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  • Fil vert. Nouvelle explosion sur une plateforme pétrolière au large de la Louisiane

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    La plateforme pétrolière de Black Elk Energy qui a explosé devant les côtes de Louisiane Photo DR Le Marin

    Deux ans après la catastrophe de la marée noire du Golfe du Mexique, une plateforme pétrolière de Black Elk Energy, située à environ 20 milles au Sud-Ouest du port de Grand Isle, en Louisiane, a été victime d'une explosion.

    L'accident a été révélé par le site du Guardian le 17 septembre.

    Parmi les ving-huit personnes qui se trouvaient à bord, un employé est  mort, un autre est porté disparu et onze sont blessés, dont quatre dans un état grave. Les recherches actives menées par les garde-côtes américains pour retrouver la victime qui a disparu ont été abandonnées. Cet accident survient dans une zone marine dont l'écosystème a déjà été trés éprouvé par la marée noire provoquée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon de BP, en 2010.

    Selon le Marin, l'accident aurait eu lieu pendant une opération de maintenance de l’installation, la plate-forme étant inactive et le puits en sécurité. Une conduite encore chargée d’hydrocarbures aurait élors été percée par erreur. L’incendie a été maîtrisé en quelques heures avant la fin de la matinée et l'équipage évacué.

    Une nappe d’huile de 800 mètres de long sur 200 mètres de large environ a été identifiée. Elle proviendrait de restes d’hydrocarbures issus de l’installation, et non d’une tête de puits béante. Le risque d’une pollution massive semble donc écarté.

    A suivre.

    Cathy Lafon

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  • Pollution à l'usine Smurfit de Biganos : inquiétudes autour du Wharf de La Salie

     

    La cuve éclatée de l'usine Smurfit-Kappa à Biganos (Gironde) Photo Stpéphane Scotto DR

    Après l'éclatement d'une cuve, le 5 juillet dernier, à l'usine papetière Smurfit Kappa à Biganos, qui a provoqué une grave pollution du Lacanau, affluent de La Leyre qui se jette dans le  Bassin d'Arcachon, et entraîné l'évacuation humaine du site industriel, les populations locales, habitants, associations écologistes, professionnels et élus s'interrogent sur la qualité de la surveillance et la sécurité des installations de l'usine et de manière plus générale, sur une possible aggravation de la dégradation du milieu marin et aquatique du Bassin d'Arcachon.

    Les photos de la cuve éclatée sur le site de Smurfit 

    L'usine Smurfit-Kappa après l'accident du 5 juillet 2012, vue aérienne Photo Stéphane Scotto DR

    Deux photos aériennes du site de Smurfit et de la cuve à l'origine de l'accident, prises par le photographe Stéphane Scotto, sont parlantes : on voit bien l'état de corrosion de ce qui reste de la cuve éclatée, qui contenait 3.500 m3 d'eaux usées de la papeterie, une liqueur noire, dont 100 à 500 m3 sont partis dans la Leyre, les zones humides et dans les égouts de l'usine. Cette liqueur noire, très corrosive et polluante, est composée de jus de cuisson de bois et de soude caustique. La question qui inquiète désormais est celle du devenir du reste de ce liquide échappé de la cuve et contenu dans le bassin de rétention "Saugnac" d'une contenance  de 80 000 m3, archi plein désormais, en attente d'être déversé.

    Le volume de liqueur noire serait passé de 3.500 m3 de liqueur noire à 80.000 m3, car lors de l'accident, le ruisseau Lacanau aurait été pompé, pour aspirer la pollution qui partait ensuite dans la Leyre. 70.000 m3 d'aux douce ont donc été mélangées aux 3.500 m3 de soude, lignite et sulfate.

    La crainte unanimement exprimée, étant qu'elle ne soit déversée dans l'océan, par le Wharf de La Salie, très controversé localement par les écologistes. La semaine dernière, la préfecture a déjà autorisé Smurfit Kappa à rejeter une partie de ces eaux usées traitées en interne, dans le collecteur du syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon(Siba) où ces eaux sont retraitées, avant d'être rejetées dans l'océan au Wharf de La Salie, côté plage océane de la Teste-de-Buch. En dépit de l'opposition du président du Siba et maire de Lège-Cap-Feret, Michel Sammarcelli, qui avait écrit son refus au préfet.

