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construction

  • Nouvelle-Aquitaine: la première maison labellisée "bas carbone" est inaugurée ce jeudi en Gironde

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    La maison "verte" de Saint-Quentin-de-Baron (Gironde). Photo DR 

    Element clé du plan climat de la France annoncé le 6 juillet dernier par Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, le secteur du bâtiment s'engage de plus en plus dans la lutte contre le réchauffement climatique. Limiter les émissions de CO2 et protéger les ressources énergétiques de la planète, tout en ménageant le portefeuille de leurs propriétaires sont les mantras des nouveaux logements et édifices publics dits à "énergie positive". 

    La première maison à bénéficier dans la région du tout nouveau label « Bâtiments à Energie Positive et Réduction Carbone » (nom de code E+C),  lancé en 2016, est girondine. Construite dans la grande banlieue bordelaise, à Saint-Quentin-de-Baron, cette maison éco-exemplaire, adaptée au climat de son territoire, relève le double défi de la performance énergétique et de la performances environnementale.

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  • Un jour, peut-être, nous vivrons dans des maisons flottantes...

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    La maison flottante hibiscus, conçue par la société Batifl'o. Copyright Batifl'o

    Pour être spectaculaires, les grandes marées de ce week-end ne seront fort heureusement pas catastrophiques, grâce à une météo clémente. Elles sont pourtant l'occasion de reparler du risque de submersion qui menace notre littoral. Avec le réchauffement climatique, le niveau des mers monte, les océans se réchauffent, les tempêtes et les précipitations deviennent plus violentes. Aux Etats-Unis, les inondations et les ravages de l’ouragan Katrina ont coûté 80 milliards de dollars. En février 2010, la France où la tempête Xynthia a provoqué une inondation monstre qui ont tué 29 personnes à La Faute-sur-Mer (Vendée), a pris à son tour brutalement conscience du risque de submersion, intensifié par le changement climatique.

    En France, l'inondation est le risque numéro 1

    Dans l'Hexagone, le risque numéro 1 en matière de catastrophe naturelle, c'est l'inondation : 19.000 communes sont situées en zone inondable et un habitant sur quatre est exposé à ce risque qui ne cesse d'augmenter. Au cours de l'hiver 2013-2014, l'état de catastrophe naturelle a été déclaré pour 566 communes contre 466 au printemps 2013. Les dommages annuels moyens sont évalués entre 650 et 800 millions d'euros. Si la région parisienne subissait une crue similaire à celle de 1910, le coût direct en serait de 17 milliards d'euros.... Pourtant, au lieu de chercher à s'adapter, la France, pays de bâtisseurs obsédés par les grands travaux et les grands équipement, a longtemps choisi de répondre au risque en construisant des digues pour se protéger de la montée des eaux. Jusqu'à la tempête Xynthia, qui a remis en question la justesse de cette doctrine. 

    S'adapter et vivre avec l'eau, et non pas lutter contre elle

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineOui, mais alors, comment s'adapter au risque inondation? Si dans ce domaine la France a des décennies de retard, de nombreuses solutions existent pourtant pour continuer à vivre dans une zone exposée aux crues, comme l'expérimentent notamment depuis longtemps les Pays-Bas . Un certain nombre d'architectes avant-gardistes ont déjà des propositions concrètes. Ainsi, le Néerlandais Koen Oldhuis qui construit des maisons, des stades, des mosquées et des terrains de golf partout dans le monde, autant de bâtiments dont la particularité est d'être flottants (photo ci-dessus, appartements flottants aux Pays-Bas).

