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Industrie - Page 178

  • Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les opposants évacués par la force

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    Réoccupation du site de Notre-Dame-des-Landes, 17 novembre 2012, photo archives/AFP

    A la veille d'une nouvelle manifestation à Nantes contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a lancé vendredi 23 novembre à l'aube, une opération d'évacuation des squatteurs du site, montrant sa détermination de mener coûte que coûte le projet et ignorant la proposition des écologistes de nommer un médiateur.

    "Coûte que coûte"

    "Une importante opération est actuellement menée en plusieurs points sur la zone d'implantation de l'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes", a déclaré ce matin le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, présent sur place. Le gouvernement, qui assure que le projet "se fera" coûte que coûte, veut afficher ainsi la plus grande fermeté. Moins d'une semaine après la manifestation géante de "réoccupation" du site, quelque 500 gendarmes menaient vendredi dès l'aube une "importante opération" d'évacuation d'environ 500 squatteurs qui se sont réinstallés sur le site du futur aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes, y construisant barricades et habitations.


    Evacuation de squatteurs opposés au projet... par BFMTV

    "Ca attaque de partout"

    Selon un opposant joint au téléphone par l'AFP, "ça attaque de partout".  Depuis des années, des opposants au projet se sont installés sur le site du futur aéroport, déterminés à y rester. "Cette opération vise à évacuer trois sites occupés illégalement : Le Rosier, La Lande de Rohanne et la Châtaigneraie", a détaillé Pierre-Yves Brandet, qui a également expliqué que serait menée "la saisie et l'évacuation des matériaux, outils et matériels de chantier".  La ferme du Rosier est entourée d'importantes barricades et de tracteurs, la Châtaignerie et la Lande de Rohanne sont les lieux où les opposants avaient collectivement construit de nouvelles habitations samedi 17 novembre, lors d'une grande manifestation, ayant réuni entre 13.500 (selon la police) et 40.000 manifestants selon les organisateurs. Ils avaient dit leur intention de construire d'autres structures de ce type sur le site.

    "Un projet d'intérêt général"

    projet,aéroport,manifestation,conflit,expulsion"Notre-Dame-des-Landes est un projet d'intérêt général et pas un projet personnel. L'aéroport se fera", a assuré Jean-Marc Ayrault, dans une interwiew à Paris-Match jeudi. L'ancien député-maire de Nantes, qui a porté depuis plusieurs années ce projet et continue à Matignon de le défendre bec et ongles, explique que la région "va gagner encore en population" et a donc "besoin d'être accessible".

    Deux visions du monde

    "Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n'est pas la nôtre", a également mis en garde M. Ayrault dans Paris-Match, précisant que "dans un Etat de droit", "quand les décisions sont prises, quand tous les recours sont épuisés, la loi doit être respectée".

    projet,aéroport,manifestation,conflit,expulsionLes opposants "protestent contre un projet qui a valeur de symbole, puisque c'est un projet du XXe siècle qui est totalement contraire aux engagements du président de la République sur la transition énergétique", rétorque aujourd'hui le député écologique Noël Mamère, sur BFM-TV. De fait, Notre-Dame-des-Landes est bel et bien devenu le conflit emblématique de deux visions de la "modernité" qui s'affrontent. Pour le gouvernement, il s'agit de poursuivre des politiques liées à un développement traditionnel de la croissance, qui envisage toujours plus d'infrastructures, de déplacements, de transports. Il entend désormais briser frontalement l'autre conception de la "modernité" qu'expriment les opposants au projet d'aéroport, qui proposent une autre forme de croissance définie comme "durable", destinée, selon eux, à préserver l'avenir de la planète. Le XXIème siècle des uns ne serait donc définitivement pas celui des autres et les motifs de divergences si profonds, qu'on ne saurait plus se parler et encore moins négocier ?

    Y aura-t-il encore des écologistes au gouvernement à Noël ?

    "On ne peut être qu'à la fois accablé et révolté par l'attitude du gouvernement, parce qu'il répond par la force" après une manifestation "qui a rassemblé 40.000 personnes pacifiques non violentes", a réagi ce matin Noël Mamère sur l'antenne de BFM-TV.   "Nous avions " demandé "au Premier ministre de nommer un médiateur. Ils préfèrent la force et les matraques, il a fait un choix, nous en ferons un aussi", a affirmé l'élu écologiste.  "C'est à la fois de la provocation et c'est en même temps un risque considérable qu'est en train de prendre le gouvernement, parce que - comme nous l'avons dit à plusieurs reprises - ils sont en train de créer les conditions d'un nouveau Larzac", a-t-il conclu.

