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Finance - Page 24

  • Climat : les Etats-Unis ont émis moins de gaz à effet de serre en 2012

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    Pari tenu pour Obama : les Etats-Unis ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre en 2012.

    Bon élève de l'écologie, l'oncle Sam ? Parfois oui, contrairement aux idées reçues.  Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué  aux Etats-Unis de 3,4% en 2012, par rapport à 2011, a indiqué, le 15 avril dernier, l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Et ce n'est pas le fruit du hasard ou la seule conséquence de la crise économique, mais le résultat de la politique écologique et énergétique de son président, Barack Obama.

    Les principales raisons de la baisse des GES

    Cette baisse des GES - principalement le dioxyde de carbone, CO2 - reflète surtout une réduction de la consommation d’énergie dans tous les secteurs de l’économie américaine et une baisse de l’intensité des émissions de carbone dans la production d’électricité, en raison de l’utilisation grandissante du gaz naturel par les centrales électriques au détriment du charbon. Autre facteur ayant contribué à ce recul des GES  : la baisse des émissions dans le transport, attribuée à un accroissement des économies de carburant dans les différents modes de locomotion.

    ges usa.jpgPari tenu pour Obama

    En 2009, le président Barack Obama s’était engagé à réduire les émissions de GES des Etats-Unis de 17% au-dessous de leur niveau de 2005 d’ici à 2020.  Dans le cadre du Plan d’action du président sur le climat, l’EPA a pris des mesures pour réduire les émissions de carbone des centrales électriques et des transports, ainsi que pour améliorer l’efficacité énergétique des habitations, des immeubles de bureaux et des usines. Résultat : en 2012, les émissions de GES ont été équivalentes à 6,52 milliards de tonnes de CO2, et selon le rapport de l’EPA, elles ont diminué de 10% par rapport à 2005.

    Obama, champion de la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique

    L'EPA continue de distribuer ses bons points à Barack Obama, qui, dit-elle, "est le premier président américain à s’attaquer aux émissions carboniques des centrales à charbon qui fournissent 37% de l’électricité du pays". En juin 2013, dans son nouveau Plan d'action pour le climat, le président américain a en effet demandé à l’EPA de proposer d’ici à juin 2014 des normes réglementant le CO2 émis par ces centrales existantes, et de les finaliser en 2015. Il a aussi proposé de nouvelles normes de consommation des voitures et des véhicules utilitaires légers produits entre 2012 à 2025. Toujours selon l’EPA, les mesures d’économie d’énergie enclenchées par Obama ont ainsi permis de réduire la facture d’électricité des ménages américains de plus de 26 milliards de dollars en 2012. Ce qui est bon pour la planète l'est aussi pour le portefeuille de ses habitants.

    Sans un changement majeur et rapide des sources énergétiques mondiales actuelles, très dépendantes du charbon et du pétrole, gros émetteurs de gaz à effet de serre, la température sur la planète subira une hausse de 3,7 à 4,8°C à l’horizon 2100, ont averti les chercheurs du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) dans un document publié le 13 avril à Berlin.

    Cathy Lafon

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  • Economie d'énergie : l'armée passe au vert

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    Le quartier Roc Noir de Barby, réservé aux chasseurs-alpins. DR

    Premier site militaire à faire sa mue écologique, le quartier du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA), en Savoie, a réduit de moitié sa consommation d’énergie et pourrait servir de modèle aux autres casernes tricolores.

    Les chasseurs alpins se chauffent aux énergies renouvelables

    chauffage,défense,edf,bois,solaire,chasseurs alpins,savoie,barbyLe quartier Roc Noir de Barby (Savoie), qui accueille quelque 1.100 chasseurs alpins au pied du massif des Bauges, a connu ces deux dernières années une mutation énergétique et écologique profonde. Les bâtiments à deux étages des années 1970 ont gardé leur façade, mais des "moquettes solaires" (photo ci-contre) installées sur les toits permettent désormais de produire de l’eau chaude. L’isolation a été revue de fond en comble et les chauffages électriques, installés à l’âge d’or du nucléaire, ont été remplacés par une chaufferie au bois, alimentée par les massifs forestiers de la région. Un réseau de chaleur court sous le gazon et des pompes à chaleur font l’appoint.

