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faune marine

  • Océans : qui va décréter l'état d'urgence écologique ?

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    Surpêche, pollution, radioactivité, réchauffement climatique : y aura-t-il encore des poissons dans les mers et les océans en 2050 ?

    La conclusion d'une étude du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement),  est tombée comme un couperet en 2010 : si on ne change rien aux méthodes de pêche, en 2050, il n'y aura plus de poissons dans les océans. La pollution radioactive de Fukushima contamine encore 40 % de la faune marine, au large de la centrale, selon une autre étude d'un biologiste américain, Ken Buesseler, publiée le 26 octobre dernier dans la revue  Science. Enfin, une étude publiée le 30 septembre 2012, montre que le réchauffement climatique ne change pas seulement la température et la teneur en oxygène des océans :  il risque aussi de faire rétrécir considérablement les poissons qui y vivent.

    L'oxygène des océans, source d'énergie des poissons

    L'un des éléments clefs de la taille des poissons et invertébrés marins est constitué par leurs besoins énergétiques: dès lors que leur milieu n'est plus en mesure de leur fournir cette énergie à la hauteur de leurs besoins, les poissons cessent leur croissance. Or l'oxygène contenu dans l'eau est pour eux une source importante d'énergie.

    Plus l'océan est chaud, moins il contient d'oxygène

    pauly.jpg"Obtenir assez d'oxygène pour grandir est un défi constant pour les poissons, et plus un poisson est gros, pire c'est", explique Daniel Pauly (photo ci-contre), biologiste au Fisheries Centre de l'Université de Colombie Britannique à Vancouver (Canada). "Un océan plus chaud et moins oxygéné, comme prédit avec le changement climatique, compliquera la tâche des poissons les plus gros, ce qui signifie qu'ils cesseront de grandir plus tôt", ajoute-t-il.

    Une diminution du poids maximal moyen des poissons entre 14 % à 24 %

    nclimate1691-f1.jpgDaniel Pauly et ses collègues ont tenté de modéliser l'impact du réchauffement sur plus de 600 espèces de poissons à partir de deux scénarios climatiques couramment retenus par les spécialistes pour la période 2001-2050 (figures ci-contre). D'après leurs calculs, le réchauffement moyen au fond des océans du globe resterait minime (quelques centièmes de degrés par décennie) de même que la baisse de la concentration en oxygène. Toutefois, "les variations qui en résultent en termes de poids corporel maximal sont étonnamment importantes", soulignent les chercheurs dans leur étude, publiée par la revue britannique Nature Climate Change. Dans l'ensemble, le poids maximal moyen des poissons pris en compte devrait diminuer de 14% à 24% entre 2001 et 2050, estiment-ils. Soit l'équivalent de 10 à 18kg pour un homme moyen pesant 77 kg.

    Ecosystèmes marins en danger : qui décrètera l'état d'urgence ?

    C'est l'océan Indien qui serait le plus touché (24%), suivi de l'Atlantique (20%) et du Pacifique (14%), qu'il s'agisse des zones tropicales ou tempérées. "Cette étude indique que, faute de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences seront vraisemblablement plus lourdes que prévu sur les écosystèmes marins", avertissent les chercheurs, d'autant que "d'autres impacts des activités humaines, comme la surpêche et la pollution, risquent d'exacerber le phénomène".

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Shrinking of fishes exacerbates impacts of global ocean changes on marine ecosystems", étude de Daniel Pauly et ses collègues, dans Nature Climate Change : cliquer ICI
  • Initiative. Le vibrant plaidoyer de Biscarrosse pour un océan propre

      Le bruit du rouleau des vagues océanes, au courant d'Huchet (Landes)

    Le très actif Comité de Vigilance de Biscarrosse,  l'office de Tourisme et la Ville de Biscarrosse invitent tous les amoureux et les défenseurs de l'océan à venir débattre de la biodiversité des milieux marins aquitains, à l'occasion de la conférence : "Plaidoyer pour un océan propre". A Biscarrosse-Plage, le samedi 14 avril, 14 h 30, au cinéma Atlantic (Landes). 

    Pourquoi et comment préserver la propreté de  l'océan ? La question, hélas, est plus que jamais prégnante, avec l'actualité récente de la fuite de gaz sur la plateforme Elgin, du groupe Total, et celle du procès de l'Erika, dans lequel la Cour de cassation, si elle suit l'avocat général, pourrait annuler la condamnation du même groupe Total, plus de douze ans après le naufrage du pétrolier au large des côtes bretonne et la marée noire qu'il a causée... Mais aussi tout simplement, avec le spectacle lamentable et récurrent de nos plages souillées par les plastiques et les déchets divers, tout au long de l'année et notamment à la sortie de l'hiver, lors des grandes opérations de nettoyage des Initiatives océanes.

    Trois intervenants, Iker Castege, docteur en biologie (Centre de la mer de Biarritz), Olivier Barrière, consultant en environnement et Bernard Mermod, réalisateur-ancien journaliste de la TSR (Genève, Suisse), s'attacheront à mieux faire comprendre les réalités et les enjeux de la biodiversité des milieux marins, autour des thèmes suivants : les évolutions de la faune marine, les impacts du changement climatique en Aquitaine, les techniques utilisées lors des marées noires, pour surveiller le milien marin du littoral aquitain, les conséquences de la pêche et de la surpêche, les nouvelles normes européennes pour les eaux de baignage en 2015. Enfin, un film pédagogique réalisé par l'Ifremer, permettra de découvrir les techniques de nettoyage des plages.

    •  La conférence-débats s'accompagne d'une exposition de photos du Musée de la Mer de Biarritz.
    • On pourra aussi y découvrir un ouvrage de référence sur la faune de notre océan  : 

    "Oiseaux marins et cétacés du golfe de Gascogne", de Iker Castège et  Georges Hémery. Ce livre présente l’évolution numérique et la répartition géographique des 36 espèces d’oiseaux marins et des trois espèces de cétacés communs dans les eaux du golfe de Gascogne sur les 30 dernières années. En plus des monographies complètes de chaque espèce, l'ouvrage donne une analyse croisée de leurs cycles biologiques (migration, hivernage, reproduction...) en fonction des milieux naturels et des secteurs du golfe.  De belles photographies en couleur viennent illustrer le propos, qui détaille les facteurs clés de l’évolution des populations, comme la pollution d’origine humaine ou les variations océano-climatiques. Les données s’appuient sur plus de 2.200 heures d’observation en mer à partir des vedettes des douanes françaises ou des Affaires maritimes.  Avec une zone d’étude allant de la frange littorale à plus de 120 km au large.

    Cathy Lafon

    ►  FICHE REPERES

    • Le lieu et l'heure :  cinéma l'Atlantic (Bicarrosse-plage), à 14 h 30, samedi 14 avril.
    • Contact : Office du Tourisme 05 58 78 20 96
    • Entrée libre

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