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Equipement - Page 49

  • Mon été 2014 en mode écolo. Au Porge, en Gironde, je repars de la plage avec mes déchets

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    La plage du Porge. Archives Ma Planète.

    Les déchets sur les plages, c'est la plaie des mers et des océans, mais c'est aussi celle des communes du littoral : l'été, nettoyer le sable et vider les poubelles des parkings pèse très lourd dans leur budget. Pour en finir avec la pollution des poubelles qui débordent et réduire sa facture propreté, le village du Porge, sur la côte atlantique girondine, lance cette année l'opération "Plage sans poubelle". Une initiative originale, première du genre en France.

    Le Porge, commune "écolo"

    Classée "zone verte", la commune du Porge protège son littoral du béton depuis les années 1960 et l'aménagement de la côte aquitaine par la MIACA, en privilégiant la forêt, la sylviculture et un tourisme estival attiré par les plaisirs de l'océan et de la bronzette, mais aussi par la "nature". Un vrai tour de force quand le plus proche voisin qui s'appelle Lacanau a fait le choix du tourisme de masse, générateur de gros profits financiers qui peuvent faire rêver... Mais l'option du Porge d'un développement économique durable basé sur le respect de la nature finit par payer: ses plages sauvages accueillent la bagatelle de 600.000 personnes par an, avec des pics de fréquentation de 30.000 personnes par jour, certains week-end de juillet et d'août. Son camping municipal "La Grigne", à l'abri de la dune en bordure d'océan, au calme sous les pins, vient de gagner une troisième étoile. La Jenny, au sud, abrite une résidence pour naturistes de standing, respectueuse de la nature.

    plage porge.jpgDes plages qui se ré-ensablent naturellement

    Le caractère naturel des plages vient en outre de marquer des points cet année : il leur a permis de résister aux coups de boutoir de l'océan en furie cet hiver. Cisaillées par les vagues, les plages du Porge ont reculé et leurs dunes sont devenues de véritables falaises, comme ailleurs. Mais, à l'inverse de Lacanau ou de Montalivet, au Porge, il n'y a pas eu de front de mer détruit et les plages se ré-ensablent naturellement. Les dunes végétalisées avec soin par l'ONF, qui invite depuis des décennies les touristes à les respecter, constituent une défense naturelle plutôt efficace contre le recul du trait de côte. Bref, cet été, sur la côte atlantique, Le Porge fait un peu figure d'exception, avec ses plages quasi intactes malgré les tempêtes exceptionnelles de l'hiver. Enfin, cerise sur le gâteau, la sylviculture porgeaise peut aussi s'enorgueillir d'avoir relancé des activités de gemmage, tombées en désuétude...

    "Zéro poubelle" : une opération écolo vraiment durable

    La démarche "zéro poubelle" de la commune ne constitue finalement pour elle qu'une étape supplémentaire dans sa politique de développement durable. Le constat est bien connu : les poubelles, c'est comme les autoroutes, plus on en met, plus elles débordent. Alors cette année, sur la plage centrale, il n'y aura plus de poubelles du tout. L'an dernier, déjà, l'ONF avait supprimé les poubelles sur les parkings et les aires de pique-nique, au nord et au sud de la plage centrale et les avaient regroupées sur les parkings de cette dernière.

    panneaux le porge.jpgPédagogie

    Cette année, la commune passe la vitesse supérieure. Pour garantir la réussite de l'opération, elle l'accompagne d'un volet pédagogique important. Une douzaine de panneaux explicatifs (photo "Sud Ouest" ci-contre) mettant en scène des écoliers de la commune, traduits en anglais et en allemand, ont été placés sur les parkings et les accès à la plage du Gressier pour demander aux touristes de remporter leurs déchets chez eux : "Je suis écolier au Porge et je ne veux pas ramasser tes déchets. Alors, ramène les chez toi ! Merci". Par ailleurs, quatre jeunes "ambassadeurs" de la propreté n'auront pas pour seule mission cet été de ramasser les dépôts d'ordure sauvages sur la plage, mais surtout d'expliquer la démarche de la commune aux touristes, pas tous éco-responsables, on s'en doute, afin de les aider à changer de comportement.

    L'opération plage sans poubelle devrait aussi permettre à la commune du Porge de réduire la facture de 85.000 euros qu'elle règle avec l'ONF chaque année pour l'évacuation des 826 tonnes de déchets non triés que laissent les touristes derrière eux. Et peut-être de financer ainsi d'autres actions destinées à lui permettre de gagner encore de nouveaux galons en matière d'écologie, comme la construction de la piste cyclable qui doit relier le bourg à la plage.

