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Sciences - Page 144

  • Réchauffement climatique : fonte de la dernière région stable de la calotte glacière du Groenland

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    La glace fondante d’un fjord sur la côte ouest du Groenland le 28 août 2008. Photo archives AFP

    Mauvaise nouvelle pour la planète et pour le littoral atlantique. La dernière bordure stable de la calotte glaciaire du Groenland, après avoir résisté longtemps aux assauts du réchauffement, recule désormais à son tour, augmentant la contribution de cette région du globe à la hausse mondiale du niveau de la mer, selon une étude parue ce dimanche, dans la revue Nature Climate Change

    10 milliards de tonnes de glace par an

    Selon cette étude publiée en ligne sur internet le 16 mars, une hausse importante de la température depuis 2003 a accéléré la fonte des glaces provenant d’une longue « rivière de glace » située au nord-est du Groenland. Cette région de la calotte glaciaire aurait ainsi perdu environ 10 milliards de tonnes de glace par an entre avril 2003 et avril 2012, selon les chercheurs.

    réchauffement climatique,groenland,calotte glacière,glacier,hausse niveau mer,océanGros contributeur à la hausse du niveau des mers

    En juillet 2012, pour la première fois en trente ans d'observation, la Nasa annonçait la fonte d'environ 97 % de la surface gelée du Groeland. Ce dégel sans précédent alarmait les glaciologues quant à ses conséquences. En effet, la fonte des glaciers du Groenland est l’un des contributeurs les plus importants à la hausse du niveau de la mer observée ces 20 dernières années, représentant 0,5 mm par an sur une hausse moyenne globale de 3,2 mm par an, rappellent-ils. Une partie importante de cette contribution est associée à l’accélération du recul de glaciers dans le sud-est et le nord-ouest du Groenland.

    Le réchauffement régional affecte une région « stable » depuis « plus d’un quart de siècle »

    Jusqu'à présent, la région du nord-est était « considéré comme la dernière partie stable de la calotte du Groenland », en raison d’importants débris de glace qui contraignaient l’écoulement de la « rivière de glace ». a confirmé dans un communiqué l’un des chercheurs, Michael  Bevis, professeur en sciences de la Terre de l’Université de l’Ohio (Etats-Unis).  Mais un « réchauffement régional » important depuis 2003 a levé ce blocage et accéléré l’écoulement de glaces jusqu’à la mer. « Il semble donc que maintenant tous les bords de la calotte glaciaire sont instables », a-t-il ajouté. Or, soulignent les chercheurs, la contribution nouvelle de cette région n’est pas prise en compte dans les projections à long terme sur la hausse du niveau de la mer, qui pourraient donc sous-estimer le niveau de cette hausse. Autre conséquence : la fonte des calottes glacières a également un impact sur la modification du climat en accentuant le phénomène du réchauffement.

    réchauffement climatique,groenland,calotte glacière,glacier,hausse niveau mer,océanDes projections du Giec à revoir à la hausse ?

    En septembre 2013, les experts du climat du Giec avait revu à la hausse leurs projections concernant le changement climatique, et tout particulièrement sur la montée des océans, une menace pour les petits États insulaires du Pacifique comme pour nombre de très nombreuses mégalopoles côtières d’Asie ou de la côte est des États-Unis, en évoquant une élévation probable du niveau de la mer de 26 à 82 cm d’ici à la fin du siècle. Le littoral du Sud-Ouest sera également affecté, comme le souligne Hervé Le Treut dans son rapport pour la région Aquitaine : "Prévoir pour agir", publié en septembre dernier.

    Une prévision qui intégrait l’expansion thermique de l’eau, la fonte des glaciers de l’Antarctique, des glaciers terrestres et du Groenland. Mais pas encore la fonte de la calotte du nord-est du Groenland.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'étude publiée par Nature Climate Change,  "Sustained mass loss of the northeast Greenland ice sheet triggered by regional warming" :  cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • "Semences : les gardiens de la biodiversité". Un documentaire signé Arte

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    Des fleurs libres pour donner naissance à des semences libres © Alexander Heinlibres

    Vous l'ignorez peut-être, mais si vous pouvez déguster aujourd'hui certains légumes anciens, dits "oubliés" et remis au goût du jour, ou encore découvrir d'existence de délicieuses tomates noires ou blanches aux formes qui n'ont rien de standard, c'est grâce à la lutte que mènent au quotidien de petits exploitants agricoles, souvent bio, pour préserver la biodiversité contre les grands semenciers agricoles. Et, contrairement aux apparences, cela n'a rien d'une évidence: aujourd'hui, en Europe, les paysans n'ont plus le droit de commercialiser leurs semences, sauf autorisation officielle, qui passe par un examen draconien des produits, légumes et fruits, cultivés.

