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Sciences - Page 197

  • Des pesticides aux phtalates : quel futur pour l'humanité ?

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    Epandage aérien. DR

    Durant la  Semaine pour les alternatives aux pesticides, Maplanète.fr avait évoqué l'existence d'une discrète circulaire du ministère de l'agriculture datée du 5 mars, destinée à assouplir l'interdiction de l'épandage aérien des pesticides. Révélé par le Monde le 24 mars, ce texte introduit de nombreuses exceptions à leur interdiction.

    Sept produits sont dorénavant autorisés sur la vigne, le riz et les bananes, et 16 autres sont en cours d'évaluation par l’agence nationale de sécurité sanitaire, l’Anses. Petit problème : selon l’association Générations Futures, ces pesticides seraient toxiques, comme le révèle le Journal de l'Environnement du 11 avril.

    Sept produits autorisés, seize autres en cours d'évaluation : tous toxiques ?

    Alors que la mission sénatoriale d'information (MCI) sur les pesticides et leur impact sur la santé et l'environnement organisait, mardi 10 avril, des auditions, Générations Futures a analysé la dangerosité des substances actives de ces pesticides autorisés ou en cours d’évaluation. Sur les 7 produits autorisés, l’association de défense de l’environnement a constaté que toutes les substances actives contenues dans les produits présentent un risque pour la faune et la flore, que trois de ces produits (le fenpropidine, le difénoconazole et le propiconazole) sont classés comme cancérigènes possibles par l’agence américaine de l’environnement (US EPA) et un autre (le propiconazole) est classé toxique pour le développement aux Etats-Unis.

    Perturbateurs endocriniens et cancérigènes probables

    Quant aux 16 produits en cours d’évaluation, l’ONG s‘inquiète de leurs effets possibles. Certains contiennent des molécules reconnues comme perturbateurs endocriniens (classées comme telles par  l’Union européenne). Il s’agit de la deltamethrine, très utilisée dans les produits pour lutter contre la chrysomèle du maïs, du mancozèbe, un fongicide très courant en vigne, ou encore du métirame. D’autres molécules sont considérées comme cancérigènes probables (l’iprovalicarbe, le mancozèbe et le métirame) ou possibles (le penoxsulame, le folpel et tébuconazole) ou encore classées, en Europe ou aux Etats-Unis, comme étant toxiques pour le développement (le tébuconazole et de nouveau le métirame). Enfin, Générations Futures analyse que 10 de ces substances présentent un risque avéré pour l’environnement.

    Les phtalates, une des origines avérées de la baisse de la fertilité humaine

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     Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens présents dans les matières plastiques DR

    Par une étrange coïncidence, presque au même moment, le site de la revue britannique Human Reproduction publiait, le 8 mars, une étude française inédite démontrant que l'exposition aux phtalates (plastifiants que l'on retrouve dans nombre d'articles en PVC, dans les peintures, encres, cosmétiques ou dans des produits laitiers) inhibe chez l'homme la production de testostérone. C'est une première, car jusqu'ici, un tel effet n'avait été constaté que sur les testicules de fœtus humain ou chez le rongeur. Pour l'Inserm, cette étude confirme les soupçons qui pèsent sur les phtalates, concernant leur responsabilité dans la baisse de la fertilité humaine. Une directive européenne, révisée à plusieurs reprises, interdit aujourd'hui les phtalates, classés perturbateurs endocriniens, dans les jouets et objets de puéricultures, destinés aux enfants de moins de 3 ans. L'Europe les a également bannis des films alimentaires, mais ce n'est pas le cas dans beaucoup d'autres pays.

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    Dans un entretien donné au Monde.fr sur ce sujet le 12 avril, Shanna Swan, professeure au département de médecine préventive de la faculté de médecine Mount Sinai à New York, confirme que les produits chimiques reconnus comme des perturbateurs endocriniens, car altèrant le fonctionnement hormonal, affectent bel et bien le futur de l'humanité. Elle les décrit comme des "produits chimiques furtifs", dont personne ne se rend compte de la présence, mais qui font des dégâts et surtout, qu'on retrouve dans la descendance, sur plusieurs générations...

    La récente décision française d'autoriser l'épandage aérien de pesticides contenant des molécules toxiques, reconnues pour certaines comme cancérigènes et pour d'autres comme perturbateurs endocriniens par l'Europe, donne, hélas, l'impression que l'on préfère continuer à jouer aux apprentis sorciers, en réintroduisant d'un côté un danger (les pesticides) pas vraiment écarté de l'autre (les phtalates), plutôt que de travailler à prendre, en toute cohérence, les mesures préventives qui s'imposent dans l'usage des produits chimiques, afin de protéger la santé et l'avenir de l'humanité. A l'heure où l'on commence à s'interroger à voix haute sur l'impact des pesticides sur les cancers dans le monde agricole et celui de la viticulture (voir "Sud Ouest" du 7 avril), n'y aurait-il pas là une forme d'inconscience ?

    Cathy Lafon

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  • Fil vert. Le Japon fait le pari des énergies renouvelables, dont le solaire

    panneaux-photovoltaiques-japon-ihi-kyocera.jpg

    Le projet de centrale solaire japonaise Photo IHI Corporation

    Le Japon est déjà à fond sur les éoliennes, avec un projet avant-gardiste d'éoliennes flottantes annoncé en mars par les entreprises Hitachi, Mitsubishi Heavy Industries et Nippon Steel. Prévu pour démarrer en 2013 au large de Fukushima, ce site vise à alimenter 100 000 foyers à terme. Mais les Japonais s'intéresse tout aussi fortement aux autres formes d'énergies renouvelables.

