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Economie - Page 196

  • Climat : mai 2014 bat un nouveau record planétaire de chaleur

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    Record de chaleur battu en mars 2014 à Paris. AFP

     Nouveau record battu par le thermomètre planétaire ! Le mois de mai 2014 a en effet été le plus chaud dans le monde depuis le début des relevés de températures en 1880, a révélé lundi l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Un signe de plus que le climat terrestre ne cesse de se réchauffer.

    +0,74°C

    Les données scientifiques indiquent que la température moyenne à la surface du sol et des océans a atteint 15,54°C en mai, soit 0,74°C au-dessus de la moyenne de 14,8°C du XXe siècle. Ce fut également le 39e mois de mai consécutif et le 351e mois d’affilée que la température de la planète a été au-dessus de la moyenne du XXe siècle, a précisé la NOAA qui a pointé de nombreuses anomalies climatiques.

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    Les indices météorologiques pointant vers un réchauffement de la planète s’accumulent depuis quelques années. Les données scientifiques à ce sujet sont de plus en plus nombreuses et de moins en moins contestables. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) notait ce printemps que l’année 2013 « se classe au sixième rang, ex aequo avec 2007, des années les plus chaudes jamais enregistrées, confirmant la tendance au réchauffement observée sur le long terme ». La température moyenne à la surface du globe, terres émergées et océans confondus, a été de 14,5 °C en 2013, soit 0,50 °C de plus que la normale calculée pour la période 1961-1990 et 0,03 °C de plus que la moyenne de la décennie 2001-2010, selon l’OMM.

    Chaleur historique en France

    Même scénario dans l'Hexagone qui a connu un premier semestre 2014 "remarquablement chaud", le deuxième plus chaud depuis 1900, après 2007, a annoncé jeudi Météo-France. Lors de la première moitié de l'année, la température moyenne a été supérieure de 1,4 °C à la moyenne de référence 1981-2010, contre 1,8 °C en 2007, souligne l'organisme, qui précise toutefois que "ces températures remarquables en France ne présagent en rien celles du second semestre", à la différence de l'OMM et de la NOAA qui tablent sur la poursuite de la hausse des températures, une tendance de fond en raison notamment du réchauffement des océans.

    Pas de pause pour le réchauffement climatique

    Le XXIe siècle compte déjà 13 des 14 années les plus chaudes jamais observées et « chacune des trois dernières décennies s’est révélée plus chaude que la précédente, la décennie 2001-2010 battant tous les records », notait le rapport de l’organe de l’ONU. « Le réchauffement du climat ne marque aucune pause », avait alors insisté le secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud. Le réchauffement des océans, par exemple, « s’est accéléré et atteint de plus grandes profondeurs ».

    Le pire est à venir

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est formel: les changements climatiques font déjà sentir leurs effets, mais le pire est à venir.  Selon les travaux du GIEC. l'aggravation des événements météorologiques extrêmes, avec le déclin de la survie des espèces animales et végétales, des rendements agricoles modifiés, l'évolution des maladies et les déplacements de population sont autant de conséquences à venir du changement climatique, de nature à déstabiliser la majorité des équilibres actuels et à venir perturber les conditions de la vie humaine et animale sur terre.

    Réduire les gaz à effet de serre

    Pour éviter la tragédie climatique que la science nous annonce, une seule solution: réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre, voire même viser leur quasi-élimination avant la fin du siècle, selon le GIEC. Un tel virage passe par une révolution dans notre façon de produire et de consommer l’énergie. Et celle-ci devra être lancée d’ici moins de 15 ans.  D'où l'importance de réussir la transition énergétique attendue en France, lancée notamment en Europe par l'Allemagne. L’objectif de la communauté internationale est de parvenir, lors de la Conférence des Nations unies sur le climat qui se tiendra en 2015 à Paris, à un accord mondial et contraignant permettant de contenir le réchauffement à 2°C d’ici 2100. Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que des conséquences dramatiques seront inévitables. Un tel scénario déclencherait des « changements cataclysmiques », selon la Banque mondiale qui a déjà lancé un ultimatum en ce sens. 

