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Transport - Page 91

  • Pollution de l'air en zone urbaine: la France, lanterne rouge de l'Europe

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    Pour abaisser la pollution de l'air, à Paris, on roule désormais à 70 km/h sur le périphérique. Photo DR

    Paris vient de réduire la vitesse sur le périphérique afin de lutter contre la pollution atmosphérique sur son territoire. Un bien petit pas pour l'amélioration de la qualité de l'air qui ne permettra pas de combler le retard de la France en la matière, mais un vrai pas quand même dans la bonne direction. En effet, en 2014, la France n'est toujours pas parvenue à se doter de zones à faibles émissions de CO2.

    Pourtant, en Europe, onze pays et deux cents villes restreignent déjà leur accès aux véhicules polluants afin de réduire la pollution. Le point sur le retard français et les bonnes pratiques européennes.

    pollution,air,particules fines,diesel,automobile,europe,france,zapa,lezLe périf' parisien à 70 km/h

    Annoncée en décembre au lendemain d’un fort épisode de pollution aux particules fines, le 10 janvier est entrée en vigueur la mesure destinée à limiter la pollution atmosphérique sur Paris :  la vitesse maximale sur le périphérique, un axe fréquenté par 1,3 million de véhicules chaque jour, a été abaissée de 80 à 70 km/h. Objectif affiché : faire baisser les polluants produits par la circulation automobile et les diesels de   5% et le nombre d'accidents de de 23%, tout en en faisant aussi reculer la pollution sonore.

    Pollution : le cas préoccupant de la France

    Depuis le début du mois de décembre 2013, les alertes à la pollution aux particules fines et les pics de pollution se succèdent en France dans la plupart des régions, dont l'Aquitaine et Midi-Pyrénées. Les grandes zones urbaines de l'Hexagone, où les maladies respiratoires sont en augmentation, connaissent des dépassements récurrents des seuils de pollution de l'air admis par l'Europe. Cette dernière envisage désormais d'imposer des plafonds nationaux plus stricts pour les principales sources de la pollution de l'air afin de lutter contre ce "tueur invisible" et d'éviter 58.000 décès prématurés chaque année. La France, pour sa part, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, si elle ne parvient pas diminuer ses émissions. Des pénalités pour chaque jour de retard jusqu'à ce que les normes de la qualité de l'air soient respectées sont aussi à craindre, pour un possible montant de 240.000 euros par jour.

    Et les Zapa ?

    Pour réduire la pollution de l'air tricolore,  le gouvernement précédent avait envisagé de doter le pays de Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) en restreignant l'accès des villes aux véhicules les plus polluants. Jugée antisociale et pas forcément efficace sur le plan environnemental, la mesure a été jetée aux oubliettes par le gouvernement actuel, sans qu'on ait réellement trouvé une solution alternative satisfaisante.

    pollution,air,particules fines,diesel,automobile,europe,france,zapa,lezLes "zones à faibles émissions" européennes

    Ailleurs en Europe, des dispositifs beaucoup plus contraignants ont pourtant été adoptés depuis près d'une vingtaine d'années. Près de 200 villes européennes, à travers une dizaine de pays, ont ainsi instauré des zones dont l'accès est interdit aux véhicules les plus polluants : les Low Emission Zones (LEZ), ou zones à faibles émissions. Les LEZ participent à des plans d'action anti-pollution plus globaux, qui proposent aussi des aides financières à l'achat de véhicules plus propres, l'amélioration des réseau de transport public, les restrictions à la combustion du bois... 

    La Suède à l'avant-garde

    La Suède a été la première à expérimenter en 1996 ce type de mesure. Depuis le milieu des années 2000, d'autres pays, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, ou encore l'Italie, ont suivi. L'Italie du Nord, très industrialisée et urbanisée, compte ainsi de nombreuses zones LEZ. Aujourd'hui, le Danemark, la Belgique,  la Hongrie, l'Autriche, la République Tchèque, les Pays-Bas, le Portugal sont autant de pays qui ont à leur tour mis en place des LEZ, afin de réduire la pollution atmosphérique pour améliorer la qualité de l'air que respirent les habitants, en respectant les valeurs limites de la réglementation européenne sur la qualité de l'air.

    Qui est visé ?

    Ce sont généralement surtout les poids lourds, les bus et les véhicules encombrants parmi les plus polluants, qui sont visés par les mesures de restriction des LEZ, avant les voitures des particuliers. Les pays élaborent des classifications, valables sur tout leur territoire, mais chaque ville a une marge de manoeuvre pour adapter les règles et déterminer quelle catégorie est autorisée à entrer dans sa zone à faibles émissions et éventuellement, prévoir des dérogations afin d'atténuer les conséquences économiques et sociales pour les habitants, en évitant la double peine pour les foyers les plus modestes qui n'ont pas les moyens de changer leur véhicule pour une voiture plus propre.

    pollution,air,particules fines,diesel,automobile,europe,france,zapa,lezEst-ce que ça marche ?

