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  • Sivens : un barrage pour ou contre le réchauffement climatique ?

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    Les travaux du barrage de Sivens sont suspendus. Photo AFP

    Le projet de construction du barrage de Sivens (Tarn) illustre l’équation de plus en plus délicate à résoudre entre la demande des prélèvements d’eau pour un usage agricole et la disponibilité de la ressource, une situation aggravée par le réchauffement climatique.

    Sivens : trouver une solution pérenne et durable pour l'agriculture et l'environnement 

    « Il faut faire des choix conciliant la protection de l’environnement et les activités économiques », a déclaré Ségolène Royal, en convoquant une réunion avec les acteurs de la gestion de l’eau en France autour du barrage de Sivens. « Qu’est-ce qu’on autorise comme prélèvements, à quel prix, au profit de qui ? », a interrogé la ministre de l’Ecologie, pour qui « ces questions doivent être posées courageusement, en transparence, avec des règles claires sur l’utilisation des fonds publics pour financer des barrages ou retenues d’eau ».


    Barrage de Sivens : un nouveau Notre-Dame-Des... par lemondefr

    Les prélèvements supérieurs aux capacités de réalimentation

    barrage,sivens,réchauffement climatique,ressource,eauSelon Bernard Rousseau, expert à France Nature Environnement (FNE), « sur une grande partie de la France, les prélèvements sont supérieurs aux capacités de réalimentation ». Car, poursuit le spécialiste, « au delà des chiffrages des hydrogéologues (…), il y a des pressions locales et il y a beaucoup d’autorisations de prélèvements qui ne tiennent pas compte de la réalité du milieu ». Dans un rapport de 2013, le centre d’analyse stratégique (CAS), rattaché au Premier ministre, constatait « un déficit chronique » en eau dans les bassins Seine-Normandie, Adour-Garonne (où se situe le projet de barrage de Sivens, et Rhône-Méditerranée. Les auteurs soulignaient que « certaines régions (pouvaient) connaître d’importantes tensions sur la ressource à certaines périodes de l’année », surtout l’été (arrosage des cultures, des jardins, remplissage de piscines, activités touristiques, etc.).

    Une agriculture plus économe en eau

    barrage,sivens,réchauffement climatique,ressource,eauStéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, a par ailleurs rappelé que « la question de la ressource en eau pour un certain nombre d’agriculteurs et de zones agricoles (était) aujourd’hui un sujet extrêmement sensible ». « Les sécheresses de printemps se répètent et elles sont extrêmement dommageables, en particulier pour l’élevage », a-t-il relevé. Quant au CAS, il a prévenu que les régions déjà en difficulté seraient aussi « les plus à risques » à l’horizon 2030 du fait de la baisse prévisible des précipitations futures et appelait à « favoriser une agriculture plus économe en eau ».

    Adapter les systèmes de culture

    « Le secteur agricole, premier consommateur de la ressource, devrait fortement être touché » et il est « primordial de considérer ce phénomène comme structurel, en mettant en place des adaptations de systèmes de culture », affirmait le rapport. Le choix des semences ou des types d’arrosage peuvent être déterminants. Or, selon Bernard Rousseau, « face au changement climatique, au lieu de faire une mutation de l’agriculture, ce sont les solutions les plus classiques – "j’ai besoin de flotte, je fais un barrage"– qui sont mises en place ».

    Des projets de barrages abandonnés

    La construction de ce type d’ouvrage d’art rencontre depuis longtemps des résistances dans les milieux écologistes, et parfois parmi les populations concernées. Si bien que, parfois, des projets avancés ne voient pas le jour. C’est le cas du projet de barrage de Charlas (Haute-Garonne), au pied des Pyrénées, qui a été stoppé en dépit d’un feu vert gouvernemental délivré en 2006. Le projet s’étalait sur 625 hectares, une dimension tout autre que la retenue de Sivens qui doit couvrir une trentaine d’hectares. 

    Quelle politique agricole par rapport à la préservation des ressources en eau ?

    « La question posée aux politiques, c’est quelle politique agricole par rapport à la préservation des ressources en eau », résume Bernard Rousseau. « Les décideurs doivent introduire dans leurs réflexions la notion de limite », insiste-t-il mais « la compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (Ndlr, maître d’oeuvre pour la retenue de Sivens, présidée par des élus locaux) est une machine à faire des barrages ».

    A quel coût ?

    barrage,sivens,réchauffement climatique,ressource,eauEnfin, dans un contexte de réduction des dépenses publiques, la question du financement de ces projets devient plus épineuse encore et s’ajoute aux critiques sur les redevances payées aux six agences de l’eau de l’Hexagone par les différents usagers (ménages, agriculteurs, industrie) qui prennent mal en compte les coûts de dépollution. Surdimensionné et obsolète selon le rapport d’expertise remis au Conseil Général du Tarn, le projet de Sivens est évalué à plus de 8 millions d’euros, dont la moitié à la charge de l’Agence de l’eau. Cet aménagement bénéficierait à une quarantaine d’agriculteurs. 

