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Economie - Page 193

  • Que penser de la voie Royal pour "la transition énergétique et la croissance verte" ? Décryptage

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    La ministre de l'environnement Ségolène Royal a lancé le coup d'envoi de la loi sur la transition énergétique à la française, le mercredi 30 juillet, en Conseil des ministres. Ici, le 16 juillet 2014. Archives AFP

    "Diversification et efficacité" sont les maîtres mots employés par Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, pour caractériser le projet de loi "de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte" qu'elle a présenté le 30 juillet, en Conseil des ministres. Au-delà de l'auto-satisfecit, s'agit-il d'un bon texte, ou pas ? Décryptage.

    "Décarboner la  France"

    Présentée comme l'un des textes phares de son quinquennat par François Hollande, la  loi sur la transition énergétique était très attendue, après un grand débat national et des travaux préparatoires qui ont duré un an et demi. Elle déboule enfin dans le paysage français, juste avant les traditionnelles grandes vacances politiques du mois d'août. Composée de 64 articles, elle veut montrer la volonté du gouvernement de "décarboner" la France et de verdir la croissance économique du pays. 

    6 GRANDES AMBITIONS

    Au final, la France doit parvenir à alléger une facture énergétique de 68,7 milliards d'euros par an, qui plombe sa balance commerciale, tout en sécurisant son approvisionnement et en assurant un prix de l'énergie compétitif. La baisse du recours aux énergies fossiles doit aussi permettre de lutter contre la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre du pays.

    6 GRANDS OBJECTIFS

    Logiques, six grands objectifs cadrent la loi, à moyen et long terme : réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40 % à horizon 2030 par rapport à 1990, et les diviser par quatre d'ici à 2050; diminuer la consommation énergétique finale de 50 % d'ici à 2050; abaisser la consommation d'énergies fossiles de 30 % pour 2030. Mais aussi porter la part des énergies renouvelables à 23 % pour 2020, puis 32 % pour 2030 et ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50 % d'ici à 2025. Enfin, dernier objectif : "Créer 100.000 emplois durables et non délocalisables en trois ans."

    4 GRANDS MOYENS

    Pour permettre à la France d'atteindre ces ambitions dans le respect de leurs objectifs, Ségolène Royal vise quatre grands axes de travail.

    1. Priorité au bâtiment 

    loi,projet,transition énergétique,croissance verte,décryptageC'est le principal "pilier " sur lequel veut s'appuyer Ségolène Royal et un énorme enjeu. Avec 20 millions de bâtiments mal isolés, et 4 millions de ménages qui peinent à régler leur facture énergétique, le secteur du bâtiment représente près de la moitié de la consommation d'énergie du pays. La ministre de l'Ecologie se donne pour but la rénovation thermique de 500.000 logements par an d'ici à 2017 (objectif fixé dès 2012 mais encore loin d'être atteint). Avec, à la clé, la création de 75 000 emplois.

    2. Des transports moins polluants

    On connait la chanson par coeur: le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre (27 % du total). Cap sur l'électrique et les véhicules à faibles émissions de CO2, qui devront composer à l'avenir 50 % des flottes de l'Etat et des établissements publics. Pour les particuliers, 7 millions de bornes de recharge pour voitures électriques ou hybrides seront installées d'ici à 2030.

    3. Energies renouvelables 

    loi,projet,transition énergétique,croissance verte,décryptageAutre refrain connu : la part des énergies renouvelables doit plus que doubler à échéance de 2030. Elles fourniront alors 40 % de l'électricité, 38 % de la chaleur et 15 % des carburants. Aux côtés de l'éolien, du photovoltaïque et des énergies marines, 1.500 projets de méthaniseurs seront lancés. L'hydrogène devrait être aussi un élément-clé de la transition énergétique, comme l'espèrent les professionnels du secteur. Via une Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sur cinq ans, l'Etat entend reprendre la main en matière de production énergétique en fixant la part de chaque source (renouvelable, nucléaire et fossile) dans un schéma que devra respecter EDF. Ce qui introduit la question du nucléaire...