    Un laboratoire pour réduire le CO2

    Au total, ce sont 30 bâtiments (pour une superficie chauffée de plus de 41.500 m²) qui ont été rénovés. Et le contrat passé avec une filiale d’EDF (EDF Optimal Solutions) prévoit une baisse de 46% de la consommation d’énergie et une réduction de 50% des émissions de CO2. Plus de la moitié des besoins (58%) sont couverts par des énergies renouvelables. Et l’ensemble est piloté par informatique. Lancés dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, ces travaux étaient rendus nécessaires par la vétusté des installations, "à bout de souffle", qui tombaient régulièrement en panne, selon le colonel Massot, chef de division au service d’infrastructure de la défense de Lyon. Pour lui, ce qui se fait au Roc Noir de Barby, "sert évidemment de laboratoire".

    chauffage,défense,edf,bois,solaire,chasseurs alpins,savoie,barbyVers une armée durable

    Au BCA de Roc Noir Barby (photo ci-contre) c’est EDF Optimal Solutions qui a financé les travaux dans le cadre d’un partenariat public-privé. Pendant dix-huit ans, l’Etat paye un loyer d’environ 1,5 million d’euros par an, comprenant notamment l’exploitation des installations et le remboursement de l’investissement. En contrepartie, il réalise un gain financier de 300.000 euros par an sur sa facture d’énergie. D'autres projets vont se nourrir de l'expérience des chasseurs alpins et permettre à l'armée de dépenser moins, tout en améliorant son empreinte écologique. Une deuxième opération similaire a d’ores et déjà été lancée pour le camp militaire de La Valbonne (Ain), qui accueille le 68e régiment d’artillerie d’Afrique et le régiment médical (3.000 militaires). Le marché a cette fois été conclu avec Cofély, une filiale de GDF Suez, avec des travaux financés directement par l’Etat. Objectif:  41 % d’économie d’énergie,  l’utilisation de 35 % d’énergie verte, et  60 % de réduction des gaz à effet de serre.

    chauffage,défense,edf,bois,solaire,chasseurs alpins,savoie,barbyDes économies potentiellement considérables

    Selon un rapport du Sénat, le ministère de la Défense utilisait, au 31 décembre 2008, 90 bases aéronavales et 8 bases navales, 41 camps d’entraînement, 99 camps militaires, 5.552 casernes, 25 centres de recherches et d’essais, 179 dépôts et 151 entrepôts, 875 locaux de bureaux, 98 immeubles administratifs ou à usage de bureau, 7.635 appartements, 737 immeubles collectifs d’habitation...  Si tout ce patrimoine immobilier passe au vert les économies d’énergie au sein du patrimoine immobilier de l’armée seront considérables.

    Au fait, pourquoi les chasseurs alpins de Savoie ont tiré les premiers ? C'est on ne peut plus simple : "En tant que montagnards, on est très attaché à la préservation de l’environnement", précise le lieutenant-colonel Thomas Guérin, commandant en second du 13e bataillon de chasseurs alpins. Dont acte.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Ecologie, fiscalité verte, nucléaire... Quelles sont les vraies intentions de Ségolène Royal?

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    Ségolène Royal va devoir sortir du bois et préciser rapidement ses intentions, tant sur le nucléaire, que sur l'écotaxe, les gaz de schiste et tous les dossiers écolos qui fâchent. Photo AFP

    La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a déclaré dès le jeudi 3 avril, souhaiter une remise à plat de l'écotaxe, jugeant que l'écologie ne devait pas "être punitive". Elle a toutefois précisé à Poitiers qu'elle n'était "pas la seule à décider" et que ce serait une décision interministérielle.

    "Taxer ceux qui polluent", mais pas d'"écologie punitive"

    Changement de ton radical avec le précédent gouvernement. La dame du Poitou n'a pas lambiné et n'a même pas attendu le premier conseil des ministres pour prendre position sur l'un des sujets écologiques ultrasensibles du moment : l'écotaxe. "Je vais remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements pour en effet faire les travaux ferroviaires et routiers", a-t-elle indiqué à BFM TV. "Il s'agit de taxer ceux qui polluent, mais j'ai toujours dit que, pour respecter la citoyenneté, l'écologie ne doit pas être punitive et on ne doit pas taxer des gens s'ils n'ont pas le choix de prendre le transport propre", a-t-elle ajouté. La quadrature du cercle.

    tram pneus.jpgEcotaxe, où en est-on ?

