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  • Fukushima : un rat à l'origine de la panne d'électricité ?

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    Photo réalisée le 20 mars 2013 par Tepco du corps d'un rat qui pourrait être à l'origine d'une panne électrique à la centrale de Fukushima, le 20 mars 2013  Photo AFP

    Décidément, Tepco, l'opérateur de la centrale de Fukushima joue de malchance : après le tsunami, les rats... Selon la compagnie, c'est un simple rongeur qui aurait causé un court-circuit et entraîné la panne de distributeurs d'électricité qui a paralysé de lundi soir à mercredi matin une partie des systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire de Fukushima. L'incident le plus grave qu'ait connu le site depuis le tsunami du 11 mars 2011. Un site nucléaire, finalement, c'est vraiment pas si costaud...

    panne d'électricité,centrale nucléaire,fukushima,polémique,tepco,refroidissementLa piscine du réacteur 4 à nouveau refroidie

    Les systèmes de refroidissement des quatre piscines de la centrale ont finalement tous repris  leur activité hier mercredi, après la panne d'électricité survenu lundi. Fin provisoire de l'inquiétude autour de la piscine du réacteur 4 qui contient le plus de barres de combustibles (1.330 barres de combustible usagé, et 200 barres de combustible non utilisé), qui n'était toujours pas refroidie mercredi et dont la température montait d'heure en heure.

    "Nous avons confirmé la présence d'un petit animal"

    Mais la polémique autour de la mauvaise gestion du site par Tepco ne cesse d'enfler au Japon. L'hypothèse du rongeur, dont la présence aurait déclenché la panne de courant, suscite indignation et incompréhension. "Nous avons confirmé la présence d'un petit animal", a expliqué un porte-parole de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) en présentant une photo prise (voir ci-dessus) sur laquelle le cadavre du "petit animal" en question ressemble clairement à un rat d'une quinzaine de centimètres. Le rat, conducteur, aurait pu faire jonction entre deux connexions électriques et faire disjoncter les équipements.

    "Il faut cesser de confier la gestion de cette crise à Tepco"

    Faute avouée n'est pas pardonnée. Les experts japonais s'étonnent que Tepco n'ait pas prévu et anticipé  la situation. "Qu'un rongeur puisse s'introduire dans les installations, c'est de l'ordre du prévisible, non ?", lit-on dans la presse japonaise. "Cela fait deux ans que l'accident dure, et Tepco continue d'oeuvrer aussi piteusement", s'agace le professeur de régulation nucléaire Muneo Morokuzu de l'Université de Tokyo.  "Il faut cesser de confier la gestion de cette crise à Tepco", renchérit sur Twitter le sénateur de droite Masahisa Sato, en ajoutant : "vulnérables à un rongeur, les équipements le sont aussi au terrorisme".

    Bricolage, laxisme et manque de transparence

    Deux ans après le drame, les moyens déployés sur la centrale sont en effet loin d'être sûrs comme le montrent les photos de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) elle-même. Une partie des tableaux de distribution électrique se trouve dans des remorques de camion d'où sortent plusieurs câbles servant à l'alimentation des systèmes de refroidissement. Le tout semble vaguement protégé de la pluie par des bâches... Pour sa défense, Tepco a estimé que même en l'absence de courant, la situation ne s'aggraverait pas instantanément et qu'elle aurait le cas échéant le temps de trouver une solution sans même disposer d'un second dispositif prêt à l'emploi,  ce que lui reprochent par ailleurs les Japonais, comme l'exprime le blog de Fukushima.

