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Energie - Page 140

  • Point de vue: "Le changement, c'est pour quand ? Oui à la pollutaxe !"

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    Les 5 et 6 octobre 2013, Bizi ! a fait du Petit Bayonne "Alternatiba", une université (festive) à ciel ouvert des solutions concrètes au réchauffement climatique. Photo archives Bernard Lapègue

    L'écotaxe. L'impôt qui fâche tout rouge les transporteurs routiers, une partie des Bretons et, par extension, de la population française.

    Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault l'a suspendue : l'écotaxe n'entrera pas en vigueur avant janvier 2015.Une nouvelle manifestation des "Bonnets rouges", se déroule toutefois ce samedi à Carhaix (Finistère), à l'appel du collectif pour l'emploi "Vivre, décider et travailler en Bretagne", qui réclame la suppression définitive de l'écotaxe, tandis que les routiers bloquent les abords de certaines villes, dont Bordeaux.

    Et si on écoutait aussi les "pour" ?

    Depuis le début de la polémique concernant cet impôt vert, émanation d'une directive européenne, destiné à financer les infrastructures de transport comme le rail et les routes et à lutter contre le changement climatique en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, on a beaucoup entendu les arguments dse "contre". Et peu, voire pas du tout, ceux des "pour". Il existe pourtant des citoyens français qui, avec ou sans bonnet vert, défendent l'écotaxe. Pour alimenter le débat avec leur point de vue, Ma Planète donne aujourd'hui la parole à quatre membres de Bizi!, la Coordination du mouvement Urgence Climatique Justice Sociale basque, organisatrice en octobre dernier du Forum Alternatiba, à Bayonne.

    "Le changement, c'est pour quand ? Oui à la pollutaxe !"

    écotaxe,impôt,fiscalité verte,transport routier,gouvernement,ayrault,hollande,tribune libre,point de vueEn suspendant l'écotaxe, le gouvernement a une nouvelle fois cédé aux exigences des lobbys industriels et routiers qui sont pourtant les premiers responsables de la crise sociale et écologique actuelle. En effet, cette suspension fait suite à l'autorisation de circulation des poids lourds à 44 tonnes accordée en compensation anticipée à l'écotaxe ! 

    Cette écotaxe (ou plutôt cette pollutaxe) est pourtant plus nécessaire que jamais.

    C'est une mesure écologique. Le transport routier est responsable de 25 % des émissions des gaz à effet de serre, principales causes du dérèglement climatique en cours. Une telle mesure permettrait de favoriser le report modal vers des moyens de transports moins polluants (ferroviaire, fluvial) en faisant payer aux transports routiers une partie des coûts externes actuellement supportés par la collectivité (l'usure des routes entretenues par les Conseils Généraux, les coûts engendrés par les accidents et la pollution).

    C'est une mesure sociale. Accroître le coût du transport routier aiderait à relocaliser une partie de la production et à diminuer ainsi l'hémorragie d'emplois dont nous souffrons aujourd'hui (exemple des porcs bretons élevés en Bretagne puis transportés vivants jusqu'en Allemagne pour y être abattus et transformés). La pollutaxe doit en outre permettre de créer des emplois de proximité et non délocalisables dans les alternatives au transport routier.

    C'est une mesure de bon sens. Avec la raréfaction du pétrole, le prix du transport routier ne cessera pas d'augmenter. Il faut dès à présent inciter à financer les alternatives au fret routier et à diminuer les transports inutiles ou indécents (exemple des crevettes pêchées au Danemark, décortiquées au Maroc puis revenant au Danemark pour y être préparées).

    La pollutaxe doit être appliquée le plus vite possible, en corrigeant ses défauts les plus criants. Par exemple l'éxonération du transport sur autoroutes payantes qui exempte de fait les transports longue distance. Ou encore le partenariat public privé permettant la levée de la taxe par un consortium privé qui empocherait ainsi 20 % des rentrées attendues.

    écotaxe,impôt,fiscalité verte,transport routier,gouvernement,ayrault,hollande,tribune libre,point de vueLes recettes de cette pollutaxe doivent être intégralement affectées à l'entretien des infrastructures existantes et au financement d'une politique de transition écologique dans le domaine des transports. Les modes alternatifs au routier représentent aujourd'hui seulement 11% du trafic de marchandises en France contre 30 % en Allemagne. Sur la côte basque, le fret SNCF employait 320 cheminots en 2004 et n'en compte plus que 120 en 2013. Et la direction compte poursuivre les suppressions de postes !

    Aujourd'hui, seuls les lobbies productivistes parviennent à se faire entendre dans ce dossier et risquent de gagner la bataille, si nous ne faisons rien. Ce serait là une très mauvaise nouvelle, tant pour l'emploi que pour l'environnement. Il est temps que les partisans d'une transition sociale et écologique donnions à notre tour de la voix et défendions l'intérêt de l'ensemble de la population, et l'avenir de nos enfants que l'immobilisme actuel compromet gravement.

