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Eau - Page 72

  • Un jour, peut-être, nous vivrons dans des maisons flottantes...

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    La maison flottante hibiscus, conçue par la société Batifl'o. Copyright Batifl'o

    Pour être spectaculaires, les grandes marées de ce week-end ne seront fort heureusement pas catastrophiques, grâce à une météo clémente. Elles sont pourtant l'occasion de reparler du risque de submersion qui menace notre littoral. Avec le réchauffement climatique, le niveau des mers monte, les océans se réchauffent, les tempêtes et les précipitations deviennent plus violentes. Aux Etats-Unis, les inondations et les ravages de l’ouragan Katrina ont coûté 80 milliards de dollars. En février 2010, la France où la tempête Xynthia a provoqué une inondation monstre qui ont tué 29 personnes à La Faute-sur-Mer (Vendée), a pris à son tour brutalement conscience du risque de submersion, intensifié par le changement climatique.

    En France, l'inondation est le risque numéro 1

    Dans l'Hexagone, le risque numéro 1 en matière de catastrophe naturelle, c'est l'inondation : 19.000 communes sont situées en zone inondable et un habitant sur quatre est exposé à ce risque qui ne cesse d'augmenter. Au cours de l'hiver 2013-2014, l'état de catastrophe naturelle a été déclaré pour 566 communes contre 466 au printemps 2013. Les dommages annuels moyens sont évalués entre 650 et 800 millions d'euros. Si la région parisienne subissait une crue similaire à celle de 1910, le coût direct en serait de 17 milliards d'euros.... Pourtant, au lieu de chercher à s'adapter, la France, pays de bâtisseurs obsédés par les grands travaux et les grands équipement, a longtemps choisi de répondre au risque en construisant des digues pour se protéger de la montée des eaux. Jusqu'à la tempête Xynthia, qui a remis en question la justesse de cette doctrine. 

    S'adapter et vivre avec l'eau, et non pas lutter contre elle

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineOui, mais alors, comment s'adapter au risque inondation? Si dans ce domaine la France a des décennies de retard, de nombreuses solutions existent pourtant pour continuer à vivre dans une zone exposée aux crues, comme l'expérimentent notamment depuis longtemps les Pays-Bas . Un certain nombre d'architectes avant-gardistes ont déjà des propositions concrètes. Ainsi, le Néerlandais Koen Oldhuis qui construit des maisons, des stades, des mosquées et des terrains de golf partout dans le monde, autant de bâtiments dont la particularité est d'être flottants (photo ci-dessus, appartements flottants aux Pays-Bas).

    Le Sud-Ouest doit apprendre à vivre avec le risque inondation 

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineDans la région, réchauffement climatique oblige, la question devient de plus en plus prégnante, avec le risque de submersion sur le littoral atlantique et des inondations catastrophiques de plus en plus fréquentes, dues aux orages violents et aux précipitations de plus en plus intenses. Parmi les zones menacée, l'estuaire de la Gironde est directement concernée par la montée des eaux. Quant à la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), elle est particulièrement concernée par le risque inondation : sur les 27 communes de la CUB, 16 sont soumises à ce risque. Dont Bordeaux. Autant de bonnes raisons pour l'agglomération bordelaise, devenue depuis Métropole, de commencer à plancher sur la question des aménagements en zone humide dès le mois de janvier 2012, avec le concours du paysagiste Michel Hössler (photo ci-dessus).

    Batiff'lo, un procédé breveté, "simple, écologique et durable"

    La bonne nouvelle, c'est que la France rattrape son retard et qu'il existe déjà des solutions dans la région. Ainsi, la société Batifl'o, dont le siège est à Pau (Aquitaine), propose des logements sur pilotis, des maisons surélevées sur une butte artificielle, ou encore des maisons amphibies construites sur des caissons flottants installés sous l'habitation qui permettant de la faire flotter en cas d'inondation.

