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Association - Page 125

  • Conférence environnementale J-2. Les Français très soucieux d'écologie

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    A Bordeaux, la pollution diminue l'espérance de vie. Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Un sondage publié mercredi 12 septembre, réalisé par l'Ifop pour WWF-France et le Rassemblement pour la planète, fédération d'une cinquantaine d'ONG, montre que les Français attendent avant tout de la Conférence, des décisions sur les risques que fait peser l'environnement sur la santé. Ils sont 52 % à placer ces questions parmi les sujets prioritaires.

    L'impact de la pollution sur la santé, priorité des Français

    Diesel, pesticides, pollution de l'air, lignes à très haute tension, phtalates, ondes, tous ces sujets qui mêlent environnement et santé et inquiètent particulièrement les Français, seront au coeur de la Conférence environnementale, vendredi et samedi à Paris. "Ce sondage confirme le grand intérêt des Français pour les questions de santé environnementale", a indiqué à l'AFP Nadine Lauverjat, présidente du Rassemblement pour la planète, qui attribue aux ONG le mérite de l'inscription de la santé à l'agenda de la conférence. "Le gouvernement doit maintenant prendre des engagements forts dans ce domaine". Sous la houlette d'Agnès Buzyn, qui dirige l'Institut national du cancer, ONG, syndicats, et parlementaires vont débattre du sujet en présence de la ministre de la santé Marisol Touraine, mais comme pour les autres tables rondes, les thèmes de discussion sont à peine ébauchés. "Il n'y a pas de tabou, tous les sujets pourront être abordés", affirme-t-on au ministère de l'Ecologie.

    "1.000 cas nouveaux de cancer par jour"

    Les Français réclament aussi de grandes études sanitaires. D'après une étude de l'institut de veille sanitaire publiée mardi 11 septembre, près de 360 hospitalisations cardiaques et plus de 630 hospitalisations respiratoires pourraient être évitées chaque année à Bordeaux, Paris, Lille, Lyon ou Marseille, si ces villes respectaient les normes de l'OMS.

    L'OMS a reconnu l'an dernier l'existence d'une épidémie de maladies chroniques, à l'origine des deux tiers des décès dans le monde. Même si le vieillissement des populations y joue un rôle, elles sont largement imputables, selon médecins et chercheurs, aux interactions de l'environnement et du mode de vie: pollutions chimiques, pesticides, alimentation, vie urbaine, sédentarité..."Il y a 1.000 cas nouveaux de cancer par jour, il faut vraiment faire le lien entre santé et environnement", renchérit Serge Orru, directeur général de WWF. Pour lui, "on ne peut pas produire du confort en détruisant la santé humaine et l'écosystème, il faut une nouvelle société, une révolution culturelle".

    Le coût du diesel : plus de 40 milliards d'euros

    L'utilisation du diesel comme carburant automobile est mis en avant par les ONG comme un exemple caricatural des liens évidents entre économie, santé et environnement. Réputé meilleur pour le climat que le moteur à essence en générant moins de CO2, le diesel a connu un succès remarquable en France, grâce à une politique fiscale avantageuse. A ce jour, 60% du parc automobile français est constitué de voitures roulant au diesel. Or les moteurs au diesel émettent des particules fines à l'origine de quelque 42.000 morts prématurées par an, selon le ministère de l'Ecologie, et un gaz, le dioxyde d'azote, responsable de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Le diesel a été classé en juin comme cancérogène par le Circ, l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Les écologistes ont fait le calcul : selon eux, le coût de l'utilisation du diesel, si l'on ajoute le manque à gagner du fait d'une détaxe partielle, les décès prématurés, les journées d'hôpital, les absences au travail et l'importation du gazole, dépasse par an les 40 milliards d'euros. Pour l'Institut de la Veille sanitaire, le coût actuel des particules fines sur la santé pour l'Etat français est de 5,10 milliards d'euros.   Qui se rajouteraient donc aux 40 milliards d'euros d'amende que devra verser la France à l'Europe, si elle ne se met pas en conformité avec les normes de pollution aux particules fines... Si l'Etat cherche à faire des économies budgétaires, il peut en trouver.

