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Photo d'un jaguar, dans l'Etat de Quintana Roo au Mexique, publiée par le WWF le 14 juin 2018. Photo WWF/AFP
C'est un vrai rayon de soleil dans l'ouragan noir des mauvaises nouvelles vertes ! Alors que les scientifiques alertent, jour après jour, sur l'inquiétante chute de la biodiversité qui laisse craindre une sixième extinction du vivant à l'échelle planétaire, au Mexique, la population de jaguars a progressé de 20% en huit ans.
Selon un recensement publié le 15 juin dernier, le nombre de jaguars s'établit désormais dans ce pays à 4 800 individus, et ce, grâce aux efforts déployés pour sauvegarder ce félin, le plus gros d’Amérique. « Cette hausse est due, entre autres facteurs, au programme de conservation du jaguar lancé en 2005 », a commenté dans un communiqué Gerardo Ceballos, expert de l’Institut d’écologie de l’Université autonome de Mexico. Preuve s'il en était besoin, que rien n'est encore perdu pour la planète, à condition que l'humanité prenne les choses en main et se décide enfin à agir.
Partout dans le monde et de manière alarmante, la population de nombreuses espèces d'oiseaux décline. Parmi elles, la grande famille des passereaux.
"Le silence des oiseaux", un documentaire dont l'ONG France Nature Environnementest partenaire, disponible en DVD sur la boutique en ligne de la Ligue de la protection des oiseaux (LPO), enquête sur la disparition de ces jolies petites bêtes ailées et leurs chants mélodieux. Un film choc pour mieux comprendre les raisons d'une telle hécatombe, son lien avec le destin de l'humanité mais aussi les moyens à mettre en œuvre pour inverser la tendance.
La Fondation WWF lance un appel au secours pour sauver la Grande barrière de corail, menacée de destruction par les activités industrielles humaines. Photo WWF
La Grande barrière de corail va mal. Le réchauffement climatique et les cyclones tropicaux plus nombreux et violents contribuent à la détruire. Pour l'ONU, le massif corallien est l'un des sites maritimes les plus spectaculaires au monde. Mais aussi l'un des plus menacés de dégradation. Classée en 1981 au patrimoine mondial de l’humanité, la Grande barrière s'étend sur près de 2.000 km au nord de l'Australie. Plus de 1.500 espèces de poissons y ont été recensées, environ 400 espèces de coraux (photo ci-contre), près de 240 espèces d'oiseaux. Mais le site a perdu la moité de ses coraux depuis 1985, indiquait en 2012 une étude américaine. Des espèces animales protégées comme les tortues et les dugongs ont décliné de 80% dans certaines zones. En 2014, l'Unesco a demandé à l'Australie de lui soumettre, avant le 1er février 2015, un plan de protection, afin d'éviter d'inscrire le site sur la liste du patrimoine en péril.
Le développement industriel sauvage
Le développement industriel en rajoute une couche, pas vraiment supportable pour la biodiversité du site. Ainsi, le WWF prévient que l’industrialisation sauvage le long de la Grande Barrière de corail pourrait gravement endommager cet écosystème (vue satellite ci-dessus, AFP), qui compte parmi les plus importants de notre planète et joue un rôle naturel pour protéger le littoral australien du risque de submersion. Le rapport met ainsi en évidence que les déchets générés par le développement portuaire dans le périmètre du récif, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, auront des « effets dévastateurs » sur l'environnement.
Un développement portuaire surdimensionné
Ces expansions augmenteraient la capacité en charbon des ports de la région, de 267 millions de tonnes à 637 millions de tonnes par an, et permettraient au complexe portuaire de se rapprocher de la capacité totale de Shanghai, le plus grand port du monde. Un grand projet pas vraiment pas nécessaire d’après les auteurs du rapport, la capacité des ports existant restant non utilisée la plupart du temps. Ce qu'il y a de sûr en revanche, selon les écologistes, c'est que ce déversement de déchets endommage le site en empoisonnant et en asphyxiant les coraux et les algues qui constituent la plus grande formation vivante au monde. Le rapport précise que les expansions portuaires à l’intérieur des eaux de la barrière de corail, qui verrait près de 51 millions de mètres cube de fonds marins disparaître, mettrait en danger la beauté naturelle du site.
"Une décharge et une autoroute maritime"
Afin d’empêcher que de nouvelles pressions inacceptables s’exercent sur cet écosystème déjà très vulnérable, le WWF demande au gouvernement australien d’interdire tout dépôt de boues de dragage sur le site de la Grande Barrière de corail, « Si rien n’est fait, la Grande barrière de corail – un des habitats marins les plus précieux de la planète – pourrait devenir une décharge et une autoroute maritime », affirme l’ONG L’Australie qui a ordonné l’interdiction du déversement des déchets du dragage en janvier dernier, affirme de son côté avoir déjà donné des gages à l’Unesco en bannissant notamment le dragage de nouvelles zones en dehors des ports prioritaires pendant 10 ans. « Nous savons que la barrière de corail fait face à des défis mais nous faisons des progrès significatifs. De fortes évidences montrent que nos efforts ne sont pas insignifiants », déclarait la semaine dernière le ministre australien de l’Environnement, Greg Hunt.
Les habitats naturels océaniques en bonne santé moteurs d'une croissance économique durable
Toujours selon le rapport du WWF, qui appelle les entreprises à ne pas investir ni à participer à des projets susceptibles de menacer la Grande Barrière de corail ou tout autre site classé au patrimoine mondial, l’impact environnemental des ports charbonniers dans la zone du récif a poussé nombre de banques importantes à se retirer de leur financement. «Comme nous l’avons constaté avec la Grande Barrière de corail, les habitats naturels océaniques en bonne santé peuvent être les moteurs d’une croissance économique raisonnée qui génère des emplois et apporte plus de bien-être, » a déclaréMarco Lambertini, le directeur du WWF International. « La gestion responsable des océans est essentielle au maintien du rôle crucial que les écosystèmes marins jouent en matière d’alimentation et d’emploi pour des millions de personnes, et devrait tenir une place de choix dans tout projet de développement durable », a-t-il martelé.
En juin 2015, l'Unesco doit se prononcer sur l'inscription ou non du récif corallien sur la liste du patrimoine mondial en péril.L’avancée de la croissance portuaire et la santé globale de la Grande Barrière de corail pourraient susciter la polémique en juin, à l’occasion de la réunion du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra en Allemagne, à Bonn.