    Construire en zone inondable : un grand prix pour les projets innovants

    Il semble donc que la France se soit éveillée à son tour à l'urgente nécessité de proposer de nouveaux projets immobiliers prenant en compte la montée des eaux. Signe des temps, dans le cadre de la stratégie nationale de gestion du risque inondation, les ministère de l'Ecologie et du Logement viennent de lancer un Grand prix d'aménagement visant à "mieux bâtir en terrains inondables constructibles " En juin, les deux ministères récompenseront plusieurs projets d'architectes, d'urbanistes et de paysagistes qui ont intégré dans leur construction, dès la conception, le risque inondation. La société paloise Batifl'o sera-t-elle récompensée ? A suivre...

    Cathy Lafon

    A VOIR 

    • "L'architecture climatique, construire pour demain", un documentaire d'Ariane Riecker (Allemagne 2014), Arte. 

    PLUS D'INFO

    • Le site de Batifl'o : cliquer ICI
    • La circulaire du ministère de l'Ecologie  du 5 juillet 2011 relative à la mise en oeuvre de la politique de gestion des risques d'inondation : cliquer ICI
    • Les risques d'inondations pour l'agglomération bordelaise (document CUB,  août 2011) : cliquer ICI
    • Précautions aux Bassins à flots de Bordeaux : cliquer ICI
    • Le projet Hafencity de Hambourg (Allemagne) : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Réchauffement climatique : on n'a jamais mesuré aussi peu de glaces dans l'Arctique

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    Selon le Centre américain de données sur la neige et la glace, la formation de glace de mer arctique semble être terminée pour cette année.  Photo archive La Presse Canadienne

    Au cours de l'hiver 2014-2015, les glaces dans l'océan Arctique ne se sont accrues que de 9,91 millions de km2. C'est l'étendue maximum des glaces arctiques la plus faible jamais mesurée en hiver depuis le début des observations par satellite en 1979, a indiqué ce jeudi le Centre américain de la neige et de la glace (National Snow and Ice Data Center/NSIDC).

    Un maximum de 14,54 millions de km2

    fonte banquise,glace,hausse niveau des mers,océans,inondatio,submersion,littoral,réchauffement climatiqueLa superficie de la banquise a atteint au plus 14,54 millions de km2 le 25 février, ce qui devrait être le maximum pour l'année, selon une estimation préliminaire, soit 1,10 million de km2 sous la moyenne de 15,64 millions de km2 mesurée de 1981 à 2010 et 130.000 km2 au-dessous du précédent minimum en 2011. Cette année, le maximum a été atteint quinze jours plus tôt que la moyenne entre 1981 et 2010 à savoir le 12 mars, précise le NSIDC. Vu la variabilité de la superficie des glaces à cette époque de l'année, il est possible que la banquise continue à s'étendre au cours des deux ou trois prochaines semaines, selon les scientifiques. Toutefois, il apparaît désormais improbable qu'il se produise une accumulation de glace suffisante pour surpasser l'étendue atteinte le 25 février, estiment ces glaciologues.

    Températures de + 8 à 10°C au dessus de la moyenne

    La faible formation de glace durant ce dernier hiver s'explique en partie par un mois de février caractérisé par une combinaison inhabituelle du jet stream qui s'est traduit par un réchauffement de l'Arctique du côté de l'océan Pacifique entraînant une faible étendue de la glace dans la mer de Béring et d'Okhotsk. Durant les deux première semaines de mars, les températures sur l'ensemble de l'est l'Arctique à environ mille mètres d'altitude ont été plusieurs degrés au-dessus de la moyenne jusqu'à huit à dix degrés en mer de Barents au nord de la Norvège, précise le NSIDC.

