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Sciences - Page 143

  • Planète vidéo."Quand les océans deviennent acides", les poissons trinquent

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    Des bulles de CO2 s'échappent du sol sous-marin © Sally Ingleton

    C'est la loi de la nature et, sur Terre, nul n'est censé l'ignorer  : impossible d'échapper à l'impact des émissions de CO2 et au réchauffement climatique.  Pas plus sur terre que dans les mers.

    La planète bleue

    Les mers, sources de la vie sur la planète bleue et réservoirs de nourriture pour l'humanité, font leur part de boulot dans l'écosystème Terre en absorbant environ un quart du dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère. Le hic, c'est que les émissions de carbone en constante augmentation du fait des activités humaines, transforment aussi la chimie de l'eau de mer. Dans des eaux sans cesse plus acides, les animaux marins ne peuvent plus constituer leurs squelettes et les coquilles indispensables à leur survie. Une nouvelle bonne raison, si on en cherchait encore une, pour réduire nos émissions de CO2...

    océans acides corail.jpgL'écosystème du récif corallien menacé

    Des pôles aux tropiques, des milliers d’espèces sont en danger. Récemment, une équipe scientifique a fait une découverte importante : au milieu de la magnifique barrière de corail de Papouasie-Nouvelle-Guinée se trouve un récif unique où des bulles de CO2 s’échappent du sol volcanique sous-marin (photo ci-contre). Afin de déterminer l’impact du changement des niveaux d’acidité sur les coraux, les chercheurs ont mis en place une série d’expériences.

    La chaine alimentaire en danger

    Mais les récifs coralliens ne sont pas les seuls écosystèmes menacés. Ce sont les mers polaires qui seront frappées en premier, et le plus violemment. Une autre équipe de chercheurs, spécialisés dans les écosystèmes et le climat en Antarctique, étudie l’effet de l’acidification des océans sur les ptéropodes ou les papillons des mers, principale source de nourriture de nombreux poissons. Lorsque les eaux marines atteignent le niveau d’acidité redouté, les papillons de mer disparaissent en à peine quarante-huit heures. Cela se produira-t-il pour d’autres espèces comme les krills, éléments essentiels de la chaîne alimentaire marine ?

    documentaire,océan,acidification,télévsion,arte,recherche,océanographie,poission,co2,émission,victimeIl y a 65 millions d'années, les océans acidifiés responsables d'une extinction massive 

    L'acidification des mers, c'est un sujet qui intéresse aussi les paléontologues qui essaient d'expliquer la dernière crise d'extinction massive, survenue il y a 65 millions d'années, à la fin du crétacé. Selon les conclusions de chercheurs japonais, l'impact de la météorite de Chicxulub, qui s'est abattue sur la péninsule du Yuacatan, dans l'actuel Mexique, a bien balayé, notamment, les dinosaures de la surface de la  Terre. Mais elle aurait aussi provoqué une acidification de la couche supérieure des eaux océaniques, en vaporisant des roches riches en soufre qui auraient produit un épais nuage de trioxyde de soufre, qui, mélangé à la vapeur d'eau de l'atmosphère aurait à son tour déclenché des pluies d'acide sulfurique à la surface de la Terre. Un phénomène probablement responsable de l'extinction de nombreuses espèces marines, estiment les scientifiques dans le numéro de mars de la revue Nature Geoscience.

    Un cri d'alarme sur internet

    ingleton.jpgSentinelles de l'écologie, les chercheurs océanographes du monde entier se mobilisent pour s’attaquer à l’un des problèmes environnementaux les plus urgents de la planète : l’acidification des océans. Leur cri d’alarme est relayé par le documentaire de Sally Ingleton, "Quand les océans deviennent acides". Rediffusé par Arte ce jeudi, à 10h15, on peut le voir aussi en ligne sur internet.

     

    Cathy Lafon

    A VOIR : "Quand les océans deviennent acides", Sally Ingleton, 52 minutes, Australie (2013), ARTE.

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur les émissions de CO2 : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur les menaces environnementales qui pèsent sur les océans : cliquer ICI
  • Sciences participatives : en avril, je compte les écureuils !

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    En France, l'écureuil roux est le plus connu. Photo DR

    Vous avez déjà compté les oiseaux ? Au tour des écureuils maintenant ! Le Muséum national d'histoire naturelle qui se préoccupe de la conservation des espèces, lance une enquête nationale afin de mieux connaître la population des Sciuridés (c'est le nom savant de l'animal emblématique de la Caisse d'Epargne) sur le sol français.

    Trois espèces, bientôt quatre

    Associé à la Ligue de protection des oiseaux, le Muséum a déjà mis en place, en 2013, une opération de comptage des oiseaux, permettant à chacun d'entre nous d'endosser le costume d'ornithologue. Le Muséum recourt de nouveau à la science participative, afin d'étudier les écureuils. A la différence des oiseaux qui peuplent en nombre nos campagnes et nos villes, apercevoir un écureuil reste un bonheur relativement rare, une chance, qui émerveille toujours. Ecureuils roux, écureuils de Corée, écureuils à ventre rouge...  Nos sympathiques petits amis des bois, aux panaches bien fournis, appartiennent en France à trois familles. Bientôt quatre, avec l'arrivée de l'écureuil italien, tout gris. Sachez le, vos observations, destinées à compléter la base de données du Muséum en apportant des informations sur leurs populations, présentent des intérêts scientifiques différents, selon les caractéristiques de l'animal rencontré.

