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  • Gironde : Valorem, pionnier des énergies vertes, s'engage pour le retour à l'emploi

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    Parc photovoltaïque du Bétout sur la commune de Sainte-Hélène (33). Photo archives, Barde – Valorem

    C'est une double première. Le groupe girondin Valorem, implanté à Bègles, pionnier dans les énergies vertes, est devenu, avec sa filiale de construction Valrea, la première entreprise en France productrice indépendante d’électricité, à insérer une clause d’insertion pour la réalisation de ses chantiers de parc photovoltaïques.

    Une démarche novatrice en faveur du retour à l'emploi accompagnée par le Conseil départemental de la Gironde, qui s'engage également pour la première fois pour la mise en œuvre d’une clause sociale dans un marché privé.

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  • Allemagne : la rançon du succès des énergies renouvelables

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    Eolienne en Allemagne, photo © Dirk Laabs/Michael Wech

    Depuis deux ans, l'Allemagne mène une politique de transition énergétique des plus ambitieuses. Le pays a opéré un virage à 180 degrés risqué, en renonçant totalement au nucléaire, ce qui n'est pas du goût de tous. La chaine Arte a enquêté sur les dessous d'un projet de grande envergure, dans un documentaire, "Transition énergétique : l'Allemagne devant et tous derrière", à voir à la télévision, le samedi 7 septembre (rediffusion, 12h15).

    revolution énergétique allemagne solaire.jpgLa révolution énergétique à l'allemande

    Après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, l’Allemagne est le seul État européen à s’être lancé dans un changement radical de son dispositif énergétique, visant à mettre fin à la production électrique d’origine nucléaire d’ici 2022. Deux ans après l’annonce de ce plan d’action, le pays fait face à de sérieuses difficultés, mais pas celles auxquelles on aurait pu s'attendre: en Allemagne, c’est la répartition du coût de la transition énergétique qui pose problème et non la nature de cette transition.

    revolution énergétique allemagne arte éoliennes 2.jpgL'essor phénoménal des énergies vertes en Allemagne

    Contrairement aux fausses informations du lobby nucléaire français, allemand ou européen, qui tente de dissuader l'opinion publique de la pertinence du recours aux énergies renouvelables, car elles seraient dans l'incapacité de se substituer aux énergies fossiles et nucléaires, trop coûteuses, discontinues, etc..., les énergies renouvelables en Allemagne ne sont victimes que de leur succès et de leur essor fulgurant. Pour la faire courte, le documentaire d'Arte montre que si la transition énergétique fait souffrir l'Allemagne, c'est en réalité en raison de la surabondance de la production d'électricité du pays, due à l'essor phénoménal de l'apport des énergies vertes dans le réseau allemand qui semblerait pouvoir  finalement, à terme, se passer aisément des autres sources d'énergie. Et si les renouvelables sont discontinues, comme le leur reprochent les partisans du tout-nucléaire, c'est plus un avantage qu'un inconvénient. Elles sont en effet aussi plus souples que leurs vieilles copines. En cas de surproduction globale, on peut stopper une éolienne ou des panneaux photovoltaïques : on n'arrête pas de la même façon une centrale au gaz ou au charbon... Or ces dernières continuent de fournir de l'électricité outre-Rhin.

    Trop d'électricité verte tue l'électricité

    Loin de devoir importer de l'électricité française durant l'hiver 2012, comme certains médias se sont empressés de le publier pour le démentir ensuite (mais le mal était fait), l'Allemagne a en réalité exporté de son électricité dans le réseau français, alimenté en majorité par le nucléaire, sous dimensionné lors des périodes de grands froids. Cool, diront les écolos. Pas tant que cela, paradoxalement. Le revers de la médaille est que ce succès écologiquement correct a pour effet pervers d'affecter les grands producteurs d’électricité, dont les pertes de chiffre d’affaires se comptent en milliards d’euros : la réussite du secteur industriel des énergies vertes, créateur d'emplois et de richesses pour l'Allemagne, provoque le malheur des industries conventionnelles. Par ailleurs, on l'ignore parfois, mais la surabondance d'électricité peut nuire gravement : pour éviter les pannes, l'Allemagne est contrainte régulièrement de délester son électricité vers les réseaux des pays voisins, comme la république Tchèque, au risque de détériorer la qualité de leur propre service d'approvisionnement d'électricité, voire de provoquer un black out européen.

    revolution energetique allemagne solaire 2.jpgMaîtriser l'essor des énergies vertes

