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Equipement - Page 48

  • Energie nucléaire: en Allemagne, on démantèle bien les réacteurs

     

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    Manifestation antinucléaire à Neckarwestheim II (Allemagne), mars 2013. Photo archives AFP

    L'opérateur EnBW de la centrale nucléaire d’Obrigheim, nichée dans la vallée du Neckar (sud-ouest), a cessé de produire de l’électricité en mai 2005 après 37 ans de service, dans le cadre de la sortie de l’atome décidée au début de la décennie par le gouvernement de Gerhard Schröder et réaffirmée ensuite par Angela Merkel.

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueLe démantèlement d'une centrale nucléaire : un travail de très longue haleine

    Trois ans plus tard, le démantèlement effectif des réacteurs d'Obrigheim (photo ci-contre) a commencé en 2008, au terme d’une longue phase de préparation qui implique la planification et la validation par les autorités concernées de toutes les étapes, dans les moindres détails. Le sectionnement de chacune des petites tiges coupées ce jour-là est consigné un par un, tout comme l’ordre dans lequel il doit être effectué. En tout, ce sont 275.000 tonnes de matériel qui devaient être mises en pièces, dont moins de 1%, environ 2.000 tonnes, sont radioactives. Il ne s'achèvera que vingt ans après : "le tout devrait être bouclé entre 2020 et 2025", estime Manfred Möller, responsable des opérations sur le site. Les bureaux et entrepôts, pour beaucoup déjà vides, pourraient un jour intéresser d’autres utilisateurs, et peut-être même la coupole caractéristique qui abritait le réacteur.

    Pas de licenciements

    Le site n’emploie plus que 170 des 300 personnes qui y travaillaient mais le tout s’est fait sans licenciements, précise M. Möller. S’y ajoutent quelque 150 salariés de sous-traitants. Avec Obrigheim, EnBW se fait la main. L’opérateur, qui a longtemps compté le français EDF parmi ses actionnaires, devra en effet, comme ses concurrents allemands, arrêter progressivement toutes ses centrales nucléaires et les démanteler.

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueLe dernier réacteur nucléaire allemand s'arrêtera en 2022

    Deux de ses quatre autres réacteurs ont déjà été stoppés sur ordre du gouvernement après la catastrophe de Fukushima survenue en 2011, les deux autres ont encore quelques années devant eux. Celui de Neckarwestheim II (photo ci-contre) sera le dernier réacteur allemand à s’arrêter en 2022, parmi les neuf encore en activité sur le territoire. En Allemagne, les opérateurs financent le démantèlement de leurs centrales grâce à des provisions constituées au fil des ans. EnBW a ainsi mis de côté plus de 7 milliards d’euros, les quatre opérateurs allemands (EON, RWE, Vattenfall, EnBW) en tout quelque 30 milliards d’euros.

    L'insoluble question du stockage des déchets radioactifs

    EnBW estime en avoir jusqu'en 2040 d’ici à ce que tout soit terminé. Avec une énorme inconnue et un problème à résoudre qui n'est pas propre à l'Allemagne, mais reste le problème n°1 à long terme de l'industrie nucléaire partout dans le monde : celui du traitement des déchets. Ainsi, l'Allemagne ne s’est toujours pas doté d’un site définitif de stockage des déchets hautement radioactifs. Le processus de recherche d’un site adéquat, qui a déjà pris des années, a été remis à zéro par le gouvernement d’Angela Merkel. En attendant, les opérateurs stockent les déchets dans des sites provisoires.

    Un nouveau champ d'activité économique

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueL’expérience du chantier d’Obrigheim profitera à EnBW en interne, mais il pourrait aussi aider à développer « un nouveau champ d’activité », explique le porte-parole de la société, Ulrich Schröder (photo ci-contre). Le démantèlement des centrales nucléaires a de beaux jours devant lui en Allemagne, et aussi à l’étranger : "Nous avons maintenant une vraie compétence en démantèlement, en gestion et recyclage des résidus", estime Ulrich Schröder.