    écureil roux.jpgUn écureuil roux ? C'est le plus connu. Il ne vit que dans les arbres. C'est le seul écureuil autochtone présent en France et il bénéficie du statut d'espèce protégée depuis une trentaine d'années. Vos relevés permettront d'en savoir plus sur la nuance de son pelage (roux, roux-gris, roux-noir, noir), ses habitats préférentiels (bois-massif forestier, bocage, zone urbaine…) ou encore, éventuellement, les facteurs de sa mortalité  (collision sur les routes, prédation, nids tombés à terre…).

    écureil de corée.jpgUn écureuil de Corée, ou à ventre rouge Le Muséum pourra suivre l’extension des populations connues et connaître l’installation de nouvelles populations.

    Un écureuil inconnu au bataillon ? L'enjeu est de taille, puisqu'il s'agit de pouvoir diagnostiquer l’apparition de nouvelles espèces de Sciuridés, introduites par des particuliers ou colonisant naturellement le territoire, comme l’écureuil gris qui nous vient d’Italie. Le cas échéant, selon les situations et les espèces considérées, des mesures pourront ensuite être prises afin d’empêcher, ou de limiter, l'extension de l’installation de populations qui pourrait porter préjudice à la préservation de la biodiversité. Tout particulièrement à la conservation de l’écureuil roux.

    4.143 écureuils dont 62 en Gironde

    Le 22 mars dernier, 4.143 observations étaient consignées sur le site du Muséum dont 62 en Gironde. Seulement 62 ? Ce n'est pas possible ! Allez, les Girondins, au travail !

    Cathy Lafon

    Comment faire ?

    • C'est simple. Il suffit de s'inscrire en ligne sur le site du Muséum, puis de saisir la date et le lieu de son observation, ainsi que le type d'écureuil observé. On peut rester anonyme ou faire apparaître son nom. C'est aussi amusant et gratifiant: on peut visualiser en ligne le résultat de son travail de chercheur sur des cartes interactives.
    • Tout savoir sur les écureuils avec Le Muséum d'histoire naturelle : cliquer ICI
  • Erosion du littoral: ALeRT, une nouvelle interface web et mobile étudie les sites archélogiques menacés

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    Un état d’urgence en Bretagne : le site de l’Age de Fer de Dossen-Rouz (Côtes d’Armor), victime des violentes tempêtes de mars 2008. Photo ALerT

    Cet hiver, de fortes tempêtes ont durement touché le littoral atlantique, accélérant le phénomène d'érosion des côtes. On le sait moins, le phénomène met aussi en péril des sites archéologiques littoraux dans une région comme la Bretagne qui a particulièrement souffert des fortes houles et des vagues de submersion. Aussi, des archéologues ont-ils créé, à Rennes, une interface web et mobile permettant aux observateurs de terrain de renseigner les informations concernant les sites menacés, qu'ils soient anciens ou mis à jour par les tempêtes.

    alert2.jpgLe patrimoine culturel et archéologique du littoral, l'autre victime du changement climatique

    Les changements climatiques touchent les zones côtières à des degrés de gravité divers. Les tempêtes de cet hiver ont montré la fragilité du littoral et la vulnérabilité des systèmes naturels, mais aussi de l'ensemble du patrimoine culturel, historique et archéologique des côtes de la Manche et de l'Atlantique : châteaux, églises, fortifications, mais aussi sites archéologiques préhistoriques ou médiévaux. Une perte éventuelle de patrimoine et de données scientifiques, qui demandait à être prise en compte d'urgence, à laquelle s'est attelé un groupe de chercheurs du Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire (CReAAH) de l'Observatoire des sciences de l'univers de Rennes. Investis dans les recherches en archéologie littorale, sensibilisés à la fragilité du patrimoine littoral, côtier et insulaire et convaincus de l'intérêt pour leur discipline des apports des sciences citoyennes et participatives, particulièrement précieuses pour la connaissance de la biodiversité, ces scientifiques rennais ont développé le projet collaboratif ALeRT (Archéologie, Littoral et Réchauffement Terrestre).

    alert.jpgDeux interfaces web et mobile collaboratives

    Né en 2010 d'une démarche participative qui permet aux chercheurs mais aussi aux bénévoles passionnés de travailler en lien avec les archéologues, ALerT propose aujourd'hui deux interfaces web et mobile qui donnent accès, après inscription en ligne, à une base de données interactive. Celle-ci permet aux observateurs de terrain de renseigner les informations concernant les sites menacés : localisation, description, évaluation de la vulnérabilité, observations et ajouts de photos. Le site web du projet ALeRT permet également aux usagers inscrits de consulter les études de cas déjà réalisées, d'être informés des nouveautés du projet et des prochaines sorties de terrain.

    Un projet d'envergure internationale

    Projet original, ALerT intéresse bien des pays, notamment en Europe. Les outils ont été testés et appliqués sur un certain nombre de sites de l'Ouest de la France mais aussi en Espagne, ou encore au Royaume-Uni, où des collaborations sont en cours avec l'Université de Durham, dans le cadre du projet eSCOPES (Evolving spaces: coastal landscapes of the Neolithic in the European Land's End).

    Cathy Lafon

    #soslittoral

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