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  • En images : comment Lacanau se prépare aux fortes houles de l'hiver

    Lacanau front de mer plage centrale 9 novembre 2014 travaux.jpg

     Vue de l'océan depuis la plage centrale de Lacanau, sur le front de mer. 9 novembre 2014, vers 17 h.  Photo Ma planète

    Après les dix violentes tempêtes et la quarantaine de dépressions à répétition de l'hiver 2013-2014 qui ont cisaillé le trait de côte - avec un recul de 20 mètres par endroit - et provoqué d'énormes dégâts dans les stations balnéaires du littoral aquitain, l'heure est à la vigilance. Avec ses premiers avis de coups de vent et de forte houle, l'automne est déjà bien installé, même si les températures plutôt élevées pour la saison ont tendance à nous le faire oublier.

    Ce week-end, Ocean surf report annonce à Lacanau une houle mi-longue (15 secondes) de 4,7 mètres à près de 6 mètres dans la nuit de samedi, suivie de 5 mètres le dimanche, accompagnée de rafales de vent soutenu. Par chance, le coefficient de marée est des plus petits : 35.

    Lacanau vers le sud 9 novembre 2014.jpgLe 16 octobre dernier, le site de prévision Océan surf report avait prévu plus de 4 mètres de houle en fin d'après-midi, avec, heureusement, un faible coefficient de marée (33 pour la pleine mer). En Gironde, c'était un premier test pour Lacanau, l'un des trois sites les plus touchés par les tempêtes de l'hiver dernier, avec Montalivet et Soulac. Lacanau a entamé en avril dernier la reconstitution des digues côtières pour protéger son front de mer et sa plage centrale, pour un montant minimum de 3,3 millions d'euros, dont 2,4 à la charge de la commune. Début novembre, selon "Sud Ouest", la commune était inquiète. Sur la plage centrale, le niveau de sable était déjà très bas et l'enrochement du bas était à l'air libre. L'érosion était repartie de plus belle et il manquait 1,50 m de sable.

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    Le panneau situé sur la promenade à Lacanau, près du restaurant le Kayok, donne le détail des travaux. Photo Ma planète

    Lacanau,  le 9 novembre 2014, 17 h

    Comme pas mal de monde, Ma planète est allée faire son petit tour à Lacanau, le dimanche 9 novembre, pour voir où en étaient ces travaux titanesques, commencés au printemps dernier et qui ne s'achèveront qu'au mois de décembre. Disparue la grande roue qui barrait la vue des occupants de l'immeuble en front de mer, près du Kayok. Pour les amoureux de l'océan "nature", c'est déjà ça. Mais à marée montante, à deux heures de la pleine mer (18h40), la plage centrale de Lacanau n'est pas encore vraiment l'endroit glamour idéal pour faire sa déclaration d'amour à sa belle (ou son beau) ou rêver devant les vagues et les mouettes...

    Lacanau front de mer vue centrale 9 novembre 2014.jpg

    Une vue des travaux du mur d'enrochement d'énormes blocs de pierre calcaire de huit tonnes pour les plus gros, au pied de la dune du front de mer, sur la plage centrale. Long de 800 mètres, ce mur forme une fondation parallèle au rivage, sur laquelle est montée une digue faite avec d'autres blocs, qui enferme un "géotextile" retenu par des pierres plus petites, destiné à retenir en principe le sable, lorsque l'eau monte et s'infiltre. 

    Lacanau front de mer  centrale  9 novembre 2014.jpg

    Entre la digue du haut et celle du bas, le détail des différentes couches des matériaux apportés pour la reconstruction du front de mer, à Lacanau.

    lacanau front de mer centrale escalier 9 novembre2014.jpg

    A deux heures de la marée haute, le bas de l'escalier de la plage centrale tout neuf, a déjà les marches dans l'eau. Le coefficient est élevé : 95.

     Lacanau front de mer centrale vue vers le nord 9 novembre 2014.jpg

    Vue de la plage centrale, vers le nord, depuis l'escalier. A droite, les blocs de l'enrochement inférieur, qui devraient être en principe ensablés.

     Lacanau front de mer vue centrale 9 novembre 2014.jpg

    Un autre aspect des enrochements de la plage centrale de Lacanau. A gauche, les blocs de rochers noirs de l'ancien enrochement, et le passage créé pour les engins le temps des travaux.