    Ce dimanche, après avoir vu le documentaire "Semences : les gardiens de la biodiversité", réalisé par Anja Glucklich et diffusé sur Arte,  vous saurez tout sur le sujet.

    courgette.jpgLes menaces qui pèsent sur la biodiversité agricole

    Les clés de l'équation de la biodiversité agricole sont assez simples. En 100 ans, un quart de la biodiversité des cultures a disparu et aujourd'hui, cinq multinationales de l’agrochimie, qui fabriquent aussi les pesticides et ont des intérêts dans l'industrie pharmaceutique, ont le  monopole des semences mondiales et s'enrichissent en obligeant les paysans à utiliser les semences qu'elles ont sélectionnées. Depuis 30 ans, aucune variété à semence libre na été autorisée au catalogue des semences, qui passe au crible de 50 critères, l''homogénéité et la stabilité des légumes et des fruits produits. Pour espérer être inscrite au catalogue, une courgette doit, par exemple, être capable de faire un voyage autour du monde en gardant sa fraicheur, quand bien même la mode serait aux circuits courts. Enfin, en Europe, une ferme disparaît toutes les dix minutes...

    larzac_05.jpgRedonner aux agriculteurs le droit d'exercer leur métier de paysans

    Voilà pourquoi, en Allemagne comme en France, dans le Lot-et-Garonne, près d'Agen, ou encore à Montpellier et sur le plateau du Larzac, de petits exploitants, des agriculteurs bio, des chercheurs et les citoyens européens se mobilisent contre le diktat européen et contre la confiscation par quelques grands groupes internationaux des semences, source de nourriture et donc de vie pour l'humanité. Leur objectif : redonner aux paysans, devenus trop souvent les exécutants de l'agrochimie, le droit et la possibilité de sélectionner, de multiplier et d'échanger leurs semences agricoles. De nouvelles variétés de fruits et légumes anciennes et nouvelles pourraient ainsi rejoindre nos assiettes et assurer par la même occasion la biodiversité de l’environnement en luttant contre l’appauvrissement et la pollution des sols. 

    bob brac.JPGDu Lot-et-Garonne à l'Allemagne, en passant par Montpellier

    Anja Glucklich nous fait voyager à travers l'Europe. En Allemagne,  chercheurs, agriculteurs et jardiniers s'unissent pour sauvegarder des semences biologiques et créer de nouveaux légumes.  En Lot-et-Garonne, Jean-François Bertellot explique comment les plantes apprennent à s'adapter au manque d'eau ou à un sol pauvre et prospèrent au bout de quelques années. Et comment on peut combattre la pyrale du maïs, grâce a son prédateur naturel, une mouche, que l'on introduit dans les champs : plus sain et bien moins coûteux que les phytosanitaires... Selon lui, le véritable enjeu de l'agriculture du XXIème siècle, c'est la transformation du modèle agricole, afin de le faire évoluer en un modèle d'agriculture naturel, capable de supporter en s'y adaptant les changements climatiques. C'est ainsi qu'on obtiendra la sûreté alimentaire et qu'on vaincra la faim dans le monde. Tel est aussi le credo de Bob Brac de la Perrière (photo ci-dessus) membre du réseau "Semences paysannes",  généticien des plantes et chercheur réputé installé à Montpellier, qui consacre sa carrière à la défense des semences bio à pollinisation libre. Tout cela est bel et bon, mais cela doit passer par la loi.

    Le 6 mai 2013, une proposition de loi allant dans ce sens a bien été soumise à la Commission européenne. Depuis, les lobbyistes des puissants semenciers ne cessent de manœuvrer pour ne pas perdre leur monopole. L'enjeu est énorme, car les agriculteurs bio pourraient en perdre leur droit de rééutiliser les graine semences issues de leurs récoltes... En Europe, dans les campagnes et les instituts de recherches, l'inquiétude et la mobilisation sont grandes. 

    Cathy Lafon

    "SEMENCES : LES GARDIENS DE LA BIODIVERSITÉ", Anja Glucklich, 52 min. Diffusion sur Arte, ce dimanche 16 mars à 10h20.

  • Quel climat en 2300 ? Deux supercalculateurs de Météo-France aident à anticiper les évolutions climatiques

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    Toulouse, le 4 mars 2014.  Un supercalculateur va améliorer les prévisions à long terme de Météo-France. AFP

    Pour rendre ses prévisions plus fiables et participer efficacement à la recherche sur l'évolution climatique, Météo-France dispose depuis janvier 2014 de deux supercalculateurs installés à Toulouse,  l'un sur le site de l'établissement, l'autre dans la salle de calcul mutualisé de l'espace Clément Ader.

