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Sciences - Page 195

  • Pesticides. Le Foll pour l'interdiction du Cruiser

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    Abeille butinant des fleurs. Photo archives Sud Ouest / Xavier Léoty

    La nouvelle va ravir les écolos, soulager les apiculteurs et redonner du coeur à l'ouvrage à nos copines les abeilles, en plein butinage : le nouveau ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est prononcé ce vendredi pour l'interdiction du pesticide Cruiser, du groupe suisse Syngenta, utilisé pour le colza et suspecté d'être néfaste pour les abeilles. Avec à la clé l'interdiction effective de ce produit d'ici quelques semaines.

    Une interdiction qui réconcilierait l'agriculture et l'écologie ?

    L'affaire est emblématique. Le nouveau ministère de l'Agriculture était, bien sûr, attendu au tournant par les écologistes sur le pesticide Cruiser, comme il le sera sur les OGM, sur l'eau, les nitrates, etc. La décision qu'il vient de prendre est de bon augure pour l'avenir d'une action gouvernementale qui ne semble pas plus vouloir céder aux lobbies industriels que poursuivre la vieille logique d'opposition des intérêts des agriculteurs à ceux de l'écologie, néfaste au final à la biodiversité comme à la santé des consommateurs.

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    Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture.  Photo AFP

    Le retrait de "l'approbation de mise sur le marché" du Cruiser

    "J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisageais de retirer l'approbation de mise sur le marché", a en effet déclaré le 1er juin à l'AFP Stéphane Le Foll, après avoir reçu un rapport de l'Anses (agence sanitaire de l'environnement et de l'alimentation) qui démontre l'impact de ce produit sur la mortalité des abeilles. Demandé fin mars par le précédent ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire après la publication dans la revue Science, d'une étude française attestant d'effets nuisibles du thiametoxam (insecticide qui entre dans la compositiondu Cruiser) sur les abeilles, l'avis de l'Anses devait permettre une réévaluation du pesticide. Stéphane Le Foll estime donc que l'avis de l'Anses "apporte des éléments nouveaux et montre clairement l'effet néfaste de ce produit sur la mortalité des abeilles. Le ministre de l'Agriculture veut "tenir compte de ce qui a été dit", et saisir en outre la Commission européenne et l'Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (Efsa) sur ce sujet.

    Poursuivre les recherches

    Dans son avis, l'Anses souligne que l'"approche originale" des chercheurs, qui ont conduit "une étude comportementale des abeilles butineuses exposées à une substance phytopharmaceutique", met en évidence "un effet néfaste d'une dose sublétale de thiamethoxam sur le retour à la ruche des abeilles butineuses". Elle admet que "dans les conditions de pratiques agricoles actuelles", l'exposition des abeilles au thiamethoxam via les résidus de nectar de colza "est inférieure à la dose utilisée dans l'expérience", mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études "ont récemment mis en évidence certains effets néfastes de l'exposition à des doses sublétales de néonicotinoïdes sur l'état de santé des colonies de bourdons et d'abeilles".  "En lien avec l'Efsa", l'Anses recommande donc de poursuivre les travaux de recherche.

    Vers une réévaluation européenne des produits phytopharmaceutiques

    Outre la répercussion immédiate des conclusions de son rapport sur le Cruiser, l'Anses, dans son avis, appelle également à une "évolution de la réglementation européenne" qui permettrait, lors de l'évaluation des produits phytopharmaceutiques, d'intégrer les résultats des expérimentations prenant en compte "les effets sublétaux d'une exposition aux néonicotinoïdes". Ce qui permettrait à l'avenir d'intégrer aux autorisations  la prise en compte de la dangerosité des produits phytosanitaires. De plus, l'Anses demande aussi d'"engager une réévaluation au niveau européen des substances actives néonicotinoïdes (thiamethoxam, clothianidine...) sur la base des données scientifiques nouvelles issues des études récentes". C'est un point qui mérite d'être souligné : il y a convergence avec le niveau européen. La Commission européenne a déjà demandé de son côté à l'Efsa de comparer l'exposition réelle des abeilles aux néonicotinoïdes – résultant de leur utilisation en tant que produits phytopharmaceutiques dans l’UE – avec les niveaux d'exposition utilisés dans la recherche. L’Autorité a en outre été invitée à déterminer si les résultats pourraient être appliqués à d’autres néonicotinoïdes utilisés pour le traitement des semences.  Les études sont en cours.