    La pollution ne disparaît pas d'un coup de baguette magique. Mais en Suède, Stockholm, dix ans après avoir mis en oeuvre ses mesures de restriction, avait réduit en 2007 ses émissions de dioxyde d'azote de 4%, d'hydrocarbures de 21% et de particules fines de 19%.  Depuis, la ville est passée à la vitesse supérieure en implantant un péage urbain.

    La pollution n'est pas une fatalité

    La pollution n'est ni une fatalité, ni un mal inéluctable. On peut la faire reculer. En revanche, l'exemple de nos voisins européen montre qu'il faut en passer par des mesures contraignantes, en les accompagnant socialement. Et, de même que les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, chaque mesure en matière de lutte contre la pollution de l'air, aussi "petite" semble-t-elle être, ne saurait être tenue pour quantité négligeable.

    Cathy Lafon

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  • Un jour, peut-être, votre voiture roulera à l'énergie solaire

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    Le projet Ford C-MAX Solar Energi, un véhicule avec des panneaux solaires / Crédits : Ford

    La voiture électrique présente l'avantage d'émettre beaucoup moins de CO2 que ses soeurs aînées qui roulent au pétrole. Elle se popularise et se démocratise, mais son développement reste limité, en particulier par le manque de points de recharge en énergie. Par ailleurs, comme elle se nourrit essentiellement d'électricité, les écologistes lui font le grand reproche d'encourager l'énergie nucléaire potentiellement dangereuse, dont la question de la gestion des déchets reste, en outre, une problématique entière.

    innovation,ford,véhicule,voiture électrique,prototypeFord le fera

    Mais il ne faut pas oublier que les énergies renouvelables produisent elles aussi de l'électricité... L'avion Solar Impulse vole à l'énergie solaire et le catamaran géant PlanetSolar (ci-contre) navigue au solaire. Pourquoi nos voitures ne rouleraient-elles pas au solaire ? La question n'est pas fantaisiste: cela devrait être un jour possible. Le constructeur automobile américain Ford, qui estime avoir vendu plus de 85.000 voitures électriques et hybrides en 2013, a annoncé le 2 janvier qu’il allait présenter un prototype de voiture électrique dont la batterie se recharge avec un panneau solaire installé sur son toit.

    Exploiter l'énergie du soleil

    « Au lieu de tirer l’énergie pour sa batterie d’une prise électrique, la Ford C-MAX Solar Energi Concept exploite l’énergie du soleil », explique Ford dans son communiqué. Afin de réduire la durée nécessaire pour charger la batterie, une lentille spéciale est utilisée pour concentrer la lumière et « agit comme une loupe en dirigeant des rayons intenses vers les panneaux solaires sur le toit », détaille-t-il. Cette technologie permet d’obtenir autant d’énergie sur une journée que quatre heures de chargement sur le réseau électrique classique, assure Ford, qui précise toutefois que le véhicule conserve la possibilité de se connecter, si besoin, sur une prise de courant.

    Comment ça marche ?

    Basée sur la C-Max Energi, une voiture hybride brancha­ble que Ford commercialise déjà comme petit véhicule familial, la C-Max Solar Energi sera capable d’une autonomie approximative de 35 kilomètres en mode tout électrique, alimentée unique­ment par des panneaux solaires apposés sur son toit.Une fois la batterie complètement déchargée, un moteur à essence prendra le relais et sera capable de mener la voiture sur plus de 400 km. C’est la compagnie californienne Sun Power qui sera chargée de la fabrication des cellules photovoltaïques intégrées directement dans le toit du véhicule.  La C-Max Solar Energi a été conçue en coopération avec l’institut technologique de Géorgie,  Georgia Tech, une université spécialisée dans ce domaine, qui a créé le concentrateur solaire, une gigantesque lentille formée d’un verre approuvé pour les phares maritimes.

    Un prototype

    Cette voiture écologique du futur n'est encore qu'un prototype que Ford doit dévoiler cette semaine, au Salon d’électronique international CES 2014, qui se tient aux Etats-Unis, à Las Vegas. Des tests dans diverses conditions reproduisant des situations réelles doivent être réalisés par la suite, afin de déterminer si le concept peut être décliné sur des voitures effectivement mises en production.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES : LE MARCHE FRANCAIS DES VOITURES ELECTRIQUES 