    Et peut-être aussi de faire exploser un gouvernement de gauche fragilisé et éprouvé par un contexte économique et social bien difficile, que complexifie l'urgence des multiples équations environnementales qui se posent en ce début de siècle  : climat, énergie, biodiversité, agriculture, santé.... Le partenariat construit par le Parti socialiste avec les écologistes pourra-t-il tenir encore longtemps dans ces conditions ? C'est la question que certains écolos, dont Noël Mamère, commencent à poser ouvertement.

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique : l'ultimatum de la Banque mondiale pour éviter le "cataclysme" climatique

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    Les ravages de l'ouragan Sandyà Cuba, 26 octobre 2012 AFP

    +4°C en 2060. Selon les dernières études des scientifiques (revue Science, 9 novembre) l'hypothèse est plausible. Pour la Banque mondiale, ce serait le "cataclysme" climatique. Inondations, sécheresse, montée des océans : à quelques jours de la prochaine conférence internationale sur le climat de l’ONU, qui se tiendra à Doha (Qatar), du 26 novembre au 7 décembre, l'institution met en garde contre le scénario noir d'un réchauffement du thermomètre mondial de 4°C dès 2060 et la "cascade de cataclysmes" qui frapperaient alors les pays pauvres. Mais aussi les pays riches et développés.

    Des "décennies de développement" réduites à néant

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieSelon le rapport publié dimanche 18 novembre à Washington par la Banque mondiale, commandé par l'institution à l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique de Potsdam (Allemagne), le niveau actuel d'émissions de C02 rend quasiment intenable l'engagement pris par la communauté internationale de contenir le réchauffement du globe à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. D'après ce rapport, le thermomètre mondial pourrait en réalité grimper de 4°C "au cours du siècle" et "dès 2060" si les gouvernements mondiaux n'agissent pas d'urgence. "Ce monde serait tellement différent de celui dans lequel nous vivons qu'il est difficile de le décrire", a prévenu à Washington le président de l'institution, Jim Yong Kim, en préambule du rapport, ajoutant que des "décennies de développement" pourraient être réduites à néant.  

    Les chiffres du réchauffement climatique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLe rapport rappelle que le climat s’est déjà réchauffé de 0,8°C par rapport aux températures de l’époque pré-indusrielle, tandis que les océans se sont déjà réchauffés de 0,09°C. Il ajoute que le niveau de océans s’est déjà élevé de 20 centimètres, que cette hausse s’est accélérée de 1,7 millimètre par an au XXe siècle, puis de 3,2 milimètres par an depuis le début des années 1990, ou encore que l’Europe a vécu entre 2002 et 2011 les cinq étés les plus chauds qu’elle ait connu depuis cinq cents ans. Le constat est tout aussi alarmant pour l’acidification des océans, la diminution des glaces arctiques et les épisodes de sécheresse à venir.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieGaz à effet de serre : nouveau record en 2011

    Quant à la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre, elle a atteint un nouveau pic en 2011 et la concentration actuelle de ces gaz responsables du réchauffement de la planète aura des conséquences sur la vie sur terre pendant des siècles, a averti cette semaine l'Organisation météorologique mondiale (OMM).  Le CO2 est responsable de 85% du réchauffement climatique relevé au cours des 10 dernières années. "Ces milliards de tonnes de CO2 additionnels dans notre atmosphère vont rester pendant des siècles, et réchauffer encore plus notre planète et cela aura des répercussions sur tous les aspects de la vie sur terre", a déclaré Michel Jarraud, Secrétaire-général de l'OMM (photo ci-dessus).

    "Modifier notre cap"

    Cette sombre perspective "peut et doit être évitée", assure la Banque mondiale qui souligne que la responsabilité de l'homme dans le réchauffement en cours est "sans équivoque".  "Nous, la communauté internationale, avons encore le temps d'adopter de nouvelles politiques, de modifier notre cap et de prévenir les conséquences les plus dangereuses du changement climatique", assure en écho le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, cité en marge du rapport. Et ces "conséquences" ne sont pas minces, avertit la Banque mondiale.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLa biodiversité et l'humanité menacées

    Listant les dangers qui menaceraient alors la planète (inondations, sécheresses, malnutrition...), l'institution prédit une aggravation des "pénuries d'eau" en Afrique de l'Est, au Moyen-Orient ou en Asie du Sud et un "important rebond" de la mortalité infantile en Afrique sub-saharienne.  Certaines maladies véhiculées par les insectes (malaria, dengue) risquent également trouver un nouvel essor tandis que les barrières de corail, "protections naturelles contre les inondations", pourraient ne pas résister aux retombées acides du CO2 dans l'océan, énumère la Banque mondiale. Plus globalement, le changement climatique pourrait devenir "la plus grande menace à la biodiversité", selon ce rapport.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladiePas de recettes-miracle

