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Pêche - Page 17

  • Planète vidéo."Quand les océans deviennent acides", les poissons trinquent

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    Des bulles de CO2 s'échappent du sol sous-marin © Sally Ingleton

    C'est la loi de la nature et, sur Terre, nul n'est censé l'ignorer  : impossible d'échapper à l'impact des émissions de CO2 et au réchauffement climatique.  Pas plus sur terre que dans les mers.

    La planète bleue

    Les mers, sources de la vie sur la planète bleue et réservoirs de nourriture pour l'humanité, font leur part de boulot dans l'écosystème Terre en absorbant environ un quart du dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère. Le hic, c'est que les émissions de carbone en constante augmentation du fait des activités humaines, transforment aussi la chimie de l'eau de mer. Dans des eaux sans cesse plus acides, les animaux marins ne peuvent plus constituer leurs squelettes et les coquilles indispensables à leur survie. Une nouvelle bonne raison, si on en cherchait encore une, pour réduire nos émissions de CO2...

    océans acides corail.jpgL'écosystème du récif corallien menacé

    Des pôles aux tropiques, des milliers d’espèces sont en danger. Récemment, une équipe scientifique a fait une découverte importante : au milieu de la magnifique barrière de corail de Papouasie-Nouvelle-Guinée se trouve un récif unique où des bulles de CO2 s’échappent du sol volcanique sous-marin (photo ci-contre). Afin de déterminer l’impact du changement des niveaux d’acidité sur les coraux, les chercheurs ont mis en place une série d’expériences.

    La chaine alimentaire en danger

    Mais les récifs coralliens ne sont pas les seuls écosystèmes menacés. Ce sont les mers polaires qui seront frappées en premier, et le plus violemment. Une autre équipe de chercheurs, spécialisés dans les écosystèmes et le climat en Antarctique, étudie l’effet de l’acidification des océans sur les ptéropodes ou les papillons des mers, principale source de nourriture de nombreux poissons. Lorsque les eaux marines atteignent le niveau d’acidité redouté, les papillons de mer disparaissent en à peine quarante-huit heures. Cela se produira-t-il pour d’autres espèces comme les krills, éléments essentiels de la chaîne alimentaire marine ?

    documentaire,océan,acidification,télévsion,arte,recherche,océanographie,poission,co2,émission,victimeIl y a 65 millions d'années, les océans acidifiés responsables d'une extinction massive 

    L'acidification des mers, c'est un sujet qui intéresse aussi les paléontologues qui essaient d'expliquer la dernière crise d'extinction massive, survenue il y a 65 millions d'années, à la fin du crétacé. Selon les conclusions de chercheurs japonais, l'impact de la météorite de Chicxulub, qui s'est abattue sur la péninsule du Yuacatan, dans l'actuel Mexique, a bien balayé, notamment, les dinosaures de la surface de la  Terre. Mais elle aurait aussi provoqué une acidification de la couche supérieure des eaux océaniques, en vaporisant des roches riches en soufre qui auraient produit un épais nuage de trioxyde de soufre, qui, mélangé à la vapeur d'eau de l'atmosphère aurait à son tour déclenché des pluies d'acide sulfurique à la surface de la Terre. Un phénomène probablement responsable de l'extinction de nombreuses espèces marines, estiment les scientifiques dans le numéro de mars de la revue Nature Geoscience.

    Un cri d'alarme sur internet

    ingleton.jpgSentinelles de l'écologie, les chercheurs océanographes du monde entier se mobilisent pour s’attaquer à l’un des problèmes environnementaux les plus urgents de la planète : l’acidification des océans. Leur cri d’alarme est relayé par le documentaire de Sally Ingleton, "Quand les océans deviennent acides". Rediffusé par Arte ce jeudi, à 10h15, on peut le voir aussi en ligne sur internet.

     

    Cathy Lafon

    A VOIR : "Quand les océans deviennent acides", Sally Ingleton, 52 minutes, Australie (2013), ARTE.

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    • Les articles de Ma Planète sur les menaces environnementales qui pèsent sur les océans : cliquer ICI
  • Télévision. Un million de tonnes d'armes chimiques sous la mer : une enquête explosive d'Arte

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    Près d'1,5 millions de tonnes de cylindres contenant gaz sarin, arsenic... jonchent les fonds marins. Photo Arte

    Que peut-il y avoir de pire au fond des mers que les déchets nucléaires qu'on y a balancés ? Ou des carcasses de sous marins nucléaires qui gisent au large des côtes russes, à Mourmansk ? Langue au chat ? C'est Arte qui a trouvé. Véritables bombes à retardement qui dorment au fond des mers et des océans de toute la planète, plus d’un million de tonnes d’armes chimiques héritées des deux guerres mondiales nous menacent encore aujourd’hui.

