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Industrie - Page 125

  • Mon été 2014 en mode écolo. La planche de surf "verte" est née au Pays basque

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    Benoît Rameix, le shaper, le sculpteur de planches, l’un des trois fondateurs de la start-up Notox, basée à Anglet, sur la zone artisanale du Lazaret. © Photo Sud Ouest / Betrand Lapègue  

    Les grandes vacances approchent à grand pas, ou sont déjà là. Comment passer l'été en se faisant plaisir dans un plus grand respect de la planète et du développement durable ? Voici une première réponse, avec la planche de surf « propre » en fibre végétale, réalisée depuis trois ans par Notox, un petit « atelier-labo » des Pyrénées-Atlantiques, fait peu à peu son chemin. Adoptée par des pratiquants, elle a été adoubée par le ministère du Redressement productif, et vise l’export.

    planche green.jpgUne planche de surf, c'est super polluant

    L'invention est loin d'être anodine. Car, paradoxe pour les surfeurs qui entretiennent un lien « nature » avec l’océan, la fabrication d’une planche est une activité polluante et nocive pour la santé. « Une planche de trois kilos génère six kg de déchets dont 100% ne sont pas recyclables », rappelle Dominique Villenave, 45 ans, co-fondateur de l’entreprise Notox (No Toxique) à Anglet.

    Des matériaux extrêmement polluants et dangereux

    « La fabrication obéit à un processus immuable depuis 50 ans », explique-t-il. « Un pain de mousse en polyuréthane coulé dans de la résine, sur laquelle on colle de la fibre de verre. Des matériaux extrêmement polluants et dangereux » comme l'a mis en évidence une doctorante en médecine, la Dr Xavière Houyert, dans une étude qu'elle réalisée en 2011 sur le sujet. « La salle de ponçage où s’échappent les très fines poussières de matières plastiques et fibres de verre, qui vont directement dans les alvéoles des poumon, elle appelle ça "la classe amiante". C’est dire la dangerosité », précise Dominique Villenave.

    Créer une  planche verte idéale

    planche surf,notox,écologique,océan,atlantique,déchets,pyrénées atlantiques,anglet,innovationD'où l'idée de créer un atelier visant à « s’approcher le plus possible de la planche idéale », en diminuant les matériaux polluants, concrétisée par Dominique Villenave avec deux ingénieurs de 35 ans eux-mêmes surfeurs, Pierre Pommiers et Benoît Rameix. La fibre de verre a été remplacée par de la fibre de lin. Dotée d’une flexibilité naturelle que n’a pas la fibre de verre, plus absorbante aux vibrations, la logique voulait qu’elle améliore la « tenue de vague ». Pari tenu semble-t-il, si l’on en croit des pratiquants. « Je surfe sur Notox depuis presque un an après y avoir mis ma fille, car je voulais une marque de confiance avec un vrai suivi », déclare Emmanuelle Joly (photo ci-dessus), 42 ans, une pionnière du surf féminin en France, aux dix ans de circuit pro et six titres européens dans les années 90. « Depuis je ne peux plus revenir sur des matériaux classiques, je les trouve moins réactifs et performants », assure-t-elle. « Or c’est ce que je demande avant tout à une planche ».

    Les déchets ultimes réduits des deux tiers

    La gageure pour Notox fut notox.jpgde construire un atelier sophistiqué où les déchets sont isolés, recyclés et revalorisés, à chaque stade de la production: shape (design), modelage, glaçage et ponçage. Les pièces dédiées à la stratification et au ponçage ont été dotées d’un système de traitement d’air et d’aspiration à l’outil (ponceuse, robot…), explique-t-on chez Notox. Au final, la quantité de déchets ultimes, non recyclables, « principalement des résines », a été réduite de plus des deux tiers. Stratégiquement, l’atelier-labo a diversifié ses services: planches à la demande, mise à disposition locative pour « shapeurs » (designers, ndlr) extérieurs, sous-traitance de petites et moyennes séries de planches.

    Résistante et réactive, mais chère

    Philippe Chevallier, un shapeur et surfeur de 45 ans, y fait ainsi fabriquer une partie de ses planches. « La Notox réduit les déchets et possède des propriétés mécaniques bien meilleures que la planche en fibre de verre. Elle est plus résistante aux chocs ». « Bien sûr, ça se paye », ajoute-t-il. Une planche classique coûte environ 500 euros. La Notox est 250 euros plus chère. Mais, selon Philippe Chevallier : «c’est mérité ».

    Au-delà des planches elles-mêmes, Notox vise une autre étape :  conceptualiser l’atelier Lab Notox et l’externaliser sur les lieux de productions.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • Notox en chiffres. Créé en 2010, Notox produit environ 400 planches par an, emploie cinq personnes et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 230.000 euros, dont 15% à l’export.  En 2913, Notox a été décorée et honorée au ministère du Redressement productif, parmi d’autres entreprises innovantes, lors d’une soirée vouée aux « objets de la nouvelle France industrielle. Le ministre Arnaud Montebourg a salué en eux des « sans-culottes de la Révolution industrielle en cours », qui ont « transgressé des lignes, inventé des procédés, et s’apprêtent à exporter ». Mazette !
  • La France se prépare à dire adieu aux sacs plastiques des fruits et légumes en 2016

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    Les députés s'attaquent aux sacs plastique à usage unique. Photo AFP

    L'information a failli passer inaperçue, comme bien souvent quand il s'agit d'une actualité "positive"... Elle constitue pourtant une sacrée bonne nouvelle pour l'écologie et la préservation de la planète. En 2016, nous n'aurons plus droit aux sacs plastiques pour faire nos courses : un amendement gouvernemental interdisant les sacs plastiques à usage unique, a été voté ce mercredi soir en commission par les députés, dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité.
     