    A l'heure de l'après-nucléaire, l'empire du Soleil levant passe au solaire

    Un consortium d'entreprises nippones a annoncé mardi 10 avril, un projet de construction de la plus grande centrale solaire du Japon. Depuis le tsnuami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011, l'archipel ne parvient plus à satisfaire tous ses besoins en électricité, suite à l'arrêt de la quasi intégralité de ses réacteurs nucléaires. Sur un parc de 54 réacteurs, un seul est aujourd'hui encore en activité, mais il devrait être arrêté pour maintenance d'ici la fin mai, date à laquelle le Japon vivra sans énergie nucléaire. La part de l'énergie nucléaire dans la production japonaise d'électricité se situait entre 25% et 30% du total : c'est cette part manquante que le Japon s'efforce de compenser depuis un an dans l'urgence, par des importations d'énergie, mais aussi par des économies d'énergie des entreprises et des particuliers, doublées d'une utilisation accrue des centrales thermiques et  par une politique volontariste de développement des énergies propres et renouvelables. Dans ce domaine, les initiatives se succèdent à un rythme effréné, avec le soutien de la population et des autorités locales, qui refusent toujours le redémarrage des centrales nucléaires et plébiscitent le recours aux énergies propres renouvelable, solaire en tête. Au Japon, cette technologie est reine : depuis plus de quatre décennies les groupes japonais Kyocera, Sharp, Sanyo ou encore Mitsubishi Electric, la maîtrisent à la perfection.

    Le projet de la future méga-centrale solaire japonaise devrait ainsi démarrer dès le mois de juillet dans la préfecture de Kagoshima (sud-ouest) avec l'aide de la firme d'industries lourdes IHI et de la banque Mizuho.

    Cathy Lafon

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    La future centrale solaire en chiffres

    • Le groupe Kyocera fournira les panneaux photovoltaïques pour cette installation de 70 mégawatts.
    • Sa surface (1,27 million de mètres carrés) équivaudra à celle de 27 terrains de baseball, pour un coût de construction estimé à 25 milliards de yens (235 millions d'euros).
    • Une entreprise sera créée par les mêmes acteurs pour exploiter le site dont la production sera revendue à la compagnie d'électricité régionale Kyushu Electric Power et devrait permettre d'alimenter quelque 22.000 foyers.

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  • Initiative. Le vibrant plaidoyer de Biscarrosse pour un océan propre

      Le bruit du rouleau des vagues océanes, au courant d'Huchet (Landes)

    Le très actif Comité de Vigilance de Biscarrosse,  l'office de Tourisme et la Ville de Biscarrosse invitent tous les amoureux et les défenseurs de l'océan à venir débattre de la biodiversité des milieux marins aquitains, à l'occasion de la conférence : "Plaidoyer pour un océan propre". A Biscarrosse-Plage, le samedi 14 avril, 14 h 30, au cinéma Atlantic (Landes). 

    Pourquoi et comment préserver la propreté de  l'océan ? La question, hélas, est plus que jamais prégnante, avec l'actualité récente de la fuite de gaz sur la plateforme Elgin, du groupe Total, et celle du procès de l'Erika, dans lequel la Cour de cassation, si elle suit l'avocat général, pourrait annuler la condamnation du même groupe Total, plus de douze ans après le naufrage du pétrolier au large des côtes bretonne et la marée noire qu'il a causée... Mais aussi tout simplement, avec le spectacle lamentable et récurrent de nos plages souillées par les plastiques et les déchets divers, tout au long de l'année et notamment à la sortie de l'hiver, lors des grandes opérations de nettoyage des Initiatives océanes.

    Trois intervenants, Iker Castege, docteur en biologie (Centre de la mer de Biarritz), Olivier Barrière, consultant en environnement et Bernard Mermod, réalisateur-ancien journaliste de la TSR (Genève, Suisse), s'attacheront à mieux faire comprendre les réalités et les enjeux de la biodiversité des milieux marins, autour des thèmes suivants : les évolutions de la faune marine, les impacts du changement climatique en Aquitaine, les techniques utilisées lors des marées noires, pour surveiller le milien marin du littoral aquitain, les conséquences de la pêche et de la surpêche, les nouvelles normes européennes pour les eaux de baignage en 2015. Enfin, un film pédagogique réalisé par l'Ifremer, permettra de découvrir les techniques de nettoyage des plages.

    •  La conférence-débats s'accompagne d'une exposition de photos du Musée de la Mer de Biarritz.
    • On pourra aussi y découvrir un ouvrage de référence sur la faune de notre océan  : 

    "Oiseaux marins et cétacés du golfe de Gascogne", de Iker Castège et  Georges Hémery. Ce livre présente l’évolution numérique et la répartition géographique des 36 espèces d’oiseaux marins et des trois espèces de cétacés communs dans les eaux du golfe de Gascogne sur les 30 dernières années. En plus des monographies complètes de chaque espèce, l'ouvrage donne une analyse croisée de leurs cycles biologiques (migration, hivernage, reproduction...) en fonction des milieux naturels et des secteurs du golfe.  De belles photographies en couleur viennent illustrer le propos, qui détaille les facteurs clés de l’évolution des populations, comme la pollution d’origine humaine ou les variations océano-climatiques. Les données s’appuient sur plus de 2.200 heures d’observation en mer à partir des vedettes des douanes françaises ou des Affaires maritimes.  Avec une zone d’étude allant de la frange littorale à plus de 120 km au large.

    Cathy Lafon

    ►  FICHE REPERES

    • Le lieu et l'heure :  cinéma l'Atlantic (Bicarrosse-plage), à 14 h 30, samedi 14 avril.
    • Contact : Office du Tourisme 05 58 78 20 96
    • Entrée libre

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    Explication du docteur Iker Castège du Centre de la Mer de Biarritz