    "Armes chimiques sous la mer", le documentaire de Bob Coen, Eric Nadler et Nicolas Koutsikas, mène l'enquête sur ce sujet explosif, classé secret défense jusqu'en 2017, et nous entraîne par la même occasion dans les coulisses de l'histoire des armes chimiques, ce soir, sur la chaîne franco-allemande. 

    le porge détritus.jpgLa mer est aussi la poubelle des armées

    Le chanteur Renaud a raison : "la mer est dégueulasse". Mais pas "parce que les poissons baisent dedans". La mer est dégueulasse, parce qu'elle est la poubelle de l'humanité, comme en attestent les quantités phénoménales de déchets produits par nos activités que les vagues de l'océan rapportent régulièrement sur nos plages. Ce qu'on sait moins, c'est qu'elle est aussi la poubelle de l'Histoire et notamment celles des deux grands conflits mondiaux. En plusieurs vagues, de 1917 à 1970, pour se débarrasser des stocks d'armes explosifs et hautement toxiques, les armées des grandes puissances mondiales les ont déversés dans les océans. Ni vu, ni connu.

    1,5 millions de tonnes d'armes chimiques

    Il y aurait ainsi près de 1,5 millions de tonnes d'armes chimiques provenant des guerres de 1914-1918 et de 1939-1945 au fond des mers et des océans. Il ne peut s'agir que d'une estimation, car les immersions ont toujours eu lieu clandestinement. Les lieux d'immersion sont connus sans l'être vraiment, car bien des bateaux se sont dépêchés de larguer dans les eaux leurs "colis" avant même d'y parvenir, tant leur contenu hautement dangereux inquiétait ceux qui les convoyaient. Ces armes, des poisons mortels encore actifs, s’échappent peu à peu dans la mer, menaçant les pêcheurs, les baigneurs, les poissons et tout l’écosystème. En toute discrétion, car en parler, "ça fait fuir le tourisme".

    Un peu d'histoire

    Commémoration du centenaire de la Grande guerre oblige, il faut reconnaître au premier grand conflit mondial d'avoir fait entrer dans la modernité et à grande échelle l'usage guerrier les armes chimiques, dites "non conventionnelles".  En 1915, l'Armée allemande est la première à lancer une offensive chimique d'envergure, lors de la deuxième bataille d'Ypres en Belgique, en utilisant un gaz chloré. Le fameux gaz moutarde est ensuite utilisé pour la première fois en 1917, provoquant chez les soldats les ravages monstrueux que l'on sait. Dans l'entre-deux guerres, on ne mollit pas : près de 135.000 tonnes de gaz sarin sont notamment produits par les Américains. Finalement, et fort heureusement, si la guerre de 39-45 s'achève par l'explosion des deux premières bombes atomiques au Japon, la guerre chimique n'aura pas eu lieu. Que faire de cet arsenal terrifiant ? A l'issue de la deuxième guerre mondiale, à la conférence de Posdam, en août 1945, les Alliés se répartissent les stocks pour les déverser en mer. C'est la solution la plus simple et la plus sûre qu'ils ont trouvée... Jusqu'en 1970, des immersions d'armes chimiques auront lieu en mer du Japon, dans l'océan indien, en mer Baltique, en mer du Nord, dans l'Atlantique Nord au large des côtes américaines et canadienne et enfin, en Méditerranée, au large de la Côte d'Azur en France et des côtes italiennes, à Bari.

    armes chimiques fond des mers.jpgLocaliser et neutraliser ces armes

    Aujourd'hui, il y en a donc un peu partout. Notamment dans la mer Baltique, qui décroche la palme de la "mer la plus polluée au monde". Non loin des côtes et des plages, les fonds marins et océaniques sont jonchés de cylindres d'acier corrodés, qui laissent fuir leurs contenus : gaz sarin, moutarde, arsenic... Mais où exactement ? Et avec quelles conséquences pour les écosystèmes, la santé des poissons, celle des pêcheurs et des consommateurs ? Pour les pêcheurs qui remontent les filets, les accidents se multiplient. Aujourd'hui, en Italie, en Allemagne, en Pologne, aux Etat-Unis, au Canada et au Japon, des hommes se battent pour localiser et neutraliser ces armes. Tout s’y oppose : le manque d’archives, le secret militaire, le coût des opérations, l’« omerta » des pêcheurs et la peur de faire fuir les touristes.