    Pour ceux qui ont raté quelques épisodes du feuilleton haletant de l'écotaxe, après une levée de boucliers particulièrement virile en Bretagne, Jean-Marc Ayrault avait décidé, en octobre 2013, de suspendre la sine die la mise en oeuvre de l'impôt vert, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et taxer les transporteurs routiers. Les Bonnets rouges avaient obtenu gain de cause sans que le gouvernement ne sauve pour autant le destin de son parti aux élections municipales. L'ancien Premier ministre avait précisé par la suite que le gouvernement attendrait les conclusions d'une mission d'information créée par l'Assemblée nationale sur le sujet, avant de trancher. Le manque à gagner de l'écotaxe, qui vise à taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes pour financer les infrastructures de transport alternatives à la route, gèle actuellement quelque 200 grands projets partout sur le territoire français, dont cinq dans la région, comme le projet de tram sur pneus de Mérignac (photo ci-dessus). La Fédération nationale de l'environnement (FNE) a mis en ligne un compteur qui calcule en ligne le montant de ce manque à gagner : soit, selon le compteur de l'ONG, près de 240 millions d'euros... Une sacrée paille.

    troadec.jpg"Un geste d'apaisement"

    Les réactions aux propos de la toute nouvelle ministre n'ont pas non plus traîné. Le maire de Carhaix, Christian Troadec (photo ci-contre), l'un des leaders des "bonnets rouges" opposés à l'écotaxe, a dit vouloirr prendre les propos de Ségolène Royal avec prudence. "On reste prudents, nous réclamons la suppression de l'écotaxe", a-t-il affirmé sur i>Télé, tout en estimant qu'une remise à plat "serait un geste d'apaisement".

    hulot envoyé spécial.jpgLes écolos inquiets

    Dithyrambiques comme rarement, à l'annonce de la nomination de Ségolène Royal à l'Ecologie, les écolos ont sombré aussi sec dès le lendemain dans l'inquiétude qui est leur lot ordinaire. La Fondation Hulot (FNH) s'est déclarée vendredi "inquiète de (la) première prise de position" de la nouvelle ministre de l'Ecologie. Ségolène Royal "a aujourd'hui la possibilité et la responsabilité de démontrer (...) que la transition écologique est un grand projet pour la France (...) et peut faire de la France un laboratoire de l'innovation écologique et énergétique d'ici à la conférence climat 2015", avance la Fondation dans un communiqué. Mais certainement pas en "annonçant la remise à plat de l'écotaxe poids lourd, mesure qui a fait l'unanimité lors du Grenelle, fait l'objet de nombreuses compensations sectorielles et prouvée son efficacité en Allemagne", poursuit l'ONG. "Faux départ", "mauvaise entrée en matière"... ? D'Agir pour l'environnement au Réseau action climat, les ONG s'interrogent sur les intentions réelles de la ministre de l'Ecologie.

    Calmer le jeu

    De son côté, Ségolène Royal a rappelé sur Twitter qu'un rapport parlementaire serait rendu sur ce sujet dans quinze jours et que le gouvernement en prendrait connaissance avant de décider. L'avocat spécialisé dans le droit de l'environnement, Arnaud Gossement, a aussi réagi sur Twitter, en appelant à calmer le jeu :

    Pas convaincu de l'intérêt de se précipiter, pour critiquer, sur la première déclaration de min de l'écologie sur

    Sortir du bois

    Pour la ministre de l'Ecologie, la remise à plat, loin d'être une décision dans un sens ou dans un autre, est avant tout "une méthode de respect et du temps donné à l'écoute...".  Le fait est que l'écotaxe ne peut rester indéfiniment suspendue. Sur ce point, comme sur bien d'autre dossiers écologiques encalminés, il va falloir décider. Et les pro-écotaxe, comme les anti, attendent Ségolène Royal au tournant. Cette dernière devra aussi sortir du bois sur le nucléaire, à la veille de la loi sur la transition énergétique. Quelque chose nous dit qu'elle n'attend que cela...

    Cathy Lafon

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