    Au Japon, les médias locaux accusent désormais Tecpo de laxisme et aussi de ne pas avoir retenu  les leçons de la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011. Le fait que Tecpo ait mis trois heure à révéler la panne de courant et l'arrêt du refroidissement des piscines des réacteurs reste en travers du gosier des Japonais. Et ne va pas contribuer à réconcilier la société japonaise avec l'atome.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Gironde : la cantine bio de Bègles est l'une des meilleures de France

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    Le bio à l'école, une affaire qui marche en Gironde, à Bègles, Bordeaux et Mérignac (Photo AFP)

    Pour la Gironde, Bègles, Bordeaux et Mérignac sont les trois villes qui arrivent en tête du classement des cantines scolaires, réalisé ce mois-ci par l'UFC que choisir sur l'ensemble du territoire français. Bègles, qui obtient une des meilleures notes du pays, caracole en tête des restaurants scolaires girondins avec une note globale de 18,9, suivie par Bordeaux, avec 18,5 et Mérignac, avec 16,5. Un succès légitime qui couronne aussi leur passage au bio. Explications.

    La ville de Bègles est exemplaire

    Totalement bio depuis 2002, Bègles reste la première municipalité de la région à avoir fait ce choix. Une volonté politique cohérente : le maire de Bègles est l'écologiste Noël Mamère. Comme le rappelle dans Sud Ouest Cédric Dubost, adjoint à l’enfance, la ville, pionnière du  passage au bio en Gironde et en Aquitaine, "a essuyé les plâtres et dû créer une filière de producteurs qui n'exister pas, imposer des règles et tenir les prix". Tout en consevant l'esprit d'une cuisine familiale et nen maintenant la régie municipale. Pari gagné. Une diététicienne veille à l'équilibre des menus. Le cuinsinier travaille le plus possible avec des produits frais et des saison,  très peu de conserves, et pratiquement pas de produits ou de plats tout prêts, issus de l'agroalimentaire. Une garantie de qualité et de sécurité alimentaire appréciable au regard du scandale alimentaire récent de lasagnes à la viande de cheval vendue pour du boeuf...

    Le prix du repas bio varie en fonction des revenus

    A Bègles, le coût réel du repas sorti de cuisine s’élève à 1,85 €. Livré servi, il grimpe à 7,82 €. Les familles paient, en fonction de leurs revenus entre 1 et 6 euros. C'est aussi une volonté de la ville de Bègles où le bio est mis dans l'assiette de tous les élèves, quelle que soit leur origine sociale.

    arbio.jpgBordeaux-Mérignac : le goût du bio

    Les deux villes ont une cuisine centrale commune (le SIVU Bordeaux-Mérignac) qui alimente les écoliers des écoles maternelles et élémentaires, mais aussi les centres de loisirs, les clubs seniors, les restaurants municipaux et les repas livrés à domicile. Soit la bagatelle de 20.000 repas par jour et de 3 millions de repas par an ! En juin dernier, elle a atteint le taux de 23,6 % de bio dans le volume total de ses achats, dépassant ainsi l'objectif de 20 % fixé par le Grenelle de l'environnement.

    Le label "Territoire BIO engagé" : un label, pas un concours

    La ville de Bègles avait été distinguée en juin 2012 par l'Arbio (Association interprofessionnelle au service des opérateurs bio d'Aquitaine) pour son engagement depuis 2002 en faveur du bio, dans la restauration scolaire. Le 13 octobre, c'était au tour des villes de Bordeaux et  Mérignac de recevoir le label "Territoire BIO engagé", pour leurs efforts en matière de nourriture bio dans leurs cantines.  Opération unique en France, "Territoire BIO engagé" n'est pas un concours, mais un label, remis par l'Arbio. Pour pouvoir l'afficher, les collectivités locales doivent apporter la preuve qu’elles ont atteint l’un des deux objectifs chiffrés par le plan « Horizon 2012 » ou les deux : 6% de surface agricole cultivée en production biologique et/ou 20% de l’approvisionnement des restaurations collectives en produits bio.

    Le classement de l'UFC-que choisir vient couronner les efforts du trio girondin pour améliorer la qualité des repas scolaires en proposant une nourriture bio, saine, équilibrée et savoureuse, pour tous. En faisant appel à un mode de production agricole qui protège les sols et les ressources naturelles, mais aussi la santé des agriculteurs et des habitants d’un territoire. Des tout petits aux personnes les plus âgées.