    Cathy Lafon

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  • Mon été 2014 en mode écolo. La planche de surf "verte" est née au Pays basque

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    Benoît Rameix, le shaper, le sculpteur de planches, l’un des trois fondateurs de la start-up Notox, basée à Anglet, sur la zone artisanale du Lazaret. © Photo Sud Ouest / Betrand Lapègue  

    Les grandes vacances approchent à grand pas, ou sont déjà là. Comment passer l'été en se faisant plaisir dans un plus grand respect de la planète et du développement durable ? Voici une première réponse, avec la planche de surf « propre » en fibre végétale, réalisée depuis trois ans par Notox, un petit « atelier-labo » des Pyrénées-Atlantiques, fait peu à peu son chemin. Adoptée par des pratiquants, elle a été adoubée par le ministère du Redressement productif, et vise l’export.

    planche green.jpgUne planche de surf, c'est super polluant

    L'invention est loin d'être anodine. Car, paradoxe pour les surfeurs qui entretiennent un lien « nature » avec l’océan, la fabrication d’une planche est une activité polluante et nocive pour la santé. « Une planche de trois kilos génère six kg de déchets dont 100% ne sont pas recyclables », rappelle Dominique Villenave, 45 ans, co-fondateur de l’entreprise Notox (No Toxique) à Anglet.

    Des matériaux extrêmement polluants et dangereux

    « La fabrication obéit à un processus immuable depuis 50 ans », explique-t-il. « Un pain de mousse en polyuréthane coulé dans de la résine, sur laquelle on colle de la fibre de verre. Des matériaux extrêmement polluants et dangereux » comme l'a mis en évidence une doctorante en médecine, la Dr Xavière Houyert, dans une étude qu'elle réalisée en 2011 sur le sujet. « La salle de ponçage où s’échappent les très fines poussières de matières plastiques et fibres de verre, qui vont directement dans les alvéoles des poumon, elle appelle ça "la classe amiante". C’est dire la dangerosité », précise Dominique Villenave.

    Créer une  planche verte idéale

    planche surf,notox,écologique,océan,atlantique,déchets,pyrénées atlantiques,anglet,innovationD'où l'idée de créer un atelier visant à « s’approcher le plus possible de la planche idéale », en diminuant les matériaux polluants, concrétisée par Dominique Villenave avec deux ingénieurs de 35 ans eux-mêmes surfeurs, Pierre Pommiers et Benoît Rameix. La fibre de verre a été remplacée par de la fibre de lin. Dotée d’une flexibilité naturelle que n’a pas la fibre de verre, plus absorbante aux vibrations, la logique voulait qu’elle améliore la « tenue de vague ». Pari tenu semble-t-il, si l’on en croit des pratiquants. « Je surfe sur Notox depuis presque un an après y avoir mis ma fille, car je voulais une marque de confiance avec un vrai suivi », déclare Emmanuelle Joly (photo ci-dessus), 42 ans, une pionnière du surf féminin en France, aux dix ans de circuit pro et six titres européens dans les années 90. « Depuis je ne peux plus revenir sur des matériaux classiques, je les trouve moins réactifs et performants », assure-t-elle. « Or c’est ce que je demande avant tout à une planche ».

    Les déchets ultimes réduits des deux tiers

    La gageure pour Notox fut notox.jpgde construire un atelier sophistiqué où les déchets sont isolés, recyclés et revalorisés, à chaque stade de la production: shape (design), modelage, glaçage et ponçage. Les pièces dédiées à la stratification et au ponçage ont été dotées d’un système de traitement d’air et d’aspiration à l’outil (ponceuse, robot…), explique-t-on chez Notox. Au final, la quantité de déchets ultimes, non recyclables, « principalement des résines », a été réduite de plus des deux tiers. Stratégiquement, l’atelier-labo a diversifié ses services: planches à la demande, mise à disposition locative pour « shapeurs » (designers, ndlr) extérieurs, sous-traitance de petites et moyennes séries de planches.

    Résistante et réactive, mais chère

    Philippe Chevallier, un shapeur et surfeur de 45 ans, y fait ainsi fabriquer une partie de ses planches. « La Notox réduit les déchets et possède des propriétés mécaniques bien meilleures que la planche en fibre de verre. Elle est plus résistante aux chocs ». « Bien sûr, ça se paye », ajoute-t-il. Une planche classique coûte environ 500 euros. La Notox est 250 euros plus chère. Mais, selon Philippe Chevallier : «c’est mérité ».

    Au-delà des planches elles-mêmes, Notox vise une autre étape :  conceptualiser l’atelier Lab Notox et l’externaliser sur les lieux de productions.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • Notox en chiffres. Créé en 2010, Notox produit environ 400 planches par an, emploie cinq personnes et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 230.000 euros, dont 15% à l’export.  En 2913, Notox a été décorée et honorée au ministère du Redressement productif, parmi d’autres entreprises innovantes, lors d’une soirée vouée aux « objets de la nouvelle France industrielle. Le ministre Arnaud Montebourg a salué en eux des « sans-culottes de la Révolution industrielle en cours », qui ont « transgressé des lignes, inventé des procédés, et s’apprêtent à exporter ». Mazette !
  • Transition énergétique: quels sont les enjeux du futur projet de loi ?