    Le changement, c'est pour quand ?

    Peio Dufau et Jerome Teillary (Délégués CGT au Fret SNCF Bayonne et Hendaye), Nicole Etchegoyhen et Txetx Etcheverry (membres de la Coordination du mouvement Urgence Climatique Justice Sociale Bizi !)

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  • Eolien marin offshore: le choc des titans EDF et GDF Suez

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    Des éoliennes en pleine mer.  Photo archives AFP

    EDF Energies Nouvelles, la filiale énergies renouvelables d'EDF, a confirmé vendredi être candidate pour l'installation et l'exploitation de deux nouveaux parcs éoliens au large des côtes françaises, dans le cadre d'un appel d'offres gouvernemental qui l'oppose à son rival GDF Suez.

    De futurs parcs éoliens marins de 480 à 500 mégawatts chacun

    Traumatisée par la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, la préfecture de Fukushima a inauguré le 11 novembre 2013, la première phase de la construction d’un important parc d’éoliennes flottantes au large de la côte nord-est du Japon, destiné à approvisionner 100.000 foyers en électricité. De son côté, la France se lance aussi dans l'éolien offshore. Dans le cadre d'un premier appel d'offres, au printemps 2012, le tandem EDFEN-Alstom s'est vu attribuer trois parcs (Saint-Nazaire, Courseulles-sur-mer et Fécamp), tandis que Iberdrola-Areva a raflé le quatrième (Saint-Brieuc), totalisant une puissance de 2.000 mégawatts. Le deuxième appel d'offres français pour l'éolien en mer, qui se clôture ce vendredi, vise à développer des parcs au large du Tréport, en Seine-Maritime, et des îles d'Yeu et de Noirmoutier, en Vendée, pour une capacité de 480 à 500 mégawatts chacun.

    eolienne mer alstom.jpgEDF Energie Nouvelles mise sur les éoliennes Alstom

    Le consortium formé par EDF Energies Nouvelles avec le développeur allemand WPD Offshore "annonce avoir déposé deux offres", ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué commun. "Au sein de ce consortium, WPD Offshore possède 30% du projet en Vendée et 15% au Tréport, le solde étant détenu par EDF Energies Nouvelles", a indiqué à l'AFP le directeur général délégué France de l'entreprise française, Yvon André. S'ils sont retenus, ils s'équiperont auprès d'Alstom en éoliennes d'une puissance de 6 mégawatts (modèle Haliade 150, photo ci-contre), ont-ils précisé. Selon la Commission de régulation de l'énergie, (CRE) "Alstom a déjà lancé la construction de deux usines à Saint-Nazaire, de nacelles et de génératrices, qui seront opérationnelles en septembre 2014. Deux autres usines sont prévues à Cherbourg, pour les tours et les pales, et les permis seront déposés avant la fin de l'année", a-t-elle ajouté.

    GDF Suez choisi la super-éolienne d'Areva

    Un autre consortium, conduit par GDF Suez, a également annoncé sa candidature aujourd'hui, avec le portugais EDP Renovaveis et le français Neoen Marine.  Si sa candidature est retenu, GDF travaillerait avec  Areva, constructeur d'une super-éolienne de 8 mégawatts. Pour le moment, seule la société danoise Vestas a produit un prototype d'une telle taille, qui n'est pas encore en service.

    Rendez-vous à la fin mars 2014, pour le choix final

    La CRE est chargée de réceptionner les offres et de les étudier, en fonction notamment du prix de l'électricité produite et des engagements industriels et d'emploi. Le gouvernement, qui veut créer une véritable filière industrielle de l'éolien offshore, devrait annoncer le choix des lauréats à la fin du premier trimestre 2014.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Autopartage: à Bordeaux, Autocool devient Citiz

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    "Avec Citiz, j'ai une voiture sans avoir besoin de voiture" Photo Citiz

    Ca y est, c'est fait ! Aujourd'hui, la société coopérative d'autopartage bordelaise AutoCool fait le grand saut et devient "Citiz". Elle en profite aussi pour lancer des voitures hybrides. Entre autres. Une façon pour AutoCool de se préparer à accueillir l'arrivée de la concurrence, les voitures électriques de Bolloré en libre service? Peut-être, mais pas seulement.

    citiz alsace.jpgCitiz, késaco ?