    La question pertinente soulevée par Arte n'est donc pas de savoir si les renouvelables sont ou non capables de se substituer aux énergies fossiles émettrice de CO2 ultra-polluantes et conventionnelles, responsables de l'effet de serre, de l'appauvrissement des ressources de la planète et du réchauffement climatique, car elles le sont. Peut-être même trop...  Ni de leur imputer la hausse des tarifs de l'électricité : en Allemagne cette tendance est liée principalement à la nécessité d’investir dans le système énergétique entre 2005 et 2030 et cela quel que soit la composition du bouquet électrique, nucléaire inclus. Par ailleurs, le prix de gros de l'électricité chez nos voisins outre-Rhin a baissé entre 2009 et 2010, en partie grâce à l’augmentation de la commercialisation de l’électricité issue des énergies renouvelables, mais les consommateurs n'en  ont pas profité : les opérateurs n'ont pas été contraints de répercuter la baisse sur le prix de l’électricité. La vraie question est plutôt de savoir comment parvenir à maîtriser les renouvelables en organisant un développement durable, en cohérence avec l'environnement économique interne au pays, dans le cadre plus large de l'Europe. 

    arte,émission,télévision,documentaire,énergie verte,renouvelable,transition énergétique,europeL'Allemagne précurseur

    L'Allemagne a le mérite d'être le précurseur de la transition énergétique. Sans sa politique volontariste et courageuse, les autres pays européens n'auraient tout simplement pas d'exemple, ni de retour d'expérience à étudier. Mais l'Allemagne a oublié que le développement durable exige la prise en compte de tous les paramètres environnants. Sur l'énergie comme sur le reste. En faisant cavalier seul sur un sujet qui demande, plus que jamais, une grande cohésion européenne, l’Allemagne met ses voisins en porte-à-faux : la part du solaire et de l'éolien dans la production électrique allemande, ainsi que les aides financières attribuées pour le développement d’énergies durables, perturbent l’offre et la demande sur le marché européen. La décision unilatérale d’Angela Merkel déstabilise les États de l’Union, qui auraient souhaité plus de concertation en vue d’une transition énergétique qui profite à tous.

    La croisée des chemins

    Autre inconvénient du chemin choisi par l'Allemagne, deux ans après Fukushima, les entreprises allemandes émettent plus de dioxyde de carbone qu’auparavant. Les centrales à charbon se portent mieux que les centrales à gaz, pourtant moins polluantes. En cause, le système des certificats-CO2, qui devait permettre aux États européens de contrôler leurs émissions de gaz à effet de serre, mais qui s'avère à peine viable et n’incite plus à investir dans les énergies renouvelables. Angela Merkel se trouve donc à la croisée des chemins : interviendra-t-elle lors de la prochaine réunion des ministres de l'énergie européens, les 19 et 30 septembre prochains, pour sauver l’instrument européen de lutte contre le réchauffement climatique ou le laissera-t-elle décliner, quitte à mettre en péril la transition énergétique des autres pays de l’Union ?

    merkel.jpgModèle ou échec ?

    Pour l'Allemagne et pour la chancelière sortante, ce choix, qui intervient à la veille des élections législatives fédérales du 22 septembre dont dépend le troisième mandat d'Angela Merkel, ne sera pas sans conséquences. Plus important, pour les pays européens en général et la France en particulier, la position allemande peut faire de sa transition énergétique un véritable modèle à reproduire, ou un échec, à ne surtout pas importer chez soi... Comme l'a confié Jean-Marc Ayrault à l'un de ses homologues allemands, qui  cite le ministre français dans le reportage de Arte : "Si vous réussissez à régler vos problèmes actuels, nous n'aurons plus à nous demander s'il faut aller ou pas vers la transition énergétique". Pour notre avenir énergétique et celui de la planète, l'Allemagne est donc condamnée à réussir à corriger les dysfonctionnements de sa transition énergétique. On a toutes les raisons de penser qu'elle est capable d'y parvenir.

    Le documentaire d'Arte est un vrai dossier de "fact checking" (vérification des faits) qui démonte les mythes et la désinformation qui entourent la transition énergétique allemande. Utile pour les Français, eux-même à l'heure de leur propre choix en la matière.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • "TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : L'Allemagne devant et tous derrière", Arte, samedi 7 septembre à 12h15 (73 min).  Déjà diffusé mardi 3 septembre à 20h50. Prochaine rediffusion jeudi 19 septembre, à 8h55.

    LIRE AUSSI

    • Fact checking : "Mythes et réalités sur le rôle des énergies renouvelables dans la transition énergétique allemande", WWF : cliquer ICI
    • Marché européen du carbone : chute record du prix du CO2 : cliquer ICI
  • Energie : carburer aux algues, c'est possible !