     « Pas dans le Wharf »

     

    Vue aérienne du site Smurfit Kappa, avec la localisation de la cuve et du bassin de rétention DR Stéphane Scotto

    Yves Foulon, député-maire d'Arcachon, a également écrit en ce sens à la direction de l'usine et a confié à Sud Ouest, le 17 juillet : « J'attends avec beaucoup d'intérêt la réponse aux trois questions que j'ai posées : est-ce que tout a été fait pour éviter l'accident ? Après l'accident, pourquoi les procédures mises en œuvre pour empêcher les conséquences n'ont-elles pas fonctionné ? Enfin, comment le liquide a-t-il pu se déverser aussi facilement dans l'affluent de la Leyre, mettant en danger le Bassin », demande-t-il. Quant au liquide du bassin de stockage de l'usine : « En aucun cas, il ne doit se déverser dans le Bassin, même de façon autorisée par les services sanitaires de l'État et donc, l'idée même que le liquide transite par le wharf m'est totalement inconcevable », assure le député.

    De son  côté le collectif d'usagers de La Salie ne dit pas autre chose. Quatre-vingt personnes se sont rassemblées samedi 14 juillet au matin, autour de Jean-Vincent Accoce, parole du collectif qui regroupe des  habitants, des membres d'associations locales, des professionnels, mais aussi des représentants de clubs et d'écoles de surf. Leur objectif : informer  de la réalité de l'accident et de la pollution et mettre fin aux rumeurs particulièrement néfastes en cette période estivale : « La plage de La Salie Nord n'a jamais été fermée par le préfet, et le projet de maison de la glisse n'est pas remis en cause », a affirmé le porte-parole. Mais le collectif a aussi réitéré le refus d'accepter que le contenu du bassin de rétention  de l'usine Smurfit, soit rejeté par le Wharf dans l'océan, même dilué et traité.

    Prochain rendez-vous, vendredi 20 juillet à 14 h 30 : la Commission locale d'information et de surveillance ( CLIS) se réunit à la sous-préfecture d'Arcachon.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Stéphane Scotto, qui nous a permis d'utiliser deux photos de Smurfit, est "le" photographe amoureux du Bassin d'Arcachon. Consultez son blog en cliquant ICI ou son site en cliquant ICI

    LIRE AUSSI

    TOUTES LES INFOS sur l'accident de l'usine Smurfit, sur le site de "Sud Ouest", avec les articles de Bernadette Dubourg  :
  • Il y a 26 ans : Tchernobyl, la douleur de "La terre outragée"

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    Le réacteur n° 4 de la centrale de Tchernobyl est recouvert par un sarcophage de fortune. Photo AFP

    Dans l'univers très particulier des réacteurs nucléaires, quand on a explosé, le sarcophage c'est très tendance. La centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl va donc s'offrir un nouveau sarcophage pour le 26ème anniversaire de l'explosion de son quatrième réacteur. Et le 26 avril prochain, date anniversaire de ce qui reste la plus grande catastrophe nucléaire qu'ait connue l'humanité à ce jour, débutera l’assemblage de ce nouveau tablier destiné à réduire tout risque de menace radioactive.

    Mais ce cadeau coûteux n'effacera pas d'un coup de baguette magique la tragédie de milliers de vies humaines brisées et torturées par l'ennemi invisible et monstrueux qui a pris possession des lieux, voici 26 ans : "la douleur", aurait dit Marguerite Duras... Cette douleur, un film, "La Terre outragée", parvient à nous la faire éprouver.

    Un cadeau d'anniversaire à 1,5 milliards d'euros


    L'arche de Tchernobyl 

    Le sarcophage doit venir se poser sur la chape de béton qui avait recouvert les restes du quatrième réacteur de la centrale. Posée en urgence peu de temps après l'explosion du réacteur, cette chape  aujourd'hui fissurée ne permet plus d'exclure toute fuite radioactive. Un nouveau sarcophage, une arche gigantesque de 108 mètres de haut et de 20.000 tonnes, parfaitement étanche, va donc être posé autour de la centrale. Réalisé par un consortium formé des sociétés françaises Bouygues et Vinci, il a déjà été assemblé à proximité de la centrale.

    Pharaonique, le projet aurait pu être abandonnée faute de financement, mais la solidarité internationale a permis de mener à bien un chantier incontournable. En effet, tandis que le coût total de l'opération s'élevait à 1,5 milliard d'euros, 750 millions manquaient toujours à l'appel au printemps dernier. 550 millions avaient alors été débloqués par la communauté internationale, les 200 millions restant avaient été fournis par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Berd. La nouvelle enceinte devrait être finie à la mi-2015.