    La santé, oui,  mais pas seulement !

    Toujours selon le sondage IFOP pour WWF, les Français sont au top en matière d'écologie et en phase avec les préoccupations des associations environnementalistes.

    Leurs attentes en matière d'environnement  :

    • 72 % sont pour l'interdiction du gaz de schiste
    • 65 % contre les forages pétroliers en haute mer
    • 71 % pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées
    • 60 % pour une tarification progressive de la consommation en électricité
    • 82 % pour confirmer l'interdiction de la culture des OGM
    • 94 %  pour le développement de moyens de transports plus écologiques. Ce qui boucle la boucle des préoccupations liées à la pollution due à la circulation des véhicules.

    L'enjeu, pour le Gouvernement, sera ne pas les décevoir...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS
    • Le site du WWF    : cliquer ICI
    • Consultez le sondage IFOP/WWF  : cliquer ICI
    • Lire l'étude de l'Institut de veille sanitaire : "Effets de la pollution atmosphérique urbaine sur la santé en France. Publication du rapport sur les 9 villes françaises ayant participé à l’étude Aphekom" : cliquer ICI
  • Santé. Les ondes s'invitent à la Conférence environnementale

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    La Coordination nationale des collectifs "Stop Antennes" ne veut pas rater la Conférence environnementale - Talence (33)  2011, Photo Fabien Cottereau / archives Sud Ouest

    Conférence environnementale J-3. Enorme attente des environnementalistes et écolos de tout poil pour la rencontre "verte" au sommet, promise par le candidat-président  François Hollande et organisée par son gouvernement, qui doit s'ouvrir cette semaine, les vendredi 14 et samedi 15 septembre. Pour les écolos, si souvent déçus et moqués dans le passé, l'espoir se mêle à la méfiance et à l'inquiétude, surtout depuis les récentes déclarations de certains ministres sur les gaz de schiste, l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, le nucléaire ou bien les épandages de pesticides. Petites phrases perçues au mieux comme peu claires et susceptibles d'interprétations diverses et, au pire, comme provocatrices et destinées à planter un décor pas vraiment "vert".

    electro-sensibilité,champs électromagnétiques,ondes,téléphonie mobile,antennes relaisDans la catégorie "espoirs-inquiétudes", on peut classer la Coordination nationale des collectifs "Stop Antennes". Le point avec le Bordelais Stéphane Sanchez (ci-contre), animateur national de la Coordination, qui lutte depuis plusieurs années pour une meilleure réglementation de l'installation des antennes de téléphonie mobile, pour le respect du principe de précaution en matière d'ondes électromagnétiques et la reconnaissance de l'hyper-électro-sensibilité.

    Ma Planète. Dans quel état d'esprit êtes-vous, à cinq jours de la Conférence environnementale ?

    Stéphane Sanchez. Suffisamment motivés mais aussi inquiets, pour avoir organisé à Paris, à 7 jours de la Conférence, le vendredi 7 septembre dernier, une réunion et une conférence de presse destinées à alerter le gouvernement : il ne faut surtout pas que la Conférence zappe la problématique des champs électromagnétiques. On ne connaît pas encore le programme complet des débats, ni la liste de tous les participants à la Conférence. Or il faut débattre de ce sujet dans le cadre de la thématique "santé environnementale" et acter la nécessité de mettre en place une réglementation qui protège mieux la santé de nos concitoyens. Cette réunion nous a aussi permis de valider une plateforme de revendications précises, destinée à être remise à la députée EELV Laurence Abeille, afin d'élaborer un projet de loi sur les champs électro-magnétiques, qui sera déposé à l'Assemblée nationale en janvier 2013.