    "Un monde à +4°C (...) déclencherait une cascade de cataclysmes", résume la Banque mondiale ajoutant qu'il n'y avait "aucune certitude" que la planète puisse y faire face.  "Les plus pauvres et les plus vulnérables seront les plus durement touchés", assure le président de la Banque mondiale, même si aucune région ne serait épargnée. Les sécheresses ayant frappé cet été les Etats-Unis ou l'Europe de l'Est pourraient se reproduire et l'Occident serait aussi confronté à l'afflux de populations fuyant les conséquences des bouleversements climatiques. Le rapport ne propose pas de remèdes-miracle pour relancer l'élan de la communauté internationale, qui a faibli depuis le fiasco du sommet de Copenhague en 2009 et sous l'effet de la crise économique.

    La lutte contre le réchauffement climatique pour relancer la croissance économique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieManhattan sous les eaux après le passage de Sandy, la calotte glacière qui vire à la crème glacée, 26 Etats américains touchés par une monstrueuse sécheresse hors norme cet été, le Colorado et la forêt sibérienne ravagées par des incendies... Les chocs climatiques se succèdent désormais à une vitesse effrénée. Et pourtant, plus les certitudes des scientifiques progressent concernant l'évolution du climat et moins les Etats semblent décidés à agir.  D'où la sévère mise en garde de la Banque mondiale qui n'y va plus par quatre chemins et veut en outre faire passer un message: la lutte contre le réchauffement n'est pas l'ennemie de la croissance. "Le secteur privé doit comprendre que l'adaptation au réchauffement climatique constitue une opportunité économique", assure Jim Yong Kim, estimant que la Chine en a déjà pris conscience et appelant d'autres pays à suivre son exemple.

    réchauffement climatique,gaz a effet de serre,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladie"Je suis convaincu que le changement climatique est une réalité et que les activités humaines et les émissions carboniques ont un impact."

    La phrase est de Barack Obama. Il l'a prononcée lors de la première conférence de presse qui a suivi sa réélection comme président des Etats-Unis, le 14 novembre dernier, après le passage de l'ouragan Sandy.  Terriblement dévastateur sur le plan matériel, Sandy a laissé des traces "vertes" outre-atlantique dans les esprits des Américains. La prise de position de Barack Obama est-elle le révélateur d'une évolution des mentalités et d'une progression de la cause écologiste, dans le deuxième pays le plus émetteur au monde de gaz à effet de serre ? L'effet écolo de l'électrochoc Sandy sera-t-il durable ?

    Quoiqu'il en soit, la Banque mondiale a fait le job: l'ultimatum climatique est lancé. Le message sera-t-il reçu ? Rendez-vous à Doha.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Cinq pays seulement  sont à l'origine de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre : la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie et le Japon dominent le classement.
    • 30 milliards de dollars : c'est le montant de l'aide fédérale réclamée par le gouverneur de New York, Mario Cuomo, après le passage de l'ouragan Sandy.

    EN SAVOIR PLUS

    • L'intégralité du rapport de la Banque mondiale  "Turn down the heat. Why  a 4° warmer world must be avoided" : cliquer ICI
    • La France à Doha : cliquer ICI
    • Le site de l'OMM : cliquer ICI

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  • Fil vert. Nouvelle explosion sur une plateforme pétrolière au large de la Louisiane

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    La plateforme pétrolière de Black Elk Energy qui a explosé devant les côtes de Louisiane Photo DR Le Marin

    Deux ans après la catastrophe de la marée noire du Golfe du Mexique, une plateforme pétrolière de Black Elk Energy, située à environ 20 milles au Sud-Ouest du port de Grand Isle, en Louisiane, a été victime d'une explosion.

    L'accident a été révélé par le site du Guardian le 17 septembre.

    Parmi les ving-huit personnes qui se trouvaient à bord, un employé est  mort, un autre est porté disparu et onze sont blessés, dont quatre dans un état grave. Les recherches actives menées par les garde-côtes américains pour retrouver la victime qui a disparu ont été abandonnées. Cet accident survient dans une zone marine dont l'écosystème a déjà été trés éprouvé par la marée noire provoquée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon de BP, en 2010.

    Selon le Marin, l'accident aurait eu lieu pendant une opération de maintenance de l’installation, la plate-forme étant inactive et le puits en sécurité. Une conduite encore chargée d’hydrocarbures aurait élors été percée par erreur. L’incendie a été maîtrisé en quelques heures avant la fin de la matinée et l'équipage évacué.

    Une nappe d’huile de 800 mètres de long sur 200 mètres de large environ a été identifiée. Elle proviendrait de restes d’hydrocarbures issus de l’installation, et non d’une tête de puits béante. Le risque d’une pollution massive semble donc écarté.

    A suivre.

    Cathy Lafon

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