    Citiz, c'est un nouveau nom, un nouveau logo, de nouvelles couleurs et, surtout, de nouveaux outils informatiques dont une appli smartphone nationale qui permet aux utilisateurs d'avoir accès à tous les sites d'autopartage Citiz de France. Né il y a 10 ans,  France AutoPartage, le premier réseau national de voitures partagées, a lancé sa nouvelle marque nationale le 17 septembre dernier,  à l'occasion de la semaine de la mobilité. Avec 15.000 utilisateurs pour seize structures présentes dans plus de cinquante villes -dont Bordeaux avec AutoCool-  France AutoPartage est devenu Citiz pour mieux identifier son réseau. En prenant le même nom, les différentes sociétés vont améliorer leur visibilité et renforcer leur stratégie commune de développement. Avec un seul et unique objectif : faciliter l'accès à l’autopartage à ses abonnés dans toutes les villes du réseau Citiz.

    Qu'est-ce que ça change?

    Pour les abonnés d'AutoCool, passer  à Citiz, c'est que du bonheur ! L'évolution est transparente : leur contrat et les modalités d'accès au service restent inchangés. "Concrètement, cela leur permettra surtout d’avoir accès aux 51 voitures de la CUB mais aussi aux 800 véhicules disponibles dans le réseau en France", explique Nicolas Guenro, le directeur. Cool.

    yaris toyota.jpeg10 voitures 100% électriques en 2014

    Ce changement de nom s’accompagne aussi à Bordeaux d’une évolution technologique. La société de Nicolas Guenro le préparait depuis deux ans : elle vient d’acquérir deux véhicules hybrides qui fonctionnent à l’électricité en ville. Deux Toyota Hybrides attendent désormais les abonnés aux stations Quinconces et Pey Berland, en remplacement de deux Peugeot 206+. Classe. Elle prévoit en outre de se doter pour avril 2014, en partenariat avec lAdeme (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), de 10 voitures 100% électriques.

    nicolas guenro portrait.jpgEt cette arrivée des BlueCub dans l'agglo bordelaise?

    Les écolos bordelais ne sauraient l'oublier: les BlueCub d'Autolib sont attendues pour janvier 2014 dans la capitale de l'Aquitaine. Leur emprise dans l'espace public va se traduire dans un premier temps par l'arrivée de 90 voitures supplémentaires, réparties sur 49 emplacements équipées de bornes électriques. Alors, inquiet, Nicolas Guenro ? Définitivement non. Pour lui, ce système est "différent et complémentaire" de celui des véhicules proposés par AutoCool. Pardon, Citiz.  "L'autopartage fonctionne en boucle : le véhicule Citiz est rendu dans la station de départ, à la différence d'Autolib, qui propose des véhicules en libre service. Les BlueCub fonctionnent en trace directe et pourront être rendues dans une autre station que la station de départ", explique-t-il. Un peu comme un VCub, donc, mais en bien plus encombrant.

    Les bons plans de Citiz

    "Les BlueCub ne seront utilisées pour des trajets intra-urbains de 5 km en moyenne, alors que les Citiz servent surtout pour des activités de loisirs (week-end, sorties le soir et balade à l’océan) ou bien pour faire des courses", précise Nicolas Guenro, qui observe qu'à Paris, les Autolib en libre service n’ont pas tué les voitures en autopartage. Et il trouve bien d'autres attraits à Citiz : l’abonnement peut être couplé avec l’abonnement aux transports en commun bordelais, Tbc, avec une remise de 20% à la clé. Ce que ne permettront pas les BlueCub, du moins dans un premier temps. Enfin, Citiz, qui poursuit son implantation, vient de rajouter une nouvelle station à Bordeaux rive droite, devant l'écoquartier Darwin de la caserne Niel. Cerise sur le gâteau : Nicolas Guenro pense même bénéficier des retombées de la grosse campagne de promotion de l’autopartage qui va accompagner le lancement des voitures électriques en libre-service.

     "L'auto-partagée remplace l'auto-possédée"

    Nicolas Guenro y croit dur comme fer: "L'autopartage vise à réduire la part de la voiture en ville, pour  parvenir à 9 voitures en moins sur la chaussée par véhicule autopartagé, à 41% de baisse de km effectués en voiture et à un report modal sur les transports en commun et les modes de déplacement doux (vélo, marche à pied...)".  Voilà pourquoi AutoCool a lancé en septembre dernier une opération intitulée: "L'auto-partagée remplace l'auto-possédée". C'est désormais Citiz qui offre jusqu'au 31 décembre 2013, une inscription et un abonnement gratuit à son système d'autopartage, à toute personne qui présentera un certificat de cession de son véhicule. Une autre différence, de fond et de taille, avec Autolib.

    Résumons-nous. Un nouveau nom, un nouveau portail internet, une nouvelle appli pour smartphones, une nouvelle station, deux nouvelles voitures électriques.... Même si son patron reste cool, on ne peut que le constater: Citiz attend de pied ferme Autolib. Un signe réjouissant pour l'avenir durable de la ville.

    Cathy Lafon

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