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Eau - Page 71

  • Sentinelle de Ma Planète. Pollution à Lacanau: Emmanuelle lance l'alerte

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    La décharge sauvage à ciel ouvert de Lacanau (Gironde), mars 2015. Photo Emmanuelle

    Emmanuelle a 35 ans. Graphiste dans une entreprise de e-commerce, la jeune femme habite à Floirac, en Gironde. Ses week-ends, elle les passe souvent à Lacanau où elle compte pas mal d'amis. De sensibilité écologiste, Emmanuelle aime la nature, la forêt girondine et l'océan. Si elle n'adhère à aucune ONG, elle soutient les actions de Greenpeace, de Sea Shepherd et localement, de l'association "Vive la forêt de Lacanau". Le 16 mars dernier, elle a contacté Ma Planète pour lui faire part d'un sujet qui lui tient beaucoup à coeur : l'existence d'une zone forestière polluée, en forêt, vers Lacanau. Une véritable décharge sauvage à ciel ouvert...  Emmanuelle veut alerter sur une situation inadmissible et choquante selon elle, dans une zone naturelle protégé, mais aussi près d'une future aire des gens du voyage destinée à héberger des familles avec des enfants.

    Dans la forêt, vers Lacanau-ville

    lacanau pollution ruisseau.jpg"C'est un ami qui m'a parlé de cette zone polluée qui se trouve dans la forêt, en bordure de la D3, vers Lacanau-ville.

    Il m'a montré les lieux et j'ai été choquée par l'ampleur des déchets qui polluent aussi les eaux environnantes (photo ci-contre), qui coulent ensuite sur le sentier de la Berle, puis vers le lac de Lacanau et mettent donc en danger la faune et la flore qui s'y trouve dans ce site médocain classé réserve naturelle.

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    De grands pins et d'autres plus jeunes (10 ans), ont été coupés sur 4 hectares (photo ci-dessus) pour préparer les lieux à la construction d'une aire d'accueil pour les gens du voyage, non loin d'une ancienne décharge, fermée en 1990. Seulement, cette dernière n'est pas aux normes et légalement, il est interdit de commencer des travaux tant que la zone n'a pas été dépolluée. Les détritus ont été poussés hors de la vue depuis la route, vers l'intérieur de la forêt. La zone d'accueil devant être opérationnelle en juin prochain, les travaux devraient commencer dans quelques semaines.

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    Le 13 mars dernier, un article a été publié dans "Sud Ouest", mais les élus locaux n'ont pas l'air de se préoccuper beaucoup du sujet...  Il est urgent d'agir maintenant !" Emmanuelle.

    PHOTOS

    Toutes les photos de la décharge et des lieux environnants qui illustre l'article ont été prises par Emmanuelle.

    PLUS D'INFO

    L'aire d'accueil des gens du voyage de Lacanau. A l'issue de l'enquête publique pour la construction de l'aire d'accueil des gens du voyage à Lacanau, la préfecture et les services compétents ont validé le site retenu par les Lacs Médocains. L'aire sera située le long de la route, en direction du Porge, à proximité de la zone d'activité. Les travaux de défrichement sont aujourd'hui bien avancés, comme on le constate sur la photo d'Emmanuelle. Selon la mairie de Lacanau, l'aire d'accueil étant à plus de 300 mètres de l'ancienne décharge, il ne devrait pas y avoir de problème (lire "Sud Ouest" du 13 mars 2015).

    lacanau pollution panneau sentier protégé.jpgLe sentier de La Berle, aménagé sur 2,5 km, permet aux visiteurs de découvrir l’histoire des marais littoraux.  En Gascon, Berle signifie "prairie humide" car autrefois s'étendait ici de vastes prairies occupées par les moutons et leur berger.

    Ce sentier constitue une balade à la rencontre des habitants des marais, à la fois ludique et pédagogique au cœur de la faune et de la flore caractéristiques des zones humides d’arrière-dune unique en Europe...

    Après l'Étang de Cousseau et les marais d'Hourtin, la réserve biologique du lac de Lacanau est devenu le troisième site médocain classé réserve naturelle

    Cathy Lafon

    ► DEVENEZ "SENTINELLE" Pour rejoindre les Sentinelles de l'environnement de "Ma Planète" et veiller à la protection des coins de la Terre qui vous tiennent à coeur, c'est on ne peut plus simple. Envoyez-nous par e-mail vos vidéos et vos photos, accompagnés de votre texte.  Ils seront publiés dans notre rubrique"Sentinelles" et vous deviendrez ainsi une des vaillantes sentinelles de la planète, sur l'écolo-blog de "Sud Ouest".