    el nino 2010.jpg"Le monde doit se préparer à un nouvel épisode El Niño"

    El Niño qui pointe son nez en rajoute une couche. La probabilité que survienne pour la fin de l'année un nouvel épisode météo de ce phénomène qui rime avec sécheresses et inondations, a grimpé à 80%, selon  l'Organisation météorologique mondiale qui a lancé l'alerte le 26 juin. Ce grave phénomène, qui se manifeste par une hausse de la température de l'Océan Pacifique et des perturbations météo majeures, surgit "tous les 2 à 7 ans". Le dernier épisode en date remonte à 2009-2010 (ci-dessus, les désastres causés par El Niño en 2010 en Californie). La facture est à chaque fois plus lourde. Les victimes humaines se comptent en effet par milliers, les dégâts économiques en dizaine de milliards de dollars sans compter les pertes écologiques sur des territoires entiers. El Niño qui pourrait causer en fin d'année, à partir du mois d'octobre,  des catastrophes climatiques majeures.

    L'évolution climatique actuelle place la Terre sur un réchauffement de 4°C à 5°C au cours du présent siècle. De plus en plus de scientifiques estiment que l’objectif du 2°C est déjà hors d’atteinte.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Partirons-nous un jour en vacances dans un véhicule "écologique"? Oui, mais c'est pas gagné...

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    Avant de voyager un jour dans un transport en commun 100% écologique comme le TGV solaire sur coussin d'air "Hyperloop", il y a de quoi faire pour rendre nos véhicules plus écologiques. DR

    A l'heure des traditionnels grands départs en vacances qui voient débouler chaque été sur les routes des hordes d'automobilistes, c'est la question du jour : pourrons-nous un jour rouler dans des voitures "écologiques" et si oui, quand ?

    keller et baupin.jpgUn "bon véhicule 100% écologique", ça n'existe pas. Mais on peut améliorer l'existant...

    Que les choses soient claires : aucun véhicule automobile ne peut se prévaloir aujourd'hui de l'appellation 100% "écologique". Même pas les voitures électriques. Autrement dit, un "bon véhicule écologique" est un véhicule qui n'existe même pas... C'est sûr, ça casse l'ambiance.  Néanmoins, on peut et on doit améliorer les automobiles existantes, de manière à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et limiter leur impact écologique. C'est ce à quoi se sont attelés deux parlementaires, Denis Baupin, député EELV et Fabienne Keller, sénatrice UMP, dans un rapport sur les « développements technologiques liés à la voiture écologique, publié en janvier 2014 (photo ci-dessus).

    Mixité énergétique dans les transports et petite taille des véhicules

    Le rapport qui fait une riche synthèse des auditions des constructeurs, chercheurs, énergéticiens... organisées tout au long de l'année 2013, apporte de nombreuses pistes de réflexion pour une mobilité plus respectueuse de notre environnement et de notre santé. Il préconise principalement le développement de la mixité énergétique dans les transports : électrique, hybride, GPL, GNV et éthanol, hydrogène, ainsi que les véhicules de moins de 3 mètres.

    Le satisfecit du Club des Voitures Ecologiques

    Le Club des Voitures Ecologiques (CVE) qui recense chaque année le nombre de voitures écologiques circulant en France sur les quelques 38 millions de voitures en circulation,  applaudit des deux mains. Co-présidé par des personnalités de droite et de gauche, le CVE qui regroupe près d'une centaine de parlementaires et des acteurs du secteur automobile, déplore que les voitures écologiques qui illustrent la mixité énergétique, ainsi que les petits véhicules, ne représentent au total qu'environ 550.000 des véhicules en circulation, soit 1,44% du parc roulant en France. Un chiffre ridiculement bas.

    baupin vélo.jpgÀ quoi pourrait ressembler le carburant de la voiture écolo de demain ?

