Que se cache-t-il dans votre boîte de thon ? Réponse avec Greenpeace
Comment continuer à déguster du thon en boîte sans nuire aux ressources halieutiques de la planète ? Réponse avec Greenpeace DR
Greenpeace, en guerre contre la surpêche qui menace la survie des océans, dénonce ce mois-ci la pêche industrielle au thon en expliquant sur son site comment elle fonctionne. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut plus acheter du tout ce délicieux poisson, roi des boîtes de conserve. L'ONG en profite pour faire l'un de ces hit-parades dont elle a le secret, pour indiquer aux consommateurs les marques de boîtes de thon les plus respectueuses de la vie sur la planète. A vos stylos !
"Le thon, c'est bon !"
Le saviez-vous ? 9 Français sur 10 ont une boîte de thon dans leur placard. Chaque année, les habitants l'Hexagone en achète 421 millions. C'est dire ! Mais que se cache réellement derrière cette petite boîte en ferraille si pratique pour agrémenter nos salades ? Langue au chat ? Les DCP, nous apprend Greenpeace, dans un webdoc impressionnant. En clair, les "dispositifs de concentration de poissons". Un sigle qui fait froid dans le dos, car il désigne une méthode de pêche industrielle hautement destructrice pour les ressources halieutiques et notamment le poisson que nous surnommons "le steack de la mer".
Les DCP : kesaco ?
La pêche industrielle au thon utilise des abris artificiels en mer, "dispositifs de concentration de poissons", qui fonctionnent sur le principe de la chaîne alimentaire et sont un triste exemple de la surexploitation des océans. Les petits poissons qui s'y réfugient attirent les plus gros, nourriture des thons, les plus gros poissons carnassiers. Les thoniers senneurs déploient ensuite un très grand filet (la senne), ratissent large et récoltent tout ce qui porte écailles (ou pas) et qui bouge dans la mer. En maximisant ainsi leurs techniques de pêche, ils font aussi de sérieux dégâts dans la biodiversité marine.
Les stocks de thons tropicaux en péril
Entre 1990 et 2000, les DCP ont augmenté les prises de thons tropicaux, thon albacore, de100%,l'espèce aujourd'hui la plus consommée en France. Inutile de préciser que cela constitue un sérieux problème pour l'état des stocks de ces poissons, d'autant plus que les thoniers senneurs pêchent aussi les thons juvéniles, qui n’ont pas encore eu le temps de grandir et de se reproduire. Mais pas seulement. Les DCP sont d'autant plus destructeurs qu'ils sont non sélectifs. Les filets remontent indifféremment à la surface de la mer des quantités de poissons non visés, comme des requins, des raies ou des tortues. Ces "prises accessoires", qu'on appelle chez les hommes des "victimes collatérales", sont ensuite rejetées à la mer par les pêcheurs, mortes ou mourantes. Le gâchis environnemental et alimentaire est énorme, mais aussi cruel. Avec pour conséquence qu'aujourd'hui, il ne reste plus que 35% à 55% des stocks de thon albacore existants avant la pêche industrielle... Bref, Greenpeace alerte : la pêche industrielle met nos océans en péril, pille leurs ressources et menace les espèces qui y vivent.
Phare d'Ekmül et Système U, premiers de la classe verte du thon
Mais, amis gourmets friands de thon, tout espoir n'est pas perdu ! Vous pouvez manger du thon "responsable". Greenpeace a fait son enquête pour produire un classement des marques de boîtes de thon disponibles en grandes surfaces, qui respectent les ressources naturelles par les techniques de pêche qu'utilisent leurs fournisseurs. Seul le groupe Leclerc n'a pas répondu à l'enquête. Alors, pour les marques Phare d'Ekmül (qui existe en bio) et Système U, selon l'ONG, on y va sans problème ! La totalité des thons vendus en conserve par Phare d'Ekmûl et 60 % de ceux commercialisés par Système U, ont été pêchés à la ligne de traîne ou à la canne : les thons sont ciblés, ont eu le temps de se reproduire et cette technique de pêche évite toute victime collatérale.
Peuvent (beaucoup) mieux faire
Moins vertes : les boîtes Carrefour et Auchan proposent du thon pêché pour plus de la moitié grâce aux DCP. A vous de voir.
Doivent absolument changer de comportement
Enfin, carrément rouges, les célèbres conserves Petit Navire (quel placard peut s'enorgueillir de n'en avoir jamais accueilli une seule ? Pas celui de Ma Planète, en tout cas). Leader du marché français du thon en boîte, avec plus d'un quart des ventes du secteur... Mais aussi les boîtes Saupiquet, Connétable ou celles distribuées par Intermarché. Si l'on a une conscience écolo et que l'on aime le thon (ce n'est pas incompatible), on évitera donc ces boîtes qui utilisent pour se remplir des techniques de pêche industrielle non sélectives.
Vive le thon bio !
Greenpeace ne l'évoque pas précisément, mais il existe plusieurs marques de thon en conserve labellisées produit de l'agriculture biologique, accommodées parfois à l'huile d'olive, bio, comme il se doit : Phare d'Ekmül, bien sûr, mais aussi Le Moulin du Naturel, Bonneterre, Koskas et fils, Casa Di Cecco, Jean de Luz... et Ortiz, du groupe Naturgie. Marque de thon en conserve préférée de Ma Planète, Ortiz élabore ses délicieuses conserves de poissons de manière artisanale, en respectant les arts de la pêche traditionnelle et durable. On les trouve même conditionnées en jolis bocaux de verre réutilisables... qui dit mieux ?
Bonnes courses et bon appétit !
►LIRE AUSSI
- Les articles de Ma Planète sur la surpêche: cliquer ICI
►EN SAVOIR PLUS
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Pour tout comprendre aux DCP, visualisez le webdoc de Greenpeace en cliquant ICI
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Greenpeace a interrogé les 10 premières marques du marché français de thon en boîte sur leurs performances environnementales. Choix de l'espèce, techniques de pêche, traçabilité... tout a été passé au crible. Ces marques représentent à elles seules 75% du marché français.
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Le classement de Greenpeace des marques de boîtes de thon :