  • Climat : le déclin de la forêt amazonienne diminue sa capacité à stocker le CO2

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    Canopée de la forêt amazonienne au lever du jour, au Brésil. Photo Peter van der Sleen, Rainfor

    A trois jours de la Journée internationale des forêts, le samedi 21 mars, le CNRS a publié une étude révélant que l’Amazonie est en train de perdre sa capacité à absorber le carbone atmosphérique. Une très mauvaise nouvelle pour le climat de la planète.

    amazonie,forêt,co2,puits de carbone,tropicale,cnrs,rainfort,réchauffement climatiqueTrente ans d'inventaire

    Cette étude, publiée le 19 mars dans la revue "Nature", la plus vaste jamais entreprise sur le sujet, est le résultat d’un inventaire monumental entrepris sur trente années en forêt tropicale d’Amérique du Sud. Elle a réuni une centaine de chercheurs sous la direction de l’Université de Leeds, dont des scientifiques français du CIRAD, du CNRS et de l’INRA, collaborant au sein du Labex CEBA.

    Puits de carbone atmosphérique

    Depuis des millénaires, la forêt amazonienne jouait bien sagement le rôle de puits de carbone atmosphérique que lui attribue la nature dans l'écosystème de la Terre, en absorbant plus de carbone qu’elle n’en rejetait et en aidant à limiter l’impact du réchauffement global. La nouvelle analyse sur la dynamique forestière, produite par les chercheurs, fait malheureusement état d'une augmentation rapide du taux de mortalité des arbres en Amazonie qui compromet l'accomplissement de cette mission indispensable à la vie sur Terre.

    200.000 arbres mesurés et étudiés depuis les années 1980

    Botanist_at_work_in_Bolivia_RoelBrienen.jpgCoordonné par Rainfor, un réseau de recherche unique dédié au suivi des forêts amazoniennes, le travail scientifique repose sur des décennies de suivis détaillés des forêts d’Amérique du Sud. Afin de calculer les changements de stockage de carbone, les auteurs ont examiné 321 placettes forestières réparties largement sur les six millions de kilomètres carrés de l’Amazonie. Ils ont mesuré 200.000 arbres et enregistré la croissance et la mort de chacun d’entre eux depuis les années 1980. Selon les chercheurs, l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, l’un des composants clefs pour la photosynthèse, a initialement conduit à une augmentation de la capacité de stockage dans les arbres amazoniens. On assisterait donc à un  renversement de tendance, avec des conséquences inattendues qui pourraient aggraver le réchauffement climatique.

    Les raisons de la surmortalité des arbres

    botanistes pérou_PEru_RoelBrienen.JPGSelon le professeur Oliver Phillips (Université de Leeds), coauteur de l’étude et coordonnateur du projet Rainfor sur lequel l’analyse s’appuie, "avec le temps, la stimulation de croissance impacte le système ; les arbres vivent plus vite et meurent plus jeunes."  Des sécheresses récentes en Amazonie et des températures anormalement élevées pourraient aussi jouer un rôle important dans le phénomène observé. Si l’étude démontre que l’augmentation de mortalité a commencé bien avant les méga-sécheresse de 2005 ou de 2010, elle montre aussi que ces deux épisodes météorologiques ont causé la mort de millions d’arbres en plus.

    Le stockage de CO2 dans  les forêts d'Amazonie a diminué de moitié en 30 ans

    foret amazonie 1.jpgSelon l'étude publiée par "Nature", l'accélération de la mortalité des arbres est également liée au déclin de l'intensité du puits de carbone en Amazonie. D’un pic de 2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone stockées annuellement dans les années 1990, le stockage net a désormais diminué de moitié. Circonstance aggravante pour l'atmosphère de la Terre, pour la première fois, il est désormais dépassé par les émissions fossiles de l’Amérique du Sud.

    Modèles climatiques remis en question ?

    Quelles que soient les causes de l’augmentation de la mortalité des arbres d'Amazonie, l'étude pourrait jeter un froid chez les climatologues en remettant en cause les prédictions d’une capacité indéfinie de stockage des forêts tropicales, de même que les modèles climatiques qui prennent en compte la réponse de la végétation. Jusqu'à présent, les scientifiques faisaient en effet l’hypothèse que tant que les niveaux de dioxyde de carbone augmentaient, l’Amazonie continuaient à stocker du carbone : une théorie que semble invalider l'étude.

    Nous devons agir

    "Partout sur Terre, même les forêts intactes changent", alerte Oliver Phillips.  L'homme a porté tellement atteinte aux écosystèmes bien réglés de la nature, que cette dernière ne parvient plus à y répondre toute seule."Les forêts nous rendent un énorme service, mais nous ne pouvons plus compter seulement sur elles pour résoudre le problème du carbone. Nous devons agir pour réduire les émissions afin de stabiliser notre climat." Pour le chercheur, c'est l'alarme.

    Cathy Lafon

    PHOTOS : Rainfor

    PLUS D'INFO

    • Le réseau Rainfor a été financé par le Natural Environment Research Council (NERC), la Gordon and Betty Moore Foundation, le septième PCRD et l’ERC.
    • Pour lire l'étude "Long-term decline of the Amazon carbon sink" : cliquer ICI 

    REPERES

    L’Amazonie.  Avec près de 6 millions de kilomètres carrés, la forêt amazonienne couvre environ 10 fois la superficie de la France métropolitaine, et s’étend sur 9 pays – le Brésil étant de loin le plus grand. De vastes territoires en Bolivie, Equateur, Colombie, Pérou, Venezuela, Guyane française, Guyana et Suriname sont encore couvertes de forêts amazoniennes. La région contient un cinquième de toutes les espèces connues sur Terre, dont plus de 15.000 espèces d’arbres. Ses 300 milliards d’arbres stockent un cinquième du carbone contenu dans toute la biomasse terrestre. L’Amazonie abrite aussi plusieurs millions d’habitants, et la vapeur d’eau produite par la forêt amazonienne soutient l’agriculture plus au sud, avec notamment les cultures de biocarburant qui alimentent les réservoirs des voitures du Brésil. Chaque année, les forêts amazoniennes recyclent 18 milliards de tonne de carbone, soit plus de deux fois la quantité émise par la combustion d’énergies fossiles dans le monde.