    Pour la motorisation, les deux rapporteurs ne souhaitent pas privilégier une piste plutôt qu’une autre, d’autant, souligne le rapport, que « les technologies ne sont pas fixées ». Électricité, hydrogène, air comprimé, gaz, agrocarburant…: « aucune de ces techniques ne s’impose comme “la” solution d’avenir », assure Denis Baupin.  « Le critère qui m’importe, c’est l’utilisation de carburants d’origine renouvelable, comme le bio-méthane ou les agrocarburants de deuxième ou troisième génération », précise le député écolo. Autre piste relevée par les parlementaires, à laquelle travaillent très sérieusement les deux constructeurs français Renault et PSA : la voiture qui ne consomme que deux litres aux 100 km. Une seule chose est sûre : l'avenir écologique de la voiture ne passera pas par le diesel, l'une des causes de la pollution aux particules fines, dangereuse pour la santé.  

    De nouveaux types de véhicules

    Pour les rapporteurs, changer simplement de motorisation améliorera la qualité de l'air, mais ne réglera pas pour autant un autre problème lié à la circulation automobile : les bouchons et la congestion en milieu urbain.  Sur ce point, ils plaident notamment pour l’invention d’un nouveau véhicule urbain, type quadricycle, plus léger que les véhicules classiques actuels, moins gourmand en carburant, moins polluant et moins encombrant« De ce point de vue, l’offre actuelle des constructeurs est beaucoup trop classique », regrette Denis Baupin.

    citiz bdx.jpegPartager la voiture

    Enfin, les deux rapporteurs souhaitent le passage de la logique du véhicule individuel à une logique de la mobilité. Ils notent avec satisfaction le développement important des services d’auto-partage, comme le réseau Citiz,ou de covoiturage, facilités par internet et les réseaux sociaux, qu'il faut selon eux soutenir, car ils "ne concernent pour le moment qu’une petite partie de la population", assure Denis Baupin.

    L'écologie "récompensante"

    Les rapporteurs proposent enfin de « récompenser » les nouveaux comportements vertueux au volant. Par exemple en réservant une voie de circulation sur les autoroutes urbaines aux transports collectifs mais aussi aux véhicules contenant au moins trois personnes et qui pourraient même bénéficier d’une réduction aux péages... En voilà une bonne idée !

    Voyager sans polluer avec "Hyperloop"

    Pour rendre nos déplacements en voiture plus écologiques, nous avons du pain sur la planche. Et peut-être, un jour, sera-t-il possible de voyager à 1.220 km/h sans polluer, comme voudrait le proposer "Hyperloop", un mode de transport collectif, futuriste écologique qui fonctionne à l'énergie solaire en propulsant ses usagers via un tube, dans une capsule à basse pressurisation reposant sur des coussins d'air. Son inventeur, Elon Musk, un businessman visionnaire, prévoit sa mise au point d'ici à 10 ans et vante en outre sa sécurité parfaite : ce TGV supersonique ne peut ni dérailler ni s'écraser... A suivre.

    Et bonnes vacances !

     Cathy Lafon

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  • Mon été 2014 en mode écolo. La planche de surf "verte" est née au Pays basque

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    Benoît Rameix, le shaper, le sculpteur de planches, l’un des trois fondateurs de la start-up Notox, basée à Anglet, sur la zone artisanale du Lazaret. © Photo Sud Ouest / Betrand Lapègue  

    Les grandes vacances approchent à grand pas, ou sont déjà là. Comment passer l'été en se faisant plaisir dans un plus grand respect de la planète et du développement durable ? Voici une première réponse, avec la planche de surf « propre » en fibre végétale, réalisée depuis trois ans par Notox, un petit « atelier-labo » des Pyrénées-Atlantiques, fait peu à peu son chemin. Adoptée par des pratiquants, elle a été adoubée par le ministère du Redressement productif, et vise l’export.

    planche green.jpgUne planche de surf, c'est super polluant

    L'invention est loin d'être anodine. Car, paradoxe pour les surfeurs qui entretiennent un lien « nature » avec l’océan, la fabrication d’une planche est une activité polluante et nocive pour la santé. « Une planche de trois kilos génère six kg de déchets dont 100% ne sont pas recyclables », rappelle Dominique Villenave, 45 ans, co-fondateur de l’entreprise Notox (No Toxique) à Anglet.