    4. Le nucléaire plafonné, oui mais...

    loi,projet,transition énergétique,croissance verte,décryptageLe nucléaire, qui peut encore l'ignorer, c'est le vrai sujet qui fâche tout le monde, des ONG écolos à EDF, en passant par Areva et les Verts et sur lequel la capacité de l'Etat à faire évoluer la donne énergétique dans le pays est attendue au tournant. Différemment, on s'en doute bien, par les uns et les autres. Après des tractations très serrées avec les écologistes qui souhaitaient voir l'Etat en position de fermer des centrales, le gouvernement a finalement retenu l'option de la négociation avec l'opérateur EDF pour ramener à 50% la part du nucléaire dans la consommation d'électricité, contre 75% aujourd'hui.  La capacité du parc électronucléaire ne pourra pas excéder son niveau actuel (63,2 gigawatts) : pour mettre en service un nouveau réacteur, EDF devra donc fermer une tranche de même puissance. Même s'il n'y a rien sur la fermeture de Fessenheim (photo ci-dessus) et sur la limitation à 40 ans de la durée de vie des centrales, les Verts se disent satisfaits.

    LES REACTIONS

    Alors, contents les écolos ? Oui, pour les politiques d'EELV, dont on se demande bien alors pourquoi ils ont quitté le gouvernement... Pas complètement, pour les associatifs. "Il manque des éléments sur les transports, l'agriculture, l'urbanisme, on attend beaucoup des amendements souligne le juriste spécialisé dans le droit de l'environnement Arnaud Gossement, au nom de la Fabrique écologique, une fondation pluraliste qui réunit élus, ONG et entreprises. Regrets partagés par la Fondation Nicolas Hulot. Il n'y a rien non plus dans le texte sur la question de l'exploitation des gaz de schiste, autre grand sujet de polémique énergétique. Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables, est plutôt carrément satisfait des mesures en faveur de son secteur industriel, prometteuses pour l'emploi.  

    Et les industriels ? Ces messieurs, dont notamment le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet se sont dit mercredi globalement satisfaits, mais "prudents". Dont acte.

    Et les sous ? Les ambitions et les objectifs, c'est bien joli, mais comment financer tout ça? L'argent, en matière d'énergie comme pour tout, c'est le nerf de la guerre... Pas de souci, Ségolène Royal a prévu le coût. 10 milliards d'euros seraient mobilisés et devraient avoir un effet de levier. 5 milliards de la Caisse des dépôts pour des prêts à 2% aux collectivités, 1,5 milliard pour le fonds pour les énergies renouvelables, 1,5 milliard d'allègements fiscaux, 1 milliard pour la rénovation énergétique des collèges, le reste sous forme de différents prêts (taux zéro pour les particuliers, prêts pour les PME-TPE, etc.). On peut naturellement compter sur Hervé Mariton, de l'UMP, pour avertir que Royal "ne trouvera pas ce financement" en la taxant de "menteuse et de magicienne".

    ET MAINTENANT ?

    S'il n'est pas parfait et comporte des zones de flou, notamment au regard des enjeux écologiques,  le texte est enfin là, avec la promesse présidentielle de réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité  à 50 % en 2025. Mais pour le gouvernement, le plus dur reste à faire. La bataille parlementaire qui sera lancée en octobre à l'Assemblée s'annonce rude, tant les intérêts divergent...

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur la transition énergétique : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur le nucléaire : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur les énergies renouvelables: cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique: cliquer ICI
  • Ces bonnes nouvelles vertes de 2014. Aujourd'hui : le bio, ça cartonne !

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    Choisir de s'alimenter bio, c'est bon pour le développement durable, pour la planète et pour notre santé. Photo archives "Sud Ouest" Emilie Drouinaud

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale, "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014",  pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui  : les excellents résultats du marché du bio...