    Rainfor réunit des centaines de scientifiques qui surveillent les écosystèmes d’Amazonie depuis le sol. Le réseau est centré sur des parcelles de forêt qui permettent de suivre les vies d’arbres et d’espèces individuels. Il met l’accent sur des études de terrain à long terme pour évaluer le comportement du système d’échange de carbone le plus actif au monde, et pour comprendre l’impact de l’Amazonie sur le climat global. Rainfor encourage aussi la formation de jeunes chercheurs et de techniciens de terrain, en collaboration étroite avec les partenaires locaux, afin de faire émerger de nouvelles générations d’écologues de l’Amazonie. Le travail du réseau Rainfor bénéficie actuellement du soutien d’agences de moyen du Brésil, de Colombie, du Pérou, du Venezuela, du Royaume-Uni et de l’Union européenne (European Research Council). 

  • 2,6 millions de personnes meurent encore chaque année du manque d’accès à l’eau et à l’assainissement

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    L'eau qui coule en abondance à notre robinet est un bien rare et précieux dans de nombreuses régions de la planète. Photo archives "Sud Ouest"

    A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, ce dimanche 22 mars, à la veille du 7e Forum mondial de l’eau en Corée du Sud des 12 au 17 avril prochain et du vote des nouveaux Objectifs du développement durable (2015-2030) aux Nations Unies en septembre 2015, Solidarité International publie cette année le premier ‘’Baromètre de l’eau de l’hygiène et de l’assainissement’’

    L'eau, c'est la vie

    eau,enfants,chiffres,femmes,mortalité,accès à l'eau,assainissement,solidarité international,journée mondiale de l'eauPour une grande partie des Terriens, pour boire de l'eau, il ne suffit pas de tourner un robinet ou de décapsuler une bouteille d'eau minérale. Association humanitaire engagée depuis 35 ans pour l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les zones touchées par les conflits, les épidémies et les catastrophes naturelles, Solidarité International s'est entourée de nombreux spécialistes pour dresser un état des lieux ultra-complet de l’accès à cette ressource, vitale pour la survie et le développement de l'humanité. Le Baromètre de l'eau rassemble les grands chiffres de la ressource, des analyses, des éclairages et des débats autour des grands enjeux de l’eau et de l’assainissement, ainsi que sur leurs liens directs avec la santé, le développement, l’éducation, les conflits, les catastrophes naturelles… Edifiant.

    eau,enfants,chiffres,femmes,mortalité,accès à l'eau,assainissement,solidarité international,journée mondiale de l'eauLes grands chiffres de l'eau

    Alors même que l’accès à l’eau potable est reconnu depuis 2010 comme l'un des droits fondamentaux de l'homme et que de nombreux progrès ont été notés ces 15 dernières années, aujourd’hui encore, 3,5 milliards d’êtres humains boivent chaque jour de l'eau dangereuse pour leur santé. 2,6 milliards de nos semblables manquent toujours d’un assainissement adéquat. Pire, 2,6 millions de personnes, dont 1,8 million d’enfants de moins de 15 ans, meurent chaque année de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre. D'autres chiffres ?  90 % de l’ensemble des risques naturels sont liés à l’eau, 76 % des femmes et des enfants dans les pays en développement passent 140 millions d’heures chaque jour à chercher de l’eau et 272 millions de journées d’école sont manquées à cause du manque de toilettes. Au XXIème siècle, l’accès à l’eau et à l’assainissement, levier de développement pour les pays, constituent plus que jamais une véritable urgence humanitaire.

    Pour Solidarité International, tout l'enjeu de ce Baromètre de l'eau est bien sûr d'alerter l'opinion et de faire en sorte que l’eau ne soit plus la grande oubliée dans les enceintes internationales pour mettre fin à cette "hécatombe silencieuse". Aussi, l'ONG profite-t-elle de la publication de ces chiffres pour lancer en même temps une campagne d’appel à dons auprès du grand public.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour mener à bien ce projet d'une rare ambition, Solidarité International, outre ses propres experts, a également fait appel à Gérard Payen (Membre du conseil pour l’eau et l’assainissement  du secrétaire général des Nations Unies), à Claus Sorensen (DG de la Direction générale à l’aide humanitaire de la Commission Européenne), au professeur de médecine Renaud Piarroux, au géopolitologue Franck Galland ou encore à Jacques Oudin, dont la célèbre Loi sur l'eau et la coopération internationale fête son 10e anniversaire.