    La cerise sur le label bio de l'Arbio, en quelque sorte.

    Cathy Lafon

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    EN SAVOIR PLUS

    • Cantines scolaires. Les mauvaises élèves de la qualité nutritionnelle sont... UFC-Que Choisir : cliquer ICI

    • Le SIVU Bordeaux Mérignac  : cliquer ICI

    Le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique est un établissement qui associe les communes de Bordeaux et de Mérignac. Il prépare près de 20.000 repas chaque jour pour restaurer les enfants des écoles maternelles et élémentaires, les centres de loisirs, les clubs seniors, les restaurants du personnel municipal et les livraisons à domicile (13.000 par jour à Bordeaux). Des chiffres impressionnants : 3 millions de repas par an, 200 points de livraison, 94 agents sur le site et un budget d’environ 13 millions d’euros, dont 7 millions dédiés à l’alimentaire.

    • Les produits bio, de la production à la transformation, sont contrôlés par des organismes indépendants permettant d’attester le strict respect de la règlementation bio.
    • L’Aquitaine est la 5ème région française en nombre d’exploitations bio, avec 2160 producteurs. Elle est, avec Midi-Pyrénées, la région qui a le plus progressé (+ 500 exploitations en 2010). Les surfaces cultivées en bio ont progressé de plus de 40% en un an, pour représenter près de 57 000 hectares(4,1 % de la surface agricole utile régionale).  (Sources : Chiffres 2010 et 2011 de l’Agence Bio).
    • Le site internet d'Arbio : cliquer ICI
    • Le site internet de l'Agence bio : cliquer ICI
  • Climat. C'est le printemps ! Il fait froid, et pourtant, c'est chaud devant pour la Terre

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    A la veille du printemps, il ya une semaine, l'hiver faisait un retour en force dans le nord de la  France Photo AFP

    Il paraît que c'est aujourd'hui le printemps. Si cet hiver sans fin nous fait attendre avec encore plus d'impatience que les autres années ce rendez-vous avec Dame Nature, force est de reconnaitre qu'elle n'est pas vraiment souriante. Elle fait même carrément la gueule, Dame Nature : froid, pluie, vent... Malgré des éclaircies sur le front de l'Ouest, ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on va boire le petit café en terrasse, en matant les filles en robes légères et les garçons en tee-shirt moulants. Non, Dame Nature n'a visiblement pas envie de chanter avec Claude François : "Viens à la maison, y a le printemps qui chante" ...

    Et pourquoi Dame Nature boude-t-elle ? Avançons une hypothèse : et si elle supportait mal les désordres climatiques provoqués par le réchauffement de la Terre ? Avec pour conséquences l'accentuation des phénomènes métérologiques extrêmes et la multiplication des anomalies climatiques, y compris sous nos latitudes tempérées et plutôt clémentes ? C'est paradoxal, mais il peut faire aussi plus froid sur certains points du globe que la "normale saisonnière" parce que la planète se réchauffe.

    Un réchauffement sans précédent depuis 11.000 ans

    D'ici à la fin du siècle, les températures pulvériseront le maximum de l'époque géologique actuelle : et ça, Dame Nature, ça la dérange. Selon une étude publiée le 8 mars par la revue "Science" aux Etats-Unis, pour les prochaines décennies, la Terre est en passe de devenir plus chaude que lors des 11.300 dernières années. Y compris si l'on intègre les prévisions les plus optimistes de réduction d'émissions de dioxyde de carbone (CO2), responsables de l'élévation des températures. Et les dix dernières années que nous venons de vivre sont les plus chaudes depuis la fin de la dernière période glaciaire.  C'est qu'on pu établir les scientifiques, en se fondant sur des analyses effectuées sur 73 sites autour du globe.

    réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,co2La Terre sera plus chaude en 2100 qu'à n'importe quel moment des 11.300 dernière années

    Virtuellement, tous les modèles climatiques évalués par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent que la Terre sera plus chaude d'ici la fin du siècle qu'à n'importe quel moment durant les 11.300 dernières années et ce, selon tous les scénarios plausibles d'émissions de gaz à effet de serre.  "Nous savions déjà que la surface de la Terre est plus chaude aujourd'hui que pendant la plupart des deux mille dernières années; nous savons désormais que les températures sont aujourd'hui plus élevées que durant la plupart des 11.300 années passées... (période) qui correspond à l'essor de la civilisation humaine", relève dans "Science" Shaun Marcott, chercheur à l'Oregon State University (nord-ouest).

