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Industrie - Page 121

  • Que se cache-t-il dans votre boîte de thon ? Réponse avec Greenpeace

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    Comment continuer à déguster du thon en boîte sans nuire aux ressources  halieutiques de la planète ? Réponse avec Greenpeace DR

    Greenpeace, en guerre contre la surpêche qui menace la survie des océans, dénonce ce mois-ci la pêche industrielle au thon en expliquant sur son site comment elle fonctionne. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut plus acheter du tout ce délicieux poisson, roi des boîtes de conserve. L'ONG en profite pour faire l'un de ces hit-parades dont elle a le secret, pour indiquer aux consommateurs les marques de boîtes de thon les plus respectueuses de la vie sur la planète.  A vos stylos !

    "Le thon, c'est bon !"

    Le saviez-vous ? 9 Français sur 10 ont une boîte de thon dans leur placard. Chaque année, les habitants l'Hexagone en achète 421 millions. C'est dire ! Mais que se cache réellement derrière cette petite boîte en ferraille si pratique pour agrémenter nos salades ? Langue au chat ? Les  DCP, nous apprend Greenpeace, dans un webdoc impressionnant.  En clair, les "dispositifs de concentration de poissons".  Un sigle qui fait froid dans le dos, car il désigne une méthode de pêche industrielle hautement destructrice pour les ressources halieutiques et notamment le poisson que nous surnommons "le steack de la mer".

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    Les DCP : kesaco ?

    La pêche industrielle au thon utilise des abris artificiels en mer, "dispositifs de concentration de poissons", qui fonctionnent sur le principe de la chaîne alimentaire et sont un triste exemple de la surexploitation des océans.  Les petits poissons qui s'y réfugient attirent les plus gros, nourriture des thons, les plus gros poissons carnassiers.  Les thoniers senneurs déploient ensuite un très grand  filet (la senne), ratissent large et récoltent tout ce qui porte écailles (ou pas) et qui bouge dans la mer. En maximisant ainsi leurs techniques de pêche, ils font aussi de sérieux dégâts dans la biodiversité marine.

    Les stocks de thons tropicaux en péril

    Entre 1990 et 2000, les DCP ont augmenté les prises de thons tropicaux, thon albacore, de100%,l'espèce aujourd'hui la plus consommée en France. Inutile de préciser que cela constitue un sérieux problème pour l'état des stocks de ces poissons, d'autant plus que les thoniers senneurs pêchent aussi les thons juvéniles,  qui n’ont pas encore eu le temps de grandir et de se reproduire. Mais pas seulement. Les DCP sont d'autant plus destructeurs qu'ils sont non sélectifs. Les filets remontent indifféremment à la surface de la mer des quantités de poissons non visés, comme des requins, des raies ou des tortues. Ces "prises accessoires", qu'on appelle chez les hommes des "victimes collatérales", sont ensuite rejetées à la mer par les pêcheurs, mortes ou mourantes. Le gâchis environnemental et alimentaire est énorme, mais aussi cruel.  Avec pour conséquence qu'aujourd'hui, il ne reste plus que 35% à 55% des stocks de thon albacore existants avant la pêche industrielle... Bref, Greenpeace alerte : la pêche industrielle  met nos océans en péril, pille leurs ressources et menace les espèces qui y vivent. 

    Phare d'Ekmül et Système U, premiers de la classe verte du thon

    surpeche,thon,greepeaceMais, amis gourmets friands de thon, tout espoir n'est pas perdu ! Vous pouvez manger du thon "responsable". Greenpeace a fait son enquête pour produire un classement des marques de boîtes de thon disponibles en grandes surfaces, qui respectent les ressources naturelles par les techniques de pêche qu'utilisent leurs fournisseurs. Seul le groupe Leclerc n'a pas répondu à l'enquête. Alors, pour les marques Phare d'Ekmül  (qui existe en bio) et Système U, selon l'ONG, on y va sans problème ! La totalité des thons vendus en conserve par Phare d'Ekmûl et 60 % de ceux commercialisés par Système U, ont été pêchés à la ligne de traîne ou à la canne : les thons sont ciblés, ont eu le temps de se reproduire et cette technique de pêche évite toute victime collatérale.