    • Les ventes de voitures électriques et hybrides ont connu une forte progression l’an dernier en France et représentent 3,1% de part de marché. Elles se sont envolées de 55% à 8.779 unités, tirées par la Renault Zoé, la Nissan Leaf et la Bluecar de Bolloré utilisée dans le cadre du système d’autopartage Autolib’ en région parisienne et bluely à Lyon, selon un communiqué de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique. En 2020, le parc roulant électriques et hybrides (voitures particulières et véhicules utilitaires légers) en France devrait dépasser les 800.000 véhicules.
    • Le nombre d’utilitaires légers électriques a bondi de 42% à 5.175, avec le Renault Kangoo II en tête, selon le communiqué.
    • La progression des ventes de modèles hybrides est encore plus forte. Elles ont quasiment doublé pour atteindre 41.389 véhicules, dont 28.676 dotés d’une motorisation essence et 12.713 dotés d’une motorisation diesel, selon l’Avere. Si ces chiffres sont en forte hausse, ils ne représentent qu’une goutte d’eau des 1,79 million de voitures neuves écoulées l’an dernier dans l’Hexagone.
  • Automobile : le malus écologique double à partir du 1er janvier

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    Depuis le 1er novembre 2013, le bonus écologique à l'achat d'une voiture à faible consommation de carburant a été réduit par le Parlement. L'addition devient plus salée à partir d'aujourd'hui pour l'achat des véhicules les plus polluants, avec le doublement du malus écologique.

    Le bonus-malus écolo, késaco ? 

    Selon le ministère de l'Ecologie et du Développement durable, « le système bonus-malus vise à récompenser, via un bonus, les acquéreurs de voitures neuves émettant le moins de CO2, et à pénaliser, via un malus, ceux qui optent pour les modèles les plus polluants ». Il y a 4 ans, l'Etat a mis en place ce mécanisme pour favoriser l'achat de véhicules propres et dissuader l'achat de voitures polluantes.

    automobile,bonus,malus,transport collectif,tva,écotaxe,prix,pollution de l'airRéduire le déficit du bonus-malus écologique

    Après avoir introduit le principe d'une taxe carbone avec le vote de la Contribution climat énergie, les députés ont quasiment doublé le malus automobile à partir de 2014, afin d'équilibrer le dispositif bonus-malus écologique fortement déficitaire. Le bonus à l'achat d'une voiture à faible consommation de carburant est, lui, réduit depuis le 1er novembre. Une décision qui ne mécontente pas les écolos, mais agace l'association "40 millions d'automobilistes".

    Malus doublé

    A compter du 1er janvier 2014, l'impôt malus passe de 100 à 250 euros pour les modèles émettant 136 à 140 g de CO2 au km, de 300 à 500 euros entre 141 et 145 g/km et de 6.000 à 8.000 euros pour les voitures les plus polluantes (plus de 201 g de CO2/km). En outre, le dispositif durci frappe désormais les véhicules rejetant entre 131 et 136 g de CO2, jusqu'alors épargnés.

    La prime à l'achat des véhicules électriques réduite

    Les véhicules hybrides et électriques, plus vertueux du point de vue écologique mais beaucoup plus chers à l'achat, conserveront une prime substantielle, mais celle-ci sera également réduite. Les voitures électriques verront ainsi leur bonus revenir de 7.000 à 6.300 euros, les hybrides passeront de 4.000 à 3.300 et les hybrides rechargeables à 4.000 (contre 4.500 ou 5.000 suivant les cas).

    automobile,bonus,malus,transport collectif,tva,écotaxe,prix,pollution de l'airLe pouvoir d'achat et la lutte contre la pollution de l'air

    Pour "40 millions d’automobilistes" ce "soit disant bonus-malus ne fait que taxer encore une fois l’automobiliste".  En alourdissant encore la part de malus et en réduisant celle de bonus sur l’achat de véhicule neuf, l'association considèrent que les parlementaires ajoutent encore une taxe qui ne favorise pas le pouvoir d’achat des Français. A l'inverse, les écolos approuvent une mesure destinée à taxer plus lourdement les automobiles polluantes et à améliorer la qualité de l'air et, in fine, susceptible d'inciter les Français à choisir éventuellement d'autres modes de transports que la voiture individuelle.

    automobile,bonus,malus,transport collectif,tva,écotaxe,prix,pollution de l'airSuspension de l'écotaxe mais TVA à 10% pour les transports collectifs?

    Satisfecit vert donc. Avec un bémol: le prix des transports collectifs risque pâtir de l'augmentation de la TVA qui passe à 10 % en janvier 2014... Pour les usagers, cela risque d'être la double peine, comme le dénonçaient les  "Bonnets Verts", un "web-mouvement écolo" qui revendique une "fiscalité juste qui ne pénalise pas ceux qui font l'effort de respecter l'environnement" et demande "le retour de la TVA à 5% pour les modes de transports collectifs" et l'"application de l'écotaxe pour les poids lourds".

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO 

    • Le système du Bonus-Malus 2013 sur le site du ministère de l'Ecologie et du développement durable : cliquer ICI
    • Le détail du barème 2014, validé par les députés : cliquer ICI