    A quelques jours de la Conférence environnementale 2014 qui doit s'ouvrir à Paris, les 27 et 28 novembre prochain, avec parmi ses thématiques, le climat et l'océan, et à un an du Sommet mondial du climat qui se tiendra également à Paris et qui évoquera inévitablement l'adaptation des zones littorales au changement climatique, on souffre en imaginant le seul impact carbone dû au transport des énormes blocs - de 8 à 10 tonnes chacun - de l'enrochement réalisé à Lacanau. L'extraction des pierres, la noria des camions... Et ce, sans certitude que les travaux résisteront aux futurs coups de boutoir de l'océan. Selon les spécialistes océanographes girondins de Geo-Transfert, ce type de digue empêcherait, en outre, les plages "bétonnées" de constituer en quantité suffisante leurs stocks de sable durant l'hiver afin de se "réengraisser" naturellement après la mauvaise saison.

    A suivre.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO 

    • Une plage, comment ça marche ? Tous les hivers, les plages perdent du sable qui se stocke sous l'eau à quelques centaines de mètres. Ce stock sous-marin permet d'atténuer la houle et protège donc naturellement la plage. L'été à la faveur de houles moins fortes, le sable remonte pour reconstituer la plage. C'est cet équilibre qui permet aux plages de rester stables (source Géo-Transfert).
    • L'énergie des vagues : la hauteur de la houle n'est pas le seul critère à prendre en compte. Il faut tenir compte aussi de la période qui est l'intervalle de temps entre deux vagues. Plus il est important, plus les vagues sont puissantes. Ainsi, avec une période de 9 secondes, la houle est courte et les vagues peu puissantes. Avec 20 secondes, la houle est longue et les vagues très puissantes. C'était le cas l'hiver dernier, lors des plus violentes tempêtes (source Géo-Transfert).

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  • La pollution de la plage de Lacanau, dimanche 24 mars, n'en était pas une

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    Lundi matin, le plancton laissé par la marée sur la plage de Lacanau était visible Photo Sud Ouest / Juline Lestage

    C'est une excellente  nouvelle : "la pollution mystérieuse", dimanche, sur la plage centrale de Lacanau-Océan (Médoc), n'en était pas une. Il s'agissait bien de nappes de planctons, un phénomène classique et naturel sur nos côtes.

    Un tweet et une photo déclenchent le buzz sur internet

    Les promeneurs avaient été alertés par une bande noirâtre flottant dans l'eau et des boulettes sur la plage ressemblant à des résidus d'hydrocarbure. En pleines journées "Initiatives Océans", où Surfrider appelait à nettoyer les plages du littoral de leurs déchets, l'information d'une éventuelle pollution tweetée par Antoine Estève, journaliste d'I-Télé et de Canal +,  fait aussitôt le buzz sur les réseaux sociaux : les défenseurs de l'environnement sont chatouilleux et prompts à réagir. 

    Sud Ouest.fr et le blog Ma Planète reprennent l'info, vers 17 h. Un peu vite, peut-être. Mais les exemples de pollutions et d'accidents environnementaux, plus ou moins graves, pour lesquels on a tardé à informer le public sont tellement nombreux dans l'histoire de l'écologie (du nuage de Tchernobyl à la récente pollution de l'usine Smurfit l'été dernier sur le Bassin d'Arcachon, en passant par la catastrophe de la plate-forme pétrolière du golfe du Mexique) qu'on se dit qu'il vaut peut-être mieux courir le risque de crier au loup pour rien, quitte à se réjouir d'avoir eu tort : les dégazages sauvages de bateaux dans l'océan ne sont, hélas, pas rarissimes, et occasionnent régulièrement des pollutions aux hydrocarbures dont on a du mal à identifier les origines... Avant de finir en justice, car c'est un délit environnemental grave. 