    Peuvent (beaucoup) mieux faire

    Moins vertes : les boîtes Carrefour et Auchan proposent du thon pêché pour plus de la moitié grâce aux DCP. A vous de voir.

    surpeche,thon,greepeaceDoivent absolument changer de comportement

    Enfin, carrément rouges, les célèbres conserves Petit Navire (quel placard peut s'enorgueillir de n'en avoir jamais accueilli une seule ? Pas celui de Ma Planète, en tout cas). Leader du marché français du thon en boîte, avec plus d'un quart des ventes du secteur... Mais aussi les boîtes Saupiquet, Connétable ou celles distribuées par Intermarché.  Si l'on a une conscience écolo et que l'on aime le thon (ce n'est pas incompatible), on évitera donc ces boîtes qui utilisent pour se remplir des techniques de pêche industrielle non sélectives.

    surpeche,thon,greepeaceVive le thon bio !

    Greenpeace ne l'évoque pas précisément, mais il existe plusieurs marques de thon en conserve labellisées produit de l'agriculture biologique, accommodées parfois à l'huile d'olive, bio, comme il se doit : Phare d'Ekmül, bien sûr, mais aussi Le Moulin du Naturel, Bonneterre, Koskas et fils, Casa Di Cecco, Jean de Luz...  et Ortiz, du groupe Naturgie. Marque de thon en conserve préférée de Ma Planète, Ortiz élabore ses délicieuses conserves de poissons de manière artisanale, en respectant les arts de la pêche traditionnelle et durable. On les trouve même conditionnées en jolis bocaux de verre réutilisables... qui dit mieux ?

    Bonnes courses et bon appétit !

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS

    •  Pour tout comprendre aux DCP,  visualisez le webdoc de Greenpeace en cliquant ICI

    • Greenpeace a interrogé les 10 premières marques du marché français de thon en boîte sur leurs performances environnementales. Choix de l'espèce, techniques de pêche, traçabilité... tout a été passé au crible. Ces marques représentent à elles seules 75% du marché français.

    • Le classement de Greenpeace des marques de boîtes de thon :

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  • Réchauffement climatique : quel bilan pour le sommet de New York et quels enjeux pour la suite ?

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    L'ouragan Sandy, fin octobre 2012, a coûté des dizaines de milliards de dollars à l'économie des Etats-Unis et a contribué à la prise de conscience du pays sur les réalités du changement climatique. Archives AFP

    Le sommet extraordinaire sur le climat,  à l'initiative du patron de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est achevé le 24 septembre à New York.  125 chefs d'Etat et de gouvernement, plus de 350 dirigeants d'entreprise, mais aussi des représentants des collectivités locales du monde, des leaders religieux et de  nombreuses ONG étaient réunis à l'appel de Ban Ki-moon à l'ONU pour tenter de relancer la lutte contre le réchauffement climatique et re-mobiliser les responsables politiques afin de porter les négociations internationales jusqu'à la conférence de Paris en décembre 2015.

    Une échéance cruciale, car c'est à cette date que les 195 pays membres de la Convention sur le changement climatique signeront un accord global sur le climat, auquel se soumettront, pour la première fois de l'histoire, tous les grands pays émetteurs. 

    sommet international,onu,new york,négociationsLes avancée de New York

    En attendant Paris, on retiendra de New York que François Hollande a promis pour la France de verser 1 milliard de dollars pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique et que le fameux Fonds vert, l'une des rares avancées de Copenhague en 2009, va enfin être abondé.  Dix pays y participeront, dont la France et l'Allemagne pour 1 milliard de dollars (780 millions d'euros) chacune au cours des quatre prochaines années. La Norvège apportera 500 millions de dollars par an d'ici à 2020, date à laquelle e Fonds devrait être doté de 100 milliards de dollars.