    L'exemple allemand le montre : sortir du nucléaire ne s'improvise pas. Après l'avoir décidé en 2005, le pays n'arrêtera son dernier réacteur que 17 ans après, en 2022, et en ce qui le concerne, l'opérateur EnBW, n'en finira avec le démantèlement de ses centrales que 35 ans  plus tard, vers 2040. Parmi les clés de l'équation : le financement du coût du démantèlement, prévu de longue date en Allemagne par les opérateurs eux-mêmes et la question du stockage des déchets, mais aussi la montée en puissance de nouvelles sources d'énergies et l'émergence d'une nouvelle activité économique génératrice d'emplois et de bénéfices : le démantèlement des réacteurs.

    Cathy Lafon, avec l'AFP

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  • Ces bonnes nouvelles vertes de 2014. Aujourd'hui: le bateau éco-responsable du bassin d'Arcachon

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    Le Green boat du chantier Dubourdieu mis à l'eau dans le port de Larros à Gujan-Mestras (Gironde). PhotoArchives Sud Ouest / David Patsouris

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées, vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014" pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre le moral gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui  : le bateau vert du bassin d'Arcachon, en Gironde.

    Le Bassin d'Arcachon a enfin son bateau "vert" : le Greenboat

    11 avril 2014. Mis à l'eau pour la première fois en avril 2014 dans le port de Larros à Gujan-Mestras (Gironde), le Green boat arcachonnais est le petit frère durable des deux navettes fluviales, les BatCub, qui sillonnent avec plus ou moins (plutôt moins) de bonheur, le Port de la Lune à Bordeaux, depuis un an.

    bateau,dubourdieu,électrique,thermique,pinasse,bassin d'arcachon,innonvationRespectueux de l'environnement

    Les 18 mètres du bateau vert du Bassin d'Arcachon sont signés par le chantier naval Dubourdieu. Le nouveau né, respectueux de l'environnement, a nécessité trois ans de travaux. Quasiment opérationnel, il devrait être bientôt vendu à un opérateur touristique du Bassin pour vivre sa vie de bateau. Il permettra alors à tout un chacun de découvrir les beautés du Bassin d'Arcachon, sans impact nocif pour un écosystème naturellement fragile et plutôt malmené par une surabondance d'activités humaines. Le Greenboat s'annonce donc comme un vrai rêve de modèle de développement durable.

    bateau,dubourdieu,électrique,thermique,pinasse,bassin d'arcachon,innonvationUne véritable innovation technologique

    Les BatCub bordelais (photo ci-contre) ont testé et rôdé pour lui, avec quelques désagréments techniques, il faut bien l'admettre, son moteur à propulsion hybride (thermique-électrique). Une véritable innovation technologique, pas tout-à-fait au point lorsqu'elle a démarré grandeur nature dans le réseau de transport en commun bordelais, le 2 mai 2013. Depuis, de l'eau a coulé sous le pont de pierre et l'un des BatCub, l'Hirondelle, remis à neuf, vogue à nouveau vaillamment sur la Garonne, sans l'ombre d'un pépin. Le second, la Gondole, devrait la rejoindre, courant avril. La double motorisation du Green boat, signée Baudoin, avec 2 fois 250 chevaux en propulsion thermique et 2 fois 20 chevaux en électrique est désormais au point.

    bateau,dubourdieu,électrique,thermique,pinasse,bassin d'arcachon,innonvationLocal et vert

    L'embarcation couverte qui peut transporter de 47 à 57 passagers et accueillir de six à huit vélos, rappelle par sa ligne les pinasses traditionnelles du Bassin. Elle a bénéficié d'un financement de la Cobas (Communauté d'agglomération du Sud Bassin), à hauteur de 160.000 euros. L'enfant du pays se veut local et vert de la proue à la poupe : construit en pin des Landes, un bois peu utilisé dans la construction marine mais pourtant très approprié, il sera recouvert de peintures "propres", de manière à ne pas polluer les eaux. Silencieux grâce à sa propulsion électrique, il émet également moins de CO2 et ses batteries peuvent être rechargées à bord grâce à un système d'embrayage électromagnétique sur le moteur thermique.

