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Economie - Page 243

  • Nucléaire : et ces centrales, sommes-nous capables de les démanteler ? Réponse mardi 21 mai sur ARTE

    démantèlement arte nucleaire.jpg

    Photo DR Eclectic Presse

    Un état des lieux alarmant sur les dangers de la déconstruction des sites nucléaires : c'est le constat que fait ce soir sur  ARTE un documentaire de Bernard Nicolas.

    Si la Cour administrative d’appel de Nancy a rejeté jeudi 16 mai une requête visant à fermer immédiatement la centrale de Fessenheim, cette dernière, la plus vieille de notre parc électro- nucléaire, le sera nécessairement d'ici la fin du mandat de François Hollande. Mais sommes-nous réellement capable d’opérer son démantèlement ? Pas si sûr, comme le montre « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », le dernier film de Bernard Nicolas. Le réalisateur de « Médiator, histoire d’une dérive » et de « France Télécom Orange, malade à en mourir », déjà diffusés par ARTE passe au crible les pays qui ont tout misé sur l’énergie  nucléaire. De la France aux États-Unis en passant par l’Allemagne, ils  se  trouvent aujourd’hui confrontés à un nouveau défi : le démantèlement de leurs centrales vieillissantes ou définitivement mises à l’arrêt. Il y a quarante ans, leurs concepteurs n’avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, ces réacteurs devraient être un jour démontés, et qu’il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs.  

    Démantèlement d'une centrale nucléaire mode d'emploi. Vidéo AFP

    Des risques non maîtrisés

    Si les opérateurs et les autorités de la sûreté nucléaire assurent pouvoir maîtriser ce processus de démantèlement, la réalité semble tout autre.  Dans la nouvelle enquête de ce spécialiste de l’investigation on découvre l’aventurisme des politiques de démantèlement en cours, reposant sur des techniques complexes que nul ne maîtrise à ce jour, en dépit des déclarations rassurantes des autorités et des gestionnaires du nucléaire.

    L'insoluble quesdéchets nucléaires arte.jpgtion des déchets

    Entre problèmes techniques à répétition, risques permanents de contamination pour l’homme et l’environnement, et surtout impossibilité de stocker en toute sécurité des déchets nucléaires (dont certains resteront dangereux pendant des centaines de milliers d’années). La question est bien d’actualité : le projet controversé d’enfouissement des déchets hautement radioactifs à Bure (Meuse), pour lequel le débat public vient de s’ouvrir, tente de répondre à ce problème insoluble. La première réunion publique autour du  Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), développé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) a lieu cette semaine, le jeudi 23 mai. Bernard Nicolas revient au passage sur leur coût exorbitant, qui a été totalement sous-évalué – ce qui, en période de restrictions budgétaires, rend le problème encore plus insurmontable. Le réalisateur dénonce également le lobbying, parfois outrancier, d’opérateurs nucléaires qui pratiquent le chantage à l’emploi ou subventionnent à tour de bras, pour faire accepter aux populations la proximité de centres de stockage de déchets.

    lepage.jpgInventer l’avion sans penser à la piste d’atterrissage...

    Au fil des témoignages – physiciens, militants d’associations  antinucléaires, mais aussi salariés du nucléaire –, on découvre l’imprévoyance totale d’une industrie qui se targue pourtant d’une expertise scientifique sans faille. Comme si on avait fait voler des avions, sans prévoir qu’il faudrait qu’ils atterrissent… Un documentaire à charge ? Avant tout une enquête sans concessions qui dresse un bilan préoccupant de l’état du parc nucléaire dans les pays développés. Dont la France. Le documentaire sera suivi d’un débat avec la participation de l'eurodéputée Corinne Lepage, avocate spécialisée dans la défense de l'environnement.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », de Bernard Nicolas. ARTE + 7, 21 mai 2013, 20h 50. Rediffusions : samedi 25.05 à 12h30 et jeudi 06.06 à 9h00.