    Les Etats-Unis et la Chine jouent le jeu

    Autre motif de satisfactisommet international,onu,new york,négociationson, tous les pays présents, à l'exception du Canada et de l'Australie, ont joué le jeu et montré qu'ils prenaient au sérieux le réchauffement climatique et l'échéance de 2015. Les deux plus gros pollueurs de la planète, les Etats-Unis et la Chine, notamment ont ainsi  affirmé des engagements précis et ambitieux en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.  Il est vrai qu'ils paient un lourd tribut aux conséquences du réchauffement planétaire, en matière de pollution de l'air mais aussi d'intensification des catastrophes naturelles à l'aune de l'importance de leurs rejets en CO2.

    sommet international,onu,new york,négociationsUn bilan pas si négatif

    Ban Ki-moon peut donc tirer un bilan plutôt positif de ce sommet. Mais, d'ici à décembre 2015, la route est encore longue. Les discussions vont se poursuivre, notamment à Lima (Pérou) à la fin de l'année et il s'agira de continuer à avancer concrètement, en essayant aussi de rallier le Canada et l'Australie, deux pays parmi les plus gros pollueurs.

    Les enjeux de la négociation internationale

    Mais au fait, pourquoi faut-il contenir  le réchauffement climatique à +2°C d'ici à la fin du siècle ? Qu'a t-on fait jusque là ? Y a-t-il encore des solutions pour sauver le climat ? Pour faire le point sur le dossier brûlant de ce XXIème siècle, "Sud Ouest" a passé en revue les grandes questions qui s'y rattachent aux enjeux des négociations internationales. Pour lire l'intégralité du dossier sur Sudouest.fr : cliquer ICI

     
    EN CHIFFRES
    • 4 à 5°C de plus à la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle: ce sera la hausse de la température moyenne sur Terre si les émissions actuelles de GES continuent sur leur trajectoire actuelle. 22 millions de personnes ont été déplacées dans le monde en 2013, où ont eu lieu plus de 600 catastrophes naturelles extrêmes, selon le dernier rapport de l'Internal Dispacement Monitoring Center (DMC)Certaines projections estiment à 50 millions le nombre des réfugiés climatiques dans les années à venir...

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    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique: cliquer ICI
  • Catastrophe de Fukushima : le témoignage posthume de l'homme qui a évité le pire

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    Masao Yoshida (au centre), ancien responsable de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi de Tokyo Electric Power (Tepco), le 12 novembre 2011, à Okuma, dans le nord du Japon. Photo archives AFP

    Le gouvernement japonais avait annoncé le 28 août dernier qu’il allait publier très rapidement la retranscription d’auditions de protagonistes de la catastrophe de Fukushima. Parmi elles, le témoignage crucial de feu le directeur de la centrale, Masao Yoshida, rendu public le 11 septembre dernier.

    fukushima,catastrophe nucléaire,japon,témoignage,yoshida700 principaux témoins

    Les Japonais réclamaient depuis longtemps que les explications des personnes engagées au premier chef dans la catastrophe de Fukushima sortent du secret. La communauté internationale également. En 2011, un groupe d’experts mandatés par le gouvernement avait en effet interrogé pendant plusieurs heures plus de 700 principaux témoins de ce désastre survenu le 11 mars de la même année, à la suite d’un gigantesque tsunami consécutif à un séisme au large des côtes du Nord-Est. Ce sont leurs dires qui seront rendus publics d’ici à la fin de l’année. On se doute que les citoyens nippons, particulièrement ceux qui ont directement souffert de la catastrophe, sont avides de lire l’intégralité des propos des personnes impliquées dans la gestion de la plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire, après celle de Tchernobyl, survenue en avril 1986. Début août,  plusieurs Japonais avaient d'ailleurs déposé une demande en ce sens auprès d’un tribunal de Tokyo.

    fukushima,catastrophe nucléaire,japon,témoignage,yoshidaYoshida, un témoin clé

    Ainsi, le gouvernement japonais a divulgué, dès ce mois-ci, les déclarations posthumes de Yoshida. L'ex-directeur de Fukushima qui a dirigé les opérations durant cinq mois au coeur de la centrale sinistrée est décédé en juillet 2013 d’un cancer de l’oesophage. Yoshida avait été entendu durant plus de 20 heures de juillet à novembre 2011 par le groupe d’experts gouvernemental et son témoignage crucial était déjà sorti en partie en août dernier dans deux journaux, dont l’"Asahi Shimbun", qui en avaient publié de larges extraits.