    Pour vous, la loi c'est important ? Vous en doutez ? On n'est pas que des lanceurs d'alerte, ou des agitateurs d'idées : un des objectifs prioritaires de la Coordination est justement de travailler avec les parlementaires... Nos actions de mobilisation citoyenne n'ont de sens que si elles aboutissent à des lois votées démocratiquement. En l'occurrence, il s'agit pour nous de traduire dans la loi française la résolution européenne de 2011 (n°1815) qui définit le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur l'environnement. On aussi le soutien d'un certain nombre d'élus.

    La santé, c'est quand même une préoccupation transversale, qui ne peut être le fait d'un seul parti politique ?

    C'est notre credo. Si nous ne sommes pas soutenus par tous les partis, nous avons en effet le soutien d'élus d'horizons divers, dont, pour le  Modem, Philippe Meynard (maire de Barsac en Gironde), pour le Parti socialiste, Bernard Fath (maire de Léognan en Gironde) et son adjoint, Didier Seris, Michèle Delaunay (ministre), Jacques Respaud (conseiller général de Gironde), et pour EELV, le député girondin Noël Mamère, la conseillère régionale Marie Bové, Jacques Boutault, maire du 2ème arrondissement de Paris. Et puis surtout Michèle Rivasi (membre de la CRIIREM et eurodéputée EELV), spécialiste des questions liés à la santé et à l'environnement. 

    Alors comme ça, vous êtes contre les téléphones mobiles ? Pourtant vous en avez un...

    Ha ! Ha ! Petite rigolote... Bien sûr que non, pas question d'interdire ou de renoncer aux mobiles. Trop pratique ! Mais il faut adopter des précautions d'usage, afin de protéger la santé des usagers, et idem pour l'installation des antennes relais, en zone urbaine notamment. Moi-même, je vivais avec mon portable branché en permanence, du matin au soir et du soir au matin. Jusqu'au jour où j'ai pris conscience des méfaits que cela pouvait entraîner sur mon organisme et celui de mes enfants. Ce n'est pas si compliqué en fait : il suffit de ne pas dormir à côté de son mobile allumé, de ne pas l'avoir sans cesse allumé dans la poche, ou sur soi, de l'éteindre en voiture, pour éviter l'effet cage de Faraday (ça tombe bien, on n'a pas le droit de téléphoner au volant... NDLR)...  Encore faut-il être informé des risques !

    Qu'est-ce que vous voulez, alors ?

    Pour nous, l'enjeu est simple : le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS a classé en 2011 les champs électromagnétiques de radiofréquences comme peut‐être cancérogènes pour l’homme (Groupe 2B), sur la base d’un risque accru de gliome, un type de cancer malin du cerveau, associé à l’utilisation du téléphone sans fil. Nous demandons que la loi française reprenne le principe de précaution adopté par l'Europe sur les champs électromagnétiques, qui préconise de "prendre toutes les mesures raisonnables pour réduire l'exposition aux champs électromagnétiques, notamment aux radiofréquences émises par les téléphones portables, et tout particuièrement l'exposition des enfants et des jeunes pour qui les risques de tumeurs à la tête semblent les plus élevés". Mais aussi de faire de l'information auprès des public ; et de fixer un seuil de prévention pour les niveaux d'exposition à long terme aux micro-ondes en intérieur, ne dépassant pas 0,6 volts par mètre, et de le ramener àà moyen terme à 0,2 volts par mètre. Enfin, de porter une attention particulière aux personnes EHS et de prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des "zones blanches", non couvertes par les réseaux sans fil.

    Heu... "EHS" ? 

    Il s'agit des personnes souffrant du syndrome de l'électro-hyper-sensibilité : les gens qui développent des intolérances plus ou moins graves à toute forme d'onde électromagnétique. Pour certains, la vie devient invivable. Ils sont aujourd'hui au moins 6 % de la population à en souffrir.

    L'électro-hyper-sensibilité est-elle reconnue par les scientifiques ?