    Des analyses identifient une "source d'origine végétale"

    Quoiqu'il en soit, concernant l'épisode de dimanche dernier, la préfecture maritime de l'Atlantique a  indiqué que les analyses réalisées avaient identifié « une source d’origine végétale ». Dans les prochaines semaines, une analyse supplémentaire demandée par la municipalité devrait confirmer ce qui a été identifié par le laboratoire de la préfecture maritime. À l’Ifremer d’Arcachon (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), on évoque plus scientifiquement « des productions de dégradation de détritus végétaux ». C’est-à-dire des organismes planctoniques qui remontent à la surface par nappes, un phénomène courant avec la luminosité et l’eau qui commence à se réchauffer. Toutefois, l’Ifremer, qui n’a pas procédé aux analyses, se veut prudent.

    "Les eaux rousses"

    Chez les gens du coin, des surfers, pêcheurs et habitants l'ont amère : on aurait dû nous demander ! On connaît bien ce phénomène "d'eaux rousses" ! L'un d'eux a d'ailleurs laissé sur le blog Planète un commentaire fumasse, au bas de l'article de dimanche, consacré à cette pollution qualifiée de "mystérieuse". Certes. Mais la mer est notre patrimoine naturel à tous, surfers, riverains, mais aussi promeneurs venus d'ailleurs... Une alerte avait été lancée dimanche : elle aurait hélas pu être justifiée. Heureusement, elle semble bien s'avérer fausse. Et elle a finalement le mérite de faire de la pédagogie sur un phénomène naturel méconnu au-delà de la région.

    Ma Planète, pour sa part, ne peut que se réjouir de voir que le nombre de "Sentinelles" de l'environnement sur notre littoral ne cesse de croître... L'océan n'en sera que mieux préservé et ses eaux plus propres.

    Cathy Lafon

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  • Insolite. Mais quel est donc ce poisson qui s'échoue sur nos plages ?

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    Un poisson inconnu, échoué sur la plage océane du Porge (33), le 30 décembre 2012. Photo DR

    Le 30 décembre dernier, Olivier Cazaux, un Bordelais amoureux de l'océan, se balade sur la plage médocaine du Porge (Gironde). Par ce jour d'hiver plutôt beau et doux, la mer est forte. Au milieu des déchets qui jonchent le littoral, il découvre un poisson étrange, comme il n'en a encore jamais rencontré sur les côtes de la région. Echoué sur le sable, l'animal de belle taille est en train d'agoniser...

    Il faut sauver le poisson inconnu

    Peu amène, avec sa grosse poche ventrale et sa bouche agressive, véritable bec armé de dents pointues, le poisson cherche sa respiration. N'écoutant que son instinct d'écolo-pêcheur ami des animaux, adepte de surfcasting mais pas vraiment du no-kill fishing, Olivier veut sauver le poisson et le rejeter à la mer. Vu l'apparence de l'animal, on ne meurt pas vraiment d'envie de le manger, non plus... Le sauver, oui, mais le Girondin aimerait bien savoir de quel poisson il s'agit. Comment l'identifier ? On est alors en 2012 (et presque en 2013). Il fait ce qu'on attend de tout être humain normalement constituté vivant sur cette planète en ce début de XXIème siècle : en trois clics, il photographie la bête avec son smartphone et poste l'image sur facebook accompagnée d'un message invitant son réseau d'amis à l'aider à mettre un nom sur ces écailles. Il alerte aussi Ma Planète, dont il est l'une des Sentinelles. Puis, vite, vite, il prend le poisson par la queue et le rend à l'océan...

    L'enquête commence

    fourneau5560.jpgLe 2 janvier, l'enquête commence sur internet et le réseau social du Girondin fait merveille : au milieu des souhaits de bonne année, on aime la photo, on la partage, on s'extasie, on s'étonne, on s'émeut, on incrimine le réchauffement climatique...  Bref, ça fait le buzz. Mais on ne reconnaît toujours pas le poisson. Ma Planète, très intriguée, suit l'affaire en direct. Deux semaines plus tard, la filière "écolo-pêche-nature et photographie" des amis d'Olivier est à fond. L'un de ses membres, Alain Noël, pêcheur et girondin lui aussi, transmet la photo à Gérard Fourneau (photo ci-dessus) président d'Aquitaine Landes Récifs, association landaise de protection et d'étude de la faune aquatique du littoral, installée à Saint-Pau-Lès-Dax (40). Retraité des personnels civils de l'armée, Gérard, 67 ans, est un ancien pêcheur adepte de surfcasting. Autant dire que, question poisson océanique, il a de la bouteille. Et pourtant, lui non plus n'a jamais vu semblable animal... En revanche, il se permet  de donner un conseil au passage : "Quand on découvre ce genre de poisson sur une plage, mort ou quasi, le mieux est de le rapporter chez soi pour le congeler, afin de le confier à des scientifiques qui pourront l'identifier, l'analyser et découvrir ainsi la cause de son échouage.  Maladie, pollution, blessure due à un filet dérivant... Et puis, attention en le manipulant : il peut être toxique."  Message reçu et transmis.