    Les heureux parents du Green boat sont le Chantier naval Dubourdieu et, pour la propulsion, le bureau d'études Orion, les moteurs Baudouin et ECA Electronavale.  Il a pour marraine la Cobas (Communauté d'agglomération du Sud Bassin) et pour parrain, le Crédit agricole.  Il a aussi bénéficié d'un financement de la Cobas, à hauteur de 160.000 euro et le Crédit Agricole d’Aquitaine l'a soutenu doublement :  en tant que banque participant au financement du projet et en tant que mécène, apportant une contribution via son Fonds d’initiatives locales. Toutes les bonnes fées se sont donc penchées sur son berceau.

    Le Green boat a été mis à l'eau pour de vrais essais le 3  juin dernier... Vivement qu'on puisse enfin naviguer à bord de ce bateau écoresponsable !

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur les BatCub: cliquer ICI
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  • Littoral atlantique : pourquoi y a-t-il encore du sable cet été sur nos plages ?

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    La plage du Porge (Gironde), juillet 2014. Photo Ma Planète

    Cet hiver, l'érosion a fait des ravages sur le littoral atlantique et sur certaines plages de la région, des quantités phénoménales de sable avaient carrément disparu, emportées par une succession hors norme de tempêtes d'une rare violence.

    falaise alios soulac.jpgEn mars dernier, en Gironde, à certains endroit, on ne voyait plus que l'alios affleurer (photo ci-contre, vers Soulac), ailleurs, il n'y avait plus de dunes, mais des falaises abruptes dominant une bande sableuse qui disparaissait à marée haute, comme au Porge. Ailleurs encore, plus de plage du tout, comme à la plage centrale de Lacanau.

    Pourtant, on peut installer à nouveau sa serviette sur la plage cet été. Pourquoi et comment les plages se ré-ensablent-elles ? Ou pas ? Le point avec l'océanographe bordelaise  Virginie Lafon du bureau d'études aquitain Géo-Transfert, une cellule de Transfert de Technologie de l'Adera.

    Un littoral atlantique menacé par l'érosion

    La scientifique campe le décor:  "Pour bien comprendre la question des plages du littoral atlantique, il faut d'abord savoir que le littoral aquitain est fortement sujet à l'érosion et à la submersion marine, et que le changement climatique accentue ces phénomènes". C'est d'ailleurs ce que souligne le rapport "Prévoir pour agir : la région Aquitaine anticipe le changement climatique", piloté par le scientifique Hervé Le Treut et publié en octobre 2013. Pour finir les présentations d'usage : la côte aquitaine fait 270 km de long de l'embouchure de la Gironde à celle de la Bidassoa. De la Pointe de Grave (Gironde) à la Pointe Saint-Martin (Pyrénées- Atlantiques),  plages et dunes sableuses s'étendent sur 230 km. Au sud, les falaises rocheuses de la Côte basque alternent avec des plages sableuses de poche sur 40 km. "Le risque de submersion concerne aussi bien les zones sableuses que rocheuses, mais de manière différente", indique Virginie Lafon.

    Pourquoi le sable s'en va ?

    La perte de sable est un phénomène naturel qui protège en réalité la plage. "Tous les hivers, les plages perdent du sable qui se stocke sous l'eau à quelques centaines de mètres. Ce stock sous-marin permet d'atténuer la houle et protège donc naturellement la plage", explique Virginie Lafon. "L'été à la faveur de houles moins fortes, le sable remonte pour reconstituer la plage. C'est cet équilibre qui permet aux plages de rester stables, grosso modo". Comme quoi, la nature est bien faite. Mais ça, on le savait déjà.