    Oui. Le professeur Belpomme, qui participait à notre réunion du 7 septembre, a été le premier à développer un diagnostic clinique pour définir les sypmptômes de l'électro-hyper-sensibilité. Un autre scientifique de renom, le professeur Luc Montagnier, l'a récemment rejoint sur ce diagnostic. Il a d'ailleurs contribué à un documentaire de 70 minutes sur ce thème : "Les sacrifiés des ondes", aux côtés de Dominique Belpomme et de plusieurs autres spécialistes de la santé. Il faut que la loi reconnaisse cette maladie comme un handicap.

    Alors, pour les 14 et 15 septembre prochains, sereins, inquiets, angoissés ou carrément sans illusions ?

    Nous étions nombreux (une cinquantaine de personnes) et unis, à Paris, le 7 septembre : les quatorze régions de la coordination nationale des collectifs "Stop Antennes" (dont la Nouvelle-Calédonie), la CRIIREM (le Centre de Recherche et d'Information Indépendantes sur les Rayonnements Electromagnétiques), l'association  PRIARTEM (Pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais de Téléphonie Mobile), des représentants de l'association Robin des Toits, et des élus, en personne ou représentés. On a désormais l'assurance qu'un projet de loi sera déposé en janvier prochain, et que la question des champs électromagnétiques et de la santé fera bien partie des sujets abordés à la Conférence environnementale. Ca nous rassure. Pour le reste : on attend de voir si le gouvernement saura entendre la parole citoyenne.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Stéphane Sanchez  Animateur national de la Coordination des collectifs "Stop Antennes", a 41 ans. Né à Bordeaux, il y vit depuis toujours. Contact : cliquer ICI

    EN SAVOIR PLUS

    • Le site de la Coordination nationale des collectifs "Stop Antennes" : cliquer ICI 
    • Le site de la CRIIREM : cliquer ICI
    • Le site de PRIARTEM : cliquer ICI
    • Le site de Robin des Toits : cliquer ICI
    • Le rapport 2011 de l'OMS : cliquer ICI
    • Les précisions de l'OMS en 2012, sur les risques cancérigènes des radiofréquences : cliquer ICI
    • La  résolution 1815 de l'Europe sur les champs électromagnétiques : cliquer ICI
    • Le site des électrosensibles en France : cliquer ICI
    • Zone blanche, une terre pour les électrosensibles : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • Nucléaire. Calculez en ligne votre risque nucléaire avec Greenpeace

    En décembre dernier, pour nourrir le débat post-Fukushima sur la sûreté nucléaire en France,  Greenpeace, fidèle à ses méthodes de sensibilisation percutantes, avait mis en ligne sur son site  une application de visualisation du risque que les Français encourent en cas d’accident nucléaire, en fonction de l'endroit où ils habitent. Ma Planète s'était fait l'écho de cette initiative pas vraiment marrante, mais très originale. L'incident récent de Fessenheim est une bonne occasion pour activer la souris et calculer son risque en ligne, si on ne l'a pas déjà fait.

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    L'organisation écologiste rappelle en préambule que la France compte 58 réacteurs nucléaires en fonctionnement, ce qui en fait le deuxième pays nucléarisé au monde (cf la carte CNRS - source EDF ci-contre). Pour protéger la population en cas d’accident nucléaire, l’Etat a mis en place des PPI (Plans particuliers d’intervention). A 2 km autour de l’installation endommagée, on est évacué. A 10 km, on est confiné. Rien au-delà. Pourtant, depuis Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il est avéré que la zone concernée par un accident nucléaire s’étend de 100 à 300 km autour du lieu concerné.

     Habitant à Bordeaux, j'ai testé pour vous l'application de Greenpeace. J'ai pour sites nucléaires voisins le Blayais, Golfech, et un peu plus loin, Civaux.  Je le savais que ça n'allait pas me filer la pêche : la simulation est efficace, et donne envie de déménager illico. Mais pour aller où ? Je préfère donc vous avertir : c'est un webdoc très réussi techniquement, mais le rire n'est pas garanti. Et ce n'est pas du tout le jeu en ligne familial idéal pour détendre l'atmosphère, surtout si la rentrée scolaire et professionnelle a été difficile... 

     Cathy Lafon