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  • Quelle eau dans nos verres, aujourd'hui et demain ? Réponse le 19 mai sur M6, dans Capital Terre

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    L'eau à Las Vegas, Nevada. Photo DR M6, CapitalTerre

    De l'eau potable, en quantité et qualité satisfaisante, c'est un enjeu qui nous concerne tous… Et pour lequel Thomas Scotto a mené une des meilleures enquêtes de M6, en France et à travers le monde pour répondre à ces questions-clé : quelle eau buvons-nous aujourd'hui ? Et quelle eau boirons-nous demain ?

    eau potable,ressource,émission,télévision,m6L'eau du robinet, menacée par la pollution des médicaments

    De l'eau… De l'eau pour boire, pour se nourrir, pour se laver. Chaque jour, il en faut pour tous les êtres vivants sur Terre. Et jamais ce bien vital ne s'est autant imposé comme un défi majeur : un peu partout sur la planète, l'eau manque de plus en plus ou devient trop polluée. L'enquête diffusée ce soir sur M6 commence à notre robinet… Chez nous, de l'eau qui coule quand on l'ouvre : quoi de plus banal ? Et pourtant, savons-nous ce qui se cache d'extraordinaire derrière ce geste ordinaire ?  M6 dévoile les secrets du fascinant réseau qui rend notre eau potable. Une eau menacée par une nouvelle pollution : les médicaments ! En France, nous sommes champions de leur consommation et, sans le savoir, nous déclenchons des réactions en chaîne… Comment ces molécules se retrouvent-elles dans nos eaux et avec quels effets sur l'environnement ? Quand nous buvons au robinet, que sait-on des risques pour notre santé?

    Chaque Français consomme en réalité 5.000 litres d'eau par jour !

    Et la quantité d'eau que nous utilisons, qu'en savons-nous vraiment ? Officiellement, c'est 150 litres par jour pour chaque Français. Mais ceci n'est que la partie visible de l'iceberg : M6 révèle pourquoi nous en consommons 5.000 litres par jour, soit 30 fois plus ! C'est l'eau «cachée» notamment derrière les produits que nous mangeons. Quel est l'impact insoupçonné de cet immense prélèvement d'eau en France mais aussi à l'autre bout du monde ? Quelles alternatives pour réduire cette consommation ? Si nous risquons de manquer d'eau un jour, est-il déjà possible de recréer de l'eau ? Partout sur Terre nous explorerons les expériences les plus audacieuses pour tenter de créer l'eau douce. En particulier dans l'Ouest américain, où, à force de gaspillage, les habitants ont dû adopter des solutions radicales. À Las Vegas, ville de tous les excès qui pratique des mesures anti gaspi très étonnantes, mais aussi en Californie, où l'on s'est résolu à l'option extrême : boire l'eau des toilettes ! Comment réussit-on à obtenir une eau potable à partir des égouts et cette révolution peut-elle arriver chez nous demain ?

    Pour son 5ème numéro, Capital Terre vous embarque faire un tour du monde à la découverte de cet enjeu vital qu'est l'eau - les dangers qui la guettent mais aussi les solutions pour la préserver. Un périple incroyable de Thomas Sotto et son équipe, où vous verrez votre eau comme vous ne l'avez jamais vue… ni bue… Et sans doute, après, ne la boirez-vous jamais plus comme avant !

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • Capital terre. Quelle eau buvons-nous vraiment? Un documentaire d'Emmanuel Leclercq et Jean-Bernard Schmidt, dimanche 19 mai à 20 h 50, M6
    • Videos, séries et émissions sur M6.fr : cliquer ICI
  • Une loi pour reconnaître le "préjudice écologique" : une avancée historique

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    Une jeune femme décolle des plaques de mazout à l'aide d'un râteau, le 26 décembre 1999, sur une plage du Pouliguen (Loire-Atlantique). Ces plaques de pétroles proviennent de l'Erika qui s'est échoué la vielle au large des côtes françaises. Photo AFP

    Bonne noprojet,loi  préjudice écologique,code civiluvelle pour l'écologie : le Sénat a adopté sans difficulté, le jeudi 16 mai, la proposition de loi de Bruno Retailleau reconnaissant le "préjudice écologique". Le sénateur vendéen qui bataille depuis des années pour donner un fondement juridique à l'obligation de réparer toutes les atteintes infligées à l'environnement, obtient ainsi gain de cause.

    La nature, personne "justiciable"

    Dame Nature, qui a plutôt l'habitude d'encaisser les coups durs, peut se réjouir et sourire. Par cette loi, la France reconnaît ainsi une "valeur "  de "personne" à l'environnement en l'élevant au rang de justiciable  auquel seront dues des réparations quand il sera victime d'une atteinte et d'une pollution, comme pour toute personne morale ou physique victime d'un dommage physique avéré. Ca paraît "naturel" et normal. Mais c'est plus facile à dire, qu'à écrire juridiquement et à obtenir de la loi. Inscrire le "préjudice écologique" dans le Code civil n'est pas une mince affaire, car cela revient à identifier un risque juridique d'un nouveau genre auquel les entreprises seront désormais exposées. Total  en a déjà eu un avant-goût en septembre dernier, lorsque le groupe pétrolier a été condamné à 200 millions d'euros de dommages et intérêts par la Cour de cassation, à la suite du naufrage de l'« Erika » qui treize ans plus tôt avait souillé les côtes bretonnes et fait disparaître des milliers d'oiseaux.

    projet,loi  préjudice écologique,code civilLe combat de toute une vie : " Plus jamais ça !"