    "C'est quand le soleil ?"

    De la Bretagne au sud du Pays basque, une question hante tout le littoral atlantique qui n'en peut plus de deux mois et demi de houle géante, de pluie, de vent, d'inondations et de tempêtes à répétition : "C'est quand le soleil ?"  La réponse passe par Météo France. Chance, elle va redonner le sourire aux lèvres des habitants de la façade atlantique. Après les 28 tempêtes encaissées cet hiver, le printemps s'annonce beau. Avec le retour du soleil, l'anticyclone qui s'installe cette fin de semaine va nous offrir en prime des températures dignes d'un mois d'avril : hier après-midi, on relevait jusqu'à 16°C à Bordeaux, soit près de + 4°C par rapport aux normales saisonnières.

    Deux supercalculateurs

    Mais comment la météopole de Toulouse (Haute-Garonne), peut-elle désormais prévoir dix jours à l'avance le temps qu'il va faire ? Pas avec des boules de cristal, mais grâce au déploiement de deux supercalculateurs qui lui a permis de multiplier par douze la puissance réelle de son système de calcul.  Le deuxième, présenté ce mardi 4 mars lui permet d'effectuer un million de milliards d'opérations par seconde, avec une puissance crête totale de 1 Pétaflop.  Entre 1992, date d'acquisition du premier supercalculateur, et 2014, la puissance de calcul théorique de Météo-France a été multipliée par plus de 500 000. Grâce à ces outils, Météo-France a gagné un jour de prévision tous les dix ans et une plus grande précision en matière de prévision des températures. 

    tempete christine.jpgA quoi ça sert ? 

    Prévoir le temps qu'il va faire

    Ces supercalculateurs travaillent en temps réel pour les besoins de la prévision météorologique. Leur vocation n'est pas seulement de vous permettre de savoir s'il faudra penser à prendre un parapluie pour partir au boulot le lendemain matin. Ils améliorent la qualité et le détail des prévisions à neuf jours des fortes précipitations, des tempêtes, des températures au niveau du sol, ainsi que la quantification des risques associés pour les trois jours à venir. Le renforcement des moyens de calculs profite donc à tout le monde : grand public, chercheurs, professionnels du tourisme, du transport, de l'agriculture, du BTP, de l'énergie, mais aussi à la surveillance de la qualité de l'air et à la sécurité civile.  L'enjeu économique d'une météo de qualité est de taille : plus d'un quart du  produit national brut (PNB) (entre 15% et 35%)  est directement influencé par la météorologie, soit plus de 10 milliards d'euros.

    Evaluer le changement climatique

    Les outils de Météo France participent aussi  au travail du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), et lui permettent d'établir ses apports d'évaluation du changement climatique. Météo-France reconstitue les conditions climatiques passées à partir d'archives d'observations et en simule les évolutions futures en produisant des modèles de climat de plus en plus précis. Ces projections visent à déterminer l'impact du changement climatique à l'échelle du globe sur les températures et les précipitations, mais aussi sur des phénomènes comme la mousson, les cyclones tropicaux ou encore la fonte de la banquise. Aujourd'hui, le centre de recherche de Météo-France utilise 15% des ressources de calcul des supercalculateurs pour reconstituer le climat d'il y a 130.000 ans et se projeter jusqu'en 2300. Enfin, grâce à ALADIN-Climat, modèle à aire limitée, les chercheurs de Météo-France produisent également des simulations régionales d'évolution du climat, plus fines que les modèles globaux.

    Avec le réchauffement climatique, la recherche sur la climat a de beaux jours devant elle. A l'horizon 2016, la puissance des supercalculateurs de Météo-France sera de nouveau renforcée et multipliée par trois. Un nouvel outil, fourni par l'entreprise française Bull pour un montant de 30,5 millions d'euros, permettra de fournir au grand public et aux institutionnels une information toujours plus fiable. Mais aussi de continuer à améliorer l'étude des interactions entre le climat et la composition chimique de l'atmosphère, des calottes glacières et du cycle du carbone.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    supercalculateurs 2 meteofrance.jpgPour découvrir les supercalculateurs de Météo-France, cliquer ICI  

    Quelles sont les caractéristiques et les spécificités des supercalculateurs de Météo-France ? A quoi servent-ils ? Quels sont les bénéfices pour les utilisateurs d'une puissance de calcul accrue ?  En quelques clics, cette animation vous propose des éléments de réponse à ces questions.