    La température moyenne globale augmentera de 1,1 à 6,3 degrés Celsius d'ici 2100

    L'histoire du climat montre qu'au cours des 5.000 dernières années la Terre s'est refroidie de 0,80 degré Celsius, jusqu'aux 100 dernières années qui ont vu la température moyenne monter de 0,80 degré, avec la plus forte hausse dans l'hémisphère nord où il y a plus d'étendues de terre et une plus grande concentration de populations. Selon les modèles climatiques, la température moyenne globale augmentera encore de 1,1 à 6,3 degrés Celsius d'ici 2100, en fonction de l'ampleur des émissions de CO2 provenant des activités humaines, indiquent ces chercheurs.

    Un réchauffement qui va à l'encontre de la position de la Terre par rapport au soleil

    La position de la Terre par rapport au Soleil, notamment son inclinaison, est le principal facteur naturel qui a affecté les températures au cours des 11.300 dernières années, expliquent les scientifiques. "Pendant la période la plus chaude du paléocène (les 11.000 dernières années), la Terre était dans une position qui rendait les étés plus chauds dans l'hémisphère nord", indique Shaun Marcott. "Avec le changement de cette orientation, les étés dans l'hémisphère nord se sont refroidis, et nous devrions encore être aujourd'hui dans cette longue période de refroidissement, ce qui n'est pas le cas", ajoute-t-il.

    "Le vrai problème, c'est la vitesse du changement"

    Pour ces scientifiques, le plus préoccupant, c'est que ce réchauffement sera nettement plus grand qu'à n'importe quelle période durant les 11.300 dernières années. Ce qui pose le défi de notre capacité d'adaptation et de de celles des espèces vivantes de notre écosystème, comme le souligne Michael Mann, climatologue américain, pour qui le véritable problème c'est la vitesse à laquelle s'effectue ce changement climatique.

    réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,co2Le défi de la réduction des émissions de CO2

    Les décideurs politiques attendent impatiemment du Giec une aide pour prévoir les changements climatiques et s'y adapter. En France, le 13 mars dernier, le climatologue Jean Jouzel, membre du Giec et prix Nobel de la Pais 2007,  (photo ci-contre) l'a rappelé devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale : on ne pourra pas tout prévoir. Et pour limiter la hausse du réchauffement du Globe à 2°C, seuil au-delà duquel le système climatique risque de s'emballer, il faut que les émissions de CO2 "commencent à décroitre d'ici à 2020" et qu'entre 2020 et 2050, "elles soient divisées par trois". "C'est un véritable défi sachant qu'elles augmentent actuellement à un rythme proche de 3% par an", et "nous sommes déjà dans une position telle que l'objectif 2020 risque fort de ne pas être atteint, avec un fossé de l'ordre de 15 à 20%", a-t-il dit.

    En attendant le rapport du Giec en 2014

    La première partie du rapport du Giec, qui confirmera l'étude américaine de "Science", sera officiellement approuvée et publiée en septembre 2013 à Stockholm. Les deux autres parties (sur l'adaptation au changement climatique et sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre) seront adoptées au printemps 2014. La synthèse globale est attendue pour octobre 2014.

    Il n'est pas sûr que cela suffise à redonner le sourire à Dame Nature. Et comme toutes les études scientifiques s'accordent à conclure que le réchauffement de ces 50 dernières années résulte bien des activités humaines et non de phénomènes naturels, pas sûr non plus qu'elle cesse de nous bouder...

    Cathy Lafon

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