    Un coût pour la santé humaine plus difficile à évaluer, mais tout aussi démesuré

    Le chiffrage des conséquences sur la santé humaine de la catastrophe de Tchernobyl fait naturellement l'objet de polémiques. Selon le rapport Greenpeace de 2006, qui présentait les travaux de 60 scientifiques du Bélarus, d’Ukraine, de Russie et d’autres pays et se basait sur plus de 500 études scientifiques référencées, l’impact sanitaire de la catastrophe de Tchernobyl est largement sous-estimé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). En contradiction avec les affirmations de l’AIEA et de l’OMS - reconnaissant en tout et pour tout 54 morts, 400 irradiés et 4 000 cancers de la thyroïde - les études épidémiologiques contenues dans ce rapport concluent que, au cours des quinze dernières années, la catastrophe a entraîné 200.000 décès supplémentaires et qu’il faut s’attendre à plus d’un quart de million de cancers à venir, dont environ 100.000 à 400.000 cancers mortels radio-induits en Ukraine, Biélorussie et en Russie. La vérité est au moins entre les deux : l’ambassade d’Ukraine annonçait déjà 25 000 morts en 2004 uniquement parmi les "liquidateurs soviétiques", et en 2006, 85% des enfants du Bélarus étaient malades…

    Tchernobyl : désert "officiel"  pour encore au moins 1.000 ans

     
    Sur ce point, il n'y a pas photo, tout le monde est d'accord : étant donné le degré de radioactivité de la contamination du territoire, l'homme ne pourra pas revivre sur place avant 1.000 ans. Mais Tchernobyl n'est pas vide d'êtres humains pour autant, avec 3.800 professionnels qui s'activent tous les jours sur le site de la catastrophe, sans compter les "illégaux", environ 400 personnes âgées retournées vivre dans leur maison, ou de nombreux bannis d'autres terres qui trouvent là un toît, fut-il dangereusement contaminé. On "vit" donc encore à Tchernobyl,  mais quelle vie vit-on là, dans "la zone" ?

    Tchernobyl, "La Terre outragée"

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    "La Terre outragée", photo production du film

    Un accident nucléaire majeur comme celui de Tchernobyl ou de Fukushima, ne se résume pas qu'à des chiffres, statistiques, grands travaux et autres milliards d'euros. Vue de loin, l'horreur reste souvent abstraite. D'autant plus si le danger est invisible. Pourtant, à Tchernobyl, une déchirante et inédite tragédie humaine s'est bien nouée : celle de l’arrachement brutal à la terre d’origine et d’un impossible choix, rester et mourir, à cause de la terre nourricière, partir et mourir autrement. Tel est le propos de "La Terre outragée", un film bouleversant, sorti fin mars. Tourné par Michale Boganim dans la région de Tchernobyl où, pour la première fois et en dépit de nombreuses difficultés, la cinéaste a reçu l’autorisation de tourner dans la zone évacuée, "La Terre outragée" est un film inattendu.

    Rester et mourir, partir et mourir aussi


    Tchernobyl : La Terre outragée (extrait 1)

    Intimiste il n'a pas pour objet de faire le récit spectaculaire d’une catastrophe. Pourtant, le sacrifice héroïque des «liquidateurs»  et  le danger de l’énergie nucléaire sont bien présents. Le film les évoque en creux, par le destin d'une femme, Anya, veuve d'un pompier mort à Tchernobyl, dont on suit la "vie", dix ans après la castrophe. Un film en mode "avant-après", qui commence le 26 avril 1986 avec les images idyllique d'un bonheur tranquille :  un mariage, un enfant qui plante un pommier avec son père ... Paradis russe que vient soudain ruiner le cauchemar nucléaire, constamment hors-champ. La rumeur d’un incendie se répand : la réalité est bien sûr toute autre... Dix ans plus tard, la « zone » et le village abandonné de Pripiat sont devenus un lieu étrange où la nature a repris sauvagement ses droits. Un lieu sillonné par les cars de touristes du « Tchernobyl tour », dont Anya est guide touristique... Michale Boganim signe là une œuvre forte et surprenante, qui réussit à fait ressentir et se répondre deux maux invisibles: l'outrage de l’atome, poison réel des corps et de la terre nourricière, et la souffrance de l’exil, torture de l’âme.

    Bon anniversaire, Tchernobyl.

    Cathy Lafon

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