    Le Sud-Ouest doit apprendre à vivre avec le risque inondation 

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineDans la région, réchauffement climatique oblige, la question devient de plus en plus prégnante, avec le risque de submersion sur le littoral atlantique et des inondations catastrophiques de plus en plus fréquentes, dues aux orages violents et aux précipitations de plus en plus intenses. Parmi les zones menacée, l'estuaire de la Gironde est directement concernée par la montée des eaux. Quant à la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), elle est particulièrement concernée par le risque inondation : sur les 27 communes de la CUB, 16 sont soumises à ce risque. Dont Bordeaux. Autant de bonnes raisons pour l'agglomération bordelaise, devenue depuis Métropole, de commencer à plancher sur la question des aménagements en zone humide dès le mois de janvier 2012, avec le concours du paysagiste Michel Hössler (photo ci-dessus).

    Batiff'lo, un procédé breveté, "simple, écologique et durable"

    La bonne nouvelle, c'est que la France rattrape son retard et qu'il existe déjà des solutions dans la région. Ainsi, la société Batifl'o, dont le siège est à Pau (Aquitaine), propose des logements sur pilotis, des maisons surélevées sur une butte artificielle, ou encore des maisons amphibies construites sur des caissons flottants installés sous l'habitation qui permettant de la faire flotter en cas d'inondation.

    Construire en zone inondable : un grand prix pour les projets innovants

    Il semble donc que la France se soit éveillée à son tour à l'urgente nécessité de proposer de nouveaux projets immobiliers prenant en compte la montée des eaux. Signe des temps, dans le cadre de la stratégie nationale de gestion du risque inondation, les ministère de l'Ecologie et du Logement viennent de lancer un Grand prix d'aménagement visant à "mieux bâtir en terrains inondables constructibles " En juin, les deux ministères récompenseront plusieurs projets d'architectes, d'urbanistes et de paysagistes qui ont intégré dans leur construction, dès la conception, le risque inondation. La société paloise Batifl'o sera-t-elle récompensée ? A suivre...

    Cathy Lafon

    A VOIR 

    • "L'architecture climatique, construire pour demain", un documentaire d'Ariane Riecker (Allemagne 2014), Arte. 

    PLUS D'INFO

    • Le site de Batifl'o : cliquer ICI
    • La circulaire du ministère de l'Ecologie  du 5 juillet 2011 relative à la mise en oeuvre de la politique de gestion des risques d'inondation : cliquer ICI
    • Les risques d'inondations pour l'agglomération bordelaise (document CUB,  août 2011) : cliquer ICI
    • Précautions aux Bassins à flots de Bordeaux : cliquer ICI
    • Le projet Hafencity de Hambourg (Allemagne) : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Notre-Dame-des-Landes : "test match" aujourd'hui pour les anti-"Ayraultport"

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    Manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (AFP)

    Aujourd'hui, à Notre-Dame-des-Landes, c'est l'épreuve de force autour du projet du futur aéroport nantais, surnommé "Ayraultport" par ses opposants, qui organisent une manifestation nationale de "Réoccupation du site".

    "Notre-Dame-des-Landes",  c'est bien loin du Sud-Ouest et des Landes... Kesaco ? Ma Planète vous invite à faire le tour de la question.

    Situé à 18 km du centre de Nantes, le projet d'aéoport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), ne date pas d'hier : il a désormais 47 ans ! Né dans les années 1960, il focalise aujourd'hui toutes les attentions des écologistes et cristallise, en les synthétisant, l'essentiel de leurs revendications environnementales. Selon ses opposants, ce projet constitue en effet, une triple aberration économique, sociale et environnementale. 

    Un peu d'histoire...