    Au-delà de la polémique liée au projet ponctuel de Sivens, on voit bien que c'est surtout la question d'un vrai choix sociétal, économique et environnemental qui se pose désormais à l'agriculture, autour de la gestion de la ressource eau. Avec la contrainte du réchauffement climatique, ce que disent les opposants à cette infrastructure, c'est avant tout : ne construisons plus systématiquement de nouveaux barrages d'irrigation parce qu'ils ne sont plus une solution appropriée pour l'agriculture d'aujourd'hui et de demain, mais faisons plutôt évoluer les cultures afin de favoriser celles qui sont moins exigeantes en eau. Et aidons les agriculteurs à y parvenir.

    Si une partie du monde agricole s'oppose à cette vision des choses, une autre partie en est intimement convaincue.

    Cathy Lafon, avec l'AFP

    • Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET : cliquer ICI 
    • Sur le site de la FNE : le dossier de Sivens jour par jour : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Quelle eau dans nos verres, aujourd'hui et demain ? Réponse le 19 mai sur M6, dans Capital Terre

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    L'eau à Las Vegas, Nevada. Photo DR M6, CapitalTerre

    De l'eau potable, en quantité et qualité satisfaisante, c'est un enjeu qui nous concerne tous… Et pour lequel Thomas Scotto a mené une des meilleures enquêtes de M6, en France et à travers le monde pour répondre à ces questions-clé : quelle eau buvons-nous aujourd'hui ? Et quelle eau boirons-nous demain ?

    eau potable,ressource,émission,télévision,m6L'eau du robinet, menacée par la pollution des médicaments

    De l'eau… De l'eau pour boire, pour se nourrir, pour se laver. Chaque jour, il en faut pour tous les êtres vivants sur Terre. Et jamais ce bien vital ne s'est autant imposé comme un défi majeur : un peu partout sur la planète, l'eau manque de plus en plus ou devient trop polluée. L'enquête diffusée ce soir sur M6 commence à notre robinet… Chez nous, de l'eau qui coule quand on l'ouvre : quoi de plus banal ? Et pourtant, savons-nous ce qui se cache d'extraordinaire derrière ce geste ordinaire ?  M6 dévoile les secrets du fascinant réseau qui rend notre eau potable. Une eau menacée par une nouvelle pollution : les médicaments ! En France, nous sommes champions de leur consommation et, sans le savoir, nous déclenchons des réactions en chaîne… Comment ces molécules se retrouvent-elles dans nos eaux et avec quels effets sur l'environnement ? Quand nous buvons au robinet, que sait-on des risques pour notre santé?

    Chaque Français consomme en réalité 5.000 litres d'eau par jour !

    Et la quantité d'eau que nous utilisons, qu'en savons-nous vraiment ? Officiellement, c'est 150 litres par jour pour chaque Français. Mais ceci n'est que la partie visible de l'iceberg : M6 révèle pourquoi nous en consommons 5.000 litres par jour, soit 30 fois plus ! C'est l'eau «cachée» notamment derrière les produits que nous mangeons. Quel est l'impact insoupçonné de cet immense prélèvement d'eau en France mais aussi à l'autre bout du monde ? Quelles alternatives pour réduire cette consommation ? Si nous risquons de manquer d'eau un jour, est-il déjà possible de recréer de l'eau ? Partout sur Terre nous explorerons les expériences les plus audacieuses pour tenter de créer l'eau douce. En particulier dans l'Ouest américain, où, à force de gaspillage, les habitants ont dû adopter des solutions radicales. À Las Vegas, ville de tous les excès qui pratique des mesures anti gaspi très étonnantes, mais aussi en Californie, où l'on s'est résolu à l'option extrême : boire l'eau des toilettes ! Comment réussit-on à obtenir une eau potable à partir des égouts et cette révolution peut-elle arriver chez nous demain ?

    Pour son 5ème numéro, Capital Terre vous embarque faire un tour du monde à la découverte de cet enjeu vital qu'est l'eau - les dangers qui la guettent mais aussi les solutions pour la préserver. Un périple incroyable de Thomas Sotto et son équipe, où vous verrez votre eau comme vous ne l'avez jamais vue… ni bue… Et sans doute, après, ne la boirez-vous jamais plus comme avant !

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • Capital terre. Quelle eau buvons-nous vraiment? Un documentaire d'Emmanuel Leclercq et Jean-Bernard Schmidt, dimanche 19 mai à 20 h 50, M6
    • Videos, séries et émissions sur M6.fr : cliquer ICI