    Des solutions existent

    Cette enquête captivante, nourrie d’interviews et d’images d’archives, passe en revue les zones à risque et montre que des solutions sont possibles pour nettoyer ces décharges. À condition, toutefois, que les États qui font jusqu'à présent la sourde oreille, acceptent d’y mettre le prix. Mais tout espoir n'est pas perdu : une poignée de scientifiques ont saisi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques pour qu'elle s'empare du problème.

    Cathy Lafon

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  • Les oiseaux meurent par milliers sur nos plages: le point avec la LPO Aquitaine

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    Cadavre de Macareux moine échoué sur la plage du Porge (Gironde) le dimanche 9 février 2014. Photo Ma Planète

    Ces trois dernières semaines, plus de 5.000 oiseaux morts ont déjà été recensés sur les plages du littoral atlantique, des Pyrénées-Atlantiques à la Bretagne. Tel est le triste comptage que fait, au 11 février 2014, Nicolas Gendre, ornithologue auprès de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) de Charente-Maritime. L'association se base naturellement sur les données qu'elle a pu recueillir et ses estimations restent provisoires.

    Macareux moines Moinet.jpgEn Aquitaine, l'hécatombe s'aggrave

    Le 11 février, Benoit Moinet a relevé 117 cadavres de Macareux moines (Fratercula arctica), et 94 de Guillemots de Troïl, sur la plage sud de Capbreton, dans les Landes, comme en atteste son témoignage inscrit sur le site d'observation de la LPO Aquitaine. Pour lui, c'est une "horreur totale sur une si courte distance de 2 km, des cadavres partout... 1 tous les 10 mètres à l'aller". Et au retour, de nouveaux cadavres frais. Il note aussi que certains oiseaux sont mazoutés: "Enfin, quelques individus présentent des traces nettes d'hydrocarbures, certains de fuel (le Luno ?) d'autres de galettes de mazout collées au plumage...". Benoît Moinet a également posté des photos de cadavres de Macareux (ci-dessus) et de Guillemots.

    Les échouages massifs d'oiseaux marins sur nos côtes, ça émeut et ça interroge. Ma Planète a reçu de nombreuses questions sur le sujet et fait le point avec deux représentants de la LPO Aquitaine, Olivier Le Gall (responsable de la LPO Aquitaine) et Laurent Couzi (directeur de l'association).

    Ma Planète. Où en est-on des échouages d'oiseaux ?

    Olivier le Gall (LPO). Le phénomène a commencé depuis environ deux semaines, mais a connu une montée en puissance ces derniers jours, notamment le week-end dernier. Cela devrait malheureusement se poursuivre, vu les conditions météorologiques annoncées, avec de nouvelles dépressions. Nous assistons à un phénomène rare, voire rarissime, que je n'avais personnellement jamais observé.

    Ma Planète. Quelles sont les populations d'oiseaux marins concernées par le phénomène ?

    guil1.jpgOlvier Le Gall.  Les espèces d'oiseaux présentes dans le Golfe de Gascogne en hiver qui sont touchées par cette vague d'échouage, appartiennent à la famille des alcidés. On note,  par ordre d'abondance: le Guillemot de Troïl (photo Alain Noël, ci-contre), le Pingouin torda, le Macareux moine et le Mergule nain. Actuellement, c'est le Macareux moine qui est surtout victime de l'hécatombe.

    Ma Planète. Pouvez-vous répondre à la question d'une internaute, Karen Fontaine : "Ne peut-on songer à plusieurs problèmes liés pour ces échouages d'oiseaux ? Les mauvaises conditions climatiques et peut-être une raréfaction de certains poissons ? Un appauvrissement de la faune marine ?"

    surpeche 3.jpgLaurent Couzi (LPO). La situation actuelle est essentiellement liée aux conditions météorologiques exceptionnelles, des tempêtes à la fois violentes en mer et dans le temps. Les oiseaux subissent des coups de vents à répétition depuis plusieurs semaines et n'ont pas le temps de se remettre. Mais il est vrai, et cela a été démontré, que la surpêche est un vrai problème pour ces oiseaux, qui peinent de plus en plus à trouver leur nourriture.

    Ma Planète. Pouvez-vous estimer la part des oiseaux mazoutés en Aquitaine, et ces oiseaux sont-ils victimes de dégazages sauvages effectués par des bateaux  ?

    Laurent Couzi. Pour l'instant en Aquitaine il ne semble pas que le phénomène soit très marqué. En revanche, actuellement, nos collègues bretons ont pas mal de cas. Les tempêtes sont souvent propices au dégazages sauvages : la surveillance est plus compliquée, et les résidus sont rapidement dilués...

    Ma Planète. Le phénomène actuel aura-t-il un impact sur  la biodiversité et les populations d’oiseaux concernés ?