    "Sonnette d'alarme"

    fonte banquise,glace,hausse niveau des mers,océans,inondatio,submersion,littoral,réchauffement climatiquePour l'organisation écologique World Wide Fund for Nature (WWF), "cela devrait être une sonnette d'alarme". "Le changement climatique ne s'arrêtera pas au cercle arctique et sans une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre nous finirons par avoir un climat complètement différent, imprévisible et destructeur pour les écosystèmes et les humains", a déclaré dans un communiqué Samantha Smith, responsable de l'Initiative climat et énergie au WWF. Elle rappelle que 2014 a été l'année la plus chaude sur le globe depuis le début des relevés de température en 1881.

    La porte du frigo de la planète est ouverte

    La fonte des glaces de l'Arctique, le frigo de la planète qui régule et équilibre le climat entre les régions équatoriales et tropicales chaudes toute l'année, est un très mauvais signe pour le réchauffement climatique mais aussi pour la montée du niveau des océans auquel contribuent la dilatation des mers qui se réchauffent et l'apport des eaux des glaciers qui fondent. Dans son dernier rapport, publiée en avril 2014, le Giec estime que la hausse totale du niveau des mers au cours de ce siècle sera comprise entre 28 centimètres et 98 centimètres. Une fourchette déjà réactualisée par rapport aux projections de 2007 – qui prévoyaient entre 18 et 59 centimètres supplémentaires. L'hypothèse d'une augmentation d'un mètre du niveau des océans d'ici à la fin du siècle devient de moins en mois hypothétique.

    dune pilat.jpgNantes, Bordeaux, Bayonne... un jour sous les eaux ?

    Dans le futur, la France pourrait perdre jusqu'à 20% de son littoral. En France, le Sud-Ouest et l'Aquitaine sont particulièrement menacé : l’île de Ré, celle d’Oléron, l’estuaire de la Loire, le marais poitevin, l'estuaire de la Girondele bassin d’Arcachon (photo ci-contre), les stations balnéaires du littoral girondin, comme Lacanau, celles des Landes et les grands ports et villes du Pays Basque sont en première ligne en cas d'élévation du niveau de la mer de 1 mètre, ainsi que le laisse découvrir la  carte de simulation réalisée par le site Flood Maps.

    Ce vendredi 20 mars 2015, jour des grandes marées d'équinoxe, dites "marées du siècle" en raison de l'extrême amplitude de leur coefficient, ayons bien ceci en tête : si nous ne faisons rien pour contenir le réchauffement des températures à la surface du globe à +2°C d'ici à la fin du siècle, les zones littorales où vit une grande partie de l'humanité, y compris en France, seront noyées.  Le phénomène est déjà en cours au Bangladesh et dans les îles du Pacifique.

    Cathy Lafon

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  • Pollution : de l'océan aux montagnes, cette année, Surfrider prend de l'altitude

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     Le 20 juin 2013, après une crue subite du gave de Pau, les sanctuaires de Lourdes sont envahis d'ordures. Photo archives AFP

    Collecter les déchets des montagnes à l'océan, c'est le nouveau défi que lance cette année Surfrider Foundation Europe, jamais à court d'idée pour traquer et dénoncer la pollution marine et qui organise depuis 20 ans les Initiatives océanes, afin de nettoyer les plages et les fonds marins, mais aussi les bords des rivières et de lacs.

