du MOX partout à Blaye ? Soit, mais encore ? Pour le public non averti mais néanmoins intéressé, il convient de préciser que le MOX est une spécialité, non pas de la gastronomie française, mais de son industrie nucléaire et de son "chef", Areva.  Un réacteur nucléaire fonctionne grâce à l’uranium. En même temps, on produit un élément plus lourd et plus radioactif : le plutonium. Le combustible MOX est un mélange d’uranium et de plutonium, d’où son appellation issue de l’anglais, "mixed oxyde" : MOX désigne donc cet "oxyde mixte d'uranium et de plutonium", fabriqué par Areva et employé dans l'Hexagone depuis 1987.

    MOXER, c'est recycler...

    Pour Areva, le grand atout du MOX est son rôle de recyclage, car, issu du retraitement de déchets nucléaires opéré dans l'usine de la Hague (Manche), il réutilise le plutonium obtenu au terme de la combustion d'uranium enrichi. A l'heure où l'on pointe l'insoluble question de l'avenir des déchets nucléaires, à l'occasion notamment de l'ouverture du débat public du futur centre d'enfouissement de Bure, suivez mon regard. A Blaye, il était déjà utilisé dans les réacteurs 1 et 2 de la centrale proche de Bordeaux. Il pourra désormais être employé dans les autres réacteurs, le 3 et le 4. Telle est la décision du ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Ce qui porte à 22 sur 58 le nombre de réacteurs français "moxés".

    L'ASN a dit oui

    Après la demande d'EDF d'utiliser plus de MOX au Blayais en avril 2010, avant la catastrophe de Fukushima, l'Autorité environnementale avait obtenu un an plus tard que le dossier soit complété. A l'issue d'une enquête publique, fin 2011, l'Autorité de Sécurité nucléaire a finalement émis un avis favorable en octobre 2012. Le gendarme du nucléaire a notamment considéré "que l'expérience acquise depuis 1987 sur l'utilisation du MOX dans les réacteurs nucléaires français n'a pas fait apparaître de comportement du combustible différent en exploitation de celui du combustible à l'uranium enrichi", souligne le ministère.

    Je t'aime MOX non plus

    Au total, le MOX contient entre 5 à 10% de plutonium. La radioactivité du plutonium étant considérablement plus élevée que celle de l'uranium enrichi, le MOX représente un risque supplémentaire en cas d'accident nucléaire. Alors, pas contents, les écolos. Et ils le font savoir. Le MOX n'est pas leur tasse de thé. Ils l'ont au contraire dans leur collimateur, de même que certains scientifiques qui le considèrent comme potentiellement très dangereux.

    Coucou, le revoilou !

    mamere.jpgVieille pomme de discorde politique entre les écologistes et le Parti socialiste qui avait rechigné à valider en 2011, avant les élections législatives et présidentielle, l’accord sur le paragraphe concernant le retraitement des déchets nucléaires et qui avait tenté de refuser d'entériner sa disparition, le MOX resurgit en 2013. Noël Mamère, le député-maire écologiste de Bègles (Gironde), ne pouvait manquer de dénoncer ce qu'il appelle  "une décision politique", destinée, à "protéger la filière MOX, que",  dit-il "nous sommes le seul pays au monde à vouloir continuer". Selon lui, la décision concernant la centrale du Blayais est "contraire aux engagements de François Hollande sur la transition énergétique", visant à faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans l'électricité d'ici à 2025. Le député-maire girondin souligne, en outre, que  l'"on vient prendre ce risque dans une centrale vulnérable, qui a frôlé une catastrophe majeure en décembre 1999 avec une alerte de niveau 2".

    centrale nucléaire,blayais,mox,asn,edf,décret,gouvernementLe MOX d'Areva est reparti vers le Japon

    Le 16 avril dernier, en dépit des manifestations des opposants écolos, Areva a recommencé à expédier par la mer le MOX, cargaison à très haut risque, vers le Japon où seules deux centrales nucléaires ont redémarré depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011. Transport contrôlé par l'ASN (photo ci-contre). Un cadeau pour le moins embarrassant pour l'Empire du soleil levant.

    "A la demande de la France"

    Pas vraiment enthousiaste, le client d'Areva, la compagnie japonaise Kansai Electric Power, a précisé dans un communiqué que « l'envoi de combustible se faisait à la demande de la France, qui cherche à mettre fin à son stockage prolongé », mais que son «utilisation restait encore incertaine ». Prévu initialement en 2011, ce type de transport que contrôle l'ASN avait été retardé après la catastrophe de Fukushima : le MOX était employé dans l'un des réacteurs accidentés (le numéro 3) de la centrale japonaise...

    En France, les quatre réacteurs du Blayais qui vont tous désormais se nourrir au MOX, ont chacun une puissance de 900 mégawatts. Ils font partie de la génération de réacteurs la plus ancienne actuellement en fonctionnement en France. Dans le rapport sur la sûreté nucléaire en France en 2012 récemment rendu public par l'ASN, le Blayais est l'une des centrales françaises les mieux (ou les moins mal) notées par le gendarme du nucléaire. Elle a cependant enregistré 48 incidents significatifs, dont six de niveau 1, contre 35 en 2011.

    Cathy Lafon

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