    Des matériaux extrêmement polluants et dangereux

    « La fabrication obéit à un processus immuable depuis 50 ans », explique-t-il. « Un pain de mousse en polyuréthane coulé dans de la résine, sur laquelle on colle de la fibre de verre. Des matériaux extrêmement polluants et dangereux » comme l'a mis en évidence une doctorante en médecine, la Dr Xavière Houyert, dans une étude qu'elle réalisée en 2011 sur le sujet. « La salle de ponçage où s’échappent les très fines poussières de matières plastiques et fibres de verre, qui vont directement dans les alvéoles des poumon, elle appelle ça "la classe amiante". C’est dire la dangerosité », précise Dominique Villenave.

    Créer une  planche verte idéale

    planche surf,notox,écologique,océan,atlantique,déchets,pyrénées atlantiques,anglet,innovationD'où l'idée de créer un atelier visant à « s’approcher le plus possible de la planche idéale », en diminuant les matériaux polluants, concrétisée par Dominique Villenave avec deux ingénieurs de 35 ans eux-mêmes surfeurs, Pierre Pommiers et Benoît Rameix. La fibre de verre a été remplacée par de la fibre de lin. Dotée d’une flexibilité naturelle que n’a pas la fibre de verre, plus absorbante aux vibrations, la logique voulait qu’elle améliore la « tenue de vague ». Pari tenu semble-t-il, si l’on en croit des pratiquants. « Je surfe sur Notox depuis presque un an après y avoir mis ma fille, car je voulais une marque de confiance avec un vrai suivi », déclare Emmanuelle Joly (photo ci-dessus), 42 ans, une pionnière du surf féminin en France, aux dix ans de circuit pro et six titres européens dans les années 90. « Depuis je ne peux plus revenir sur des matériaux classiques, je les trouve moins réactifs et performants », assure-t-elle. « Or c’est ce que je demande avant tout à une planche ».

    Les déchets ultimes réduits des deux tiers

    La gageure pour Notox fut notox.jpgde construire un atelier sophistiqué où les déchets sont isolés, recyclés et revalorisés, à chaque stade de la production: shape (design), modelage, glaçage et ponçage. Les pièces dédiées à la stratification et au ponçage ont été dotées d’un système de traitement d’air et d’aspiration à l’outil (ponceuse, robot…), explique-t-on chez Notox. Au final, la quantité de déchets ultimes, non recyclables, « principalement des résines », a été réduite de plus des deux tiers. Stratégiquement, l’atelier-labo a diversifié ses services: planches à la demande, mise à disposition locative pour « shapeurs » (designers, ndlr) extérieurs, sous-traitance de petites et moyennes séries de planches.

    Résistante et réactive, mais chère

    Philippe Chevallier, un shapeur et surfeur de 45 ans, y fait ainsi fabriquer une partie de ses planches. « La Notox réduit les déchets et possède des propriétés mécaniques bien meilleures que la planche en fibre de verre. Elle est plus résistante aux chocs ». « Bien sûr, ça se paye », ajoute-t-il. Une planche classique coûte environ 500 euros. La Notox est 250 euros plus chère. Mais, selon Philippe Chevallier : «c’est mérité ».

    Au-delà des planches elles-mêmes, Notox vise une autre étape :  conceptualiser l’atelier Lab Notox et l’externaliser sur les lieux de productions.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Notox en chiffres. Créé en 2010, Notox produit environ 400 planches par an, emploie cinq personnes et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 230.000 euros, dont 15% à l’export.  En 2913, Notox a été décorée et honorée au ministère du Redressement productif, parmi d’autres entreprises innovantes, lors d’une soirée vouée aux « objets de la nouvelle France industrielle. Le ministre Arnaud Montebourg a salué en eux des « sans-culottes de la Révolution industrielle en cours », qui ont « transgressé des lignes, inventé des procédés, et s’apprêtent à exporter ». Mazette !