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    Le jeudi 5 avril, Thomas Lasserre inaugurait les bassins d’expérimentation Salinalgue, à Gruissan. Salinalgue, c’est la production de micro-algues pour une valorisation en bioénergies et bioproduits. Photo DR

    Dans le Midi, le carburant d'algues fait ses premiers pas en France. Niché dans les salins au bord de la Méditerranée, l'endroit évoque une paillote dont les propriétaires mettraient un soin particulier à ne jamais laver l'eau de la piscine... Ce  n'est pas l'endroit rêvé pour se baigner, mais c'est peut-être un futur paradis où vivre, peinard, un bout de la transition énergétique...

    Nouvel "or vert"

    A Gruissan (Aude) près de Narbonne, dans de grands bassins en bâche plastique, on cultive ce que beaucoup considèrent comme le carburant de demain: les micro-algues, le nouvel "or vert". "L'objectif, c'est de produire chaque année l'équivalent de 10 tonnes de pétrole par hectare de bassin", a expliqué à l'AFP Thomas Lasserre, responsable du pôle bioénergies de La Compagnie du Vent et de Salinalgue, un projet du Pole mer PACA mené par la Compagnie du Vent (GDF Suez) et auquel participe aussi Air Liquide.

    micro algues bassin gruissan.jpgDes algues gloutonnes de CO2

    Les premiers bassins à ciel ouvert (d'une taille encore modeste de 1.000 mètres carrés) ont été inaugurés au printemps 2012, et la première campagne d'essais a eu lieu l'été qui a suivi. Cette année et en 2014, Salinalgue devrait multiplier sa taille par plus de 50 sur les terrains des Salins du Midi. Comme la "Dunaliella Salina" utilisée ici - une micro-algue locale adaptée à l'eau très salée et donc peu susceptible d'être envahie par d'autres organismes - les algues ont l'avantage de se nourrir en masse de CO2, le principal responsable du réchauffement climatique. Ce qui permet d'envisager de connecter les cultures à des industries polluantes situées à proximité : la perfection écologique de A jusqu'à Z.

    micro algues carburant.jpgL'huile des algues est transformée en gaz

    Transvasées dans des réservoirs de plus en plus grands, jusqu'au grand bassin final, les algues invisibles à l'oeil nu (8 microns de diamètre) font l'objet d'une récolte chaque mois. L'huile - qui sert de carburant liquide - est alors extraite, le reste de la masse végétale pouvant être transformé en gaz. Alors que les biocarburants de première génération sont dans le viseur de Bruxelles et des écologistes pour leur responsabilité supposée dans la déforestation et l'envol des prix des céréales et des huiles, la piste des micro-algues suscite beaucoup d'espoir : elles affichent en effet un rendement jusqu'à dix fois supérieur à celui des agro-carburants traditionnels et ont l'avantage d'être à la fois faciles à cultiver, de nécessiter moins d'espace au sol et d'avoir une croissance rapide. Les micro-algues n'empiète dont pas  les terres arables et peuvent s'installer sur des friches agro-industrielles en perte d'activité.

    Fermentalg, en Gironde

    En France, des PME dynamiques comme Fermentalg, en Gironde, Algosource Technologies, en Loire-Atlantique, ou la réunionnaise Bioalgostral ont investi le créneau. Mais ce sont les marchés de niche, comme l'aquaculture, les cosmétiques ou les colorants alimentaires qui devraient être les premiers à se développer. Pour le carburant issu des algues, on n'en est pas encore à 1€ du litre de carburant, c'est certain. On est plutôt autour de 5 à 10 €. Il y a aussi la question de l'énergie consommée pour récolter. Ce n'est pas encore demain qu'on roulera aux algues, mais pour les scientifiques, cela finira par arriver.

    Si les Etats-Unis ont pris de l'avance et que des milliards ont déjà été investis dans le monde, le concept des micro-algues en est encore à ses prémices. Et le modèle environnemental et économique reste encore à confirmer.Encore disparate, la filière cherche actuellement à s'organiser, avec un "institut d'excellence" baptisé GreenStars, près de Montpellier, pour chapeauter les différents projets et laboratoires de recherche à travers la France. Ce pôle de compétitivité public-privé est soutenu par les poids-lourds du secteur des énergie, comme Total, EADS, Suez Environnement, Veolia, Sofiprotéol ou encore PSA.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Les micro-algues, carburant vert : comment ça marche ?

    Les micro-algues représentent une matière première renouvelable et abondante dont la croissance est rapide. Leur culture a besoin de lumière et de CO2 (produit par les industries). Leur récolte est valorisée dans des bio-raffineries d’où sont extraits les bioénergies : le biodiesel, le biométhane, et les bioproduits : des molécules à haute valeur ajoutée et des protéines pour l’alimentation aquacole.