    Vers l'interdiction des sacs plastique à usage unique

    Source de pollution durable, les sacs plastiques nuisent gravement à la biodiversité. Voilà pourquoi Ségolène Royal, la ministre de l'Écologie, a déposé un amendement adopté mercredi soir qui propose de remplacer les sacs par des cabas ou des chariots à roulettes. Il s'agit par là de prendre en compte les enjeux liés à la consommation importante de ces sacs "fruits et légumes" qui jusqu'à présent n'ont jamais fait l'objet de dispositions visant à la réduire.  La proposition prévoit une interdiction de distribution des sacs à usage unique sauf pour des sacs répondant à des conditions particulières: les sacs "biosourcés" et compostables.

     
    Pour la planète, le plastique, c'est pas chic

    pollution,sac plastique,interdiction,projet de loi,amendementGrâce à une vraie pédagogie, accompagnée d'actions volontaristes de la part des pouvoirs publics, de certains commerçants et grandes enseignes, comme Leclerc ou Carrefour, le nombre des sacs plastiques de caisse distribués en France dans les grandes surfaces alimentaires a déjà diminué. Il est passé de 10,5 milliards à 700 millions entre 2002 à 2011, souligne le gouvernement dans son exposé des motifs de l'amendement. "Mais il y a lieu de poursuivre cette réduction car près de 5 milliards de sacs de caisse en matière plastique à usage unique et plus de 12 milliards de sacs dits "fruits et légumes" sont encore distribués dans les commerces", ajoute-t-il. Le problème étant qu'on les retrouve ensuite dans la nature et notamment dans les océans où finissent la plupart de nos déchets, qu'ils polluent des dizaines d'années durant, car ils sont quasiment indestructibles. 

    Une "bonne nouvelle"

    Ce vote, intervenu dans le cadre d'un projet de loi sur la biodiversité, est "une bonne nouvelle" pour Europe Ecologie-les Verts, les ONG, comme France Nature Environnement (FNE), qui espère que "cela ne va pas être détricoté immédiatement, car les lobbies sont à l'affût". "On pense que l'opinion est prête", souligne encore Benoît Hartmann, le porte-parole de l'ONG, tout en plaidant pour "l'étape suivante, c'est-à-dire l'interdiction de tous les sacs jetables", y compris les sacs biodégradables, qui nécessitent d'être traités dans des composteurs industriels, et les sacs dits "oxofragmentables" censés se dégrader mais contenant des résidus de plastique. De même, les associations de consommateurs se réjouissent, à l'instar de l'UFC-Que choisir, dont Nicolas Mouchnino, chargé de mission énergie et environnement, se réjouit :  «On attaque enfin le gras du problème».

    Pour les écolos  qui luttent contre le suremballage et pour la réduction des déchets, y compris à la source, les sacs jetables, même biodégradables, sont  par définition "non écologiques". A la fois à travers le produit lui-même mais aussi à travers la "mentalité" qu'ils véhiculent en "laissant croire qu'on peut faire ses courses avec un sac qui va finir à la poubelle".

    La date de l'examen en séance du projet de loi sur la biodiversité n'est pas encore fixée. A suivre.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Europe : alerte à la pollution chimique sur les systèmes d'eau douce

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    Le 25 juillet 2011, la Garonne était victime d'une pollution à hauteur d'Agen. Une mousse blanche, jugée "sans gravité". Photo Sud Ouest

    Près de la moitié des rivières et autres cours d’eau en Europe continentale sont menacés par des polluants chimiques comme des pesticides et d’autres substances industrielles, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis.

    Cette recherche se base sur une analyse des données des services gouvernementaux de surveillance provenant de 4.000 sites en Union européenne, précisent ces chercheurs dont les travaux paraissent dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS). Pas vraiment optimistes, ils soulignent, en outre, que les risques réels sont « probablement sous-évalués » étant donné les limitations des programmes de surveillances des agences gouvernementales dans les différents pays.

    La menace d'une très grande perte de biodiversité

    Malaj_Egina.jpg« La majorité des cours d’eau et rivières sont écologiquement affectés ou menacés d’une très grande perte de biodiversité », mettent en garde les auteurs, dont Egina Malaj(photo ci-contre), du Centre Helmholtz de recherche environnementale à Leipzig en Allemagne.

    Produits chimiques et pesticides

    Ces chercheurs ont conclu que les pesticides, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les ignifuges à base de brome, les anti-salissure dans les peintures ainsi que les tributylétain, des pesticides de protection du bois, sont les substances chimiques présentant le risque le plus élevé pour ces écosystèmes aquatiques parmi les 223 substances étudiées dans les 4.000 sites de l’étude.

    pollution,écosystèmes,eau douceRisque de pollution chimique accru au nord de l'Europe

    Les auteurs ont déterminé que ces produits chimiques ont été probablement fatals pour les différents organismes de ces rivières et autres cours d’eau dans 14% des sites contrôlés et provoqué des effets néfastes chroniques dans 42% d'entre eux. An niveau régional, les bassins fluviaux du nord de l’Europe plus industrialisés, comme celui du Danube (photo ci-contre), présentent un risque de pollution chimique nettement plus élevé que dans le sud du continent.

    Pour les chercheurs, ces résultats plaident pour des mesures de protection environnementale étendues afin de minimiser cette pollution par des substances chimiques organiques.

    Cathy Lafon

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