    lacanau reconstruit.jpgLa fragilité des plages bétonnées

    Donc, tout ce sable évacué manu militari par l'océan en furie cet hiver, doit pouvoir remonter ? "Oui, mais peut être pas d'un coup", explique l'océanographe. "D'abord parce que, par endroit, le trait de côte du littoral aquitain a reculé de 10 mètres ou plus, à la suite des tempêtes et houles de l'hiver dernier. Et pas partout. Vous voyez immédiatement le problème d'une plage bétonnée : elle ne peut fournir du sable en stockage sous-marin ce qui auto-alimente sa fragilité... et aussi celle de l'ouvrage bétonné. Et pour autant, chaque hiver, le sable s'en va : il est puisé sur la plage dont le niveau baisse inexorablement." D'ailleurs, dans ce cas de figure, fait remarquer la scientifique, "souvent,  il n'y a même  plus de plage : tout l'estran disparaissant à marée haute". On pense bien sûr à Lacanau, où il a fallu faire de gros travaux pour redonner un front de mer à la cité balnéaire, après les tempêtes hivernales (photo ci-dessus).

    soulac.jpgUne plage naturelle résiste mieux

    La tentation est ensuite de construire des ouvrages pour protéger les plages bétonnées. Mais, selon la spécialiste, au final, latéralement, ils ont toujours des effets néfastes, alors que les plages naturelles, comme celles du Porge, du Grand Crohot, ou du Lion, au sud de Lacanau (Gironde) résistent mieux, car elles s'auto-protègent et finalement la dune peut aussi donner du sable pour les reconstituer. "Bien sûr, ça recule aussi, mais plus doucement. Enfin, sauf pour les zones qui de toute façon reculent trop vite, comme à Soulac, en Gironde (ci-dessus), qui n'est pas bétonnée, mais où le profil naturel est bien souvent en falaise du fait de l'érosion naturelle très intense", complète Virginie Lafon. 

    Cathy Lafon

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    Comment lutter contre l'érosion du littoral ?  Parfois, il faut savoir aussi se défendre contre la nature... Contre les assauts des vagues, le ministère de l'Ecologie et du développement durable distingue deux types de techniques. Les techniques dites souples, avec une approche plus environnementale, et les techniques dites dures qui ont la caractéristique de figer le trait de côte. Souvent combinées les unes avec les autres, elles peuvent aussi présenter des inconvénients.

    • Les techniques "souples"

    Conçues pour travailler avec la nature,  elles intègrent la dynamique naturelle du littoral et la mobilité du trait de côte. Parmi elles, le ré-ensablement des plages, largement utilisé, implique l’extraction de sable au large des côtes, et produit à son tour des impacts sur les écosystèmes locaux. Ces techniques  n’offrent généralement pas de solution permanente aux pertes de sédiments. Il est donc nécessaire de connaître les zones à recharger et le profil d’équilibre de chaque plage pour permettre un rechargement optimal. La plantation de végétaux, la pose de rideaux brise-vent, le recouvrement par des branchages végétaux, vise à  fixer les dunes et les protéger du vent. Pour les côtes rocheuses à falaises, instables en raison de la combinaison de nombreux facteurs (érosion marine en pied de falaise, glissements de terrains, écroulement, effondrement), plusieurs techniques sont souvent combinées. Elles consistent à protéger le pied de la falaise, à éliminer les ruissellements et les infiltrations, et à la protéger contre l’érosion de surface. Les récifs artificiels, les atténuateurs de courant à base d’éléments filiformes disposés en épis, ainsi que les pieux hydrauliques sont aussi utilisés pour permettre la dispersion de la houle et limiter l’érosion.

    •  Les techniques "dures"

    Il s'agit là de construire et de mettre en place des ouvrages solides, afin de maintenir le trait de côte ou de modifier l’évolution de sa configuration.  Ce sont soit des ouvrages longitudinaux, qui visent à fixer le trait de côte, constitués le plus souvent de pierres maçonnées et d’enrochements. Soit des ouvrages transversaux, qui favorisent la retenue des sédiments, tels que les épis, les structures en géotextiles, ou les brise-lames. Ces ouvrages, comme pour les techniques dites souples, sont souvent combinés pour optimiser les résultats et ont aussi des impacts sur la configuration des zones du littoral voisines.