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La France devrait introduire deux ourses dans les Pyrénées, à l'automne 2018. Photo AFP
Après les rapports accablants publiés la semaine dernière, la semaine a plutôt bien commencé pour la biodiversité. En tout cas dans l'Hexagone. Ce lundi, Nicolas Hulot, ministre de l’Écologie, a annoncé dans un entretien accordé au "Parisien", que deux ourses seraient bel et bien lâchées cet automne dans les Pyrénées. Une première depuis douze ans.
Les grandes vacances approchent à grand pas, ou sont déjà là. Comment passer l'été en se faisant plaisir dans un plus grand respect de la planète et du développement durable ? Voici une première réponse, avec la planche de surf « propre » en fibre végétale, réalisée depuis trois ans parNotox, un petit « atelier-labo » des Pyrénées-Atlantiques, fait peu à peu son chemin. Adoptée par des pratiquants, elle a été adoubée par le ministère du Redressement productif, et vise l’export.
Une planche de surf, c'est super polluant
L'invention est loin d'être anodine. Car, paradoxe pour les surfeurs qui entretiennent un lien « nature » avec l’océan, la fabrication d’une planche est une activité polluante et nocive pour la santé. « Une planche de trois kilos génère six kg de déchets dont 100% ne sont pas recyclables », rappelle Dominique Villenave, 45 ans, co-fondateur de l’entreprise Notox (No Toxique) à Anglet.
Des matériaux extrêmement polluants et dangereux
« La fabrication obéit à un processus immuable depuis 50 ans », explique-t-il. « Un pain de mousse en polyuréthane coulé dans de la résine, sur laquelle on colle de la fibre de verre. Des matériaux extrêmement polluants et dangereux » comme l'a mis en évidence une doctorante en médecine, la Dr Xavière Houyert, dans une étude qu'elle réalisée en 2011 sur le sujet. « La salle de ponçage où s’échappent les très fines poussières de matières plastiques et fibres de verre, qui vont directement dans les alvéoles des poumon, elle appelle ça "la classe amiante". C’est dire la dangerosité », précise Dominique Villenave.
Créer une planche verte idéale
D'où l'idée de créer un atelier visant à « s’approcher le plus possible de la planche idéale », en diminuant les matériaux polluants, concrétisée par Dominique Villenave avec deux ingénieurs de 35 ans eux-mêmes surfeurs, Pierre Pommiers et Benoît Rameix. La fibre de verre a été remplacée par de la fibre de lin. Dotée d’une flexibilité naturelle que n’a pas la fibre de verre, plus absorbante aux vibrations, la logique voulait qu’elle améliore la « tenue de vague ». Pari tenu semble-t-il, si l’on en croit des pratiquants. « Je surfe sur Notox depuis presque un an après y avoir mis ma fille, car je voulais une marque de confiance avec un vrai suivi », déclare Emmanuelle Joly (photo ci-dessus), 42 ans, une pionnière du surf féminin en France, aux dix ans de circuit pro et six titres européens dans les années 90. « Depuis je ne peux plus revenir sur des matériaux classiques, je les trouve moins réactifs et performants », assure-t-elle. « Or c’est ce que je demande avant tout à une planche ».
Les déchets ultimes réduits des deux tiers
La gageure pour Notox fut de construire un atelier sophistiqué où les déchets sont isolés, recyclés et revalorisés, à chaque stade de la production: shape (design), modelage, glaçage et ponçage. Les pièces dédiées à la stratification et au ponçage ont été dotées d’un système de traitement d’air et d’aspiration à l’outil (ponceuse, robot…), explique-t-on chez Notox. Au final, la quantité de déchets ultimes, non recyclables, « principalement des résines », a été réduite de plus des deux tiers. Stratégiquement, l’atelier-labo a diversifié ses services: planches à la demande, mise à disposition locative pour « shapeurs » (designers, ndlr) extérieurs, sous-traitance de petites et moyennes séries de planches.
Résistante et réactive, mais chère
Philippe Chevallier, un shapeur et surfeur de 45 ans, y fait ainsi fabriquer une partie de ses planches. « La Notox réduit les déchets et possède des propriétés mécaniques bien meilleures que la planche en fibre de verre. Elle est plus résistante aux chocs ». « Bien sûr, ça se paye », ajoute-t-il. Une planche classique coûte environ 500 euros. La Notox est 250 euros plus chère. Mais, selon Philippe Chevallier : «c’est mérité ».
Au-delà des planches elles-mêmes, Notox vise une autre étape : conceptualiser l’atelier Lab Notox et l’externaliser sur les lieux de productions.
Notox en chiffres. Créé en 2010, Notox produit environ 400 planches par an, emploie cinq personnes et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 230.000 euros, dont 15% à l’export. En 2913, Notox a été décorée et honorée au ministère du Redressement productif, parmi d’autres entreprises innovantes, lors d’une soirée vouée aux « objets de la nouvelle France industrielle. Le ministre Arnaud Montebourg a salué en eux des « sans-culottes de la Révolution industrielle en cours », qui ont « transgressé des lignes, inventé des procédés, et s’apprêtent à exporter ». Mazette !
Image d’ours brun filmé par l'ONCFS en 2013, dans le cadre du Réseau Ours Brun (R.O.B.), dans les Pyrénées Françaises. DR
A croire qu'ils sont les stars de nos montagnes : l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), vient de mettre en ligne quinze nouvelles vidéos des ours bruns des Pyrénées, tournées en mai et au début du mois de juin par le paparazzi des cimes.