    En France comme aux Etats-Unis, le marché du bio cartonne

    25 avril 2014. En France, le marché du bio pèse aujourd’hui 4,1 milliards d'euros, avec une croissance d'environ 5% en 2013 qui dépasse le chiffre de 3 % qui avait été prévu. Tel est le résultat de l'étude réalisée par  Xerfi sur l'agriculture bio, publiée en février dernier. 

    Xerfi avait prévu une croissance de +3% en 2013 : Le bio continue donc son expansion mais qu’en est-il vraiment de la consommation du bio par les Français ? On peut le découvrir grâce à une infographie 100% Bio réalisée avec l'institut de sondage BVA, par ma-Reduc.com, site communautaire de bons de réductions et de bons plans en ligne 

    La consommation du bio en chiffres

    L'infographie décrypte la consommation du bio par les Français en chiffres : la fréquence d'achat, le budget, les dépenses par semaine et par foyer, qui sont les consommateurs de bio et quelles sont leurs motivations, ou encore les produits stars du bio...  Malgré un contexte économique difficile, on s'aperçoit que 75% des Français sont prêts à dépenser plus pour manger mieux. Ainsi, on observe que le budget bio a augmenté pour 24% des Français et que 8% d'entre eux dépensent plus de 50 euros par semaine. Ils sont seulement 2% à penser que le bio n'est qu'un effet de mode

    Une opportunité économique exceptionnelle

    Aux Etats-Unis, le bio décolle aussi. Comme le relève le site du "Le Nouvel OBbs"/"Rue 89", Tom Vilsack, secrétaire d'Etat américain à l'Agriculture constate cette envolée spectaculaire : "La demande pour le bio a crû de façon exponentielle pendant la décennie écoulée. Avec des ventes au détail estimées à 35 milliards de dollars l’an dernier, l’industrie du bio représente une opportunité économique exceptionnelle pour les fermiers, les éleveurs et les communautés rurales."

    Plus que jamais, manger bio, c'est vraiment le bon plan !

    Cathy Lafon

    POUR AFFICHER L'INFOGRAPHIE 100% BIO: Cliquer ICI

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  • Le top 30 des centrales à charbon les plus polluantes d'Europe

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    La centrale à charbon de Boxberg en Allemagne. Photo AFP

    Le hit parade des centrales thermiques au charbon les plus polluantes de l'Union européenne : voilà un autre palmarès que celui de la Coupe du monde de football dont, pour une fois, en matière d'écologie (et de foot), la France sort la tête plus ou moins haute. Quant à l'Allemagne, si elle est toujours la championne, le motif est nettement moins glorieux qu'au foot : le pays d'Angela Merkel arrive en tête des pays équipés des centrales à charbon les plus polluantes d'Europe. Telle est la conclusion du rapport « Europe’s Dirty 30», publié mardi 22 juillet par le WWF, le Climate Action Network (CAN Europe),  le Bureau européen de l’environnement, HEAL et la Climate Alliance Germany.

    Plus grave, selon les ONG, les émissions de CO2 provenant des centrales thermiques au charbon dans l’Union Européenne minent les efforts entrepris dans la lutte contre les changements climatiques.  Voyons d'un peu plus près de quoi il retourne...

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    Le hit parade des centrales thermiques à charbon les plus polluantes. Infographie WWF

    L'Allemagne, première à égalité avec le Royaume-Uni

    Selon l'étude "Europe's Dirty 30"l'Allemagne et le Royaume-Uni comptent neuf des centrales classées les moins respectueuses de l'environnement en Europe, ce qui les place sur ce point en première place du classement. Viennent ensuite la Pologne, avec quatre centrales, l'Italie et la Grèce, avec deux sites chacun, puis les Pays-Bas, l'Estonie, l'Espagne et le Portugal, avec chacun une centrale recensée par ce classement. Le rapport indique en outre que, sur les trente sites européens les plus émetteurs en CO2, l'Allemagne compte quatre des cinq centrales thermiques à charbon les plus polluantes.