    A l'encontre des directives incohérentes de Tepco

    Masao Yoshida dirigeait le complexe atomique Fukushima Daiichi depuis le mois de  juin 2010, quelques mois avant le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 qui allaient mettre en péril quatre des six réacteurs du site, un désastre qui a poussé les autorités à évacuer plus de 150.000 habitants alentour.  L'ancien responsable a géré cette crise sans précédent dans des conditions terribles, en s’opposant parfois aux directives incohérentes ou aux lenteurs du siège de son entreprise, Tokyo Electric Power (Tepco). Il a même désobéi à certains ordres qui lui semblaient techniquement dangereux, et a peut-être ainsi évité que la situation ne devienne complètement incontrôlable, selon des experts du secteur.

    fukushima,catastrophe nucléaire,japon,témoignage,yoshida"J'avais l'intention de rester"

    Au cours de ses longues auditions, Masao Yoshida revient sur le début de la crise, les actions et les errements des techniciens, le travail dans l’extrême urgence et la peur, en plein "désespoir" et avec le pressentiment du "désastre" à venir. Yoshida, qui a demandé aux ouvriers non indispensables des entreprises travaillant avec Tepco de "rentrer chez eux", comme le rappelle le Japan Times, dément tout projet d’abandon du site suspecté un temps par le Premier ministre Naoto Kan qui manquait d’informations en provenance de Tepco. "Moi, j’avais l’intention de rester", a-t-il déclaré aux enquêteurs.

    "Heureusement, personne n'est mort"

    Son témoignage poignant ne permet pas de remettre en doute sa parole. Yoshida détaille les opérations pour tenter de reprendre le contrôle du site ravagé par les vagues, les secousses, les explosions en série et menacé par trois cœurs de réacteurs en fusion. "Quand a explosé le bâtiment du réacteur 3, nous n’avions sur le coup plus de nouvelles de 40 personnes. A cet instant, je me suis dit que s’il leur était arrivé quelque chose, je me trancherais le ventre sur place. Heureusement, personne n’est mort: c’était une chance dans le malheur, sans doute grâce à Dieu."

    fukushima,catastrophe nucléaire,japon,témoignage,yoshidaLe problème de l'eau

    L'ex-directeur de la centrale a continué de refroidir les réacteurs avec de l’eau de mer, désobéissant ainsi au Premier ministre et contredisant – heureusement — les ordres de Tepco : "J'ai indiqué au groupe de gestion de crise sur le site : "Je vais dire (au siège à Tokyo) que l’injection d’eau de mer sera suspendue, mais il ne faut en aucun cas l’arrêter." Puis, j’ai dit au siège que l’injection avait été stoppée." Une action décisive, selon les médias japonais. Par ailleurs, Yoshida a alerté les autorités sur le problème de l’eau à Fukushima : "J’ai prévenu dès le mois de mars 2011 que si l’on ne s’occupait pas correctement du traitement urgent de l’eau, on aurait du mal à stabiliser la situation."  La question de l'eau contaminée sur le site dévasté de la centrale japonaise n'est toujours pas résolue aujourd'hui.

    Lors d’un rare entretien accordé à la presse en novembre 2011 avant de quitter ses fonctions, Yoshida avait déclaré: « dans la semaine qui a suivi l’accident, j’ai bien cru à maintes reprises que nous allions mourir ».  Trois ans plus tard, l'état de la centrale de Fukushima est toujours précaire.

     Cathy Lafon avec l'AFP

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