    80 % des déchets que nous produisons arrivent dans la mer par les rivières

    surfrider,initiatives océanes,pollution marine,fleuve,rivière,adour,pays basque80% des déchets échoués sont d'origine humaine et arrivent dans la mer par les cours d'eau : pour le démontrer, Surfrider mène une étude sur l'Adour et ses affluents. Depuis un an et demi, deux Biarrots ingénieurs de l'environnement, Jean-Baptiste Dussaussois et Alexandre Schaal aidés par une trentaine de bénévoles, collectent des macrodéchets, une fois par mois sur huit points précis du fleuve pyrénéen, de la montagne (lac de Payolle) jusqu'à la plage de La Barre, à Anglet. Et ce n'est pas triste : déchetteries, stations dépuration, agriculture, tourisme, zone urbaine, l'Adour est bien loin d'être propre... Quant aux déchets, selon les premières conclusions des chercheurs, mauvaise surprise : ils se déposent à 10% sur la plage, 15% restent à la surface, et le reste tombe au fond de l'océan. Aussi étrange que cela puisse paraître, une telle étude est inédite : si les déchets sont considérés au niveau européen comme un indicateur de l'état écologique des milieux marins, tel n'est pas le cas pour les rivières et les cours d'eau qui charrient pourtant plastiques, polystyrènes, déchets médicaux et autres ordures issues de notre mode de vie, destinées à encombrer et empoisonner, souvent pour des centaines d'années, les océans et leurs habitants, poissons, cétacés, coquillages, crustacés, plancton et végétaux. Baptisé Riverine Input, le projet mené par Surfrider sur le bassin de l'Adour, donnera lieu à un protocole européen applicable aux autres grands fleuves.

    "Les déchets, ça Gave"

    D'où la lumineuse idée de lantenne Côte Basque de Surfrider  d'organiser du 18 au 22 mars une grande action de nettoyage et de sensibilisation au long de l'Adour, depuis Beaucens, en amont de Lourdes, au pied des Pyrénées, jusqu’à Anglet au bord de l’océan, pour sensibiliser l'opinion publique à un problème encore méconnu. Le choix de Beaucens comme point de départ ne doit rien au hasard : l’ancien site d’enfouissement contenait à sa fermeture 50.000 tonnes de déchets dont près de 40.000 tonnes ont été emportés dans le fleuve par les grandes crues du gave en 2012 et 2013. Un désastre écologique sans précédent sur près de 200 km de berges jusqu’à l’océan... Des travaux de démantèlement de la décharge sont en cours depuis septembre 2014. Mais qu’en est-il de la pollution en aval ?

    Un radeau-totem au fil de l'Adour

    Pour le savoir, Surfrider promène depuis ce mercredi un radeau-totem flottant représentant une montagne, qui sera «habillé» des déchets représentatifs des ramassages. Tout comme 80 % des déchets qui souillent nos océans, il descendra l'Adour jusqu’à son embouchure, s’étoffant de jour en jour, avant d'arriver en fin de matinée le samedi 21 mars, à Bayonne puis à Biarritz, au siège de l'ONG sur la Côte basque où ils seront triés. La balade du radeau-totem, c'est tout un programme : descente en rafting de Beaucens à Nay, animations pour enfants à Orthez et Biarritz, traversée de Bayonne à Anglet en pirogue hawaïenne, projection-débat du documentaire "Supertrash, l'enfer d'une décharge", de Martin Esposito, à 21 h au Cinéma le Royal de Biarritz...

    surfrider,initiatives océanes,pollution marine,fleuve,rivière,adour,pays basqueToute la journée du 21, des collectes de déchets seront aussi organisés par différents clubs et communes (Miantaut, Lestelle, Betharram), et le dimanche 22 mars, l'opération "Les déchets, ça Gave", s'achèvera par un grand nettoyage de plage à la Barre (Anglet),  à 10h00, suivi d'un brunch participatif et de l'immortalisation du "Totem voyageur" de Surfrider.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • En 2014, les Initiatives Océanes ont rassemblées 45.000 personnes qui ont nettoyé près de 1,5 millions de mètres linéaires.
    • 206 kilos de déchets en plastique sont déversés chaque seconde dans l'océan.
    • L'estomac d'un fulmar (oiseau marin qui vit en mer du Nord), contient en moyenne 34 morceaux de plastique.

    PLUS D'INFO

    • Pour tout savoir sur l'opération "Les déchets ça Gave" : cliquer ICI
    • Et pour les Initiatives Océanes : c'est ICI

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    • Les articles de Ma Planète sur Surfrider : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la pollution des océans : cliquer ICI