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Edouard Philippe et Nicolas Hulot visent pour la France la neutralité carbone d'ici à 2050. Photo AFP
Faste semaine: pour l'écologie et le climat, le quinquennat d'Emmanuel Macron démarre en fanfare. Et dans la plus parfaite harmonie entre le chef de son gouvernement, Edouard Philippe, et son ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. En témoignent la concordance entre les grandes lignes annoncées par le premier devant l'Assemblée nationale, mardi 4 juillet, et le contenu du vaste plan climat dévoilé par le second, ce jeudi 6 juillet. "Make our planet great again" n'est plus un slogan, mais un plan d'action. Revue de détail.
COP21 et scandale Volkswagen obligent, ça bouge un peu côté voiture. Plutôt dans le bon sens écologique, mais pas à 100%.
Le constructeur allemand a été accusé par les autorités américaines d'avoir installé un logiciel pour truquer les tests d'émissions d'oxyde d'azote sur 11 millions de voitures. En braquant les projecteurs sur le diesel et ses polluants, même si aucun autre industriel de l'automobile n'a été à ce jour accusé de pratiques similaires, le scandale de la tricherie environnementale et sanitaire à grande échelle aura finalement peut-être incité le gouvernement à sortir du bois.
Le 9 octobre, la ministre de l'Ecologie a annoncé vouloir étendre le bonus de 10.000 euros, actuellement accordé par le gouvernement pour l’achat d’un véhicule électrique en échange de l’abandon d’un véhicule à moteur diesel de plus de 15 ans, aux véhicules diesels de plus de 10 ans. Plus révolutionnaire, Ségolène Royal a également sonné le glas de l'avantage fiscal du diesel,qui devra avoir disparu en 2020. Le bémol de taille étant que, parallèlement, la baisse de la fiscalité sur l'essencepourrait favoriser la vente de véhicules émetteurs de CO2 et de gaz à effet de serre. Et ça, ce n'est pas vraiment bon pour le climat... Le point.
Avec Eolab, Renault veut conduire ses clients en toute sobriété. Photo Renault
Le Salon mondial de l'automobile de Paris a ouvert ses portes le 4 octobre et la grand-messe annuelle de la voiture doit battre son plein jusqu'au 19 octobre. Et ce, dans un contexte délicat pour l'industrie automobile avec le prix des carburants qui augmentent, le diesel dont il faut s'exonérer, la pollution de l'air qu'il faut réduire, les ventes qui baissent et l'âge moyen des acheteurs de voitures neuves qui, lui, augmente (il est désormais de 51 ans).
La voiture de papa n'est plus tendance
Les temps changent : aujourd'hui on covoiture, on autopartage, on loue, on roule avec un vélo, parfois électrique, ou un deux roues motorisé ultra-performant... Le "chic" et le "cool" évoluent et le fait est que la perception de la voiture a changé et que, si elle reste un outil pratique pour se déplacer, elle n'est plus tout-à-fait l'alpha et l'oméga de la clé de la croissance (d'ailleurs en berne) pas plus que l'incontournable symbole de la réussite sociale. On n'en sera que plus attentif aux avancées technologiques en matière d'écologie et de développement durable proposés cette année par les constructeurs, y compris français, qui rivalisent désormais d'ingéniosité pour parvenir à mettre sur le marché "la voiture 100% écolo".
Renault, à l'avant-garde de la sobriété
Oui, on l'a dit et redit, l'expression est antinomique : par définition, aucun véhicule à moteur n'est "écologique". Mais cette année, il convient de saluer les progrès des constructeurs automobiles qui ne se contentent plus en matière de développement durable du dogme sacro-saint du véhicule électrique dont on connaît par coeur les pièges écologiques.Parmi eux, Renault, franchit une étape particulièrement intéressante vers une mobilité plus durable. Premier cororico, c'est un industriel français qui propose l'un des modèles "verts" les plus attractifs du Salon parisien. Et deuxième cocorico : il relève enfin le défi essentiel : faire un véhicule essence/hybride, sobre en carburant et léger, au prix abordable d'une citadine diesel et avec un bilan carbone exemplaire. En répondant à la double exigence de sobriété et de basse consommation, le prototype Eolab que Renault présente cette année à Paris fera donc date, ne serait-ce que parce qu'il rompt aussi avec le diesel.
Fini les voitures "obèses", vive la frugalité !
Pour atteindre une basse consommation, les ingénieurs et designers de Renault ont travaillé sur trois objectifs : la masse du véhicule, son aérodynamisme et sa motorisation. L'un des inconvénients du moteur hybride est d'être équipé de batteries lourdes. Le constructeur a donc pris l'option de réduire d'autant le poids de l'habitacle. Tous les différents équipements du véhicule ont suivi la même cure d'amaigrissement : le moteur, la batterie, les roues, les freins, les sièges, les vitres ou encore l'habillage de l'habitacle.
Aérodynamisme et sobriété en carburant
Eolab est aussi doté de suspensions variables de façon à limiter au maximum le passage de l'air sous la voiture. A l'arrêt, le véhicule se rehausse pour faciliter l'entrée dans l'habitacle mais, lorsque la voiture commence à rouler, jusqu'à 70 km/h, les suspensions descendent de 25 millimètres afin de limiter le passage de l'air sous la voiture, ce qui améliore son aérodynamique. Au-delà de 70 km/h, la caisse est à nouveau abaissée de 25 millimètres, toujours pour les mêmes raisons. Enfin la motorisation allie un moteur thermique de 3 cylindres à un moteur électrique à aimant permanent qui permet de réaliser 60 kilomètres "zéro émission de gaz à effet de serre", sans avoir recours au moteur thermique.
Résultat : hors batterie, la voiture a ainsi perdu un tiers de son poids, soit 400 kg par rapport à une Clio 4 équivalente de 1,2 tonne et fait 100 km avec 1 litre d'essence.
Vous, l'avez compris, vous ne trouverez pas Eolab chez votre concessionnaire Renault. Mais le constructeur prévoit que, dès 2016, 20 % à 30 % des innovations d'Eolab se retrouvent dans les véhicules de la marque au célèbre losange. Certaines d'entre elles figurent d'ailleurs déjà dans le nouvel Espace, également dévoilé lors du Mondial de Paris. En 2018, ce sera environ 50 % à 60 %. Et en 2022, ce sera la quasi-totalité.
C'est une bonne nouvelle: le véhicule sobre, consommant moins de 2 litres aux 100 kilomètres pour environ 15.000 euros est enfin en vue...