    Laurent Couzi. On peut penser que ces échouages massifs auront des effets, notamment sur les populations de Macareux moine. Ce sont actuellement des adultes en âge de se reproduire, qui, pour la plupart, sont victimes des intempéries. Et cela ne va pas s'arrêter, vu les conditions météorologiques à venir. Aussi, ont peut penser que la prochaine saison de reproduction sera médiocre, en tout cas pour certaines colonies, celles dont les oiseaux auront passés l'hiver au large des côtes d'Aquitaine.

    dodo grand pingouin.JPGOlivier Le Gall. La situation n'est absolument pas comparable, et le Macareux moine n'est pas en passe de s'éteindre, mais il est bon de se rappeler que les espèces animales peuvent disparaître. A l'instar du Grand Pingouin, ou Dodo de l'Arctique, membre aussi de la famille des Alcidés : c'est un cas d'école en écologie de la conservation. Le Dodo de l'arctique, incapable de voler, a été exterminé par des chasseurs armés de gourdins. Il était pourtant abondant jusqu'au XIXème siècle. En 1844, sur un îlot islandais, le dernier couple de ces oiseaux qui était alors en train de couver un œuf, a été tué et son oeuf écrasé par des chasseurs...

    Ma Planète. Si votre comptage se base sur le nombre d’oiseaux apporté par des bénévoles, il doit être très inférieur à la réalité. Ne pourrait-il y avoir un vaste appel à comptage lancé auprès du public, en lien avec les mairies des plages du littoral qui en seraient les relais locaux ?

    tepête,intempéries,oiseaux,macareux moines,échouages,aquitaine,atlantique,littoral,lpoLaurent Couzi. Un appel pourrait être fait, mais actuellement, il faut reconnaître que c'est un peu la crise. Nous la gérons au mieux. De nombreux oiseaux nous parviennent déjà : plus de soixante actuellement (NDLR: le 10 février) vivants sont et pris en charge au Centre de Soins d'Audenge (Gironde). Sur le fond, lancer un appel, ce serait bien, mais l'envoi massif du public sur le rivage peut poser d'autres problèmes écologiques...

    Ma Planète. Comment mieux sensibiliser le grand public ? Chaque grande plage de la Gironde présente un panneau qui informe sur la  nécessité de protéger la dune est sa végétation. Ne pourrait-on faire de même pour expliquer la démarche à suivre en cas de découverte d'animaux marins, en indiquant qui contacter ? 

    Laurent Couzi. Pourquoi pas ? Mais voici ce que nous faisons déjà : nous proposons au public un site web qui leur permet de saisir des observations de cette nature : www.faune-aquitaine.org. Ils peuvent également y verser leurs photos. Bientôt, une application smartphone sera disponible. De plus, sur le site internet de la LPO : lpoaquitaine.org, une page dédiée  au centre de soins des animaux donne toutes les informations nécessaire à la prise en charge d'un oiseau en détresse : http://lpoaquitaine.org/index.php/centre-de-soin/les-gestes-qui-sauvent.

    Et nous proposons également un numéro d'appel pour le centre de soins d'Audenge :  05 56 26 20 52.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • Le site de la LPO Aquitaine : cliquer ICI
    • Les cartographies des échouages réalisées par la LPO en 2013 et 2014 montrent bien l'ampleur exceptionnelle des dégâts :

    -Depuis le 1er janvier 2014,  cliquer sur : http://www.faune-aquitaine.org/index.php?m_id=30238 -Pour la période janvier-février 2013, pour comparaison,  cliquer sur :  http://www.faune-aquitaine.org/index.php?m_id=30240

    QUE FAIRE EN CAS DE DECOUVERTE D'OISEAUX VIVANTS OU MORTS SUR LES PLAGES ?

    • Voici les conseils de la LPO.  Les bons gestes à avoir. Ne jamais prendre de risques inconsidérés afin d'atteindre l'animal, même s'il est vivant. Avant tout, ne pas se mettre en danger et  lorsque les conditions météorologiques ne sont pas bonnes, respecter les consignes de sécurité transmises par les préfectures. Si l'on peut ramasser l'oiseau, il faut se munir de gants et de sacs plastiques, et le transférer au centre de sauvegarde le plus proche où il sera identifié, comptabilisé et enregistré. Ne pas essayer de le nourrir ou de l'hydrater : cela peut lui faire plus de mal que de bien.
    • Qui contacter ? Si un oiseau, victime de pollution marine (ou suite à une tempête), est découvert vivant ou mort il faut contacter d'urgence le Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage le plus proche. Pour avoir son adresse : cliquer ICI