    aeroport-non.jpgImaginé en 1965 par le préfet de Loire-Atlantique, le projet est approuvé par  le Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT) en 1970. En 1998, Dominique Voynet (Les Verts) ministre de l'Environnement, déclare l'idée d'un nouvel aéroport à Nantes "envisageable" dans le cadre d'un nouveau schéma national collectif des transports. Fatale erreur... C'est en 2000 que le conflit se noue : en octobre, le Premier ministre, Lionel Jospin, lance la procédure préalable à la réalisation de l'aéroport. La réponse des opposants est immédiate : en novembre de la même année, ils créent l'association de riverains Acipa (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre Dame des Landes). Suit une période de débat et d'enquêtes d'utilité publique, conclue en 2008 par la publication au Journal officiel du décret d'utilité publique du nouvel aéroport, que concrétise en 2010 la signature par le gouvernement du plan de financement. Le groupe de BTP Vinci est alors désigné pour la concession du nouvel aéroport. Notre-Dame-des-Landes, défendu bec et ongles par Jean-Marc Ayrault alors maire PS de Nantes, devient en 2012 une des principales pommes de discorde entre socialistes et écologistes, lors de la séquence électorale de la présidentielle puis des législatives. Le désamour éclate au grand jour dès la nomination de Jean-Marc Ayrault comme premier ministre par François Hollande, élu président de la République en mai 2012 avec les voix des écologistes.

    L'histoire s'emballe ensuite : en juillet 2012,  le Conseil d'Etat rejette plusieurs recours contre le décret approuvant la concession au groupe Vinci. En  octobre, suite aux enquêtes publiques de l'été 2012 en lien avec la loi sur l'eau,  la commission  rend un avis favorable, mais avec des réserves. Le conflit se radicalise alors, avec les premières destructions de maison après l'évacuation de 150 squatters de 11 sites occupés illégalement et de vifs affrontements entre opposants et forces de l'ordre dans le cadre des travaux préparatoires prévus début 2013, pour une mise en service en 2017.

    aeroport non 2.jpgLes arguments des anti-"Ayraultport"

    1. Le coût financier

    Les opposants jugent " colossal" le coût  de cette infrastructure qui risque peser sur les impôts des habitants de tout le département et entraînerait des réductions de budget dans d'autres domaines tels l'éducation et la santé.

    Combien ça coûte et qui va payer ? Le coût de Notre-Dame-des-Landes est d'environ 524 millions d'euros, selon le document de Vinci et RBC Capital Markets du 5 janvier 2011, publié en annexe du contrat de concession, dont le plan de financement indique, lui, un coût total de 538 millions d'euros. Selon Vinci Airports, le contrat ne porterait que sur 446 millions d'euros.

    Le projet est financé pour un quart par des subventions (Etat et collectivités locales), et pour le reste par des fonds privés (fonds propres, emprunts). Sa construction et son exploitation ont été concédées à Vinci, la multinationale du BTP, mais entrent dans le cadre beaucoup plus vaste d'un partenariat public privé (PPP) qui porte sur  trois aéroports : Saint-Nazaire-Montoir, Nantes Atlantique et Notre-Dame-des-Landes,  le tout jusqu'en 2065. Par le biais de sa filiale Aéroport du Grand Ouest (AGO), dont elle est l'actionnaire majoritaire, la société est chargée de l'exploitation des deux premiers, dont le revenu doit servir à financer en partie le nouveau site. 

    2. De lourdes conséquences écologiques

    Les opposants relèvent ensuite qu'avec un trafic pouvant aller jusqu'à 9 millions de passagers, cet aéroport augmenterait considérablement les émissions de gaz effet de serre, alors même que le gouvernement proclame son intention de les réduire, dans la logique du Grenelle de l'environnement. Par ailleurs, les 1 650 hectares qui correspondent au périmètre du projet sont quasi intégralement des zones humides. C'est l'un des soucis des partisans du projet, qui fédère les milieux économiques de la région nantaise et les grandes collectivités territoriales : les régions Pays de la Loire et Bretagne, le Conseil général de Loire-Atlantique, la Ville de Nantes, etc. 