    C'est son combat, sa bataille. Bruno Retailleau a eu le bonheur de présenter son texte au Sénat, pour consolider et généraliser cette jurisprudence Total. Sa proposition de loi impose de réparer toute atteinte portée à l'environnement et de le faire « prioritairement en nature »Car « il faut pouvoir être sûr qu'il y aura une remise en état », explique ce parlementaire. En cas d'impossibilité, le fautif se verrait infliger « une compensation financière » versée à l'Etat ou à un fonds désigné par lui. C'est en gros ce système qui prévaut aux Etats-Unis. "Plus jamais ça !", s'est exclamé le sénateur de Vendée, en évoquant les trop nombreuses marées noires deuis le "Torrey Canyon" en 1967, l'"Amoco Cadiz" en 1978, l'"Erika" en 1999 et enfin "Le Prestige" en 2000, dont le procès est toujours en cours à La Corogne, en Espagne.

    projet,loi  préjudice écologique,code civilUne première juridique mondiale

    L'originalité de la loi est d'inscrire le préjudice environnemental dans le Code civil qui "est une spécificité française ", comme le rappelle Alain Anziani, sénateur socialiste de Gironde, département touché par la pollution du "Prestige", et rapporteur du texte (photo ci-dessus). Le dispositif juridique voté jeudi n'a donc pas d'équivalent ailleurs dans le monde. Certaines de ses dispositions ont même été durcies en commission : au lieu de cinq ans, le délai de prescription pour délit d'atteinte à l'environnement, a été porté à trente ans. La responsabilité sans faute pourra être retenue pour justifier des poursuites, ce qui n'est pas fait pour plaire aux entreprises.

    Quand la défense de la nature fait consensus

    Quand la nature parvient à réunir les politiques par delà leurs divergences, la planète et ses habitants ne s'en portent que mieux. C'est assez rare pour être souligné : le projet de loi de Retailleau fait consensus politique. Sous un gouvernement de gauche, dans un Parlement à majorité socialiste, les groupes écologiste et UMP soutiennent la proposition de Bruno Retailleau, UMP, dont le rapporteur est un socialiste, Alain Anziani. Les deux sénateurs se connaissent bien, car ils travaillent aussi ensemble depuis plusieurs mois à tirer les conséquences d'une autre catastrophe, la tempête Xynthia, qui a causé la mort de 47 personnes et a fait 500.000 sinistrés en février 2010.

    Une « avancée historique » pour la protection de l'environnement

    proces,accident plate-forme pétrolière,pétroleQui parle pour la planète, la faune et la flore et la flore ? Personne. Michel Serres, le philosophe agenais, en faisait le constat lors du sommet de Copenhague sur le climat, en 2009 : " Mais personne ne représente la terre; il n’y a pas de représentant des océans, de la banquise, des espèces menacées. Et nos gouvernants n’ont pas la culture nécessaire pour parler au nom de la planète." Avec la loi Retailleau, le Sénat français donne un début de "parole" à un coin de la planète.

    Certes, la loi n'est pas encore définitivement adoptée. Un groupe de travail constitué le 24 avril dernier par  Christiane  Taubira, la garde des Sceaux, pour envisager tous les scénarios de mise en oeuvre du « préjudice écologique », doit rendre ses conclusions mi-septembre. Avant que le texte ne parvienne ensuite à l'Assemblée nationale pour être définitivement voté. Par ailleurs, la question du "préjudice écologique" au regard du droit international reste posée. Le vote du 16 mai constitue cependant dores et déjà un événément majeur qui fera date dans l'histoire de la défense et de la protection de l'environnement.

    Les "préjudices écologiques" sont loin de se résumer aux seules marées noires... La loi devrait aussi contribuer à mieux prévenir les futures atteintes à l'environnement et inciter à mieux respecter les directives européennes en la matière (eau, faune, flore...).

    Cathy Lafon

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