    "Un poisson-coffre"

    Et l'enquête continue... Hop, la photo atterrit sur l'ordi de Jean-Paul Lagardère, également membre  d'Aquitaine Landes Récifs : jackpot. L'ancien directeur de recherche du CNRS à l'ancien CREMA (le Centre de Recherche sur les Ecosystèmes Marins et Aquacoles) de l’Houmeau près de La Rochelle, spécialisé en océanographie biologique, a passé sa vie à travailler sur l'utilisation des sons par les poissons. Le scientifique retraité sait tout ou presque des communautés marines et océanes : il reconnaît l'animal. Le poisson-mystère appartient à la famille des tétraodontidés (du grec "tetra", quatre, et "odous", dent, pour ceux qui ont oublié leurs humanités), qui sont des poissons-coffre ou poissons-ballon. "Leur caractéristique est d'emmagasiner de l'eau : ils gonflent et doublent de volume pour se défendre. Une fois morts et séchés, certaines populations côtières les utilisaient pour en faire des lumignons", raconte l'ancien chercheur, intarissable sur les petites histoires, comme sur les grandes.

    Un poisson toxique, rarement observé sur notre littoral atlantique

    Alors, est-ce vraiment un poisson qui n'a rien à faire par chez nous ? "Non. Très rarement observé sur nos côtes atlantiques, il n'y est pas non plus étranger", assure Jean-Paul Lagardère. "C'est un poisson pélagique (de pleine mer), capable de briser des coquillages avec ses dents, qui vit surtout en Méditerranée, mais dont le territoire englobe aussi l'océan Atlantique. Il vit au large de l'Afrique et de la Mauritanie et remonte jusque dans le Golfe de Gascogne et même en Bretagne. Il pénètre très rarement les estuaires", précise-t-il. "Son petit nom est tétraodon-lièvre océanique, et son nom latin lagocephalus-lagocephalus". Reste à savoir comment il a atterri là, s'interroge le scientifique : "Il a sans doute été ramassé et blessé par un filet pélagique dont il se serait dégagé, avant de s'échouer, affaibli, sur le sable".  Avant de conclure que l'animal est toxique.  On sait qu'il ne faut pas juger d'après les apparences, mais vu la photo, on n'en doute pas. Un rapide tour sur internet nous apprend en effet que son proche cousin, le lagocephalus scélératus est un poisson dangereux et très toxique, qui envahit actuellement les mers de Tunisie.

    Ah ! Au fait : les poissons parlent...

    enquête,science,océanographie,océan atlantique,poisson,médoc,gironde,le porge,découverte,plageLe mystère du poisson bizarroïde du Porge enfin élucidé (merci internet, Facebook, les écolos et le CNRS), puisqu'on a sous la main un "vrai" scientifique, spécialiste de la mer et tout et tout, on en profite pour lui poser une question subsidiaire. Dites, Monsieur Lagardère, c'est vrai que les poissons parlent ? "Mais oui Madame. Certains, comme le poisson-clown que vous connaissez sans doute et qui parle en claquant des dents, sont même très bavards ! Ils ont un système de production sonore et émettent des sons à différentes occasions (danger, reproduction...). Les sons, codés, sont reconnus par les espèces voisines... Ils savent aussi "écouter" et interpréter les vibrations sonores." Le pétillement de l’anguille, le grognement du grondin et le grondement du maigre (encore pêché «à l’oreille» dans l’estuaire de la Gironde) sont, paraît-il, de notoriété publique...

    En voilà une histoire... Le mythe du "monde du silence" qui a bercé nos enfances en prend un sacré coup et s'effondre. Définitivement.

    Cathy Lafon

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