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLa palme de la centrale la plus polluante revient à la Pologne

    La Pologne, reçoit elle, la palme de la centrale la plus polluante pour le site de Belchatow (ci-contre). Les quatre suivantes  sont toujours situées sur le sol allemand: il s'agit des centrales du numéro deux allemand de l'énergie RWE de Neurath et de Niederaussem (ouest), suivies de celles du suédois Vattenfall à Jänschwalde et Boxberg (est).

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLa championne de la transition énergétique taclée par son addiction au charbon, pas par les renouvelables

    Attention, que l'on ne s'y trompe pas : les énergies renouvelables n'y sont pour rien ! Au contraire, selon les ONG, "les émissions allemandes seraient encore plus élevées aujourd'hui sans cette transition". Que l'on ne compte pas non plus sur les ONG pour fustiger l'Allemagne en l'incitant à revenir au nucléaire... L'étude souligne en effet que "la transition énergétique allemande fonctionne, [...] la baisse de l'électricité d'origine nucléaire a été plus que compensée par la croissance des énergies renouvelables" à grand renfort d'éolien et de solaire. Et ce, n'en déplaise à ceux qui ânonnent faussement, selon les ONG que l'Allemagne aurait davantage recours au charbon après sa décision de sortir du nucléaire d'ici à 2022...

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueL'électricité allemande trop gourmande en charbon

    Ce qu'il y a, selon WWF, c'est que l'Allemagne, si elle compense la baisse du nucléaire par les énergies propres, maintient sa dépendance au charbon pour produire son électricité. "L'Allemagne consomme plus de charbon pour sa production d'électricité que n'importe quel autre pays de l'Union européenne, devant la Pologne et la Grande-Bretagne, respectivement deuxième et troisième". Et le revers bien connu de la médaille du charbon, ce sont les émissions de gaz à effet de serre.  Les centrales électriques à charbon, qui sont responsables de 70% des émissions de CO2 du secteur de l'énergie dans le monde, représentent encore environ un quart de la production énergétique au sein de l'UE, selon les chiffres de WWF.

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLa sortie du charbon : une priorité pour l'Europe pour réduire les GES

    Mais pourquoi cette passion dévorante pour le charbon, une énergie datée et reconnue comme ultra polluante ? Les ONG ont leur petite idée sur la question, on s'en doute :  "En Europe, de nombreuses centrales thermiques au charbon fonctionnent à plein régime ou presque, à cause du prix relativement bas du charbon par rapport au gaz. S'ajoute à cela la faiblesse du prix des quotas de CO2, qui ne joue plus son rôle pour orienter l'industrie vers une production moins polluante", expliquent-elles, en estimant que "la sortie du charbon doit être une priorité pour l'Europe".

    Et la France ?

    Si la France s'en sort plutôt bien sur le territoire national où elle ne compte plus l'ombre d'une seule centrale au charbon,  elle apparaît néanmoins avec EDF en bonne place dans le classement des ONG, en tant que propriétaire de deux centrale outre-Manche et d'une en Pologne. L'Hexagone, souligne l'étude, continue aussi à soutenir financièrement le développement du charbon dans le monde... Et toc, un boulet de charbon dans le jardin du pays champion de l'électricité nucléaire non émettrice de CO2.

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLe climat... et la santé

    En l'absence d'efforts supplémentaires, la grande utilisation de centrales à charbon dans certains Etats membres les plus peuplés comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni ne permettront pas à l'Europe de réduire ses émissions de gaz à effet de serre aussi rapidement que prévu et impératif,  affirme le WWF. "L’UE a besoin de se doter d’un cadre législatif plus ambitieux. Elle doit parvenir rapidement à une réforme structurelle de son marché de quotas d’émissions. Il en va de notre avenir climatique à tous, mais aussi de la santé de millions d’européens", conclut Pierre Cannet, responsable du Programme Climat et Energie au WWF-France (photo ci-dessus).

    Cathy Lafon

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