    Le fol aéroport de Notre Dame des Landes - la... par Mediapart

    3. Les territoires et les habitants impactés par le projet

    Les promoteurs de Notre-Dame- des-Landes mettent en avant la prochaine saturation de Nantes Atlantique, qui a accueilli plus de 3,2 millions de passagers en 2011, soit une hausse de la fréquentation de 7,1 %, après un bond de 14,4 % en 2010 dû à l'arrivée en force du low-cost. Pour la faire courte, les opposants craignent que ce projet ne résolve en rien les problèmes que pose à la ville l'actuel aéroport, mais qu'il ne fasse que les déplacer, en infligeant des nuisances graves à plus de 80.000 habitants des communes de la banlieue nord de Nantes. En effet, les diverses structures de raccordement qui lui seraient nécessaires (routes, voies ferrées, pont sur la Loire) causeraient également des problèmes (expropriations) et des nuisances à des milliers d'autres personnes.

    Quelle est la réalité des chiffres sur le terrain ? Sur les 1.700 hectares, environ, réservés pour les travaux, cohabitent des paysans retraités, quelques agriculteurs encore en activité, des travailleurs précaires, et des urbains aisés qui y profitent d'une résidence secondaire. Le conseil général possède environ la moitié de la zone. Le reste appartient à des particuliers. Au 27 septembre, 52 propriétaires avaient vendu leurs parcelles, sur un total de  577 bénéficiaires de terrains toujours pas échangés.

    4. Bon pour l'emploi ?

    Même pas, selon les opposants : "contrairement  à ce qu'affirment ses partisans, cet aéroport ne serait pas "bon pour l'emploi" , il créerait l'outil permettant aux entreprises de délocaliser et détruirait les emplois existants", notamment dans le secteur agricole, que les besoins liés à l''agriculture péri-urbaine devraient au contraire dores et déjà "booster".

    Le camp des médiateurs

    hessel.jpgZoom sur les deux principaux médiateurs du conflit. Honneur à "l'ancien", le "sage des sages", Stéphane Hessel, qui, le 5 novembre dernier, dans une interview accordée au site Reporterre, appelait le Premier ministre à reconsidérer sa position sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Souhaitant la fin des violences policières, l'auteur de "Indignez vous !" juge le projet "ni économiquement nécessaire ni écologiquement innocent". Au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui défend le projet, Hessel demande qu'il "réfléchisse bien", l'appelant, "avec respect",  à "tenir compte de l'émotion provoquée, de la volonté citoyenne de faire autrement". 

    dantec.jpgRonan Dantec, sénateur EELV vient de le rejoindre, en s'interrogeant dans le Monde du 16 novembre : "si le chef du gouvernement ne fait pas de proposition, n'est-il pas temps de nommer un médiateur ? " Bonne question... Ronan Dantec connaît parfaitement le dossier de Notre-Dame-des-Landes et son principal défenseur, Jean-Marc Ayrault : et pour cause, il a été, pendant dix ans (de 2001 à 2011), adjoint à l'environnement de l'actuel premier ministre lorsqu'il était maire de Nantes. Pour lui, il est temps de se "remettre autour de la table et de redonnerà la décision finale la légitimité du débat démocratique, alors qu'on assiste à une montée vers l'affrontement".  Selon le sénateur écologiste, "Le gouvernement ne peut pas passer en force, ce serait un désastre. C'est la crédibilité de la gauche sur l'environnement qui se joue ici. Une bonne partie des gens qui vont manifester samedi a voté pour François Hollande. Le coût politique de cette affaire est totalement disproportionné."

    Notre-Dame-des-Landes est en passe de devenir la "mère des batailles" des écologistes, damant le pion à  la lutte anti-nucléaire des années 1970 contre Plogoff, ou au combat pour la défense du Larzac.  Des cars vont converger aujourd'hui de la France entière, et pas seulement du bocage nantais, vers le site du futur aéroport. Les appels à la raison et au retour au débat démocratique seront-ils entendus par le gouvernement ? Pour l'avenir des habitants de Nantes et de ceux de Notre-Dame-des-Landes, mais aussi pour celui de l'écologie, tout l'enjeu du week-end est là.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'écologiste Ronan Dantec est le vice-président de la commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire au Sénat, où il a été élu en 2011.
    • Le site "Zone à défendre" : cliquer ICI

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