    Derrière tout ça, l'idée est aussi de prendre enfin en compte les conséquences sur la santé de l'accumulation de petites doses de produits dangereux, même si les petites doses en question ne sont pas mortelles à l'unité.  De la santé des abeilles à celles des humains, il n'y a qu'un pas : l'Agence sanitaire semble donner aujourd'hui un début de réponse aux attentes des écologistes, qui demandent depuis longtemps qu'on examine les conséquences sur notre santé des cocktails des pesticides présents dans les aliments, joints au bisphénol, pthalates et autres, présents dans de nombreux produits courants de la vie quotidienne.

    Le groupe suisse Syngenta dispose maintenant d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations. Quant à nos petites ouvrières, maillots jaunes de la biodiversité  et leurs copains les bourdons, ils peuvent enfin espérer pouvoir bientôt butiner et bourdonner en paix.

    Cathy Lafon

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    Le thiametoxam est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, qui constitue une des trois substances actives du Cruiser OSR, utilisé pour le traitement du colza.

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  • Algues vertes : l'agriculture intensive prend la marée

     

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    Défenseur de l'environnement portant un masque de tête de cochon pour protester contre l'envahissement de la plage d'Hillion par les algues vertes, dues à l'utilisation des nitrates. Bretagne, baie de Saint-Brieuc, août 2011. PHOTO AFP

    Sudouest.fr l'a révélé dès le 24 mai, les conclusions du rapport « Bilan des connaissances scientifiques sur les causes de la prolifération des macroalgues vertes » qui vient d’être rendu public, concluent que la prolifération des algues vertes en Bretagne est bien due à l’agriculture et à l’élevage intensifs.

    A la question : les marées d’algues vertes qui empoisonnent certaines parties du littoral breton sont-elles vraiment causées par l’agriculture intensive ? La réponse est oui. Elle est conjointement donnée par les services du ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (Conseil général de l’environnement et du développement durable), par leurs homologues du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux), et par des experts indépendants sollicités pour l’occasion. Et elle s'appuie sur la synthèse de toutes les connaissances scientifiques en la matière...

    Pour lire l'intégralité de l'article de Jean-Denis Renard, "Marées vertes : un rapport met en cause l'agriculture", 24 mai : cliquer ICI

  • Fil vert. Stéphane Sanchez, au charbon contre les antennes relais

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    Manifestation du collectif anti-antennes Amédée-Saint Germain, Talence, 26 novembre 2011 

    Photo archives Sud Ouest / Fabien Cottereau

    Pendant les élections, le combat associatif continue pour faire évoluer la législation sur l'intallation des antennes relais téléphoniques.

    Week-end chargé en perspective pour le Bordelais Stéphane Sanchez, membre du Collectif Amédée Saint-Germain et animateur national de la Coordination nationale Stop Antennes, avec deux temps forts.

    Ce vendredi, rencontre à Paris entre la Coordination nationale des collectifs anti-antennes et la sénatrice Leïla Aichi (Europe-Ecologie les Verts) qui est chargée au Sénat de la téléphonie mobile. Objectif : préparer une plate-forme de travail en septembre prochain, afin de rédiger conjointement des motions de projets de lois qui seront présentés pour la deuxième fois à la nouvelle Assemblée nationale, à l'automne.

    Retour aussi sec à Bordeaux pour une action symbolique, samedi à 15 h, au 103 bis rue de Belleville, où siège l'Agence régionale de la santé (ARS), pour rebaptiser la rue : "La téléphonie d'accord, la santé publique d'abord". Un peu long comme nom de rue, mais très explicite : les anti-antennes attendent de l'ARS, qui s'occupe de la santé publique, qu'elle se positionne enfin sur le sujet des antennes relais, dont les ondes ont été classées par un rapport de l'OMS de 2011 comme potentiellement cancérigènes. Par ailleurs, se pose la question de leur nocivité sur la santé des personnes électro-sensibles. D'où la demande d'application du principe de précaution en la matière, formulée par les anti-antennes, qui n'exigent pas la disparition des antennes relais, mais une réglementation plus stricte pour leur installation, afin de protéger la santé des riverains.

    Cathy Lafon

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