Vingt-deux ours bruns
A la fin de l'année 2012, on comptait vingt-deux ours bruns dans les Pyrénées françaises et espagnole, dont trois nouveau-nés. Un nombre stable mais insuffisant:"Aucun des deux noyaux constituant la population actuelle n’est viable", estiment les défenseurs des plantigrades, le Collectif Ours Pyrénées, qui précisent : "Celui des Pyrénées centrales reste insuffisant, malgré les derniers lâchers. Quant à celui des Pyrénées occidentales, composé seulement de deux mâles, il est au bord de l’extinction, alors qu’il couvre la moitié de l’aire de répartition pyrénéenne."
Un ou deux ours sur le même arbre en Béarn ?
Les 9 et 10 mai 2013, un appareil photo automatique du FIEP-Groupe ours Pyrénées (dans le cadre du Réseau ours brun) avait déjà photographié en Béarn deux ours sur un même arbre, où se frottent les ours pour se rencontrer ou s'éviter... Selon le FIEP, l'apparence des ours semble indiquer qu'il s'agit de deux individus différents, mais l'association indique qu'il faut attendre les analyses génétiques de poils pour être fixé.
Au saut du lit
Les caméras de l'ONCFS ont cueilli à leur tour au saut du lit les mammifères sortis depuis peu de leurs tanières, où ils ont passé l'hiver. Les dernières vidéos postées sur internet montrent plusieurs ours filmés en mai et en juin par une quarantaine de caméras automatiques installées sur le versant français des Pyrénées. Les films, tous légendés, datés et localisés, se situent dans les communes de Laruns en Béarn (Pyrénées-Atlantiques), Couflens, Seintein, Seix, Bonac Irazein et Saint-Lary (Ariège), Melles (Haute-Garonne) et Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées). Jusqu'à présent, les vidéos automatiques d'ours vivant dans les Pyrénées avaient été réalisées surtout de nuit : l'ONCFS en publie de nouvelles, filmées de jour. On ne connaît pas l'identité de la plupart des ours, à l'exception de Pyros, 24 ans, le plus vieil ours du massif, filmé à Fos en train de se frotter à un arbre, de Balou, 10 ans, repéré dans la commune de Seix le 19 juin, et, probablement, de Cannelito (le fils de Cannelle tuée par un chasseur en 2004) à Luz-Saint-Sauveur, le 23 juin.
"Les Experts" des Pyrénées
Selon Alain Reynes, directeur du Pays de l'Ours Adet, les spécialistes ont reconnu Pyros à sa boucle d'oreille de vrai rocker (ou de vrai pirate des Caraïbes). Pour Balou, il est identifiable grâce au collier émetteur qu'il est le seul ours du secteur à porter encore aujourd'hui. Mais les fans des séries télévisés de "NCIS" ou des "Experts" le savent par coeur : les analyses génétiques devront confirmer ces indices visuels... et prouver qu'il s'agit bien de ces plantigrades. A condition que les "Experts" du Réseau Ours parviennent à collecter des échantillons biologiques associés (crottes, poils, salive), la génétique permet en effet de découvrir l'identité des différents individus filmés... à des fins scientifiques et non criminalistiques. Merveilles de la science, quand elle se met au vert !
Devenez "l'homme (ou la femme, ou l'enfant) qui a vu l'ours" !
Carte du pays de l'ours DR Pays de l'ours - Adet
C'est enfin l'été... Les vacances sont l'occasion rêvée pour partir à la découverte des ours de nos montagnes en compagnie de l'association Le Pays de l'Ours-Adet, qui organise des animations nature à Arbas, pour les petits et les grands : randonnées thématiques en famille à la journée ou à la demi-journée avec un animateur, expo ours et projections... Au programme notamment : une visite guidée du sentier d'interprétation " la Vallée des Ours ", une initiation à la reconnaissance et au moulage des traces d'animaux, des journées "Sur les traces de l'Ours", avec découverte des richesses naturelles des Pyrénées Centrales. Pas sûr que vous le rencontriez, mais vous saurez tout sur "nounours" et son magnifique habitat pyrénéen.
Pétition pour les ours...
Le 16 mai dernier le Collectif Ours Pyrénées – Colectivo oso Pirineos lançait la première pétition européenne, en français et en espagnol, pour demander aux deux gouvernements une "action forte et durable pour la restauration dans les Pyrénées d’une population viable d’ours, via des plans de conservation et de restauration de l'espèce concertés et harmonisés". En France : "Monsieur le Président, renoncez au renoncement !". Depuis, la pétition est devenue internationale et a recueilli 20.173 signatures. Elle en visait 20.000 : objectif atteint et dépassé. On peut encore la signer : alors si vous aimez les ours, à vos souris !
... et solidarité pour les hommes
Quand on aime les ours, on aime aussi les hommes. Pays de l'Ours a lancé une opération de solidarité avec les sinistrés des inondations du 18 juin dans les Pyrénées : on peut envoyer des dons, qui seront intégralement reversés par l'association aux victimes, en cliquant ICI
L'ours brun. Le plantigrade est présent dans quatre départements français (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Ariège) et dans trois provinces espagnoles (Navarre, Aragon et Catalogne), soit une aire totale d'environ 3 800 km2, dont 1 700 en France
Programme des animations estivales Pays de l'ours-Adet : cliquer ICI. Renseignements & inscriptions : Pays de l'Ours – Adet : 05 61 97 48 44 - e-mail : animation@paysdelours.com
Le rapport sur l'état de la population de l'ours dans les Pyrénées : cliquer ICI
Tous les articles de Ma Planète sur l'ours : cliquer ICI