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    Ségolène Royal présente ce mercredi en Conseil des ministres, les grandes lignes de son projet de loi sur la transition énergétique. Photo AFP

    Le projet de loi sur la transition énergétique, annoncé par le président François Hollande comme l’un des « textes les plus importants du quinquennat » devait être conclu avant la fin de l'année 2014. On l'attend depuis plus d'un an. Il a connu d'innombrables reports avant d'être enfin dévoilé par Ségolène Royal ce mercredi 18 juin en Conseil des ministres, pour un examen au Parlement à l'automne et une adoption désormais en vue au printemps 2015. Le point sur les enjeux de la future loi et les questions qui font débat.

    Quels sont les grands enjeux de la loi ?

    Le projet de loi sur la transition énergétique doit graver dans le marbre législatif plusieurs grands objectifs énergétiques pour la France, destinés à faire entrer l'Hexagone dans la transition énergétique, avec la baisse de la part de l’électricité nucléaire à 50% en 2025, contre environ 75% actuellement, une baisse de 30% de la consommation finale d’énergie fossiles d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2012 et la réduction de 40% des émissions de CO2 en 2030 (par rapport à 1990). Il s'agit donc tout simplement de repenser le modèle énergétique de la France en s'attaquant au sacro-saint dogme tricolore du nucléaire. C'est bien là que ça risque coincer.

    électricité,loit transition énergétiqueComment réduire la part du nucléaire de 75% à 50% d'ici à 2025 ?

    En France, la réduction du poids de l'atome est la grande question qui fâche, liée à celle de la gouvernance de la politique nucléaire française. Réduire la part du nucléaire implique de pouvoir parallèlement développer les énergies renouvelables pour qu'elles représentent 32% du bouquet énergétique en 2030. La France devra faire des choix et fermer des réacteurs, jusqu'à une vingtaine comme cela a été évoqué par la commission d'enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire.  Or, aujourd'hui, seuls l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'opérateur EDF peuvent décider de l'arrêt d'une centrale. Comment l'Etat peut-il reprendre la main sur le contrôle de la filière nucléaire ? Selon certaines sources, cette prérogative resterait du ressort de l’ASN pour des raisons de sécurité et de l’exploitant EDF pour des motifs économiques. Mais d’après une autre source proche du dossier, le texte pourrait « satisfaire les écologistes », avec une gouvernance du nucléaire sur le long terme « reprise en main par l’Etat ». Vu le tsunami que provoque dans les milieux pro-nucléaires la perspective de la seule fermeture de la plus vieille des centrales françaises, Fessenheim, on se doute que l'affaire est loin d'être dans le sac.

    électricité,loit transition énergétiqueComment financer la transition énergétique ?

    Second point de débat : le financement. Selon les différents chiffrages, il faut trouver une mise de fonds initiale de 10 à 20 millions d'euros pour la rénovation des bâtiments, le développement des énergies renouvelables et les nouvelles infrastructures de transport. Hors de question d'augmenter le prix de l'électricité, alors que la transition doit redonner du pouvoir d'achat aux ménages, en réduisant leur facture énergétique, notamment par la rénovation thermique des bâtiments. Le coût de la transition énergétique est évalué entre 20 et 30 milliards d’investissements en plus chaque année. Mais, comme le souligne  Anne Bringault, ex-directrice des Amis de la Terre, en charge de la Coordination pour les ONG des activités sur la transition énergétique : « Le financement de la transition énergétique n’est pas un coût pour les finances publiques et dans la grande majorité des cas, c’est simplement un investissement avec une rentabilité de long terme ». En effet, la loi a aussi pour effet de créer des richesses économiques avec de nouvelles filières industrielles, notamment dans les renouvelables, l'industrie automobile et le bâtiment, et de l'emploi, avec de nouveaux métiers.

    électricité,loit transition énergétiqueLes attentes des écologistes sur la transition énergétique sont fortes. Comme l'a résumé dans le JDD du 8 juin dernier Nicolas Hulot, l'envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète : "Il ne faut pas oublier que la France sera le centre du monde en 2015". L'Hexagone qui organise en effet chez elle l'année prochaine le sommet international sur le climat, se doit de faire preuve d'exemplarité en matière d'écologie. Pour Hulot, repousser la loi à l'année prochaine est "inacceptable".  La vider de son contenu le serait encore plus...

    Le texte législatif précis de la transition énergétique devrait être présenté au Conseil des ministres le 5 août prochain, après concertation du Conseil économique social et environnemental et du Conseil national de la transition écologique.

    Cathy Lafon

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